Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
FR
EN

Dis moi ce que tu lis.

  • 6 547 réponses
  • 292 participants
  • 247 879 vues
  • 183 followers
Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
Afficher le sujet de la discussion
2901
Citation :
j'ai pris les 3 en fait, yavais une promo

Ca te fait 3 compte-rendus du coup. bravo
2902
2903
J'ai un peu la même manière de résoudre les dilemmes !

Et si Rasko nous parlait un peu de Chesterton au lieu de barrettes de RAM ?
2904
Ben Rasko aimerait bien, j' avais demandé un avis ici même qui est resté sans réponse, j' ai acheté Le Jardin Enfumé, que mon ex m' a taxé immédiatement, plus de news depuis.
Je sais simplement que Borges le tenait en très haute estime.
2905
Ca remue toujours quand on parle de Borgès ici !

Citation de Doc :
mais que j'avais été un peu déçu par l'Aleph

'tain y en a pourtant qui valent le détour : Les théologiens, la quête d'Averroès, le Zahir, l'Aleph !
Pas lu le Livre des sables, qui doit lui aussi valoir son pesant de cacahuètes...
'fin bon, Kermit, je crois que tu l'as compris, c'est du lourd...
Côté critique/mouvements littéraires, on les regoupe sous l'étiquette "réalisme magique" avec Gabriel Garcia Marquez.
Je vais tâcher de trouver du Chesterton dans le coin...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
2906
...et si tu peux, L' Invention de Morel, d' Adolfo Bioy Casares, grand ami de Borges, chouette livre.
2907
Nan mais un peu déçu par rapport à Fictions. J'espérais juste qu'il y ait un deuxième livre aussi bon que le meilleur du monde. redface2

Ptêt que c'est Aleph que j'ai mieux aimé et le livre de sable un peu moins...
Il y a aussi les enquêtes qui sont énormes : "s'il est vrai que <le héros> n'a pas pu empêcher le dernier crime, il ne fait pas de doute qu'il l'avait prévu..." !!! (c'est la première phrase, ou quelque chose du genre)

Je cherchais à le rapprocher d'autres livres, et je viens de me dire que ça fait un peu penser aux Chroniques de l'oiseau à ressort : une bonne petite dose de fantastique, dont on parle comme si c'était une réalité banale. Cela dit chez Borges le fantastique sert à évoquer des idées philosophiques, ou à jouer avec les formes des récits.


Sur ce dernier coup, ça me fait penser à "Si par une nuit d'hiver un voyageur..." d'Italo Calvino, qui est un bon ovni lui aussi ; et qui se lit comme un polar. Avec une putain de mise en abîme, et une tornades de styles aussi dépaysants qu'envoutants.

[ Dernière édition du message le 26/01/2010 à 10:09:48 ]

2908
Terminé hier soir: Ravigote, arsenic et vieilles soutanes de Michel Gardère.

Vraiment bien foutu, un excellent bouquin ! Je ne peut pas trop en parler sans dévoiler des détails qu'il serait dommage de ne pas découvrir pendant la lecture, mais un conseil si vous aimez le confit de canard, le rugby, les histoires villageoises et les enquêtes où la réflexion se fait avant tout autour de la table et le nez dans un vieux Buzet, FONCEZ!
2909
C'est une sorte de polar donc, polar gastronomique, comme pépé carvalho de Montalban ?

C'est gros ? drôle ?
2910

Bon, je vais essayer de ne pas trop en dire:

L'action se passe à Villenac, petit village du sud ouest. Là bas, il y'a cette falaise appelé "la combe noire", où ces salopards d'Anglais on poussé dans le vide des centaines de Villenacquois pendant la guerre de 100ans. Alors, les Villenacquois, ils n'aiment pas la combe noire...ni les Anglais.
Mais l'ancien facteur, lui, il l'aime bien la combe noire, pas à cause des Anglais, mais parceque là bas y'a des mousserons, pleins!
Un jour, il part à la cueillette, et pendant qu'il pisse un coup, un gros malin le pousse, et le pépé s'écrase 20 mêtres plus bas.
Paul Rouncats, le curé du village, est le premier sur les lieux, et malgrès les gros yeux que lui fait le bon dieux il hésite quand même à déclarer "l'incident", parceque le coin à mousserons du facteur, ça fait des années qu'il le cherche...il lui pique quand même son panier pour agrémenter son porcelet aux 4 graisses du soir!


Le bouquin commence un peu comme ça. C'est drôle et blasphématoire à souhait, et très bien écrit. Le principe, c'est donc une enquête mené par le curé, et comme le gourmet passe son temps derrière les fourneaux, à chaque fin de chapitre on retrouve en détail les recettes prodigieuses de Rouncats. Parait que certaines d'entre elles ont la faculté de vous faire avoir le lendemain d'énormes flatulences à la bonne odeur de fôret...j'ai pas encore essayé bave

Le bouqin fait 300 pages, et se déguste très bien...

2911
Bon, ben j'ai fini Nostromo. Après avoir lu vite fait les résumés à gauche et à droite, je m'attendais plus ou moins à un roman d'aventures/voyage, suivant les péripéties dudit Nostromo. Rien de tout ça. Conrad décrit pas à pas tous les acteurs d'une République sud-américaine imaginaire, avec ses révolutions, ses luttes internes, ses politiciens bouffons, ses investisseurs étrangers, ses aventuriers, tout en suivant plus particulièrement un retournement politique. Le rythme est assez lent (la première partie se fait longue) mais est compensé par une galerie de personnages tous très fouillés et criants de réalisme dans leurs actes, leur façon de parler, leur apparence. Nostromo n'est finalement traité que comme l'un d'entre eux plus que comme un "héros", même si c'est lui qui sera amené à avoir le destin le plus hors du commun. L'écriture est assez dense, les phases descriptives sont finement intégrées au reste, j'étais un peu sceptique quand à la fluidité de l'ensemble mais de fait passé le premier tiers du bouquin je n'ai plus pu le lâcher.
2912
Nostromo c'est aussi le nom du vaisseau dans le premier Alien.
2913
Je suis pas persuadé que ce soit le meilleur hommage qu'on ait pu rendre à Conrad...
2914
Avec "Apocalypse now". bave
"Ceux qui ont peur du changement auront la peur et le changement" - Max Frisch
2915
Citation de egorl :
Je suis pas persuadé que ce soit le meilleur hommage qu'on ait pu rendre à Conrad...
Pourquoi ?
2916
Parce que Apocalypse Now justement Mébon, je suis pas particulièrement objectif avec ce film. Au cœur des ténèbres, prochaine étape si je pêche pas Lord Jim avant...
2917
Paraitrait que, dans son livre publié aujourd'hui, le célèbre Bernard Henry Lévy pourfend le vaporeux Kant. Et pour enfoncer complètement ce philosophe du vent pour lequel le "concept" est un peu comme le matos d'un audiofanzien (il en faut beaucoup), BHL n'hésite pas à évoquer les thèses bien établies et puissamment défendues par l'inoubliable philosophe Jean-Baptise Botul.


Seul petit hic, Jean-Baptiste Botul est un personnage imaginaire, sorti du cerveau embrumé de Frédéric Pagès, fameux philosophe de son état, et par ailleurs auteur du "Journal de Carla B." en première page du Canard Enchainé (lointain descendant du Le Journal de Xavière T. (en collaboration) du même facétieux). Pagès est aussi le créateur de La Grosse Bertha en 1991 avec Cabu, Gébé, Val... donc clairement un mec à prendre au premier degré.

Citation de Bernard Henry :
BHL : DE LA GUERRE EN PHILOSOPHIE (extrait).

Ou bien encore Kant, le prétendu sage de Königsberg, le philosophe sans vie et sans corps par excellence, dont Jean­-Baptiste Botul a montré, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néo-kantiens du Para­guay que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence - et cela à deux titres au moins: le concept de monde nouménal où s’entend l’écho d’une jeu­nesse spirite, vécue parmi les ombres et les limbes, dans un royaume d’êtres énig­matiques et accessibles par la seule télépa­thie; l’idée, ensuite, des catégories de l’entendement, la manie du transcendan­tal, l’obsession de catégories rigides fonc­tionnant comme un corset et qui semblent parfois là pour contenir une folie souter­raine, donner forme au flux chaotique des sensations, faire barrage à la confusion mentale dont les biographes savent, aujourd’hui, qu’elle le menaçait plus qu’aucun autre - Kant, ce fou furieux de la pensée, cet enragé du concept, dont toute la Critique de la raison pure pourrait se lire, dans ce cas, comme le récit d’un drame intime, une autobiographie secrète et cryptée…Pourquoi est-ce que je dis tout cela ? ….

Lisez donc l'article du nouvel Obs à ce sujet, c'est très bon... 

Sur le blog des amis de Botul :
http://botul.free.fr/?p=74


2918
Pouet, on en parle déja longuement sur d' autres threads... (mais que depuis deux jours, hein, c' est pas comme si tu arrivais une semaine en retard ).

[ Dernière édition du message le 10/02/2010 à 23:04:30 ]

2919
.....autre registre, je viens de me faire "Guide de survie en territoire zombie" de Max Brook.........
Ce type a retourné le sujet, super complet, il a pensé a tout......... vous croyez qu'au mieux, si cela arrivait, il vous fallait un voilier et ce qu'il faut de canne a pêche ????? Et bien non...........


.................. le prochain de ma liste sera WORLD WAR Z !


..................................... Je préfère ça a du BHL .... question de gout.

 

2920
2921
Quel génie. Mais quel génie bave
2922
Et grande nouvelle, j'avais pas lu le passage incriminé dans son intégralité, mais si le monde nouménal est accessible par la télépathie, rien ne va plus...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
2923
https://www.decitre.fr/gi/90/9782742766390FS.gif

Les événements que Mawsim al-hijra ilâ al-chamâl nous présente se passent à la fois en Angleterre et dans un petit village du Soudan. Après un long séjour en Angleterre, où il a fait des études, le narrateur rentre chez lui dans son village natal. Il passe quelque temps à goûter la joie de retrouver les siens et le bonheur de redécouvrir le pays qui, implicitement comparé à l'Europe, lui inspire sécurité et profondeur du sens des choses.

Après "deux mois de bonheur passés dans le pays", le narrateur va faire la connaissance d'un "personnage", dont l'arrivée et l'établissement récents dans le village intriguent jusqu'à maintenant tout le monde, au point que les villageois le considèrent avec un égard fait d'un mélange de respect, de suspicion et de crainte. C'est ce personnage, s'appelant Moustafa Saïd, qui va, l'espace d'un soir, confier au narrateur du roman le récit des expériences et des événements qu'il a vécus en Angleterre. A travers ce récit, nous apprenons qu'à la suite d'études primaires au Soudan, Moustafa Saïd  fut envoyé au Caire pour y poursuivre des études secondaires, puis en Angleterre pour achever ses études  supérieures. En Angleterre, Moustafa Saïd fait de brillantes études, participe à la vie intellectuelle de Londres et, surtout, fait des conquêtes féminines. Il lie en effet des relations avec un certain nombre de jeunes femmes anglaises; quatre parmi ces relations se terminent par des drames : trois des jeunes femmes, Ann Hammond, Sheilla Geanwood et Isabella Seymour, sont mortes suicidées, et la quatrième, Jean Morris, est tuée par Moustafa Saïd lui-même, après l'avoir épousée. Ainsi il sera jugé et condamné à sept ans de prison.  A son retour au Soudan, il s'établit, comme simple paysan, dans un petit village où il se marie et partage la vie des villageois. C'est dans ce village qu'il a rencontré le narrateur de qui nous apprenons toute l'histoire.


 

C'est agréable à lire, mais j'ai un peu l'impression d'être passé à côté des enjeux sous-jacents au bouquin. On sent le narrateur tiraillé entre la vie moderne qu'il a vue en Europe et la tranquillité immuable de l vie traditionnelle dans son village. On voit bien les contradictions de la société du village: vieille femme défendant l'excision entre deux histoires grivoises en se soulant avec les vieux du village, coureur de jupons invétéré prêt à tout pour épouser une femme en particulier à 70 ans passés... Mais qu'en tirer, je ne vois pas trop. L'histoire de Moustafa Saïd est censée nous aider, mais je ne vois pas en quoi. Bref, je suis assez perplexe: le bouquin a clairement une portée plus profonde que l'intrigue en elle-même, et j'ai l'impression de l'avoir loupée. Peut-être parce que les codes du monde décrit m'échappent, sais pas.
2924
Fendard, histoire de deux copains qui vont récupérer une pute chez des bikers défoncés réfugiés au Mexique

http://www.librairiepantoute.com/img/couvertures_300/tape-cul-lansdale-09.jpg

.
2925

Je viens de finir A Rebours, de Joris Karl Huysmans, qui m'a été conseillé (et prêté) par A.K.A, et que je remercie grandement pour m'avoir permis cette découverte.

Parmi les nombreuses qualités de ce roman, je retiendrai, par dessus tout, un style exceptionnel, un vocabulaire luxuriant et un maniement de l'épithète rare.

Je le conseille à tout les amoureux des mots, car malgré certains passages, franchement élitistes (notamment sur les préférences du personnage principal en matière de littérature latine, qui laissent parfois un peu le profane sur la touche) on prend autant de plaisir à savourer cette écriture qu'à découvrir les infinis raffinements que le principal protagoniste utilise pour tenter de tromper une névrose qui ne cesse de le rattraper, à l'image de l'époque dans laquelle il vit et qu'il exècre. 

[ Dernière édition du message le 25/02/2010 à 01:42:21 ]