Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
par contre Rebatet a l'air intéressant - comme auteur, hein.
Dr Pouet
roh ptaing, j'comprends mieux pourquoi j'avais rien a foutre la avec mon pratchett
Pourtant "Le Peuple du tapis" est bien sympa ! On y retrouve le goût de l'absurde typiquement anglais, mais avec plus de fond, cynique et condensé que dans le disque monde, même s'il reste léger en apparence.
Sur la 4ème de couverture il y a quelque chose comme : "Quand j'étais jeune j'étais fasciné par les chevaliers, les royaumes, les rois. Maintenant je m'intéresse beaucoup plus à comment on s'en débarrasse."
En fantasy pure, et même si ce n'est pas ma tasse de thé, j'ai vraiment bien aimé "Les portes de la mort", disponible uniquement en occasion. Il y a une sacrée imagination, avec pleins de mondes qui sortent de l'habituel. 7 petits tomes. Une psychologie des personnages qui devient assez fine à partir du 4ème. Beaucoup de personnages et de scènes surprenants, dès le début. Très cinématographique.
Sinon il y a ça aussi : trilogie "Enfants de lune". Là encore on est hors des sentiers battus au niveau imaginaire : pas d'elfe, pas de nains, pas de royaumes ou de guerres d'influences... juste des personnages bien différents les uns des autres, essentiellement des magiciens, dont les styles de magie sont très différents, parfois accompagnés d'humains ordinaires, ou d'autres personnages beaucoup plus douteux.
Pour de l'horreur avec suppléments de tentacules, Lovecraft mérite le détour. À mon avis il se répète pas mal à la longue, mais c'est tellement bien fait... Et puis à découvrir c'est quand même un plaisir.
En fantastique sans fantasy, très noir, puissant et magnifique, il y a bien sûr "Les Histoires extraordinaires" de Edgar Poe, traduits par Baudelaire.
Et enfin, avec des miroirs, des labyrinthes, des récursivités symétries et géométries encore plus impossibles que chez Lovecraft, parfois des passages un poil lourds (listes de références de livres), mais des histoires qui contiennent chacune une idée démente, le maître du fantastique métaphysique : "Fictions" de JL. Borges.
[ Dernière édition du message le 01/07/2014 à 22:27:05 ]
El Migo

Je lis çà en ce moment. C'est très beau, très troublant. Un recueil de nouvelles qui tournent autour de la folie, de la maladie, de la mort, de la déchéance, de la pureté, avec une sensualité folle. C'est sans doute très bien traduit car tout est d'une justesse immédiate.
La chambre de malade est parfaite car débarrassée de tout résidu organique, de toute nourriture vouée à la putréfaction, images qui font horreur à la narratrice car elles lui rappellent la démence précoce de la mère qui s'était alors mise à oublier des aliments un peu partout dans la maison. La narratrice est obsédée par la "vie", qu'elle assimile à la pourriture, aux êtres vivants qui se repaissent de quelque chose de sombre et d'immonde. Au contraire de la "vie", la chambre de malade est immuable, éternelle, avec sa propreté quotidienne, son absence d'odeurs, à l'opposé d'un corps qui se meurt.
[ Dernière édition du message le 01/07/2014 à 23:21:30 ]
Anonyme
Ce que je retiens de tous les livres que j'ai pu lire d'elle, c'est la quasi absence d'affect "avéré", sauf dans "La Marche de Mina" et quelques chapitres de "Cristallisation Secrète".
roh ptaing, j'comprends mieux pourquoi j'avais rien a foutre la avec mon pratchett
Je crois qu'à peu près n'importe quel livre a sa place ici.
Il a d'ailleurs été question de Pratchett de nombreuses fois.
Anonyme
Une femme est invitée par un couple d'amis dans leur chalet montagnard.
Le soir de son arrivée le couple décide une sortie au restaurant dans la bourgade
siutée quelques kilomètres plus bas. L'invitée préfère rester au chalet pour se reposer.
Au réveil le lendemain matin elle est surprise de voir que le couple n'est pas rentré.
Alors qu'elle entame une descente vers la petit ville, elle se heurte à un mur invisible.
Paru en 1963, c'est un roman qui dans le fond ne tient pas de la science-fiction mais plutôt de l'interrogation
existentielle.
Dans un style assez direct, les réflexions philosophiques sur la solitude et l'isolement alternent avec les descriptions bucoliques et les tâches quotidiennes.
Il y a quelques longueurs et aussi de petites maladresses qui gâchent quelques fois la trame du récit, mais cela ne gâche en rien la réflexion à laquelle chaque lecteur est confronté.
Il a été adapté au cinéma sous le même nom. Il est sorti sur les écran l'année dernière et paru en DVD en avril dernier.
Je ne l'ai pas vu car je voulais laisser la primauté au livre.
Je suis surpris de voir que ce thème ait un peu le vent en poupe ces derniers temps.
En effet il y a le bouquin de Stephen King "Under the dome"(pas lu) devenu une série (pas vu)et le roman de Bernard Quiriny "Le village évanoui"(pas lu) paru en début d'année, dans lequel le village de Châtillon-en-Bierre se voit coupé du monde.
[ Dernière édition du message le 06/07/2014 à 13:49:32 ]
quantat
Citation de : youtou
Après faut voir aussi que pour Céline (aucune idée pour Drieu la Rochelle, dont je connais l'histoire mais que j'ai jamais lu), son oeuvre est pour ainsi dire à l'opposé de sa position publique, qui peut se résumer non sans raison à : juifs = caca.
La scatomanie au service de l'analyse littéraire et psychologique ![]()
oryjen
Très bizarre, et tout à fait à la hauteur de ce que je pensais.
Je vous fais un récit de lecture quand j'aurai terminé.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 07/07/2014 à 19:57:06 ]
El Migo

Quel bonheur de découvrir que ce petit bouquin, introuvable depuis longtemps, est maintenent disponible, gratuit, libre de droits, et même en français au format numérique.
Je recommande chaudement à tous ceux qui ne l'ont pas lu. Fantaisie mathématique, vagabondage philosophique, satyre sociale...
Un petit résumé qui décrit bien mal la richesse de ce texte:
En haut, en bas... Voilà deux expressions qui n'ont pas cours à Flatland. A les employer, on risque de perdre la tête, au propre comme au figuré. Car si les habitants de cet univers qui ne connaît que DEUX DIMENSIONS n'ont pas à craindre que le ciel leur tombe sur la tête, ils détestent les illuminés et les faux prophètes qui prêchent l'évangile de la TROISIÈME dimension. Pourtant, le narrateur de cette étrange aventure, un très raisonnable Carré, est certain d'avoir été visité par une Sphère, chose impossible pour ses concitoyens qui ne peuvent y voir qu'un Cercle... Mais ne riez pas de leur aveuglement. Comment réagissez-vous quand on vous parle de la Quatrième dimension ?
Publié pour la première fois en 1884
[ Dernière édition du message le 11/07/2014 à 04:28:48 ]
Jofree
"To boldly go where no man has gone before."
zorglub28
Guitariste en chambre avec du matos de stade.
Si vous voulez rigoler un peu, allez écouter mes essais guitaristiques: https://soundcloud.com/zorglub28
Ou mes reprises de guitares : Chaine de Zorglub28
Unlucky Lad
C'est un principe similaire, probablement que les créateurs de ce jeu ce sont inspiré de ce livre.
De mon coté, "Deliver Us From Evil" de Ralph Sarchie qui vient d'être adapté en film (avec Eric Bana).
Ce sont les mémoires d'un ancien du NYPD qui a assisté à plusieurs Exorcismes...
Jackbrelle
Citation de : quantat
Citation de : youtou
Après faut voir aussi que pour Céline (aucune idée pour Drieu la Rochelle, dont je connais l'histoire mais que j'ai jamais lu), son oeuvre est pour ainsi dire à l'opposé de sa position publique, qui peut se résumer non sans raison à : juifs = caca.
La scatomanie au service de l'analyse littéraire et psychologique
Haha! Pour une fois je plussoie Youtou.
Les pamphlets de Céline sont comme une extension du discours de son père dans " Mort à Crédit ", complètement ridiculisé. Et les personnages juifs des romans sont des types plutôt courageux ( comme le toubib de " Gignol's Band " ) ou des victimes ( Van Claben dans le même ).Ou le type qu'il raconte dans sa thèse de fin d'étude.
Juif célinien était un gros fantasme étiquette pour engueuler à peu près tout ce qui l’horripilait. L'autre fantasmée étiquette étant l'aryen toujours prêt à présenté ses fesses honteux de lui, pressé de disparaître dans le métissage du sang et de la poésie depuis les romains.
Hop!
Qui connait Benozigglio?
" Beno S'En-Va-T'en-Guerre " est hilarant bien que bizarre. Le bonhomme se retrouve coincé en vacance en Grèce sur une île alors que la Trurquie juste en face fait mine de déclaré un peu la guerre, entouré de lui ( narrateur ), lui in situ, sa copine avec qui ça merde, une alcolo sexy à yacht, des touristes à la masse, un futur mobilisé, des chiottes qui bouchent, de tout. C'est raconté avec des phrases de trois page avec des digressions improbables, des tableaux d'affichage, des trucs jamais osés je pense. Faut un peu s’agripper au début vu la forme mais c'est drôle et méchant avec des petits morceaux de poésie à l'intérieur.
Je crois qu'il est peu connu et suisse.
Y a aussi " Cabinet-portrait " ( Bien réussi comme parano-drôle, plus conventionnel de forme ) et " Portrait d'une ex " ( pas mal dans le genre déprimé acerbe comique ).
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Jackbrelle
Petit rectificatif: " Tableau D'un Ex " ![]()
Bon personne a l'air de connaître...
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Anonyme
Sa thèse était sur Semmelweiss, médecin juif viennois, et premier à préconiser le lavage des mains avant les actes chirurgicaux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ignace_Philippe_Semmelweis
J'ai un jour trouvé la thèse de Céline chez Gibert à Paris pour 500 francs de l'époque... Mais pas acheté, je me demande encore pourquoi.
Une anecdote à propos de l'antisémitisme de Céline:
Médecin dans un dispensaire de Clichy, il en démissionne après avoir soigné un certain Marc Chagall. Sa lettre de démission à la mairie de Clichy est justifiée par sa volonté de ne plus devoir soigner le "métèque Chagall". Aujourd'hui le dispensaire s'appelle Marc Chagall et quelqu'un a peint sur un mur du dispensaire, au pochoir, un portrait du docteur Louis Ferdinand Destouches ( vrai nom de Céline ).
J'ai habité pendant 11 ans à cent mètres de ce dispensaire...
Et Céline est une crapule doublée d'un extraordinaire écrivain.
[ Dernière édition du message le 13/07/2014 à 22:16:26 ]
Jackbrelle
Crapule bof. Un peu zinzin qui se faisait passer pour, ça oui. On peut dire qu'il a bien réussi son coup. Sa bio nuance bcp les choses.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Anonyme
Jackbrelle
A voir. Zinzin peut rendre irresponsable non?
Sinon, aussi bien qu'il a écrit des bouquins " haineux " comme on dit avant la guerre, autant il a soigné ses " ennemis " qui revenaient en lambeaux des interrogatoires de la gestapo... Tout n'est point si clair que nous le raconte la bienpensance molle de notre belle époque si passionnante. ![]()
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Anonyme
De toute façon Céline on pourrait en parler des heures sans réussir à le cerner vraiment.
M'est avis que dans ses bouquins, il expiait ses mauvaises pensées, en gros il écrivait l'inverse exact des conneries qu'il racontait à longueur de journée.
Sinon, lu Colomb de la lune, de Barjavel.
C'est incroyablement bien écrit. Si Céline écrivait comme un type bourru, le sourire en coin et le smiley Nelson jamais loin, Barjavel il écrit comme un type qui vient de faire l'amour et de déguster un plat préparé par Alain Ducasse, tandis que quelqu'un lui fait un massage pour sa digestion.
Les mots et les phrases coulent tellement bien qu'on dirait de la poésie mise en roman, les mots chantent et dansent.
L'histoire est partiellement fantastique, comme souvent chez lui, en tout cas si c'est de la fiction c'est pas de la science (et on s'en fout).
Javé jamais fait gaffe à quel point B.Werber s'était inspiré de Barjavel, avec les mêmes thèmes un peu naifs, mais disons qu'il l'a copié comme Mike Brandt a copié Jim Morrison.
oryjen
J'ajouterais volontiers, à propos de youtou, qu'un type qui aime Barjavel ne peut pourtant pas être complètement mauvais.
Oui mes amis, youtou est une énigme de l'univers, du même calibre que les pyramides d'Egypte, la nébuleuse de la tête de cheval, ou la conscience de François Mitterrand...
Un petit bout, au vol, de cette langue exquise avec laquelle William T. Vollmann écrit "La Tunique de Glace":
.../ "Ils décidèrent de vivre sur leur île pour toujours. Ils bâtirent une maison avec de la terre et des pierres, n'ayant jamais vu d'arbres avec lesquels ils auraient pu la construire (même les morceaux de petit bois étaient si rares qu'ils pensaient que les forêts, comme les algues, poussaient au fond de la mer).
Du promontoire de leur univers rocailleux, ils regardaient le roue du soleil tourner dans le ciel, et ne disparaître que lorsque les volcans du sud crachaient leurs vapeurs bleues et humides.
Le printemps vint, et la panse des nuages enfla au-dessus de la mousse, et partout surgirent des cours d'eau qui grinçaient, grommelaient, riaient et soupiraient, et les oiseaux chantaient sous la pluie et les insectes bourdonnaient sous la mousse, laquelle, mouillée, s'enfonçait sous les pas de Grand Frère lorsqu'il partait chasser, et le soleil était un disque blanc dans le ciel blanc, et le temps était froid et doux et froid et chaud."/...
La scène se passe aux temps de la fondation de l'homme et de la femme, selon la légende Inuit, environ 30000 ans avant JC. Avec la même tendresse amusée exactement, le même ton, il vient de décrire la pantomine de deux prostitués travestis devant le miroir d'une salle de bains miteuse à San Francisco en 1987.
FA-BU-LEUX!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 15/07/2014 à 09:12:08 ]
cyar
El Migo
Elle m'avait offert "Les Chemins de Kathmandou" parce que "j'étais un hippy"
Je dois dire qu'on a bien rigolé en le lisant avec mes potes drogués...
Anonyme
Le livre est très bon, mais pas vraiment en rapport avec les vrais chemins de Katmandou, pour ça mieux vaut lire Flash, de Charles Duchaussois.
De toute façon, Barjavel, il raconte souvent absolument n'imp et ça tient pas debout du tout, mais il le raconte tellement bien....
Citation :
J'avais adoré la nuit des temps de Barjavel.
C'est un livre que j'ai réussi à faire lire mais surtout à kiffer à des potes/membres de ma mifa qui lisent jamais. Avec toujours le même argumentaire : si vous ne devez lire qu'un seul bouquin dans votre vie faut lire celui là.
Ca a marché à tous les coups, et ça me fait toujours plaisir quand en soirée ces potes se mettent à me parler de Elléa et Paikan. ![]()
[ Dernière édition du message le 15/07/2014 à 15:12:45 ]
El Migo
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