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Sujet qui fâche : le travail au noir !

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Sujet de la discussion Sujet qui fâche : le travail au noir !
Opinion personnelle : Je n’ai rien contre le travail au noir temps que ce n'est pas 100% des revenues. Plusieurs personnes ne seraient capable de travail et ni d'avoir un minimum de fierté s'il ne travaillait pas au noir. Qui n'a pas tondu le gazon de sont voisin, quel fierté!! Imaginez quelqu’un commence à ce sortir de la drogue, de la boisson ou d'une maladie psychiatrique!! Pour ce qui est des artistes je suis en accort a une rémunération au noir, car ce ne sont pas des gens riche, et les emplois ne sont pas stable. IL y a beaucoup plus d'argent perdu dans l'évasion fiscale (le tourisme hors pays est un exemple).
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226
Pfff :oo: :nawak: :pong:
227

Citation : Et curieusement, ça ne nous empêchait pas de faire plein de bars et pubs qui avaient tout à fait les moyens de nous payer



Tu en parles au passé : c'était il y a combien de temps ? quelle région ? en oeuvrant dans quel style ? quel taille de formation ?

Penses-tu que ces bars nous accueilleraient de la même façons que vous si nous venons avec les mêmes prétentions ? (cf ma signature : et la zique, et les chroniques) Et si oui, as-tu encore leurs adresses ? ;-)

Citation : "marché" trop étroit



Si c'est un créneau de niche qui empêche à prétendre à plus de rémunération, alors occuper ce même marché de niche fait qu'on ne prend pas la place des pros de l'animation musicale qui ne sauraient se contenter d'une niche justement, pas plus qu'on ne casse les prix de leur créneau :

Qu'on m'explique en quoi le fait que "Purulent Excrator" groupe de brutal-gore-grind, avec 15 dates annuelles, accepte de jouer pour 50 euros de défraiement (en tout , pas par personne !) dans l'arrière salle du "Living Dead Bar" à Fin-Fond en France prive les "Happy Bluesers Band", orchestre de 8 zicos pros spécialistes en animation de bars, mariages communions, bal du 14 juillet, bal des pompiers, qui tourne à 250 dates annuelles mini, de leur gagne pain ?
Jamais les "Happy Bluesers Band" n'iront jouer du brutal-gore-grind pour décrocher une date à Fin-Fond en France, et jamais "Purulent Excrator" n'animera un bal populaire ou ne jouera dans un bar à la Défense pour cadres en after-work...

Oui, je sais je tourne en boucle comme un autiste avec mes groupes de métal, mais comme chacun ici, je parle de mon cas, car c'est celui que je connais et que je suis en plein dedans, maintenant...

Alors maintenant qu'on a tous évoqué nos cas persos, et apparemment malheureusement inconciliables...Comment va-t-on faire pour lever ces apparences et concilier ces situations disparates sans léser personne ???
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Le problème ne réside pas dans le style de musique.

Tant que le patron du "Living Dead Bar" trouvera des groupes pour jouer pour 50 €, ça roule pour lui, par contre, les groupes qui jouent là-bas n'ont pas fini de tourner en rond.
Et si par miracle "Purulent Excrator" commence à se faire un public et décide de passer pro (ça doit exister aussi dans le métal, non ?), je leur souhaite bien du courage pour prospecter des lieux où on ne manquera pas de leur répondre :
"Quoi ?!!! 1000 € de cachet ??!! Alors que j'ai "Foetus Putride" pour 50 € et 4 pintes de bière !"
229
:??: Je pense que c'est plutôt une prise de tête pour rien, car il faudra obligatoirement débuter un jour ou l'autre.

Donc ce n'est pas les débutants qu'il faut critiquer mais plutôt les "pros" qui pour diverses raisons travaillent plus ou moins souvent au black !!
Et sont les premiers à se plaindre quand l'intermittence est en danger.

Dans ce milieu, les brebis galeuses sont nombreuses ... car ils scient la branche sur laquelle ils sont assis ... :rocket:
Www.showconcept.fr
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Trop fort will zégal, t'as réussi à tout résumer. :bravo:
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Ouais, moi je lache l'affaire et je propose à n'importe lequel de ces génies du management donneur de leçons de devenir notre agent et de nous dégotter des concerts à 500 euros de cachet, à raison de 4 par mois minimum, avec catering et hébergement...

Et puisque cela ne dépend pas du style musical, cela devrait être facile de nous vendre avec les critiques que nous avons obtenues, tellement élogieuses que cela en devient embarassant pour nous de les citer (ceci pour asseoir notre "talent" puisqu'il parait que si on n'est pas grassement payé, c'est qu'on en a pas...arf, la bonne blague, donc a contrario, ceux qui brassent le plus de fric sont les plus talentueux ?)
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Will a écrit :

Citation : Je crois aussi que, au bout d'un moment, si on n'arrive pas à passer au statut pro, c'est qu'il y a un problème. Manque de talent, "marché" trop étroit, manque d'entourage compétent... il faut bien un moment ou un autre se poser la question, voire si ça peut se régler et sinon, se résoudre à abandonner. Après tout, même si ça crève le coeur, tout le monde ne peut pas vivre de la musique.



ça me semble clair, non? Il n'est pas question que du talent.

Il y a pire que le black, c'et le paiement d'asso ou d'entreprise à notre asso. En gros, quand je fais des concert avec l'un de mes groupes, nous donnons une facture pour une vente de presta.
Ensuite, le plus difficile c'est de sortir l'argent de l'asso. Je ne joue pas des reprises pour le plaisir mais pour ramasser un peu de pognon.

Donc la facture peut aller de 300 à 800 euros. Dans le cas de 800 euros, nous nous pouvons nous permettre de faire des fiches de salaires pour 5 personnes mais à 300 euros la presta grrrr.

De toute façon, on commence à les refuser. On finit d'honorer nos engagements après fini les petits contrats.
233
Salut
Je ne sais pas si vous avez lu le bilan des contrôles des inspecteurs du travail qui se trouve dans le PDF dont j'ai mis le lien plus haut.
Personnellement je me réjouis que ce travail soit fait. J'espère que ça va continuer et surtout, surtout, surtout que ça se sache pour éviter au plus grand nombre d'en subir les dégats (les organisateurs de spectacle et donneurs d'ordre de tout poil).
Car les dérives que je déplore sont la conséquence de leur inaction passée due certainement au manque d'information.
Aujourd'hui, alertés par les organisations professionnelles du spectacle, ils se se mettent en branle. J'approuve!.

Ainsi les métiers du spectacle font partie de ces secteurs surveillés en priorité tels que le batiment, l'hôtellerie et restauration, déménagement, confection.

Caressons l'espoir de voir se rééquilibrer la concurrence et réduire l'exploitation des plus faibles. Sinon c'est l'esclavage comme dans la confection ou les travaux publics.

Hors sujet :
A ce propos, concernant le bâtiment, j'ai reçu ces jours ci la décision du juge du Prud'homme qui, faisant suite à la plainte de mon fils, lui a rétabli ses droits face à son employeur, véritable négrier du bâtiment ( et je ne plaisante pas). La sanction est tombée et la justice rétablie. Les mois entiers de salaires et charges sociales n'ont versées a abouti à la condamnation du négrier. Lui qui ne répondait même pas aux accusés de reception se voit signifier par huissier peut être par les gendarmes l'injonction du juge.


Il y en a à qui il leur faut ça pour comprendre.
L'homme est ce qu'il est! Courte vue, joue perso et pas très social au fond!
234
Soit un bar qui fait passer trois groupes de 5 zicos...
arrondissons à 100 euros + 50 de charges / zicos
15 * 150 = 2250 euros à payer aux groupes...

dans les rades où nous avons joué, nous avons pu observer une fréquentation d'une dizaine à une trentaine de personnes...

à 3 euros la bière, en province, 2250/3=750 bières à vendre avant de commencer à rentrer de l'argent pour le rade...

à 30 personnes présentes, hypothèse haute, 750/30 = 25 bières par personne... :surpris:

donc fini les concerts de groupes, qui pourront donc rester dans leur caves au lieu de faire chier le monde, et enfin le retour, tant attendu et appelé de vos voeux, des pros, en solo ou duo, avec wokstation et boite à rythme interprétant les standards et les reprises que tout le monde attend...

à la votre et au succès de votre entreprise :boire:

ouais, bon, d'accord, j'en fait (exprès) un peu beaucoup dans le style vieil aigri, mais quand même, c'est un bien un problème réel que je soulève,là, non ? :???: :noidea:
235
On parle souvent des bars, mais il y a aussi les salles type SMAC, et les festivals.
Souvent, ces lieux proposent des contrats de cession type aux groupes, et demandent une facture de l'asso du groupe. Ainsi, la responsabilité de l'emploi des musiciens retombe sur des petites assos, rarement inscrites à l'URSSAF, et c'est donc dur de contrôler.

De plus, ce serait plutôt salaud... Vous imaginez le petit groupe qui a demandé à un pote d'être président de leur asso pour sortir une maquette et que le pote en question se fasse contrôler pour quelques pauvres dates dans de petits festivals ou scènes de Musiques Actuelles ?

Cependant, ces mêmes salles, ou festivals, demandent souvent des subventions à la mairie, à la région ou la DRAC, bénéficient parfois du soutien de la FCM, ont très souvent la licence d'entrepreneur de spectacle et arrivent à salarier les techos... Pire, ils mettent en avant le soutien qu'ils apportent aux groupes régionaux en voie de professionnalisation... Un comble.

Sur ces points, c'est facile de faire pression. Au moment d'une Assemblée Générale, ou de la présentation de la programmation, il suffit de leur demander comment on fait pour salarier 5 Zicos avec une facture globale de 300 à 400 euros. Et d'interpeller les élus qui soutiennent ces structures en leur expliquant de manière pédagogique qu'ils incitent le travail au noir, tant qu'ils ne fixent pas des règles autour du salariat des groupes, amateurs comme pro auprès des structures qu'ils subventionnent. Et qu'il pourrait enfin s'enorgueillir d'effectuer un vrai accompagnement de carrière et une vraie professionnalisation des artistes, avec la plus belle formation professionnelle qu'il soit : sa première fiche de paie intermittent.

Enfin, ces structures ont souvent une convention collective, et c'est souvent instructif de la lire. Il arrive dans ce cas qu'à la place du jambon beurre, au passe au menu à 16 euros avant le concert...

Mais si, mais si, on va y arriver...

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Citation : ça me semble clair, non? Il n'est pas question que du talent.



Citation : Manque de talent, "marché" trop étroit, manque d'entourage compétent



si on enlève donc a priori le problème du talent, et aussi le marché trop étroit puisque Cochonnet nous a brillamment affirmé que ce n'était pas une question de de style musical, il reste quoi : l'entourage incompétent.

D'où ma proposition d'engager l'un de vous comme agent...
Je lui laisse 75% des cachets récoltés sur les 6 premiers mois, 50% sur les 6 mois suivants et enfin les 20% plus standards au delà...
C'est pas tentant comme offre ?
237
Et 25 bières par presta....

sérieusement, en ce moment je suis tout les week-end en presta. Groupe de compo et reprises.
Suis payé des misères, à la fin du mois je fais les comptes et .......
Je suis en train de chercher du boulot, "un vrai" comme je peux parfois l'entendre.

au mois de décembre, je me tape une quinzaine de spectacle arbre de noel, je peux te dire que là ça rapporte.

Je crois qu'il y a des styles de musique qui passent mieux que d'autres.
De ce qui est du talent, le patron de bar s'en fout, la première question qu'il te pose c'est: "vous allez ramener du monde?", c'est ça qu'il l'interesse.

Dans la ville de Lille( et ses alentours), ça pullule de groupe. Il y en a à chaque de rue.

un jour, je me suis retrouvé dans un bar. Je fais la discussion au patron pour une date dans son bar, il est OK. j'aborde comme une anguille la question du tarif. il me repond ni plus ni moins qu'il ne paie pas les groupes, Qu'il s'en foutait parce qu'il y en avait toujours un qui demanderait la date.

Vous ne me croirait pas mais un jeune blaireau entre dans le bar à ce moment avec une maquette à la main. Le patron écoute ce que je peux qualifier de démo de merde, lui refile une date ( pas la mienne) devant mes yeux. L'autre n'a rien demandé, ni s'il allait être payer, ni s'il avait droit au moins à la bouffe, ni la boisson quedal.

Devant cette concurrence déloyale, je suis reparti furax et la queue entre les jambes.

(le patron était très gentil en plus)
238
ça, ça sera dans la fiche technique/catering au même titre que le saladier de M&M's orange, les paquets de granolats, la coke et les putes...
mais j'en ai pas parlé, tant cela va de soi :bravo:
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Citation : au mois de décembre, je me tape une quinzaine de spectacle arbre de noel, je peux te dire que là ça rapporte.



Voilà la preuve que les communes, comités des fêtes, entreprises etc. ont du budget à dépenser quand ils veulent bien.
Comme toi, j'ai un spectacle pour enfants qui tourne à fond en décembre.
Là, personne n'hésite une seconde à sortir 800 à 1000 euros tout compris (avec le GUSO) pour un spectacle de 45min.
Mais essaye d'avoir le même cachet pour une soirée dansante à d'autres périodes... bonne chance !

Au fait, ce ne sont pas que les artistes qui sont touchés par le black.
J'ai un copain DJ (un vrai avec N° de SIRET et tout !!) qui a reçu ce mail dernièrement :

Citation : BONJOUR A TOUS

NOUS EN AVONS MARRE ! NOUS VOULONS QUE CELA CHANGE !
il est temps maintenant d ' arrêter toute cette anarchie qui règne autour de notre métier
Ras le bol des mecs qui achète une table , deux platines CD , quelques projos pourrie et qui demande seulement deux trois sous pour arrondir leur fin de mois .
ils n ont qu a faire comme nous s' ils sont passionné : Qu ' ils travaillent , démarchent , dépensent dans des campagnes de référencements , des campagnes de pub , règlent des charges sociales , qu ils arrêtent de se cacher derrière un pseudos statut associatifs ou autres et exercer un métier en parfaite liberté sans rien payer .
Ras le bol des soirées a 150 , a 250 euros , nous ne pouvons pas lutter , il faut que ça s arrête , a nous les professionnels de nous battre , de nous regrouper en syndicat ou autres , mais faisons quelque chose .
Nous voulons maintenant réguler le métier , instaurer des règles de non concurrence déloyale lutter contre tout ces parasite qui minent le metier
A vous tous les professionnels " Défendez votre beefsteak "
Moins de personnes dans l ' illégalité c est plus de boulot pour nous , pour réinvestir dans du matos , plus de bénéfice pour nous , nos familles
il faut maintenant prendre son courage a deux mains et sonner le vent de la révolte
plusieurs solutions s' offrent a nous . soit nous rejoindre soit balncer directement a l urssaf , mais du courage prenez vos responsabilitées
Que ceux qui veulent nous rejoindre nous le fassent savoir , pour cela deux mails sont a votre dispositions
xxxxxxxxxxxxxxxxxx
il faut que l on soit beaucoup , réunissons nous en assemblée créons quelque chose et luttons pour la survie de notre métier



Alors, si eux (les DJ's) commencent à balancer les truands, pourquoi pas nous ?? (Qui a dit ce vilain mot "délation" encore ??? :oo: )

AlanC
240
De façon inéluctable, les groupes qui tournent dans les circuits des bars, festoches et smac, qu'il soient amateurs ou semi pro devront avoir une structure porteuse capable d'assumer le statut d'employeur, quand ce n'est pas celui d'organisateur, voire de banquier.


Bertrant a bien montré les effets pervers possiblement engendrés par un contrôle accru.

Il y a bien sur déjà des moyens pour les lieux de diffusion de s'affranchir des obligations d'employeur vis à vis des musiciens en ayant systématiquement recours au contrat de cession.
La salle s'offre alors une prestation et la structure porteuse du groupe s'engage à respecter le droit du travail, et ce, même si l'économie du contrat ne permet pas de salarier les musiciens et payer les charges.


A mon sens, la multiplication des contrôles, pour autant qu'elle ait lieu, fera cesser l'activité concert dans les bars dans le pire des cas, ou alors, les patrons feront des contrats de cession type au montant minimal et compléteront ou pas au black.


Mais il y a encore un moyen pour les salles de diffusion de se désengager encore plus.

Les lieux de diffusion peuvent aussi se dégager de la fonction d'organisateur et se contenter de faire de la location de salle en parallèle d'une programmation officielle, dans ce cas exit la SACEM, la sécurité, la comm, ... le déficit. Les groupes se cotiseront pour faire deux dates par an.
241

Citation : Mais il y a encore un moyen pour les salles de diffusion de se désengager encore plus.


Salut Adrugan !!
Dans le cas des salles, ils ne peuvent pas plus se désengager. Car sinon, au revoir les subvention et les salaires payés par les collectivités ! Imagine que tous les groupes refusent les coprods dans ces salles, les salles ferment leurs portes en deux ans. Les élus des communes et de la région ne supporteraient pas de subventionner de petites salles qui ne font pas travailler les artistes du coin ! Alors, on va me dire : "c'est déjà le cas, non ?"
Sauf que les élus ne sont pas au courant, il voient le nom des groupes régionaux sur les programmes, ils se disent qu'il sont payés.Après, c'est vrai, en plus, ils s'en faoutent. Mais quand tu dis "travail illégal soutenu par la collectivité", c'est bizarre... mais ca change un peu.

Mais si, mais si, on va y arriver...

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A Lowworm
Je te cite:

Citation : Soit un bar qui fait passer trois groupes de 5 zicos...
arrondissons à 100 euros + 50 de charges / zicos 15 * 150 = 2250 euros à payer aux groupes...
dans les rades où nous avons joué, nous avons pu observer une fréquentation d'une dizaine à une trentaine de personnes...
à 3 euros la bière, en province, 2250/3=750 bières à vendre avant de commencer à rentrer de l'argent pour le rade...
à 30 personnes présentes, hypothèse haute, 750/30 = 25 bières par personne...


J'hallucine ! C'est quoi ce calcul:
chez moi 150€ x 5 = 750€ et non pas 2250€.
A partir de là revois ton argumentaire!
Le raisonnement que tu tiens s'appuie sur la distortion de concurence qui profite au tenancier de bar qui, comme le l'illustre très bien Jazmusic

Citation : un jour, je me suis retrouvé dans un bar. Je fais la discussion au patron pour une date dans son bar, il est OK. j'aborde comme une anguille la question du tarif. il me repond ni plus ni moins qu'il ne paie pas les groupes, Qu'il s'en foutait parce qu'il y en avait toujours un qui demanderait la date.
Vous ne me croirait pas mais un jeune blaireau entre dans le bar à ce moment avec une maquette à la main. Le patron écoute ce que je peux qualifier de démo de merde, lui refile une date ( pas la mienne) devant mes yeux. L'autre n'a rien demandé, ni s'il allait être payer, ni s'il avait droit au moins à la bouffe, ni la boisson quedal.
Devant cette concurrence déloyale, je suis reparti furax et la queue entre les jambes.



Je suis donc 100% d'accord avec lui.
La dérive qu'illustre Loworm et que nous condamnons trouve sa génèse dans le non respect des règles.
Le temps que le mal s'installe et que les organisations fassent remonter les statistiques et les doleances aux administrations compétentes le cancer s'est répandu.
A tous les coins de rues de Lille et d'ailleurs de petits groupes sans valeur ont bouté dehors ceux qui en avaient. Un peu à la chinoise!
Nous qui vivons en France et revendiquons le droit de travailler dans des conditions décentes encourageons nos amis les controleurs à poursuivre leur action et nous verrons que tout le monde ne s'en portera que mieux. Dans le secteur du spectacle et dans les autres dits "prioritaires" où le droit et la concurrence sont cancérisés par une mafia rampante.
Les exploiteurs de tout poil reverront leur copie à la lumière de ce qu'ils risquent: En l'ocurence nos tenanciers de bars et les organisateurs reverront leur marge et remonteront le prix de leur consommables au prorata de leur responsabilité d'employeur au bénéfice des gens qu'ils recrutent.
Si ce n'est pas possible ils feront autre chose. (je ne m'inquiète pas pour eux!)
Ceux qui pratiquent la cession de droit négocieront en considérations les limites qu'impose la Loi (la même pour touts).
Et ceux qui n'ont pas de vrais projet entrepreneurial artistique changeront de crèmerie. Les autres se battront sur un terrain enfin libéré de sa vermine.
Il y aura certainement moins de monde et nos "métiers/passions" n'en seront que revalorisés.
Hugh !
Ainsi parla La Poule
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Je continue l'exemple sur les bières et je cite un gars qui dans mon coin tenait un bar et organisait un concert par semaine :

"Bien sûr, si je prends uniquement les conso de bière de la soirée, je bois souvent le bouillon. Par contre, organisant régulièrement des concerts, je fais de la pub pour mon bar qui pour le coup est un peu plus connu et du monde vient y compris quand il n'y a pas de concerts.
Je table donc ma rentabilité non pas sur la soirée, mais sur la semaine. Parce que oui, des bières (mais aussi des cafés, des plats du jour, etc), j'en vends toute la semaine et je n'ai pas de groupe à payer. Donc, sur la semaine, quand je fais un bénef net de 700 € (tous les salaires de mon staff y compris le mien inclus) je peux lacher 500 € en budget concert hebdo.
Il faut que les vendeurs de bière qui font croire aux groupes qu'ils ne sont ouvert (donc qui se font du fric) QUE pendant les concerts arrêtent de prendre les gens pour des cons. Tout est une question de gestion de ses budgets."
244

Citation : Soit un bar qui fait passer trois groupes de 5 zicos...
arrondissons à 100 euros + 50 de charges / zicos
15 * 150 = 2250 euros à payer aux groupes...

dans les rades où nous avons joué, nous avons pu observer une fréquentation d'une dizaine à une trentaine de personnes...

à 3 euros la bière, en province, 2250/3=750 bières à vendre avant de commencer à rentrer de l'argent pour le rade...

à 30 personnes présentes, hypothèse haute, 750/30 = 25 bières par personne...


Le gars parlait de 3 groupes de 5 personnes, d'où 5x3 personnes = 15
Mais il a oublié que 3 groupes = 3 concerts. Ce qui ne fait plus que 8/9 bières par personne. Ce qui est beaucoup quand on compte que le demi serait à 3€, et qu'il y aurait 30 personnes par concert. Mais ce qui est déjà moins quand on compte la publicité pour le bar.
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A fbat
Autant pour moi! Je me suis trop préssé à répondre et n'ai pas vu qu'il s'agissait de 3 groupes!!
Mais le problème demeure et ce topic "Sujet qui fâche : le travail au noir !" porte bien son nom.
Merci à Audiofanzine de permettre cet échange (particulièrement actif):aime: et les autres bien entendu!
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Citation : ceci pour asseoir notre "talent" puisqu'il parait que si on n'est pas grassement payé, c'est qu'on en a pas...arf, la bonne blague, donc a contrario, ceux qui brassent le plus de fric sont les plus talentueux ?)


Je re-précise que je ne considère absolument pas que le succès en musique et talent aillent de pair. L'inverse non plus.
Il y a des domaines comme le théâtre ou la danse où l'on subventionne les réseaux sensés passés des créations non commerciales. C'est beaucoup moins le cas en musique, mais encore n'avons nous pas trop à nous plaindre à côté de certains domaines artistiques comme la photo, la peinture ou la sculpture.

Citation : Soit un bar qui fait passer trois groupes de 5 zicos...


TROIS groupes ? C'est nécessaire de passer TROIS groupes ?
Désolé, hein, mais quand je jouais dans les bars, ça a toujours été mon groupe seul. Parfois une première partie, mais c'était parce qu'un groupe débutant nous avait demandé de faire notre première partie. Si le patron était d'accord (ce qui a toujours été le cas), il venait sans cachet jouer 40-45 mn.

Je ne vois pas la nécessité pour un bar de passer trois groupes sur un soir.

Sinon, +10 avec le message de phoenix. C'est +/- ce que m'ont toujours indiqué les bars chez qui je jouais et qui parlaient rentabilité :
- mauvais cas (genre finale de foot) : déficit. Rare tout de même et ça arrive aussi sans concert.
- cas le plus courant = soirée "blanche". Zéro bénef, mais bonne pub.
- cas régulier = concert = bénef équivalent à une soirée de week-end sans concert
Pour les bars, le concert est un moyen de se faire de la pub (presse et affiches), de faire venir des gens qui n'étaient jamais venus et reviendront probablement et de faire plaisir à la clientèle d'habitués.

Citation : A tous les coins de rues de Lille et d'ailleurs de petits groupes sans valeur ont bouté dehors ceux qui en avaient. Un peu à la chinoise!


Les organisateurs qui jouent à ça (prendre des groupes moisis parce qu'ils ne les payent pas ou quasiment pas) se tirent une balle dans le pied.
En Bretagne, il y a beaucoup de concerts dans les bars. Les gens se déplacent beaucoup, même quand ils ne connaissent pas le groupe. Parce qu'ils savent qu'en général, ça sera bon. Les bars qui passent des groupes de merde ne font jamais le plein et souvent, périclitent et changent rapidement de propriétaire parce que ceux qui agissent ainsi sont la plupart du temps foireux dans d'autres aspects de leur travail. Ceux qui passent de bons groupes font le plein les soirs de concert, mais tournent aussi bien les autres soirs grâce à leur renommée.
C'est un cercle vertueux : bons concerts = public qui se déplace = rentabilité permettant de payer les zicos = bons zicos qui peuvent en vivre (et ne sont pas obligés d'arrêter pour aller à l'usine) = bons concerts.
Faudrait sans doute que les programmateurs comprennent ça.

Lowhron > je comprends bien ton amertume. Mais je vais te poser la question autrement. Compte tenu de ce que tu as dit de ton groupe (bonnes critiques, renommée, toussa), est-ce que tu crois que continuer à faire des dates de misère au noir est une solution qui vous permette d'évoluer ?

Oui, il y a des gens de talent qui n'arrivent pas à vivre de la musique. Qu'ils bossent au noir ne doit pas beaucoup les aider à en vivre non plus.
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Citation : Lowhron > je comprends bien ton amertume. Mais je vais te poser la question autrement. Compte tenu de ce que tu as dit de ton groupe (bonnes critiques, renommée, toussa), est-ce que tu crois que continuer à faire des dates de misère au noir est une solution qui vous permette d'évoluer ?



Probablement pas...Et bonne critique : oui, renommée : non, c'est justement ça qu'on cherche à obtenir en bouffant des dates...En plus, on commence seulement ce genre d'écumage...

Un CV de groupe, il faut l'étoffer, il faut prouver ta valeur en bouffant de la vache enragée, c'est comme avec les petits boulots avant le job plus sérieux...C'est con mais c'est comme ça...
Il faut aligner 50 dates en rade sur toute la France pour ensuite postuler à des scènes plus sérieuses en étant crédible...C'est ce qui permet de marquer la différence avec le groupe de lycéens du coin qui joue des reprises de nirvana depuis deux mois...Parce que un CD cela ne représente plus rien, tout le monde peut en faire un...

En plus, si on considère l'exemple du 95...Les salles qui faisaient passer des groupes en devenir ont soit disparues, soit pris d'autres ambitions...Et ça doit être pareil ailleurs...Sans parler des oeillères de certains programmmateurs...
Je rigole encore de celui-ci qui refuse même d'envisager l'espace d'un instant de nous prendre en première partie de première partie parce que...nous sommes pas assez connus de son public ! C'est pourtant le but d'une première partie que de faire découvrir des gens...Faut croire que non...Même les premières partie il faut qu'elles génèrent du FRIC !

Résultat, et ce sont les acteurs eux mêmes de la scène musicale qui en ont fait le constat dans leurs supers assemblées où on parle beaucoup pour agir peu, il n'y a de moins en mois, voire plus du tout, de structure "institutionnelle" pour accueillir les groupes en devenir...
Du coup, les bars font le boulot d'accueil des groupes à la place de ces salles là, avec des moyens techniques et financiers différents (pas de subventions par ex...)
Et c'est pour ça qu'un concert dans un rade, ça se fait avec trois groupes (voire plus)...Parce qu'on parle bien d'un concert, d'un plateau complet, thématique et tout et tout, de 3 fois 40 minutes, et pas d'un groupe lambda qui vient faire le juke box humain...Et aussi parce que qu'on espère que chaque groupe amènera une partie de son maigre public qui découvrira les autres groupes ainsi...

Et puis les tauliers de bar qui roulent sur l'or, je demande à voir...Si ils gagnaient autant de pognon en escroquant les petits groupes, on observerait une montée en puissance dans les programmations au profit de groupes plus importants qui ramèneraient encore plus de monde...Exactement ce qu'ont fait les salles d'ailleurs...
En général, ils sont plutot à serrer les fesses de ne pas se choper une fermeture administrative (bruit, dérives diverses et variées)...
D'ailleurs, on assiste plus à des fermetures de rades, ou des cessations d'activités musicales, qu'à une augmentation du nombre de lieu...

Allez donc un peu sur les forums d'annonce de concert de VS-WEBZINE.com voir les annonces de concert,
concert en RP
concert en province
vous allez voir : entre les Zénith, POPB et autre Stade de France et les rades, il n'y a preque plus rien d'accessible, soit qu'il n'y a plus de lieux, soit qu'il y a trop de groupes postulants (alors on prend...les plus connus...et comment qu'on devient les plus connus ?...en faisant des concerts...où ça ?...dans des rades...CQFD)...

Même des groupes connus se rabattent sur les rades, plus ou moins gros, mais des rades quand même...Misanthrope à la Chimère de Lille, en exemple récent...


Ah, et il y aussi encore autre chose dont on a pas parlé et qui se multiplie : les lieux qui cessent carrément de prendre définitivement le moindre risque en changeant leur approche et faisant désormais juste de la location de salle aux groupes ou aux assos...Après le groupe ou l'asso se démerde à récupérer les entrées en espérant rentrer dans ses frais (et le lieu se garde le bar en plus de la location, c'est tout bénèf)...
C'est sûr, c'est pas dur de trouver des dates, quand il faut tout payer soi-me^me...

Et je vous ai parlé de ce qu'il faut payer pour accompagner des groupes mêmes pas connus sur leur tournée ?

Et, sinon, à part ça, je ne suis pas encore amer, parce que j'espère bien qu'à court ou moyen terme, nous aurons accès à des lieux plus confortables en accueil technique et cachet...Mais probablement, qu'à coté, il y aura encore du rade, mais où nous pourrons peut-êtrposer certaines de nos conditions grâce au travail ingrat effectué avant...

Et enfin, je considère sain que je vous signale ici même cet aspect des choses, même si vous pensez que j'ai tort dans ma façon de gérer mon groupe (et avec moi 95% de la scène rock/metal acteulle...)

Mon offre pour un boulot d'agent/manageur/tourneur tient toujours au fait !
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Citation : Ah, et il y aussi encore autre chose dont on a pas parlé et qui se multiplie : les lieux qui cessent carrément de prendre définitivement le moindre risque en changeant leur approche et faisant désormais juste de la location de salle aux groupes ou aux assos...Après le groupe ou l'asso se démerde à récupérer les entrées en espérant rentrer dans ses frais (et le lieu se garde le bar en plus de la location, c'est tout bénèf)...



:??: Exact, absolument exact ! :??:

Je comprends tres bien ce que décrit lohworm .
C'est beaucoup plus proche de ce qu'il se passe 'sur le terrain' que ce que certains croient connaitre et maitriser .
Ca sent le vécu et l'expérience lohworm , :o:

Mais je pense que vu la proposition de contrat que tu "offres" tu vas tres rapidement trouver un bon manager , ici-même :lol:
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Les débits de boisson ne constituent pas un terrain sérieux pour assoir une activité professionnelle durable.

Il me parait vain d'exiger un lien employeur/employé avec un patron de bar.

En tournant régulièrement, on se rend compte qu'il y a en gros 4 profils de patrons de bar organisateurs de concert : les passionnés bordéliques, les gars qui s'en foutent, les escrocs qui s'ignorent, les escrocs désagréables. Il y a bien sur d'heureuses surprises mais ça ne représente qu'une date sur vingt.

Je me garde de généraliser sur cette profession difficile car les endroits bien tenus et carrés ne s'emmerdent pas à organiser des concerts : ils gagnent de l'argent en étant bien placés ou en servant de la bonne bouffe.

Je rejoins carrément Lohworm, les concerts se tiennent dans des endroits qui vivotent et se gèrent à la magouille. Ils mettent la clé sous la porte une fois que l'héritage de tata Arlette a été bouffé. Après on peut fantasmer sur le chiffre d'affaire réalisé.

Dès lors, les musiciens sont très mal placés pour négocier avec un patron de bar par le fait qu'ils sont rarement demandeurs, ne prennent pas le temps d'écouter les démos, et ont affaire dans le même temps à des groupes qui ont besoin de jouer pour apprendre ou s'éclater et proposent de jouer gratos.

Les groupes qui arrivent avec leurs conditions, qui ont déjà écumé au niveau local ou régional, ont peu d'arguments à faire valoir et très peu de valeur ajoutée puisque n'importe quel groupe de lycéens qui fait sa deuxième date blindera l'endroit avec plein de potes. A la question "vous ramenez du monde", il faut bien répondre non.

L'argument juridique n'a pas de prise puisque ces mêmes patrons baignent déjà dans une illégalité assumée et immune, de la conservation des aliments à la tenue de la comptabilité en passant par le respect du droit du travail.


Si on voit le milieu tel qu'il est et non pas tel qu'on rêverait qu'il soit, les groupes qui veulent faire de l'exécution publique dans les règles juridiques de l'art et qui ne décollent pas sont amenés à s'arrêter ou à créer des projets adaptés à répondre à la demande : musique pour enfant, projets éducatifs pour les ados en collège/lycée, karaoké mobile, thé dansant, groupe folklorique ou de reprise, spectacles clés en main à proposer aux centres culturels locaux.



Après y'a pas de quoi se vanter de ce constat navrant.
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Redeterrage de topic.....je viens d'abandonner mon statut d'intermittent du spectacle pour celui de micro entrepreneur...

qu'est ce que cela vous inspire?
David