Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
sonicsnap
Citation :
Sinon U2, décapiter des filles de 20 ans qui distribuaient des tracs, ça parait (malheureusement) pas le pire de ce qu'ils ont fait.
Si, c'est le pire de ce qu'ils ont fait, à égalité, malheureusement, avec tant d'autres saloperies. On ne peut pas faire un classement des horreurs..
Jackbrelle
Faut pas oublier avec Céline que c'est un comédien monstrueux aussi. Si je me plante pas, c'est la première interview TV, il avait demandé à sa dame de bien lui raser la nuque pour " faire condamné à mort "... ![]()
C'est vrai que le truc sur la chienne de traîneau est énorme, voire inquiétant. Mais très cohérent dans paysage mental.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
vodevil
C'est quand qu'on va où?
Unlucky Lad
LA comparaison était inévitable, mais j'ai préféré Ubik très largement...
Du reste, j'aurais lu Ubik avant Inception, je n'aurais pas pensé qu'un film serait possible, mais Chris Nolan m'a redonné foi en une adaptation...
(qui n'est pas pour tout de suite selon M. Gondry...)
Anonyme
Ubik est un de ses livres les plus simples d'accès, mais aussi un de ses meilleurs !
si vous aimez K Dick, tentez "l'oreille interne" de Robert Silverberg.
quantat
J'ai adoré Ubik... mais c'est pas le plus facile
Je viens de finir "les marteaux de vulcain".... excellent...
J'ai commencé "docteur futur" ... excellent également ... (entre temps j'ai lu "la couleur du rouge" de JL Cloët... que je conseille au amateurs de "littérature")
Inception me semble plus inspiré de Pyrrhon d'Elis que de K Dick, mais le rapprochement est pas insensé
Unlucky Lad
Anonyme
Djardin
Hors sujet :
Citation :
Sinon U2, décapiter des filles de 20 ans qui distribuaient des tracs, ça parait (malheureusement) pas le pire de ce qu'ils ont fait.
C'est pas forcément ce qu'ils ont fait de mieux non plus.
c'est pas faux.
Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.
Anonyme

Quatre nouvelles se déroulant dans la Roumanie communiste des années 70 et 80.
Les journées banales d'enfants, d'adolescents ou d'adultes se voient illuminées par l'arrivée
soudaine d'un agent extérieur qui brouille les personnalités, semant le trouble entre la réalité et les rêves.
Certaines nouvelles sont finement liées entre elles.
Le quatrième de couverture souligne une parenté avec Tarkovsky, Borges et Kafka.
On peut rajouter K.Dick pour la dernière nouvelle "L'architecte" qui justifie à elle seule l'acquisition
du livre.
Certaines distorsions du réel débouchent sur des ruptures qui rappellent Lovecraft.
Onirique, romantique, cinématographique, réaliste, foisonnant, poétique, surréel, fantastique, bucolique, impressionniste...tout ces ingrédients vont font oublier que les 340 pages écrites en tout petit, de caractère confinés dans une mise en page réduites à des blocs rectangulaires monolithiques.
Stimulant !!!
[ Dernière édition du message le 14/06/2014 à 12:53:11 ]
oryjen
Je ne vous retranscris pas la préface entière, pourtant fort courte, mais juste le dernier tiers qui m'a frappé ce matin aussi durement qu'un direct à l'estomac. J'y ai vu soudainement toute la politique et toute la philosophie dont nous aurons jamais besoin, au travers de tous les errements culturels qu'on voudra:
"Chaque âge fut pire que le précédent, car nous pensions chaque fois qu'il était de notre devoir d'amender ce que nous trouvions, rien de ce qui était ne se reflétant dans les miroirs de glace de nos idées. Nous n'en méritions pourtant guère le reproche, pas plus que ne sont répréhensibles les bacilles qui attaquent et détruisent un organisme vivant; car si l'histoire a un sens*, alors notre saccage des arbres et des tribus doit bien avoir eu quelque utilité. - Qu'il en soit ainsi.
*et si elle n'en a pas, alors il n'y a rien de mal à en inventer un."
Comprend qui veut.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
Anonyme
[ Dernière édition du message le 15/06/2014 à 12:32:43 ]
Anonyme
oryjen
Il y a clairement chez Vollmann une éthique exposée par l'absurde, par l'outrage, une morale désespérée toujours teintée d'une ironie rageuse.
Quand il parle de l'éventuelle "utilité" des saccages dont nous sommes coupables et sur lesquels notre prospérité actuelle est grassement assise, il brosse en un seul mot assassin le portrait du cul-de-sac moral et philosophique où presque toute la pensée occidentale se trouve actuellement acculée.
Le verbe en italique nous ouvre grand l'abîme de notre prétentieuse sottise, de notre suffisance...
"Qu'il en soit ainsi", amère réplique de "l'ainsi soit-il" des religions du Livre, me fait l'effet d'une ironie mordante, rappelant les saints prétextes derrière lesquels a toujours cru se cacher l'avidité vorace des occidentaux. On peut y lire aussi, en filigrane "voici le bout de votre affaire, regardez-vous, l'heure des comptes a sonné et à présent buvez ce vin, que vous avez tiré, jusqu'à la lie." (son oeuvre est un ensemble d'une cohérence inouïe, ce type est une sorte de héros à la Faulkner, hanté par UNE idée qu'il tourne, retourne et examine sous tous les angles, sous toutes les couleurs du spectre... Je viens de lire le bref récit de son enquête hallucinante à Fukushima...)
Hein? Ha oui, bien sûr, il parle des barbares Vikings, pas de nous, non, pas de nous...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 16/06/2014 à 08:51:24 ]
Anonyme

Il y a quelques temps j'ai eu l'occasion de lire quelques extraits du sulfureux Drieu La Rochelle*.
Je m'étais dis que j'en lirais si je croisais un de ses livres.
J'en ai trouvé deux d'occasion vendredi dernier.
"Le feu follet" est un court roman de 170 pages dont il ne faut selon moi rien dévoiler et ne rien en savoir pour l'apprécier et laisser l'oeuvre et son personnage se révéler.
C'est du romantisme noir, très noir et très "moderne" pour un bouquin paru en 1931, avec un style direct mais travaillé, si bien travaillé qu'il semble pourtant couler de source.
La tension est habilement et discrètement entretenue jusqu'à la fin de l'histoire.
Très bien écrit donc.
Cinématographique aussi.
Louis Malle ne s'y est pas trompé puisque j'ai appris qu'il en avait fait une adaptation cinématographique.
Seul bémol du roman: certains dialogues un peu trop longs et pas toujours intéressants.
Deux citations parmi d'autres petites perles:
Rome est le point de départ de tous les chemins qui mènent à Rome.
Les drogués sont des mystiques d'une époque matérialiste qui, n'ayant plus la force d'animer les choses et de les sublimer dans le sens du symbole, entreprennent sur elles un travail inverse de réduction et les usent et les rongent jusqu'à atteindre en elles un noyau de néant. On sacrifie à un symbolisme de l'ombre pour contrebattre un fétichisme de soleil qu'on déteste parce qu'il blesse des yeux fatigués.
"Adieu à Gonzague" est une courte lettre de l'auteur, trouvée dans ses tiroirs.
Lyrique et tragique.
Je pense que ce court roman est une bonne introduction à l'oeuvre de cet écrivain au parcours et à la personnalité très complexes.
*https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Drieu_la_Rochelle
Anonyme
1917. Gilles est en permission sur Paris, loin du front.
La vingtaine, célibataire et charmeur, la ville est à lui.
Il pense malgré tout que la vie, la vraie, ne peut se ressentir sur le front, lorsque la mort
peut vous cueillir à n'importe quel moment.
J'ai trouvé là la confirmation de ce que j'avais "entrelu" dans "Le feu-follet" c'est à dire une littérature de qualité, un style direct et solide, tissé de romantisme noir et constellé de reflets mystiques ici et là.
L'antisémitisme n'a pas la part belle, car sur les près de 700 pages du roman il doit y avoir une dizaine de phrases qui sont par contre sans ambiguités. L'auteur ne s'y attarde cependant pas, car là n'est pas le sujet du livre.
Tout cela pour décrire Gilles, un personnage psychologiquement très complexe, englué dans des relations amoureuses morcelées, des intrigues politiques de l'entre-deux guerre, un engagement toujours en chantier.
Il y a tout de même des longueurs dans certains dialogues sur les intrigues et manipulations politiques.
Dans ces dernières l'auteur dénonce allègrement les rebelles de salons qui quittent le navire comme des rats
lorsqu'un revolver pointe le bout de son canon ou les gens en places qui troquent leurs idéaux contre un confort plus personnel.
Certaines formules sont toujours d'actualité.
Si Drieu La Rochelle n'avait pas frayé avec la Collaboration il est probable que ce roman
rayonnerait autrement plus tant il est bien construit et bien écrit.
Il est dommage que beaucoup de lecteurs se refusent à lire un seul livre de certains auteurs aussi talentueux, pour une part d'ombre indiscutable mais loin de recouvrir tous leurs écrits comme c'est encore le cas pour Céline.
Belle surprise par contre pour ceux qui sautent le pas.
[ Dernière édition du message le 01/07/2014 à 08:52:39 ]
a.k.a
Une très belle surprise pour moi : Édouard Levé, Autoportrait. Je ne connaissais pas cet homme, photographe, écrivain, peintre (raté, de son propre aveu) qui s'est suicidé après avoir écrit un livre intitulé Suicide. Style sobre, presque plat. Les phrases s'enchaînent, la plupart du temps sans lien les unes avec les autres. Seulement voilà, plus on lit et plus on apprend de choses sur le gars, à tel point qu'en fermant le livre on a presque l'impression que c'est un ami. Une proximité se créé à travers l'abondance de "renseignements" (à propos de tout : entourage, description physique, relation aux gens et aux choses, expériences diverses, etc.) livrés par l'auteur, ça finit par en être émouvant.
Il n'y a pas de paragraphe, le texte est d'un bloc. Je copie le début pour vous donner une idée :
Adolescent, je pensais que La vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, etCitation :à mourir. J'ai passé trois ans et trois mois à l'étranger. Je préfère regarder sur la gauche. Un de mes amis jouit dans la trahison. La fin d'un voyage me laisse le même goût triste que la fin d'un roman. J'oublie ce qui me déplaît. J'ai peut-être parlé sans le savoir avec quelqu'un qui a tué quelqu'un. Je vais regarder dans les impasses. Ce qu'il y a au bout de la vie ne me fait pas peur. Je n'écoute pas vraiment ce qu'on me dit. Je m'étonne qu'on me donne un surnom alors qu'on me connaît à peine. Je suis lent à comprendre que quelqu'un se comporte mal avec moi, tant je suis surpris que cela arrive : le mal est en quelque sorte irréel. J'archive. J'ai parlé à Salvador Dali à deux ans. La compétition ne me stimule pas. Décrire précisément ma vie me prendrait plus de temps que la vivre.Suicide mode d'emploi
Anonyme
kumo boy : ah, un lecteur de Drieu !
ton message m'étonne : l'antisémitisme de Gilles n'est pas accessoire parmi toutes les facettes du personnage ; d'autre part tu n'évoques pas l'élan fasciste de Gilles/de Drieu qui parcourt tout le bouquin, et le conclut d'ailleurs. toute la puanteur de Drieu dans ce personnage qui se dégoûte de lui-même...
Mais ce roman est formidable.
lisez aussi "l'homme à cheval" et "la comédie de Charleroi".
Anonyme
ton message m'étonne : l'antisémitisme de Gilles n'est pas accessoire parmi toutes les facettes du personnage ;
Je ne dit pas qu'il est accessoire mais quand on te présente un auteur avec des pincettes tu t'attends à des diatribes toutes les deux pages, ce qui n'est définitivement pas le cas ici.
D'autre part, ce n'est pas l'antisémitisme rageux et violent des pamphlets de Céline, mais plutôt un antisémitisme qui semble dans l'air du temps, soit avant 1939, date de parution du livre.
d'autre part tu n'évoques pas l'élan fasciste de Gilles/de Drieu qui parcourt tout le bouquin, et le conclut d'ailleurs. toute la puanteur de Drieu dans ce personnage qui se dégoûte de lui-même...
Je ne l'évoquais pas pour pas spoiler et laisser les lecteurs découvrir le parcours du personnage
entre le début et la fin.
Bon maintenant c'est foutu.
[ Dernière édition du message le 01/07/2014 à 10:16:35 ]
Anonyme
lisez aussi "l'homme à cheval" et "la comédie de Charleroi".
Je l'ai sur ma liste, ainsi que "Rêveuse Bourgeoisie" dont quelques extraits m'ont donné envie.
Anonyme
Citation :
quand on te présente un auteur avec des pincettes tu t'attends à des diatribes toutes les deux pages, ce qui n'est définitivement pas le cas ici.
de manière générale j'ai horreur de cette tendance à jouer les saintes nitouches avec les oeuvres, du fait de leur contenu voire du fait de leurs auteurs.
je te rejoins tout à fait.
Anonyme
Je ne sais plus qui disait quelque chose du genre: "Céline, c'est un gangster de la pensée.", sans se rendre compte que d'affirmer une telle chose revient au même, empêchant le lecteur de se faire non seulement son propre avis, mais d'accéder à de belles pages de littérature.
Anonyme
Après faut voir aussi que pour Céline (aucune idée pour Drieu la Rochelle, dont je connais l'histoire mais que j'ai jamais lu), son oeuvre est pour ainsi dire à l'opposé de sa position publique, qui peut se résumer non sans raison à : juifs = caca.
Y a par ex absolument rien dans ses romans qui rejoigne cette "pensée", même de très très loin, et au contraire même.
A l'inverse, j'ai lu Brasillach et Maurras : là ça pue bien du cul, et on sent que l'antisémite et le bon petit raciste l'emportent sur l'écrivain et de beaucoup.
zorglub28
Guitariste en chambre avec du matos de stade.
Si vous voulez rigoler un peu, allez écouter mes essais guitaristiques: https://soundcloud.com/zorglub28
Ou mes reprises de guitares : Chaine de Zorglub28
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