Le coin du français.

Je fais partie des contre-exemples moi aussi. Pratiquement jamais je n'ai ouvert un livre; je crois bénéficier d'une mémoire visuelle assez développée -j'ai été fabriqué comme on m'a fait, heinG, spa ma faute, y'a franchement aucune raison de brandir son smiley "gloriole" pour accompagner mon intervention-); il n'y a qu'en mémoire où je suis assez "balèse". Je retiens presque (presque !) tout, comme en musique, en histoire, je peux citer des auteurs efin bref : dès que ça m'intéresse j'enregistre... Et pas moyen de me faire entrer une once d'informatique.

En revanche, mon gamin (10 ans) n'a pas de télé lorsque je l'ai chez moi : on fait de la gratte, du solfège, du synthé, de la batterie -sans batterie : mais les mouvements sont là !- de l'histoire, de la géo, du foot, du poney, du judo, du dessin, de la natation, je pars toujours d'un truc qui l'intéresse.
Exemple : Toupie : origine, pourquoi ce nom, pays d'origine, capitale, monnaie, historique, vitesse de rotation, mode de fabrication, vitesse tangentielle, coefficient de frottement, tout y passe... et il est conquis. Avec une simple toupie, vous pouvez amuser un gamin tout un week-end !

Et chaque fois qu'on lit un article sur le net, il épluche les fautes d'orthographe. C'est lui qui fait le prof et je lui montre ensuite ce qu'il a oublié. Sur 3 fautes dans l'article, il en a relevé deux. Il a alors deux points. Je ne marque qu'un seul point et il gagne à chaque coup. Pour les mots compliqués, je fais celui qui ne sait pas -et y'a des fois, c'est carrément vrai ! Et je constate que son orthographe chez moi, tout comme son vocabulaire et tout le reste sont bien meilleurs qu'en classe (où il ne fait que répéter des âneries qui lui encombrent la tronche car il n'y prête qu'un intérêt réduit).

Je ne crois pas vraiment aux vertus du "rattrapage". Le solfège ou l'orthographe, c'est jeune que ça s'apprend. A 20 ou 40 piges, c'est 10 ou 20 fois + "compliqué"; alors que gamin, ça va seul si c'est pris tout de suite, il a eu droit chaque samedi à Mozart et AC/DC au berceau et même à des formes de "musique" que je n'aime pas du tout.

Autant s'en occuper très vite : parce que l'enfance, mine de rien, c'est long quand on est petit mais en réalité ça passe hyper-hyper-vite.

Niveau scolaire, bah il est globalement dans le bon tiers du peloton mais il n'y a pas de quoi s'en inquiéter : je sais intrinsèquement son niveau + avancé, les notes je m'en balance un peu même si je ne le fais évidemment pas voir; l'important est qu'il s'intéresse de lui-même à des trucs. Et l'orthographe pour lui est devenue déjà comme une seconde nature : il n'y a même plus d' "effort" à fournir, ça l'intéressera tout le temps.
Autre exemple : notes lamentables en tables de multiplication il y a un an ou deux.
Un truc qui l'a fait marrer, c'est "Bienvenue chez les Ch'tis". On a appris les tables jusque 12X12 en ch'ti en un samedi, et du dimanche il les savait pratiquement toutes en anglais. (On regarde toujours ma collec' de "Columbo" en V.O, depuis toujours) Bilan : il est passé de C ou D à A, en un week-end.
C'est vrai aussi que, chaque fois qu'il faisait un sans-faute sur une table, il avait le droit de me maquiller un peu + et de me mettre une autre pincée de farine sur la tronche... J'ai naturellement fini la séance dans un état jamais vu, même au carnaval de Dunkerque, même aux Bommels en Flandres !

Et ça, l'Education nationale ne peut l'apporter : on ne peut avoir un instit' ni un clown par élève.

En résumé, jeunes parents à venir qui liraient : intéressez-les TRES vite ! L'apprentissage doit toujours être un plaisir.
C'est simple à comprendre : puisque dans le cas contraire, nous échouons.