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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4226
Après TOOL, je relis ce recueil de témoignages sur John COLTRANE:

http://www.linasjazz.net/wp-content/uploads/2010/01/coltrane_medioni.gif

Et je vais très certainement relire ce chouette pavé:

9c81112df5a2a919042d43b5be5171a7-500x500.gif

  

"8 milliards de malades mentaux, naufragés sur le même radeau" - LOFO'

 

 

4227
Pour Ravage, je l'avais aussi trouvé atrocement réactionnaire et patriarcal. Je comprends même pas la 4ème de couverture de Folio qui évoque "un roman écolo avant l'heure", alors que ça devrait être "un témoignage d'une drôle de vision en France"...

[ Dernière édition du message le 02/09/2014 à 23:24:14 ]

4228

c'est aussi l'ouvrage d'un gamin.

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Gamin... 32 ans quand même !

Mais faut reconnaître qu'avec nos rejets de CO2 on est en train de bien bouziller notre planète !
Par contre le coup du patriarche, ça fait bien secte / guide suprême... beurk.
4230

32 ans, punaise, t'as raison ! hé bien, il a mis du temps à mûrir...

4231
Schon' 78> tu peux nous faire un petit topo rapidos sur le livre de témoignages sur Coltrane?
Ce qui t'a plu et tout.
Et pareil pour celui de Porter quand tu auras fini?

J'ai profité des vacances pour ne rien lire, mais là je reprends un peu.

pluie_noire.jpg

Japon, 1950, région d'Hiroshima.
Yasuko est une jeune femme vivant avec son oncle et sa tante.
Des rumeurs courent sur elle.
Elle aurait été touchée par la "pluie noire", celle qui s'est abattue
sur la région après l'explosion de la bombe atomique.
Tout cela n'en fait pas un bon parti à marier et les prétendants
ne se bousculent pas à sa porte.
Pour faire taire les rumeurs, son oncle rédige un journal relatant
leur quotidien depuis l'instant de la chute de la bombe et des 10 jours suivant, dans le but de blanchir sa nièce.




Hiroshima au ras du sol.
Terrifiant.
Des chemins jonchés de cadavres.
Des survivants perdus, plus ou moins gravement blessés.
D'autres ont perdu la raison.
Mais il faut survivre et l'on fait ce qu'on peut et ce qu'il faut.
Il y a cependant des bulles de poésies car le récit est partiellement rural.

Probablement bien traduit, le style n'était certainement pas le souci premier de l'auteur qui est plutôt de rapporter, relater, raconter. On pense inévitablement à ces gens comme des cousins des rescapés des camps de concentrations.

A coup sûr Tardi ou Larcenet en feraient une belle BD.

EDIT:
j'ai particulièrement apprécié les notes de bas de pages proposées par les traducteurs.


[ Dernière édition du message le 03/09/2014 à 10:43:41 ]

4232
Pour le livre de Franck MEDIONI, ça va de Rashied ALI à Marcel ZANINI.

Entre ces deux musiciens, beaucoup de saxophonistes (évidemment): Eric BARRET, James CARTER, Steve COLEMAN, Ravi COLTRANE, Jan GARBAREK, David MURRAY, Sonny rollins, ... Mais aussi d'autres soufflants (Médéric COLLIGNON, Bill DIXON), batteurs (Simon GOUBERT, Daniel HUMAIR, Elvin JONES, Christian VANDER, ...) contrebassistes, pianistes, guitaristes ... La liste est longue (j'ai compté, il y a bel et bien 80 musiciens :-D).

Livre passionnant car il parle d'une sacrée entité "à part" au travers de témoignages de musiciens qui l'ont côtoyé (Boulou FERRE, par exemple, est un guitariste qui a fait la première partie du quartet de John COLTRANE au festival de jazz d'Antibes en 1965: il avait 14 ans!!!) ou découvert après sa mort (Raphaël IMBERT, Rick MARGITZA, Joshua REDMAN, moi-même icon_facepalm.gif)

Je ne suis pas vraiment quelqu'un qui résume bien les bons livres mais je pense avoir dit l'essentiel (et je m'empresse de poster car mon ordi' fait des siennes!!!).

  

"8 milliards de malades mentaux, naufragés sur le même radeau" - LOFO'

 

 

4233
Merci :bravo:

4234
(ouf!!! :-D)

Pour le livre de Lewis PORTER, c'est une sacrée biographie (la meilleure?) comportant photos, documents rares et analyses de thèmes, solos, partitions à l'appui.

Même si je l'ai déjà lu deux fois, je ne peux en dire plus sinon que je vais le relire :-D!!!

Pour les inconditionnel(le)s de John COLTRANE.

  

"8 milliards de malades mentaux, naufragés sur le même radeau" - LOFO'

 

 

4235
Cela fait quelques années que je cherche un bon livre sur Coltrane
Je note donc le bouquin de Porter.
4236
Il y a en plus beaucoup de références/sources tout au long du récit et les annexes sont balèzes.

Bonne future lecture kumo boy!!!

  

"8 milliards de malades mentaux, naufragés sur le même radeau" - LOFO'

 

 

4237
9782070359479FS.gif

Vous voyez les gueules sur la couverture? Les regards? La façon de se tenir? L'idée que l'on peut se faire de l'époque? Le type qui a eu l'idée d'illustrer la couverture avec cette photo connait son boulot. En feuilletant le bouquin j'ai compris que celui qui l'a écrit connaissait aussi son boulot, enfin ses boulots; poète, écrivain et marin.

Il n'y a pas vraiment d'histoire mais plutôt une suite d'anecdotes contées par un petit groupe de marins grecs. Des récits de voyages sur toutes les mers, dans tous les bordels, des aventures improbables, des bateaux pourris, des litres d'alcools et de sueurs, tout le catalogue des M.S.T, des coeurs mille fois brisés, des personnages romanesques, des nuits étouffantes d'insomnies, à griller des cigarettes sous les étoiles, des femmes possédées ou à jamais inaccessibles. Gras, vulgaire, sordide, mysogine par certains aspects. Faut dire qu'on est dans le viril. Mais il y a de l'humour aussi.
Un cousin éloigné de "Le Vaisseau des Morts" de B.Traven.

La première partie est écrite dans un style assez sec, direct. A partir de la seconde la poésie arrive et c'est un tout autre voyage. Un livre éblouissant à bien des niveaux. Je ne résiste pas à l'envie de vous citer quelques extraits en spoiler:

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

[ Dernière édition du message le 05/09/2014 à 22:43:23 ]

4238
KB, comment tu fais pour citer des passages d'un livre que tu viens de lire?
Tu les tapes au clavier?

--------------------------------------------------------------------------------

L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

4239
Quelques fois je fais un copié-collé lorsque les passages qui me plaisent sont cités ailleurs.
Pour ce livre j'ai tout tapé car les passages qui me plaisaient
sont assez précis. Je n'ai donc pas cherché sur le net.
Et puis j'avais le temps.

[ Dernière édition du message le 06/09/2014 à 06:06:32 ]

4240

Citation :

Pour ce livre j'ai tout tapé car les passages qui me plaisaient
sont assez précis.

 :laporte:

 

Sinon je trouve pas l'écriture super intéressante, malgré quelques phrases qu'on dirait sorties d'un film d'Audiard.

Après c'est ptet trop prévisible : on s'imagine sans peine un marin de cette époque naviguer entre putes, gueules de bois, et latitudes à moustiques.

4241
C'est le problème des citations. Le livre tourne bien évidemment autour de ça mais ce que j'en extrait amène inévitablement des généralités et une confusion entre le tout et la partie.
Perso les histoires de marins avec le décorum habituel je m'en tape et j'aurais tendance à voir/appréhender le côté prévisible.

J'ai maladroitement fait le chaland avec du sordide, du cul, du graveleux, du marrant, mais comme dit Desproges :" Je montre mon cul pour mieux caché mon coeur." et de ces types là j'ai évacué la poésie et la sensibilité car c'est peut-être moins spectaculaire ou moins drôle.
Mais à la lecture, les passages que je cite ne sont que les débris flottant à la surface.
En-dessous il y a bien d'autres choses, alors plongez :bravo:

[ Dernière édition du message le 06/09/2014 à 13:42:26 ]

4242
484_1738941.jpeg

Lane et Franny, un jeune couple d'étudiants, ne se sont pas vus depuis quelques temps déjà.
Lane l'accueille sur le quai de la gare. Ils filent dans un restaurant étudiant.
Mais Franny est toute pâle. Elle n'a pas l'air bien.


Autant j’avais beaucoup aimé « L’attrape-cœur » autant là je me suis sacrément ennuyé. Le livre fait 254 pages mais ne commence à être intéressant selon moi qu'aux alentours de la page 190.
Avant cela on doit se farcir des dialogue entre-coupés d’innombrables (et pas forcément nécessaires) descriptions minutieuses qui nuisent terriblement au rythme du récit qui s’y noie.
On a l’impression de lire un script de mise en scène. Je me suis surpris à souffler tellement je m’ennuyais. Que ça bouge un peu au lieu de traîner en longueur une conversation qui n'aurait du prendre que 10 pages mais traîne sur près d'une centaine de pages.
L’analyse critique du mysticisme est intéressante mais arrive bien trop tard, tant il m’a fallu faire un effort pour garder le peu d’intérêt qui y mène.
Personnages et contexte très intéressants, mais la forme m’a paru bien lourde.

[ Dernière édition du message le 07/09/2014 à 19:01:11 ]

4243
Ce livre m'a beaucoup marqué, j'ai dû le lire 3 ou 4 fois et je comprends ton reproche, il demande peut-être une certaine disposition, ça marche pas à tous les coups.
Toutes les oeuvres de Salinger ne me semblent pas avoir été traduites en français, mais on trouve facilement les "Nine Stories"/"nouvelles", et surtout le chef d'oeuvre "Raise High the Roof Beam, Carpenters", très bien traduit par Bernard Willerval. Le simple fait de penser à ce texte me vaut la chair de poule et la gorge nouée...Avec les trois derniers recueils de nouvelles de Kipling et l'intégrale de Krazy Kat & Ignatz, j'ai jamais rien lu d'aussi bon, intelligent et paradoxalement inépuisable.
4244
Il faut que nous parlions de Kevin de Lionel Shriver

Eva Khatchadourian écrit des lettres à son mari.
Elle lui parle, elle remonte leurs histoires à eux et celle de leur fils Kevin.
Kevin qui la veille de ses 16 ans à tué 9 personnes dans son lycée.

J’ai trouvé ce livre vraiment fort.
Il y a plusieurs niveaux de lecture : la relation mère enfant, père enfant, le couple, l’éducation, l’image et le poids de la société… Tout cela est très bien vu.
J’ai tout de suite adhéré au message de cette mère qui n’éprouve aucune passion pour son fils.
(Le Kevin, je l’aurais bien supprimé dès ses 4 ans..).
Il y aurait beaucoup à dire sur ce livre très riche qui pose des questions profondes mais qui sait aussi mettre le doigt sur des détails édifiants mais surement vrais (la vente de la maison du « tueur » par exemple).

Bref ce bouquin m’a marqué.

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 11/09/2014 à 13:48:53 ]

4245
1926855.jpg

1964.
Edgar a 3 ans.
Il a de grandes oreilles et la langue toujours dehors.
Edgar est un mongolien que sa mère, l'élevant seule, a du mal à assumer.
Mais il a beau être mongolien, Edgar comprends pas mal de choses,
pas toujours bien certes, mais tout de même.



Ecrit à la première personne voilà un petit bijou.
C'est une sorte d'anti-Petit Nicolas avec en commun tout de même cette
candeur propre à l'enfance qui lui fait tenir des propos/observations drôles ou désarmant(e)s
tellement cela peut être touchant.
Il n'est donc pas rare que sur une seule page s'alternent poésie, rire, sourire, tristesse, voire larme à l'oeil
pour les plus sensibles.
Mais l'auteur ne cède cependant jamais à la sensiblerie justement ou à la morale, car le personnage en est dénué d'une certaine manière.
Il ne révèle que ce qu'il comprend et ce qu'il ne comprend pas se révèle par ses observations/interrogations sur le monde, dont il tire quelques fois des conclusions fantasques.
Mais rien n'est finalement anormal dans le monde d'Edgar, sauf les singularités des adultes et leurs faux-semblants.
Bien que nous n'ayons pas souffert de la trisomie, nous avons tous été enfant (ou en passe de le devenir !!!) et on se retrouve forcément dans certaines idées d'Egar.

Le style est original et maîtrisé.
Il n'y a jamais de rupture, ce qui donne au personnage toute sa cohérence.
Pas de doute, l'auteur est balèze.
Après on accroche ou pas.
Personnellement j'ai fini cet excellent livre avec regret.

4246
Ah oui j'ai oublié de dire que J.D Sallinger est probablement fan de Youtou.
En effet dans "Franny et Zooey" il cite notre calimero local.
Mais par respect pour son statut de littéraire et les belles lettres il transforme un chouïa la formule:

"Tu dis de la merde."

en un raffiné:

"J'aimerais vraiment te mettre une couche-culotte sur la bouche."
4247
:-D

Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.

4248
:-D


Ma vie d'Edgar, ça m'a l'air pas mal. D'une certaine façon ça me fait penser à Silence de Comès.

"To boldly go where no man has gone before."

4249
titre_93.gif

Le Danemark des années 60.
Un petit garçon de 11 ans raconte la vie rurale de sa famille.
Le père est un modeste laitier et la mère est femme au foyer.
Ce sont des parents très croyants.
Ils sont très rigoureux sur l'éducation de ce petit garçon et de sa grande soeur de 14ans, tous les deux encore sous leur toit. Le grand fils, âgé de 20, est étudiant dans une ville moyenne un peu plus loin.
Le père a un don particulier pour prononcer des oraisons funèbres.



Un peu comme pour "Franny et Zooey" on a là un super contexte avec des personnages très intéressants et complexes, mais quelque chose dans le style ne donne au récit le relief mérité.
Il en arrive des choses incroyables dans cette famille et on ne s'ennuie pas, mais bizarrement il y a comme une absence de dynamique qui rend le récit linéaire.
Le rythme est maîtrisé, tout est bien campé mais ça manque de chaire, de force, d'un peu de passion dans l'écriture.
Du coup je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages.
Problème de traduction?
Peut-être.
Je ne sais pas quoi penser de ce livre.
Je ne peux pas dire qu'il soit raté, ni qu'il soit réussi.
On va dire que je suis mitigé.
Mais je n'ai pas l'impression d'avoir perdu mon temps.


4250
"ça manque de chaire" : tu préfères le style universitaire ? ^^ (tu voulais dire que ça manque de chair, n'est-ce pas ?)
Sinon, t'as l'air d'avoir pas mal de temps pour lire : je t'envie...
Tu connaissais déjà cet auteur ? Comment as-tu rencontré ce bouquin ?