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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4351
Je viens de finir "dernières nouvelles du sud" de Sepulveda, illustré de nombreuses photos de Daniel Mordzinsky. Très sympa, sobre, de beaux portraits littéraires, des personnages attachants. Ce n'est pas un roman mais un voyage fait par l'auteur et son "socio" en Patagonie argentine. Sauf le dernier chapitre, à Punta Arenas. Un joli p'tit bouquin.
4352
Ouais, l'histoire du vieux centenaire part sur les chapeaux de roue, on s'amuse tout de suite... mais le souffle se perd, et si ça te barbe à la moitié, c'est que la moitié du livre va te barber. Mais rien que pour le début, le fou-rire avec le vieux qui pique la valise (mince, méchant spoiler ! ), ça valait le coup de perdre 1 heure pour savoir que comment que ça finit ! ;)

[ Dernière édition du message le 27/10/2014 à 18:41:26 ]

4353
Citation :
belmouflexavois


Bordel kumo, je viens de tomber la dessus :mrg:
4354
Le Vieux etc, je me suis bien marré. Bien apprécié et jusqu' au bout.
4355
@ XB : j'ai bien compris que tu avais bien aimé. Je n'écrivais pas ça pour ton livre (justement) mais en général. Je pense qu'un sujet comme celui-ci (voire tout sujet hors pure déconne, comme "check bourré" ) a d'autant plus d'intérêt qu'on opère déjà une présélection (= ceussent qu'on a adorés, ensuite on dit en quoi ça consiste, puis chacun sélectionne les livres dont la description l'a accroché).

À l'inverse, si c'est juste pour "moi je lis ça à cet instant", ça me semble un peu sans intérêt. Comme le sujet "c'est quoi maintenant" sur AF (je crois qu'il s'agit de mentionner n'importe quel album de jazz qu'on est en train d'écouter. Je ne vois pas trop l'intérêt, ça fait : blog-ilébo-mon-nombril, ou tweeter à ses débuts : "là je vais pisser, et maintenant je me sers un café".

My two cents.
4356
Bah je trouve que c'est intéressant aussi de confronter les points de vue critiques, autres que "c'est de la merde" bien sur. Mais je suis d'accord. Pour te dire le Kenneth Cook je l'ai lu il y a deux mois et en retombant dessus dans ma bibliothèque je me suis dit que ça pourrait en intéresser quelques uns
4357
Moi les sujets qu'on traite pas comme je le veux, ça n'a pas d'intérêt... :8O:
4358
Note pour plus tard : écrire ici à propos de La Chartreuse, Bouvard et Pécuchet, Le monde du bout du monde et d'autres.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4359
Citation de Xavier :
Citation :
belmouflexavois


Bordel kumo, je viens de tomber la dessus :mrg:


Oui j'ai fait ça car la semaine dernière il y a eu quelque chose comme une mini-vague qui consistait à déformer ton pseudo ou l'associer à des trucs qui n'avait pas grand chose à voir...je ne sais plus exactement.
Du coup j'ai placé ça en loucedé :-D
4360
1925095.jpg

Contrarié par l'avenir bourgeois tokyoïte que ses parents lui avaient préparé,
un jeune homme de 19 ans prends la route avec la ferme intention de se suicider.
Or sur son chemin il lui est proposé un emploi dans une mine.


Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu de Soseki.
En lisant celui-ci je crois me souvenir pourquoi je ne l'ai pas
aussi bien suivi que d'autres auteurs japonais.
Si le fond n'est pas sans intérêt avec une vraie réflexion, la forme est quelques fois agaçante,
avec des lourdeurs et surtout des digressions qui brisent continuellement le rythme du récit et les burnes
de votre serviteur.
Alors oui la symbolique de la descente dans la mine et la descente en soi est bien vue, mais c'est laborieux.
Les allusions au bouddhisme sont plus ou moins subtiles mais plutôt bien amenées.
Même si il y a selon moi quelques dizaines de pages en trop sur les 300 que comptent le roman j'en ai tout de même extrait de quoi réfléchir de cette mine d'encre et c'est déjà pas mal.

[ Dernière édition du message le 30/10/2014 à 22:43:47 ]

4361
Je suis un chat
Le pauvre cœur des hommes
Oreillers d'herbes
C'est très sympa tout ça.
Soseki, j'aime beaucoup cet auteur, surtout cette attitude douce amère devant la vie et cette désillusion devant son prochain mais pleine d'affection et de compréhension.
4362
Certainement une question de sensibilité.
Je trouve que cette douceur amère manque d'incarnation, de contraste.
Trop verbeuse peut-être.
Auparavant j'avais lu
- Oreillers d'herbes
- Choses dont je me souviens
- Et puis
Seul ce dernier m'a laissé quelque chose.
Peut-être devrais-je rejeter un oeil dans les deux autres.

[ Dernière édition du message le 31/10/2014 à 00:51:08 ]

4363
Et son humour, tu n'aimes pas trop non plus ? J'avoue que c'est aussi ce que j'aime chez lui, cet esprit très présent mais j'avoue, peut-être un poil docte.
4364
Ben dans ceux que j'ai lu ce n'est pas l'humour qui m'a sauté aux yeux.

Tu vois j'en avais deux sur ma pile de livres qui devaient constituer mes prochaines lectures:
- "A travers la vitre"
- "Petits contes du Printemps"
Ce matin je les prends tous les deux pour commencer celui des deux auquel j'accrocherais le plus,
et dès les premières pages de chacun ça m'a gavé.
En fait il y a quelque chose de nombriliste dans ceux que j'ai lu
et ceux que je m'apprêtais à lire.
Peut-être justement que je garde un bon souvenir de "Et puis" car c'est à la troisième personne.
Peut-être alors devrais-je jeter un oeil sur ceux dont tu parles et que je n'ai pas lu.

Quelques fois je trouve donc qu'il tombe dans le travers de parler des autres pour mieux parler de lui,
mais il le fait d'une façon que je trouve un peu grossière et lourde.
Le pire c'est quand il dit lui-même que ses propos oiseux ne sont finalement pas si intéressants, ou que
ça n'a peut-être pas de sens de penser ce qu'il vient de développer sur deux pages durant.
Un forme de fausse modestie.


Le style (du moins autant qu'on le perçoit dans la traduction) est direct et agréable mais il manque selon moi cruellement de cette ineffable dans laquelle excelle Kawabata, ou alors d'un peu d'incarnation et de profondeurs de tourments comme le fait Mishima.
Je trouve son sens poétique un peu "convenu", naïf là où les évocations des deux auteurs cités plus haut de Inoue
me transportent vraiment.
Bref une histoire de sensibilité.
Il faudrait presque que nous soyons à une table avec nos ouvrages respectifs de l'auteur et probablement serions-nous capable de constater/confonter, textes en main, les défauts que je souligne et les qualités que tu lui trouves.
Le tout avec un bon vin, de la cochonaille, du pain et du frometon digne de ce nom cela va de soi :bravo:

[ Dernière édition du message le 31/10/2014 à 12:36:59 ]

4365
Citation :
Le tout avec un bon vin, de la cochonaille, du pain et du frometon digne de ce nom cela va de soi


Là, je salue bien bas ton approche magistrale de ce qu'est une vraie discussion. ;)
En tout cas tu m'as rendu curieux, et je vais reparcourir mes bouquins de Soseki.
4366
744946_2876309.jpg

Il y a longtemps que je croise son nom au gré de mes lectures et c'est le premier de ses livres
que je lis avec un a priori très positif.
La déception en est d'autant plus grande.
Dans cet essai philosophique et poétique Bachelard essaye de dévoiler la place du feu dans notre psyché, notre conscient, notre inconscient, sa symbolique passée et présente, à savoir 1937 pour la fin de la rédaction.
Il a ainsi écrit un essai pour les 4 éléments.

Si l'aspect poétique est séduisant et très réussi dans les 2 premières parties, ça se gâte dès la 3ème partie avec des "errements" psychanalytiques jungiens qui se fourvoient pour moi dans des affirmations hasardeuses et très discutables, du genre:

Citation :
Pour l'homme primitif la pensée est une rêverie centralisée


A partir de genre d'affirmations j'ai bloqué car en plus les développements ne m'ont pas convaincu.

Mais il faut être honnête, je ne connais pas les références clefs (Novalis, Hoffmann) qui servent de fils conducteurs. Cependant, la forme de l'ouvrage et une sorte d'érudition de broussailles épineuses, ne nous donne pas nécessairement les clefs, a l'opposé d'un Pierre Hadot qui sait vous prendre par la main et vous emmener en promenade et vous dévoiler non seulement des auteurs fascinants mais propose une articulation claire entre leurs oeuvres et son propos.

Tout n'est pas à jeter bien sûr, et certaines idées font mouche:

Citation :
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire.


Mais pour moi la proportion d'idées auxquelles j'ai adhéré et celles qui m'ont laissé perplexe est trop déséquilibrée.
Je ne peux donc pas entièrement lui jeter la pierre.
Si l'un d'entre vous l'a lu je suis curieux d'avoir son avis.

[ Dernière édition du message le 07/11/2014 à 20:23:05 ]

4367
J'avais essayé un peu vers la trentaine, pour les mêmes raisons que toi: trouvé cité ici et là par des gens et dans des circonstances qui me semblaient intéressants...
A cause de la forme poétique, justement, j'avais trouvé la philosophie trop obscure et imprécise, donc finalement inopérante (la philosophie doit avoir la clarté extrême d'une lame de rasoir... et donc ne s'occuper que d'objets se prêtant à la coupure, revers connu de cette médaille-là).
Quant à goûter comme telle une poésie entachée du désir de convaincre ou de démontrer... hum...
Une philosophie ayant pour base une posture esthétique... Une poésie s'originant dans une posture intellectuelle...
Drôle de mélange... je n'avais même pas terminé l'objet de ma première et dernière tentative (la Poétique de l'Espace).

Citation :
des "errements" psychanalytiques jungiens

Pourtant, à propos de psychanalyse, il m'a toujours semblé que Freud avait passé sa vie à piétiner à côté de la plaque, probablement à cause de la trop grande implication de ses démons personnels dans sa recherche, alors que Jung avait effectué une percée très près du centre réel de "la chose"...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

4368
vos reflexions sur les dangers du style dans les essais philosophiques, me font penser à Baudrillard.
Me souviens encore de cette impression d'agacement que j'avais eu en lisant "transparence du mal": de bonnes idées, des fulgurances se perdant dans un plaisir de l'auteur à s'écouter écrire, à laisser filer la langue pour forger des concepts chocs, et pour au final quasi flirter avec de la poésie en prose :-D
Au final, ça affaiblissait considérablement le propos.
Alors qu'une écriture suggestive peut être formidablement efficace : le même auteur dans son petit opus "amériques", faisait sentir quelque chose de profondément vrai de la civilisation nord américaine
4369
Citation :
Pourtant, à propos de psychanalyse, il m'a toujours semblé que Freud avait passé sa vie à piétiner à côté de la plaque, probablement à cause de la trop grande implication de ses démons personnels dans sa recherche, alors que Jung avait effectué une percée très près du centre réel de "la chose"...


Je ne critique pas la qualité jungienne mais l'usage "erratique", "cliché" qu'il en fait
pour appuyer son propos.
Car nous sommes d'accords, si Jung ne me convainc pas toujours, son approche m'a toujours
semblé plus digne d'intérêt que celle de Freud.

[ Dernière édition du message le 08/11/2014 à 12:55:46 ]

4370
Je vais bientôt finir ce livre:

"Bob MARLEY, le reggae & les rastas: une histoire de la musique jamaïcaine" par Bruno BLUM.

1924716.jpg

Chouette bouquin retraçant la naissance et l'évolution de la musique reggae (racines/dérivés) avec, mise en parallèle, la biographie du grand Bob :8).

  

"8 milliards de malades mentaux, naufragés sur le même radeau" - LOFO'

 

 

4371
Lu récemment Le Moine de Matthew Gregory Lewis, un classique du roman gothique dont j'avais beaucoup aimé l'adaptation ciné avec Vincent Cassel et Sergi López. Contrairement à Dracula que j'avais lu après avoir vu le film de Coppola et qui m'avait pas mal gonflé (le livre pas le film), j'ai trouvé le moine beaucoup plus rythmé et plus abordable pour un roman de cette époque (1796). D'une manière générale j'aime assez quand le sujet d'un livre (ou film) tourne autour de l’hypocrisie religieuse :-D
4372
J'ai lu le Goncourt 2014: Au-Revoir Là-Haut, de Pierre Lemaître.

J'ai trouvé ça très bon! Du panache, du style, une belle écriture, une intrigue qui tient la route, on est loin de la commémoration bête et méchante. l'auteur se coule à l'aise dans la peau des gueules cassées désabusées, poussées par la brutalité des faits, vécus comme "accidentels", bien au-delà d'un anarchisme de conviction, à une sorte de réalisme traumatique, de lucidité désespérée...
C'est vraiment bon: L'air de nous raconter une aventure tragi-comique, souvent truculente, parfois acerbe (même s'il n'est cité nulle part à la fin parmi les "crédits" et influences, j'ai retrouvé l'ambiance mi-tendre mi-glauque des Brindavoine par Tardi), l'auteur pose en passant d'une patte griffue à laquelle rien n'échappe, toutes les questions de cette guerre atroce, toutes les questions de toutes les guerres et de tous les soldats.
Brillant.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Citation :
Lu récemment Le Moine de Matthew Gregory Lewis, un classique du roman gothique dont j'avais beaucoup aimé l'adaptation ciné avec Vincent Cassel et Sergi López. Contrairement à Dracula que j'avais lu après avoir vu le film de Coppola et qui m'avait pas mal gonflé (le livre pas le film), j'ai trouvé le moine beaucoup plus rythmé et plus abordable pour un roman de cette époque (1796). D'une manière générale j'aime assez quand le sujet d'un livre (ou film) tourne autour de l’hypocrisie religieuse :-D


je viens de finir Dracula et au contraire, j'ai vraiment beaucoup aimé le rythme, le style (tout en journal de bord, coupure de presse et lettre).
C'est justement une très bonne suprise pour moi (qui pensait que ça allait être comme Frankenstein : mou, mou et un truc de poète maudit de 1ere L avec son keffié et son T-shirt du Che)


Et là je viens de lire "Au Bagne" d'Albert Londres.
En 1923, Albert Londres part faire un reportage en Guyane, sur le bagne.
Et il part avec un gros parti pris : il considère que les bagnards sont des êtres humains.
C'est très bien écrit : c'est léger, pas mal de vannes, simple. il décrit vraiment le bagne. ça ressemble pas mal à "à l'ouest rien de nouveau" : des trucs horribles racontés avec légerté et humour, un côté pas mal cynique et assez désabusé.

(lol : un passage dans un couvent, il va au jardin. il commence à dire qu'il y a des manguiers, des fleurs, puis il y a une remarque du genre "j'y connais rien en botanique donc je ne décrirais rien de plus. mais c'était très joli" !)

Bon, en 1924, en réponse à son reportage le gouvernement dit que le bagne va fermer. le bagne ferme officiellement en 1938 (date de la loi), les bagnards sont ramenés en 1953. Enfin, les français de souche. les Vietnamiens et Algériens y étaient jusque dans les années 70.

Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.

http://soundcloud.com/djardin

4374
Citation :
je viens de finir Dracula et au contraire, j'ai vraiment beaucoup aimé le rythme, le style (tout en journal de bord, coupure de presse et lettre).


C'est justement le côté épistolaire que j'ai trouvé assez lourd, un peu comme certaines nouvelles de Lovecraft.. Je pense que ma déception de Dracula venait aussi du fait que j'ai beaucoup aimé le film et que contrairement à la plupart des adaptations, ici le bouquin n'apporte pas grand chose (voire rien) à l'histoire raconté dans le film!

Dans le style roman de vampire j'ai préféré Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu!

[ Dernière édition du message le 13/11/2014 à 14:51:41 ]

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J'ai terminé "La reine des pommes" de Chester Himes.
Une peinture de Harlem que j'ai trouvé hyper juste et réaliste. Le bouquin en dit beaucoup sur la vie du quartier, ses codes, ses démons... Finalement l'histoire ne semble être qu'un prétexte à ça. Quelque part ça m'a fait penser à la littérature d'un Celine ou d'un Garcia Marquez par la déscription presque chirurgicale des personnages et des lieux. J'ai vraiment beaucoup aimé