Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine


oryjen

C'est la trame du monde qui est montrée là, la forme exactement qui fait que l'on ne peut pas croire à la réalité de coïncidences qui pourtant ne cessent d'infléchir nos trajectoires...
Tout son propos est là, mais de façon unique dans son oeuvre, présenté d'une manière "aimable" et amicale pour le lecteur.
Je ne sais pas si ces tentatives de rendu d'impressions subjectives, remontées à grand peine d'un passé déjà lointain (j'ai dévoré tout ça vers la trentaine, et j'ai 20 ans de plus), pourront parler à quiconque à part moi, mais bon...
... my 2 pence...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

vodevil


J'ai vraiment bien aimé, une écriture très simple mais sincère et non dénué d'une certaine poésie dans la façon de décrire le quotidien. Une histoire émouvante, hors du temps.
C'est quand qu'on va où?

Unlucky Lad


samy dread

Murray Rothbard
lu : Motorhead
Non je ne mettrai pas de pull

Anonyme

je connaissais pas ce Rothbard, il a plus l'air d'un simple connard que d'autre chose. en tout cas pas une référence anarchiste.

Unlucky Lad

Le personnage, je sais pas trop (et je m'en cogne un peu pour être honnête


Anonyme

je parle bien d'idées puantes qui se retrouvent dans ses bouquins - que je n'ai pas lu, je me suis contenté de wiki, assez bien fourni.
dans le genre, tu as aussi Ayn Rand, une bonne (si on veut) illustration du libertarisme à la sauce US.

Unlucky Lad

J'adore John Oliver d'ailleurs, il me fait toujours autant rire^^!
Après, pour l'instant (j'ai lu que les 20 ou 30 premieres pages), ça me plait et me parle plus que les systèmes politique Mainstream (parce que le "clivage" UMPS, je peux plus, perso...)
[ Dernière édition du message le 14/10/2014 à 19:07:04 ]

Anonyme


"Vivre l'évènement !!!"
Tel est le credo du fantasque journaliste Merlin Oldtime qui pour ce faire, n'hésite par exemple pas, lors d'un reportage sur le front, de prendre part aux combats, ou encore de manquer de mourir pendu afin de rendre compte au mieux d'une pendaison à laquelle il doit assister.
Outre cet "engagement", Oldtime a un style qui fait que toutes les rédactions se l'arrachent.
Puis la gloire s'amenuise, et Oldtime disparaît alors soudainement.
Quelques décennies plus tard, à Londres, de nombreux intellectuels de renoms sont sollicités pour une enquête sur la possibilité ou non d'une vie dans l'au-delà.
Vexé de ne pas avoir été convié, Oldtime sort de l'oubli, revient sur le devant de la scène et propose un billet quotidien écrit depuis l'au-delà où il se rendra, fidèle à son credo.
Par certains aspects je me suis dit que ce livre paru en 1934 est une sorte d'ancêtre des écrits futurs de K.Dick à la différence notable que l'imaginaire du hongrois Karinthy (1887-1938) ne puise pas (pour faire court) dans les résidus hallucinogènes de prises de stupéfiants mais dans un imaginaire fertile, surréaliste, poétique pas dénué d'humour absurde et cocasse.
On aura repéré aussi, pour alimenter certains propos, les références aux engouements spirit qui chevauchèrent les XIXème et XXème.
Il y a quelque chose de classique et solide là-dedans qui fait que finalement l'argument assez casse-gueule est très habilement maîtrisé.
Vraiment brillant sur la forme mais aussi sur le fond avec des questions philosophiques sur la conscience, la perception, la croyance, le Moi, le rapport à l'autre, le renversement des perspectives...le tout amené sans lourdeur ni baratin.
J'ai tout de même ressenti quelques longueurs lors de certains reportages, mais globalement j'ai trouvé ça stimulant et très très bien foutu.
J'imagine bien cette histoire transposée au cinéma par Terry Gilliam car l'univers en est selon moi très proche.
L'auteur semble être très connu dans son pays. Une sorte de Desproges local à ce que j'ai lu ici ou là.
Le quatrième de couverture parle aussi de parenté avec les univers de Jarry, Swift et Ionesco.

oryjen

Je me rappelle vaguement avoir commencé Ubik vers 17 ans, et ça m'était tombé des mains.
Là j'ai lu Glissement de Temps sur Mars, Le Maître du Haut Château, j'en suis à Ubik, et il me reste Substance Mort.
J'aime pas.
C'est purement intellectuel.
Le style (ou les traductions, concordantes, bien qu'étant le fait de plusieurs traducteurs différents, dont certains excellents littérateurs (Dorémieux par exemple)) n'a aucun attrait.
Aucune poésie.
Purement mental (mais brillamment, certes).
Dans les meilleurs moments, il m'arrive d'y trouver une certaine veine ubuesque, sans aller jusqu'au kafkaïen tout de même...
Quelque part, au travers de ces lectures, je comprends mieux le "pattern dominant" de certaines personnes qui se disent fan. Et pourquoi on ne peut discuter que jusqu'à un certain point.
Par rapport à Cordwainer Smith, Bradbury, Herbert, ça ne m'apparaît guère que comme des enfantillages névrotiques.
C'est vrai qu'à l'époque de sa consécration, c'était la dictature de la psychanalyse, et il était de bon ton d'avoir son "petit problème" et son sauveur rémunéré (muet comme une carpe, faut pas énerver les fous comme on dit... confort, confort... oui, c'était l'époque aussi).
Boffffffff.... je vais tâcher de finir tout de même...
Après je reviendrai à la littérature.
Ha au fait, je vous dois toujours un compte-rendu de La Tunique de Glace, de William T. Vollmann. Renversant!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 15/10/2014 à 10:01:40 ]

Anonyme

[ Dernière édition du message le 15/10/2014 à 10:29:07 ]

oryjen

Le style d'écriture dickien n'a rien de flamboyant. Thomas Disch a écrit un des meilleurs textes sur Dick dans l'introduction d'un des recueils de nouvelles qui lui ont été consacrés29: "Dick's prose seldom soars and often is lame as any Quasimodo" ("la prose de Dick s'élève rarement, et est souvent aussi boiteuse que Quasimodo"). De même, la profondeur de l'analyse psychologique n'est pas sa force première (opus cité): "The characters in even most of his memorable tales have all the depth of a 50s sitcom" (Même les personnages de ses œuvres les plus mémorables ont juste la profondeur de ceux des sitcoms des années 1950). Dick est, comme le fait remarquer Disch, avant tout un auteur d'idées, et c'est probablement pour cela que ses nouvelles et romans ont été autant adaptés au cinéma, ou ont inspiré d'autres auteurs de science-fiction
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

Anonyme

étant fan de K Dick, je trouve tout de même tes arguments recevables. ceci dit, j'ai du mal à évaluer la pauvreté supposée d'un personnage de sitcom des années 50.

Anonyme

- Tout en étant conscient que ce n'est pas de la littérature. D'abord les bouquins étaient en général vite écrits, un peu sous la contrainte financière, un peu aussi parce que K. Dick fait partie de ces auteurs de SF qui n'ont pas trop d'ambition stylistique. Et là, je ne peux pas être trop contrarié : les auteurs de SF qui ont des ambitions stylistiques, souvent, m'ennuient et m'apitoient en même temps ! Il faut aller chercher un Borges pour trouver de la "fiction" de haut vol ! Mais ce n'est plus vraiment de la SF...
- Par contre j'ai du mal avec le "purement intellectuel, pas humain". Ces textes sont dès le premier abord douloureux. Comment ne pas y lire la détresse d'un homme déchu et tourmenté à travers les lignes de ces histoires d'antihéros pathétiques mais humains ? Pour ceux qui se sont penchés un peu sur l'existence de K. Dick, ce serait presque des variations sur Autoportrait d'un homme bienveillant mais faible et torturé.

- Tout cela, je le précise, n'est qu'avis personnel. Je ne cherche à convertir personne

[ Dernière édition du message le 15/10/2014 à 12:54:18 ]

Anonyme

Citation :
Par contre j'ai du mal avec le "purement intellectuel, pas humain".
+1

quantat

Pour moi toute l'œuvre de K Dick prend son relief du délire psychotique qui s'est peu à peu révélé et qu'il a exposé (sans savoir qu'il s'agissait d'une construction psychotique) dans la conférence "si vous trouvez ce monde mauvais" (ou un titre dans le genre...
Cette construction délirante permet de cerner une unité dans son œuvre (chaque roman contient un ou plusieurs éléments de son délire), de la même manière que la "métaphysiqu"e qu'Ann Rice expose dans " Memnoch le démon" donne une unité à l'ensemble des discours religieux (chaque religion apparaît comme étant un élément de la construction globale)
Sa prose n'est pas de la "littérature" dans le sens où je cherche pas chez K Dick la même chose que chez Gide ou Stendhal...
Mais c'est un de mes auteurs préférés

quantat

Citation de Oryjen :
Par rapport à Cordwainer Smith, Bradbury, Herbert, ça ne m'apparaît guère que comme des enfantillages névrotiques.
Dans ta liste je retiens surtout Franck Herbert (j'ai lu tous les romans disponibles en Français... J'ai lu Dune trois fois, et la plupart des autres deux fois au moins...)
Je comprends ton intérêt pour Jung (ses thèses traversent Dune de part en part... mais on y trouve aussi Platon, Nietzsche, Hume... ... j'arrête la liste)
Il n'y a aucun comparaison possible entre Herbert et K Dick pour moi : Je lis K Dick comme je lirai les "mémoires de Schreber" (un psychotique convaincu que dieu va le châtrer avant de l'engrosser d'une nouvelle espèce d'hommes)

Unlucky Lad

A l'inverse, Frank Herbert, ben j'ai eu du mal à finir le premier tome de Dune, et j'ai jamais réussi à finir le 2eme...

quantat

Citation de : Unlucky Lad
Honnetement, le maitre du Haut Chateau est plutôt bof, en revanche, je maintiens mon amour pour Ubik et Substance Mort...
A l'inverse, Frank Herbert, ben j'ai eu du mal à finir le premier tome de Dune, et j'ai jamais réussi à finir le 2eme...
Quand il a commencé à délirer, K Dick a vu dans " le maître du haut château" l'intuition de l'existence de "présents parallèles" ou de "lignes de temps parallèles" qui s'actualiseront ou non en fonction de l'avancée de la partie qui se joue entre dieu et le diable.
Il verra alors dans "Ubik" l'intuition de ce qui se produit lorsque nous quittons une certaine ligne de temps pour entrer dans un autre présent dont le passé n'est plus celui de la ligne de temps qu'on vient de quitter.
Je ne sais pas comment il a réinterprété "substance mort" (que j'avais lu très longtemps avant de découvrir cette conférence...)

Unlucky Lad

(parce que ça à l'air plutôt interessant...)

quantat

Citation de : Unlucky Lad
Quelle conférence?
(parce que ça à l'air plutôt interessant...)
Le titre de la conférence a été traduit de deux façons: "si vous trouvez ce monde mauvais, vous devriez en voir quelques autres"
ou "si ce monde vous déplait..."
De mémoire c'était une conférence faite lors d'un festival/congrès de bande dessinée (je peux me planter j'ai pas de mémoire)...
Les fans de K Dick avaient été stupéfait et certains lui ont carrément tourné le dos... je ne sais plus quel auteur s'était demandé si K Dick ne recrutait pas pour une secte - ou un truc du genre...
Cette conférence m'a passionné parce qu'on peut lire un propos qui est à la fois délirant et pourtant cohérent (c'est la marque des délires psychotiques.... et des systèmes philosophiques ) ...
Bizarrement pour moi, personne n'a alors soupçonné qu'ils avaient affaire à un magnifique cas de psychose ... mais de ce genre de psychose qui te suggère que "psychotique" c'est pas la même chose que "fou à lier" (y'a d'autres cas comme le mathématicien Gödel)

Unlucky Lad


j-master


"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus

Anonyme

la personne assise à côté
La pauvre...

Anonyme

Verdict: mais qu'il est chouette ce bouquin! Des bouts de gens sont retrouvé partout dans la région, mais Crabb raconte ça avec une espèce d'humour discret, comme si de rien n'était. ... c'est vraiment un pur moment de plaisir ce livre.
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