Parlons Histoire (parce que sur AF il y a un sujet pour tout, sauf que là y'en avait pas encore)...
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TheStratGuy
Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.
Anonyme
ça rend les choses plus compliquées, mais en même temps il faut s'éloigner de cette vision très rigide de l'évolution qui voyait chaque espèce succéder à une autre un peu comme dans un défilé de mode (ou comme les versions successives de la Renault Clio).
Rifki
Anonyme
Je viens de lire La fin, de Ian Kershaw, écrit en 2011, et traitant de la toute fin de la WWII en Allemagne.
Ca faisait un bout de temps que je cherchais des infos sur cette période fascinante (j'emploie ce mot faute de mieux, mais c'est pas de la fascination morbide hein), dans le sens où jamais dans l'histoire de l'humanité, une nation n'avait rendu les armes qu'au moment où elle n'avait plus d'armes à rendre et de toute façon plsu personne pour les porter.
A chaque fois, la fin d'une guerre était quand la nation en question estimait que l'affaire était pliée, au temps de l'ancien régime ou des guerres napoléoniennes c'était généralement après une bataille perdue. Pour la WWI, ça s'est fait suite au rapport Hindenburg/Ludendorff (et alors que l'Allemagne occupait encore une partie de la France et la Belgique), qui concluait que militairement si l'Allemagne continuait ça aboutirait à sa destruction totale dans tous les cas de figure possibles.
Et quand la France a capitulé en juin 40, elle n'était pas occupée totalement, les colonies pas du tout, la marine était restée à quai, et on avait obtenu des succès militaires importants contre les italiens.
L'auteur place le début de la fin non pas en juin 44, mais en juillet 44, après l'attentat manqué de Stauffenberg, qui a paradoxalement totalement miné le sentiment anti-nazi, et eu des conséquences importantes jusqu'au 8 mai 45.
Bref je vais pas résumer tout le bouquin, qui dégage plusieurs facteurs :
- L'incroyable lâcheté de l'ensemble des chefs militaires et politiques devant Hitler : aucun n'osait le désavouer. Lâcheté explicable par le fait que la totalité des chefs militaires compétents a été dégagée, décapitée (parfois au sens littéral) ou fusillée, ne restait que la ragougnasse servile. Par ex, sur l'ensemble des maréchaux nommés en juin 40 après le succès imprévisible de la campagne de France, la moitié n'était plsu en activité : suicidés, pendus, révoqués, etc.
- La cruauté implacable et délirante du parti nazi à l'intérieur même du territoire : les soldats qui parlaient de désertion étaient fusillés ou pendus, même chose pour les civils refusant de prendre les armes. La propagande était par dessus le marché particulièrement efficace, amplifiant des faist réels : des tribunaux mobiles étaient présents absolument partout et condamnaient des gens à mort, avec éxécution immédiate.
Y a eu par ex environ 20 000 exécutions à mort jusqu'en mai 1945 dans l'armée allemande. En comparaison, il y en a eu 146 pour les ricains, 103 chez les français, et 40 pour les anglais, et la plupart du temps pour des délits n'ayant rien à voir avec une désertion, mais pour des faits graves leur valant probablement une grosse condamnation dans le monde civil (meurtre, viol, etc).
Dans toute la WWI, les allemands ont éxécuté 48 soldats.
En revanche, chez les Russes là non plus ça rigolait pas, les chiffres ne sont pas connus mais estimés à 150 000 (!), et chez les japonais 22 433.
- Peur panique de l'avancée de l'Urss, et de la dévastation qu'elle allait faire. Peur non sans fondement, puisque les russes ont effectivement tout ratiboisé. Faut pas oublier toutefois que les allemands ont fait la même chose dans les pays de l'Est, contrairement à l'Ouest où des tueries comme Oradour/Glane ont été de rarissimes exceptions.
- Croyance dans la possibilité de signer une paix séparée avec les USA et GB, et chose assez incroyable, que ces 2 pays allaient même prendre les armes avec l'Allemagne contre l'URSS. Fallait vraiment qu'ils n'aient aucune notion de géopolitique pour envisager ça.
D'ailleurs, le PCF bien français a longtemps repris cette idée anti-yankee que les USA voulaient faire ça à tout prix, ce qui est totalement faux. Einsehower a refusé en bloc la paix séparée, sachant que ça aboutirait à des conséquences dramatiques à moyen terme avec l'URSS.
Cette croyance en une paix séparée et une guerre commune contre le bolchévisme a prévalu dans les hautes sphères (Hitler, Himmler, Goebbels, Keitel, Jodl) jusqu'a la toute fin du mois d'avril.
- L'incroyable boulot d'Albert Speer, de loin le seul qui tenait la route parmi le 1er cercle d'Hitler, qui a réussi à garantir une certaine production industrielle jusque début 45, et de manière générale a pas mal organisé l'acheminement des vivres, soldats et munitions vers le front.
[ Dernière édition du message le 09/09/2014 à 18:37:31 ]
Will Zégal
Hier, au gré d'une rediff, j'ai maté "La guerre du Feu". Le film est très bon en tant que divertissement, mais historiquement ça me semble du délire total : je pense pas que des hominidés couverts de poils et ne se tenant debout que péniblement aient cotoyé des tribus d'homo sapiens sapiens, maitrisant le langage, l'art, la poterie, et surtout les armes de jet.
En plus de ce qui a été dit, le concept même de "guerre du feu" est certainement une grosse connerie. Il semble que l'humanité se soit développée bien plus par la collaboration que par la baston. En fait, les vies étaient tellement brèves, la mortalité infantile tellement forte et les ressources difficiles à obtenir (bien que certaines zones pouvaient procurer l'abondance, on ne tuait pas un mamouth tous les matins) que la mort (ou une blessure grave, ce qui revenait presque au même) d'un seul membre de la tribu pouvait mettre la survie de tout le groupe en cause. Donc, on ne va pas prendre le risque de se bastonner.
De fait, contrairement à ce que montre le film, quand une tribu en croisait une autre (ce qui n'était pas bien fréquent vu la faible densité de la population), il est probable qu'ils s'échangeaient des trucs (quelques biens et surtout des connaissances) plutôt que de se bastonner.
De toutes façons, se battre, risque sa vie pour obtenir quoi ? Un joli gourdin en os ? Une peau d'ours ? Et si la présence d'une autre tribu te dérangeais, ben t'allais voir un peu plus loin ou t'attendais qu'ils se cassent vu que par définition, un nomade, ça bouge.
Il semble que ce soit au moment de la sédentarisation avec l'apparition de la domestication, de l'élevage et de l'agriculture que ça a commencé à bastonner. Là, ça commençait à valoir le coup de s'en prendre un mauvais pour récupérer un coin bien sympa, des disènes de bestioles cantonnées dans des enclos, des champs cultivés ou prêts à l'être, des bâtiments...
j-master
De toutes façons, se battre, risque sa vie pour obtenir quoi ?
De la gonzesse.
Ton raisonnement a une grosse faille.
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
Will Zégal
Quant à la gonzesse, je n'en sais rien, mais rien ne dit qu'il ait été nécessaire de se battre pour l'avoir. Il est possible que la possessivité soit aussi arrivée sur le tard. Après tout, il y a des cultures (surtout celles qui sont restées éloignées des grecs antiques et de leur héritage culturel) où ça se fait encore d'offrir sa femme ou sa fille au visiteur de passage.
D'ailleurs, ça recouperait un truc amusant je l'ai lu à propos de la fidélité et de l'atavisme. La fidélité serait une notion entièrement culturelle et absolument pas atavique.
Exemple : pourquoi le coït a t-il tendance à endormir le mâle alors qu'il fout la patate à la femme ?
Pour la préservation de l'espèce, la femme a intérêt à mettre de son côté toutes les chances pour être fécondée lorsqu'elle est en bonne période. Donc, à être couverte un maximums fois et si possible par des mâles différents histoire d'être sure de tomber sur un qui a du sperme de qualité. Mais il faut aussi que les mâles aient les bourses pleines.
Si le mâle avait la patate après le coït, il y a des chances pour qu'il veuille remettre ça immédiatement. Donc, il pourrait accaparer la femelle sans grand bénéfice pour les chances de fécondation. Ou si le mâle remet ça immédiatement avec d'autres, encore et encore, la quantité de sperme baisse et les chances de fécondation avec.
Le fait que le mâle n'ait qu'une envie, après le coït, c'est de roupiller, ou en tous cas subisse une bonne baisse de régime aurait permis à la femelle d'aller voir ailleurs et de multiplier ainsi les chances d'être fécondée. Et aurait obligé les mâles à refaire leur stock de sperme avant de repartir tirer un coup afin que celui-ci ne soit pas à blanc. Et permis aussi à un large panel de mâles de tirer un coup (et donc, faciliter le brassage génétique) au lieu de risquer de voir un mâle dominant s'accaparer l'essentiel des femelles.
[ Dernière édition du message le 10/09/2014 à 04:44:16 ]
j-master
Parle nous encore de cul, mais ajoute des images, s'il te plaît.
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
Javier Guante Hermoso
Rage is Walrus
Citation de : Will Zégal
Exemple : pourquoi le coït a t-il tendance à endormir le mâle alors qu'il fout la patate à la femme ?
parce que elle n'a pas atteint l'orgasme alors que l'homme oui ?
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