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Intermittence du Spectacle

Sujet Sujet qui fâche : le travail au noir !

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Sujet de la discussion Sujet qui fâche : le travail au noir !

Hors sujet : Vous connaissez l'histoire de la grenouille et de l'eau bouillante.
Tu mets une grenouille dans une casserole d'eau bouillante. Elle saute immédiatement hors de la casserole.
Te mets la grenouille dans une casserole d'eau froide, elle y reste. Tu allumes le feu dessous et tu laisses chauffer. La grenouille ne sautera pas et se laissera cuire.
C'est exactement ce qui nous arrivent. Des décisions, des choses qui auraient mis tout le monde dans la rue il y a quelques années passent en douceur. On grignote un peu plus chaque jour ce qui était des acquis sociaux et son désormais déclarés comme privilèges, sans compter des fondements plus essentiels comme l'égalité en dignité et en droit.

Et on se laisse cuire tranquillement.

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Hors sujet : + 1 Billy boy :frown:
Je connaissais cette histoire, et cette métaphore résume parfaitement la situation.
Mais courage, il faut se dire que les carottes ne sont pas encore cuites ! :volatil:

:8)

Vous tiendrez vôtre liberté de ce que vous aurez libéré...
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Salut,

Sujet très intéressant auquel j'aimerais amener mon opinion. Je précise que je cotoie les 2 mondes: "professionnel" et "amateur".
Le premier en tant que régisseur du son dans une structure de taille moyenne, de plus de 20 employés, financée complètement par fonds publics, de type scène nationnale. Je fais ce taff depuis bientot 15 ans. Le deuxième en tant que zicos dans un groupe complètement amateur, de 10 personnes, pour le fun. Je fais de la musique depuis 20 ans.

Je prend la musique comme un loisir, donc pas pour me faire de l'argent, à moins qu'un jour un organisateur souhaite nous faire 10 bulletins de salaire en bonne et dûe forme, on va pas cracher dessus non plus :D: ! Et je pense que la majorité des musiciens amateurs sont dans cette catégorie. Musique = loisir = pas dans un but ultime de gagner de l'argent.
Ok, mais où jouer devant des gens, simplement ?
La grosse différence avec les sports amateurs, c'est qu'eux ont des structures publiques mises à leur disposition. Vous avez omis ce point essentiel.

Je défend complètement les 2 points de vue exposés, et suis pour la lutte contre le travail au black.
A ceci pret que pour moi, la très grande majorité des bars n'ont pas vocation à faire jouer des gens qui vivent de la musique, désolé, ce n'est pas leur but. Ou alors, ils sont entrepreneurs de spectacle, et se doivent d'etre en règle (licence, respect des minimas sociaux, toussa toussa...)
Donc, le fait que des groupes amateurs se produisent dans se genre de lieu (et y'a pas que des tyrans, bien heureusement) n'a absolument rien d'abhérrant à mon sens. Et ce meme s'ils demandent une petite contre-partie financière, seulement s'ils sont eux aussi réglos (montés en asso avec des statuts bien définis, genre pour payer les répés, les consommables, avoir u petit budget pub, etc...) et qu'ils ne mettent pas cet argent directement dans leur poche.
Ce principe existe depuis des lustres, c'est bien le principe de la loi 1901.

Le vrai problème n'est pas là. Il se situe au niveau des subventions publiques. Loworn a bien résumé la situation en disant que des lieux ne remplissent plus leurs fonctions: lancer et aider des groupes "créatifs" en devenir.
Dans le milieu où je travaille, la majorité des compagnies professionnelles de danse, de théatre, et certaines musicales, n'existerait meme pas sans les subventions. Pourquoi n'en est-il pas de meme, plus conséquamment que ce qui existe actuellement, dans le milieu dit des "musiques actuelles" ?

Battons-nous plutot auprès des élus pour leur faire prendre conscience de tous nos points de vue, pour que les petites stuctures publiques redeviennent ce à quoi elles devraient etre disposées: aider les groupes qui veulent perser, en les payant décemment pour leur travail.
Ce serait déjà un grand pas de fait.
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Citation : Battons-nous plutot auprès des élus pour leur faire prendre conscience de tous nos points de vue, pour que les petites stuctures publiques redeviennent ce à quoi elles devraient etre disposées: aider les groupes qui veulent perser, en les payant décemment pour leur travail.



Ca serait effectivement un pas en avant, mais...

Je connais une salle qui fait passer des têtes d'affiches, et qui est subventionnée dans le cadre exclusif des groupes locaux pour les premières parties.

Plusieurs constats :

- il y a des groupes, qui certes vont aller jouer parce que ça fait bien sur le Cv d'être programmé dans cette salle, mais qui vont casser la salle par derrière, parce que, "eh m**** ! nous on ne veut pas être déclarés, parce que nos impots, notre RMI, toussa"

- il y a bien entendu beaucoup de groupes qui veulent être programmés, et là, le programmateur se retrouve avec de soucis de logistique (pas forcément assez de jours dans l'année pour faire jouer tout le monde) et des problèmes de qualité des groupes (sans forcément vouloir être élististe, il y a quand même des groupes qui n'en mettent pas une de droite et qui veulent être programmés).
Au final, le programmateur passe pour le gars qui programme au piston (à tort ? à raison ? là n'est pas le débat), et les groupes, au lieu de se remettre tant soit peu en question, se considèrent comme le plus grand groupe de rock du monde.

Si chacun en met du sien, oui, les mentalités peuvent changer, mais si chacun ne pense qu'à sa gueule, ça sera loin d'être gagné. Et c'est hélas le problème de base, récurrent (cette idée à d'ailleurs été soulevée à plusieurs reprises dans le thread).


Petite parenthèse :

Citation : Et ce meme s'ils demandent une petite contre-partie financière, seulement s'ils sont eux aussi réglos (montés en asso avec des statuts bien définis, genre pour payer les répés, les consommables, achat de matos au nom de l'asso) et qu'ils ne mettent pas cet argent directement dans leur poche (là c'est du black).
Ce principe exixte depuis des lustres, c'est bien le principe de la loi 1901.



J'ai souligné un point intéressant dans ce que tu as dit. Dans les faits, combien d'assos détiendent réellement le matos ? Peu, très peu. Les musiciens amateurs utilisent leur propre matos et non celui de l'asso. Tout ce qui est entretien, c'est l'asso qui paie pour le matos des membres ; quant aux achats, c'est l'asso qui paie, et les factures au nom des membres. Et là, ce n'est pas légal...
Quant à payer les répétitions, là, je ne crois pas non plus : les mecs vont jouer "gratos" sur les concerts, il ne leur vient même pas à l'esprit de se rémunérer sur les répétitions, déjà que les pros ne le font pas systématiquement (faute de moyens).
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+1000 pour la citation ci-dessus.
Et tant pis si certains groupes râlent

Citation : "eh m**** ! nous on ne veut pas être déclarés, parce que nos impots, notre RMI, toussa"


Au moins, le programmateur aura la conscience pour lui. Je ne connais de toutes façons aucun programmateur aimé par tous, comme je ne connais aucun groupe qui fasse l'unanimité. Et on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. Si on souhaite être payé décemment, ça sous entend légalement, auquel cas l'employeur comme le salarié ont des obligations !
Enfin, cela resterait que la stricte application de la loi. Le SYNDEAC n'est pas fait pour les chiens !
Et le cercle vertueux de l'application de la loi du travail me paraît prioritaire dans les structures culturelles, avant de chercher les noises dans les cafés ou les mariages. Quand on bénéficie d'aides publiques pour de la programmation, il est anormal de faire n'importe quoi.
Enfin, les histoires de matos associatif pour les amateurs : quand le groupe splitte, on fait quoi de la belle gibson du gratteux ? Toutes les histoires de matos associatif en groupe amateur que je connaisse a fini en pugilat après le départ d'un membre du groupe ou le split du groupe en entier.

Mais si, mais si, on va y arriver...

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Citation : Quant à payer les répétitions, là, je ne crois pas non plus : les mecs vont jouer "gratos" sur les concerts, il ne leur vient même pas à l'esprit de se rémunérer sur les répétitions, déjà que les pros ne le font pas systématiquement (faute de moyens).



Je me suis mal exprimé :D: il fallait le prendre comme: payer les créneaux de répés auprès du prestataire du lieu de répé.

Pour le matos au nom du groupe, j'avais réédité mon message entre temps, me rendant compte effectivement de la complexité engendrée... J'ai pourtant fait parti jadis d'un groupe (fondé en 1966) qui fonctionnait de la sorte, et çà marchait. Lorsque qq'un quittait le groupe, il laissait le matériel à l'asso. Normal quoi. Peut-etre que maintenant les mentalités ont trop changé ? que c'est plus compliqué ? je sais pas.

Mais bon, laissons la partie matérielle de coté. Supposons plutot que les menbres jouent avec leur matériel, ce qui est le cas le plus fréquent chez les musiciens amateurs.
Déjà, les frais mensuels de créneaux de répés, les frais de pub (un minimum pour se faire connaitre), les eventuelles locations de matériel, et les éventuels frais de déplacement, sont déjà assez conséquents sur une année. C'est déjà bien assez pour des amateurs...
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Euh pour le matos dans mon groupe, on repartit de façon équitable les entrées d'argent( après frais de déplacement, frais de pub toussa), si l'un des membres a assez pour acheté un instrument, il peut le faire. Le matos acheté est au nom de l'asso avec en dessous qui l'a acheté. En cas de split, on revend à l'euro symbolique( je ne sais pas si c'est légal c'te affaire...).

bref, pour le matos commun ( console, ampli de puissance etc...) cela reste à l'asso même si chacun de nous a cotisé. c'est un investissement sur les concerts.
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Citation : Au moins, le programmateur aura la conscience pour lui.



Ce n'est pas une question de conscience mais d'obligation qu'a la salle pour être subventionnée. Evidemment, les groupes ne vont pas râler au nez du programmateur, mais bien par derrière.
En supplément, le mec se fait juste prendre un peu pour un con, vu que les musicos sont tellement discrets que ça se sait rapidement.

Ce qui me débecte, c'est que quand les groupes ont l'occasion de jouer légalement, ben non, il faut qu'ils chient dans la colle ! Et après, ils s'étonnent d'être perçus comme des rigolos.

Je ne dis pas que tous les groupes amateurs réagissent ainsi, mais il y en a pas mal, et au moins un des membres du groupe si ce n'est pas la totalité. Avec les groupes dits "pro"; c'est-à-dire qui se déclarent, au moins cette question ne se pose pas.

Et le souci avec les groupes qui se déclarent, c'est qu'à fonctionner légalement, vu qu'il y a les charges sociales, eh ben ils se retrouvent avec moitié moins de budget (que ce soit pour eux perso ou pour leur asso) à financer les frais de matos qu'ils ont aussi. D'où le bug et, à terme, la concurrence déloyale. C'est le shisme que développe ce thread.
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Hors sujet : sur la liquidation des associations, le Memento Françis Lefebvre "Associations" est une bible accessible dans sa lecture même pour les non juristes. c'est 85 € le bouquin, mais spamal.




Citation : Je connais une salle qui fait passer des têtes d'affiches, et qui est subventionnée dans le cadre exclusif des groupes locaux pour les premières parties.



C'est super ça ! Ca c'est un truc à souffler à nos élus. Pour le peu que je constate, chez nous les betteraves, les subventions publiques servent à éponger le bouillon des "têtes d'affiches", ce qui tend en plus à entretenir une bulle artificielle sur les tarifs des têtes d'affiche.
Ce serait effectivement sain qu'une partie du gâteau public serve à faire le boulot correctement vis à vis des premières parties ou soirées découverte.
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Citation : Mais bon, laissons la partie matérielle de coté. Supposons plutot que les menbres jouent avec leur matériel, ce qui est le cas le plus fréquent chez les musiciens amateurs.
Déjà, les frais mensuels de créneaux de répés, les frais de pub (un minimum pour se faire connaitre), les eventuelles locations de matériel, et les éventuels frais de déplacement, sont déjà assez conséquents sur une année. C'est déjà bien assez pour des amateurs...


Ben voilà. Une fois de plus, on fait de beaux discours respect de la loi, toussa... et on termine en justifiant le travail au noir par le coût de la pratique musicale.

Faut arrêter les conneries. Faire de la musique en amateur ne coûte réellement cher (par rapport à bien d'autres loisirs) que si l'on veut la faire dans des conditions de pros. Bref, le beurre, l'argent du beurre et le cul de la laitière en prime (et celui des gens qui bossent légalement, eux).
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Redeterrage de topic.....je viens d'abandonner mon statut d'intermittent du spectacle pour celui de micro entrepreneur...

qu'est ce que cela vous inspire?
David