Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine


Dr Pouet

j'ai pris les 3 en fait, yavais une promo
Ca te fait 3 compte-rendus du coup.


MrKermit


Dr Pouet


Et si Rasko nous parlait un peu de Chesterton au lieu de barrettes de RAM ?

Anonyme

Je sais simplement que Borges le tenait en très haute estime.

a.k.a

mais que j'avais été un peu déçu par l'Aleph
'tain y en a pourtant qui valent le détour : Les théologiens, la quête d'Averroès, le Zahir, l'Aleph !
Pas lu le Livre des sables, qui doit lui aussi valoir son pesant de cacahuètes...
'fin bon, Kermit, je crois que tu l'as compris, c'est du lourd...
Côté critique/mouvements littéraires, on les regoupe sous l'étiquette "réalisme magique" avec Gabriel Garcia Marquez.
Je vais tâcher de trouver du Chesterton dans le coin...

Anonyme


Dr Pouet


Ptêt que c'est Aleph que j'ai mieux aimé et le livre de sable un peu moins...
Il y a aussi les enquêtes qui sont énormes : "s'il est vrai que <le héros> n'a pas pu empêcher le dernier crime, il ne fait pas de doute qu'il l'avait prévu..." !!! (c'est la première phrase, ou quelque chose du genre)
Je cherchais à le rapprocher d'autres livres, et je viens de me dire que ça fait un peu penser aux Chroniques de l'oiseau à ressort : une bonne petite dose de fantastique, dont on parle comme si c'était une réalité banale. Cela dit chez Borges le fantastique sert à évoquer des idées philosophiques, ou à jouer avec les formes des récits.
Sur ce dernier coup, ça me fait penser à "Si par une nuit d'hiver un voyageur..." d'Italo Calvino, qui est un bon ovni lui aussi ; et qui se lit comme un polar. Avec une putain de mise en abîme, et une tornades de styles aussi dépaysants qu'envoutants.
[ Dernière édition du message le 26/01/2010 à 10:09:48 ]

Anonyme

Vraiment bien foutu, un excellent bouquin ! Je ne peut pas trop en parler sans dévoiler des détails qu'il serait dommage de ne pas découvrir pendant la lecture, mais un conseil si vous aimez le confit de canard, le rugby, les histoires villageoises et les enquêtes où la réflexion se fait avant tout autour de la table et le nez dans un vieux Buzet, FONCEZ!

Dr Pouet

C'est gros ? drôle ?

Anonyme

Bon, je vais essayer de ne pas trop en dire:
L'action se passe à Villenac, petit village du sud ouest. Là bas, il y'a cette falaise appelé "la combe noire", où ces salopards d'Anglais on poussé dans le vide des centaines de Villenacquois pendant la guerre de 100ans. Alors, les Villenacquois, ils n'aiment pas la combe noire...ni les Anglais.
Mais l'ancien facteur, lui, il l'aime bien la combe noire, pas à cause des Anglais, mais parceque là bas y'a des mousserons, pleins!
Un jour, il part à la cueillette, et pendant qu'il pisse un coup, un gros malin le pousse, et le pépé s'écrase 20 mêtres plus bas.
Paul Rouncats, le curé du village, est le premier sur les lieux, et malgrès les gros yeux que lui fait le bon dieux il hésite quand même à déclarer "l'incident", parceque le coin à mousserons du facteur, ça fait des années qu'il le cherche...il lui pique quand même son panier pour agrémenter son porcelet aux 4 graisses du soir!
Le bouquin commence un peu comme ça. C'est drôle et blasphématoire à souhait, et très bien écrit. Le principe, c'est donc une enquête mené par le curé, et comme le gourmet passe son temps derrière les fourneaux, à chaque fin de chapitre on retrouve en détail les recettes prodigieuses de Rouncats. Parait que certaines d'entre elles ont la faculté de vous faire avoir le lendemain d'énormes flatulences à la bonne odeur de fôret...j'ai pas encore essayé
Le bouqin fait 300 pages, et se déguste très bien...

Anonyme


Anonyme


Anonyme


Mr.chacal



Anonyme

Je suis pas persuadé que ce soit le meilleur hommage qu'on ait pu rendre à Conrad...Pourquoi ?

Anonyme



Dr Pouet

Seul petit hic, Jean-Baptiste Botul est un personnage imaginaire, sorti du cerveau embrumé de Frédéric Pagès, fameux philosophe de son état, et par ailleurs auteur du "Journal de Carla B." en première page du Canard Enchainé (lointain descendant du Le Journal de Xavière T. (en collaboration) du même facétieux). Pagès est aussi le créateur de La Grosse Bertha en 1991 avec Cabu, Gébé, Val... donc clairement un mec à prendre au premier degré.
BHL : DE LA GUERRE EN PHILOSOPHIE (extrait).
Ou bien encore Kant, le prétendu sage de Königsberg, le philosophe sans vie et sans corps par excellence, dont Jean-Baptiste Botul a montré, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néo-kantiens du Paraguay que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence - et cela à deux titres au moins: le concept de monde nouménal où s’entend l’écho d’une jeunesse spirite, vécue parmi les ombres et les limbes, dans un royaume d’êtres énigmatiques et accessibles par la seule télépathie; l’idée, ensuite, des catégories de l’entendement, la manie du transcendantal, l’obsession de catégories rigides fonctionnant comme un corset et qui semblent parfois là pour contenir une folie souterraine, donner forme au flux chaotique des sensations, faire barrage à la confusion mentale dont les biographes savent, aujourd’hui, qu’elle le menaçait plus qu’aucun autre - Kant, ce fou furieux de la pensée, cet enragé du concept, dont toute la Critique de la raison pure pourrait se lire, dans ce cas, comme le récit d’un drame intime, une autobiographie secrète et cryptée…Pourquoi est-ce que je dis tout cela ? ….
Lisez donc l'article du nouvel Obs à ce sujet, c'est très bon...

Sur le blog des amis de Botul :
http://botul.free.fr/?p=74

Anonyme


[ Dernière édition du message le 10/02/2010 à 23:04:30 ]

Sebz.G

Ce type a retourné le sujet, super complet, il a pensé a tout......... vous croyez qu'au mieux, si cela arrivait, il vous fallait un voilier et ce qu'il faut de canne a pêche ????? Et bien non...........

.................. le prochain de ma liste sera WORLD WAR Z !
..................................... Je préfère ça a du BHL


Dr Pouet


Anonyme



a.k.a


Anonyme


Les événements que Mawsim al-hijra ilâ al-chamâl nous présente se passent à la fois en Angleterre et dans un petit village du Soudan. Après un long séjour en Angleterre, où il a fait des études, le narrateur rentre chez lui dans son village natal. Il passe quelque temps à goûter la joie de retrouver les siens et le bonheur de redécouvrir le pays qui, implicitement comparé à l'Europe, lui inspire sécurité et profondeur du sens des choses.Après "deux mois de bonheur passés dans le pays", le narrateur va faire la connaissance d'un "personnage", dont l'arrivée et l'établissement récents dans le village intriguent jusqu'à maintenant tout le monde, au point que les villageois le considèrent avec un égard fait d'un mélange de respect, de suspicion et de crainte. C'est ce personnage, s'appelant Moustafa Saïd, qui va, l'espace d'un soir, confier au narrateur du roman le récit des expériences et des événements qu'il a vécus en Angleterre. A travers ce récit, nous apprenons qu'à la suite d'études primaires au Soudan, Moustafa Saïd fut envoyé au Caire pour y poursuivre des études secondaires, puis en Angleterre pour achever ses études supérieures. En Angleterre, Moustafa Saïd fait de brillantes études, participe à la vie intellectuelle de Londres et, surtout, fait des conquêtes féminines. Il lie en effet des relations avec un certain nombre de jeunes femmes anglaises; quatre parmi ces relations se terminent par des drames : trois des jeunes femmes, Ann Hammond, Sheilla Geanwood et Isabella Seymour, sont mortes suicidées, et la quatrième, Jean Morris, est tuée par Moustafa Saïd lui-même, après l'avoir épousée. Ainsi il sera jugé et condamné à sept ans de prison. A son retour au Soudan, il s'établit, comme simple paysan, dans un petit village où il se marie et partage la vie des villageois. C'est dans ce village qu'il a rencontré le narrateur de qui nous apprenons toute l'histoire.
C'est agréable à lire, mais j'ai un peu l'impression d'être passé à côté des enjeux sous-jacents au bouquin. On sent le narrateur tiraillé entre la vie moderne qu'il a vue en Europe et la tranquillité immuable de l vie traditionnelle dans son village. On voit bien les contradictions de la société du village: vieille femme défendant l'excision entre deux histoires grivoises en se soulant avec les vieux du village, coureur de jupons invétéré prêt à tout pour épouser une femme en particulier à 70 ans passés... Mais qu'en tirer, je ne vois pas trop. L'histoire de Moustafa Saïd est censée nous aider, mais je ne vois pas en quoi. Bref, je suis assez perplexe: le bouquin a clairement une portée plus profonde que l'intrigue en elle-même, et j'ai l'impression de l'avoir loupée. Peut-être parce que les codes du monde décrit m'échappent, sais pas.

Anonyme

http://www.librairiepantoute.com/img/couvertures_300/tape-cul-lansdale-09.jpg
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oboreal

Parmi les nombreuses qualités de ce roman, je retiendrai, par dessus tout, un style exceptionnel, un vocabulaire luxuriant et un maniement de l'épithète rare.
Je le conseille à tout les amoureux des mots, car malgré certains passages, franchement élitistes (notamment sur les préférences du personnage principal en matière de littérature latine, qui laissent parfois un peu le profane sur la touche) on prend autant de plaisir à savourer cette écriture qu'à découvrir les infinis raffinements que le principal protagoniste utilise pour tenter de tromper une névrose qui ne cesse de le rattraper, à l'image de l'époque dans laquelle il vit et qu'il exècre.

[ Dernière édition du message le 25/02/2010 à 01:42:21 ]
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