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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4501
J'avais jamais lu Kundera, qui avait bénéficié dans les années 80-90 d'une popularité par trop universelle pour ne pas être louche à mes yeux...
Je lis La Plaisanterie.
C'est super-bien, dites! En voilà de l'introspection sans défaut et sans fioritures!
Dans le style et la posture, qqch du grand Céline...
Je reviens en dire plus en fin de lecture.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 01/03/2015 à 23:07:27 ]

4502

Même pas honte, je relis San Antonio! mrgreenfacepalm

Sont pas tous bien, comme je déménage, je fais du tri... Je m'oblige à les relire un peu tous... Ceux des 70's sont les plus délirants/drôles/lâchés/nawak... Suis trop client!

C'est un des enfants de Céline... Le plus couillu et vulgaire, c'est ça qui me botte à fond ( Mais il a un truc aussi naïf qui me fait tout à fait fondre, absolument " bon " et con... Je m'y reconnais redface2)

Y a aussi de la merde, faut bien dire, mais au kilo on est pas volé.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4503
Ben moi je découvre. Je viens de lire "Ya bon San Antonio", et je me suis bien marré !
En repensant à l'un des films, que je n'avais pas trouvé si mal, pourmoi Depardieu colle vraiment bien à Bérurier et Lanvin à San-A.
4504
Ory > j'avais trouvé ça d'un ennui mortel et d'une prétention incroyable (lu l'année dernière).
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4505
Une amie m'a dit ça aussi.
J'ai aussi lu ici et là que son compatriote Bohumir Hrabal était l'anti-Kundera, et je dois dire que son "Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre" m'avait beaucoup plu.
4506
Pour la défense de Kundera, qui n'est probablement pas l'immense écrivain qu'il croit être, mais qui reste bien sympathique, je conseille la lecture de :
- Le livre du rire et de l'oubli
- L'immortalité

Ses essais sur la musique et la littérature sont sympas aussi quoiqu'un poil prétentieux (les testaments trahis etc.)

Bohumir Hrabal, c'est vraiment excellent aussi : "Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre" est génial, "Une trop bruyante solitude" aussi, et ses récits de "Le tambour troué" (je crois), mais bon, je repousse cette idée binaire de faire de Hrabal un anti-Kundera !
4507
Pessoa > Je mets ça dans un coin, ça m'embêterait de rester sur une déception. J'avais lu les Testaments trahis il y a 5 ou 6 ans, j'avais trouvé ça intéressant mais je ne garde aucun souvenir du style.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4508

+1000 pour le livre du rire et de l'oubli, mais +1000 pour l'ennui mortel qui se dégage des derniers bouquins de Kundera. l'exilé est devenu un bourgeois satisfait. 

4509

Lu " l'insoutenable légèreté de l'être ", je m'en souviens mais alors absolument pas, je sais même pas si je l'ai finis ni rien. Je crois que c'était insoutenablement quelconque. Une plume à mon souvenir... mrgreen

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4510
Citation de sobotonoj :
+1000 pour le livre du rire et de l'oubli, mais +1000 pour l'ennui mortel qui se dégage des derniers bouquins de Kundera. l'exilé est devenu un bourgeois satisfait. 

Ca ne l'excuse pas totalement, mais c'est aussi devenu un vieillard ;)Mais c'est vrai que ses derniers livres, je me suis contenté de les parcourir d'un derrière distrait, ha ha ha !
4511

ça n'excuse pas son éditeur surtout. on a le droit d'écrire de la bouillie, mais que les éditeurs fassent leur boulot honnêtement...

4512
Citation de Jackbrelle :
Lu " l'insoutenable légèreté de l'être ", je m'en souviens mais alors absolument pas, je sais même pas si je l'ai finis ni rien. Je crois que c'était insoutenablement quelconque. Une plume à mon souvenir...

Ah ben niveau style littéraire c'est une purge, n'ayons pas peur des mots. Volontairement, à ce qu'il semble: Kundera (qui n'écrivait pas encore directement en français) exigeait apparemment que ses traducteurs respectent scrupuleusement le côté spartiate des tournures qu'il utilisait en tchèque. Je ne sais pas ce que donne ce qu'il a écrit directement en français par la suite, mais je doute qu'il se soit mis soudainement à "faire de belles phrases" pour autant...

Maintenant, je crois en avoir déjà causé (si c'était pas dans ce sujet c'était dans un autre), mais sur le fond ce bouquin a profondément révolutionné ma vie et a été le déclic de tout un tas de changements et rien que pour ça je voue à Kundera un respect éternel, ce qui ne veut pas dire que je sois d'accord avec lui sur tout cela dit (j'ai lu pas mal de trucs sur sa façon d'ériger l'Auteur comme seul à même de décider ce qui est pertinent ou non dans son Oeuvre sans avoir de compte à rendre sur ce qu'il a renié par exemple, et ça me laisse assez dubitatif). Bref, c'est le genre de bouquins qui selon moi ne s'apprécie que si on se détache presque complètement de la forme pour s'intéresser au fond, pas seulement au-delà de l'histoire mais aussi au-delà des mots et des tournures. La substantifique moelle, tout ça...

Citation de Sobotonoj :
ça n'excuse pas son éditeur surtout. on a le droit d'écrire de la bouillie, mais que les éditeurs fassent leur boulot honnêtement...

Mouais. Je doute que le Monsieur ait perdu son tempérament (assez tyrannique de ce que j'en ai lu), et je suis à peu près sûr qu'il doit avoir une clause dans son contrat d'édition lui donnant un droit de regard absolu sur toute correction. Voire peut-être même interdisant purement et simplement toute correction...

Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.

4513

mon propos était plus radical : si le livre est médiocre, pourquoi l'éditer ?

4514
Si on n'éditait que des chef d'oeuvre, Marc Lévy construirait des HLM....
4515
Citation de TheStratGuy :

Mouais. Je doute que le Monsieur ait perdu son tempérament (assez tyrannique de ce que j'en ai lu), et je suis à peu près sûr qu'il doit avoir une clause dans son contrat d'édition lui donnant un droit de regard absolu sur toute correction. Voire peut-être même interdisant purement et simplement toute correction...


En fait ça se comprend : son premier livre "La plaisanterie" a d'abord été victime d'une traduction d'une rare traîtrise ! (exemple donné par Kundera, lui = "Le ciel était bleu", le traducteur = "Sous un ciel de pervenche, octobre hissait son pavois fastueux.", oui, véridique ! )
Du coup, il est devenu carrément méfiant et a revu lui-même toutes les traductions dans les langues qu'il maîtrise. Bref, ce côté tyran s'explique par le très sale coup qu'on lui a fait d'abord. Mais bon j'ai pas dit que j'excusais, hein ! Par contre, vu l'exemple que je donne, on peu comprendre, non ? ;)
4516
Citation de sobotonoj :
mon propos était plus radical : si le livre est médiocre, pourquoi l'éditer ?

Bah, aujourd'hui, un éditeur est surtout un faiseur d'argent. Et le nom de Kundera sur un nouveau bouquin, ça en fait de l'argent ! Voilà la réponse, mais... tu le savais déjà, non ?!
4517

oui.

par contre ce que tu racontes sur les traductions fantaisites d'oeuvres de Kundera est assez stupéfiant. on a pas souvent l'occasion de juger d'après l'original... je me souviens d'avoir comparé deux traductions différentes de Lao Tseu : l'une poétique, paradoxalement plus proche du sens, et l'autre indigeste.

4518
Il parle de cette histoire de traduction dans la préface de la plaisanterie (2e traduction française, bien sûr...).

"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4519

Hors sujet :

 En train de mater ça... C'est un peu nawak, à peu près fidèle à Sana mais heu...

Y a de la rigolade et c'est aussi un genre de navet mais ça rend pas justice.

facepalmmrgreen

 

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4520
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Bon presque tout est dit dans le quatrième de couverture.


Ici c'est Dieu qui est à l'image de l'homme et rendrait donc la formule consacrée cohérente. En effet Il est inquiet, angoissé, en proie au doute, se demandant d'où Il vient, ce qu'Il fait là et dans quel but.
Une fois l'homme crée, c'est vers ce dernier qu'Il se tournera afin de trouver une réponse.
Il ira voir les religieux qui le décevront, les premiers philosophes grecs qui ne répondent pas à ses attentes non plus malgré leur fort potentiel.
En se faufilant dans des humains, des animaux ou des insectes Il rencontrera aussi des mystiques, des voyageurs, des scientifiques (Einstein), soufflera les fondements de la psychanalyse à Freud en espérant que ce dernier l'aidera à trouver des réponses à sa condition.
L'inversion des rôles m'a semblé réussie et ouvre à quelques réflexions.
J'ai particulièrement apprécié la première partie avec ses errances interstellaires et solitaires, avant la création des premières formes de vie sur la Terre et ce qui motive la création de telle ou telle espèce.

Le style est narratif sans effet particulier si ce n'est l'aptitude
de l'auteur à captiver le lecteur, ce qui n'est pas rien.
Le ton est sérieux mais jamais lourd, ni gonflant.
Un très bon moment de lecture pour ce qui me concerne.

On ne trouve pas grand chose sur le livre, mais il mériterait d'être
mis un peu plus en lumière.

Jackbrelle> vu tes non-convictions, je suis presque sûr que ce truc te plaira :bravo:
4521

Ta présentation me rend bien curieux...

( J'ai écrit moi-même un petit roman dans l'idée: sauf que " Une journée avec Dieu " est raconté par un type qui meurt... Dieu est une femme ( rousse et très sensuelle )  Sinon, y aurait des ressemblances entre ce Dieu du livre un peu fatigué des balivernes à son endroit. Bon, le mien est pas fini et aucune idée de ce qu'il vaut. C'est que mon deuxième et j'ai décidé d'attendre d'être vioque pour faire romancier mrgreen)

Je vais sûrement le lire. Merci.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4522
RO90073555.jpg

Roumanie début du XXème siècle.
Le jeune Adrien aimerait beaucoup accompagner son oncle Stavro qui ira bientôt
vendre sa marchandise à la foire d'une ville voisine.
Mais cet oncle est un peu le paria de la famille et sa mère n'accepte qu'à contre-coeur.

Adrien avait bien remarqué que sous ses dehors d'amuseur et de blagueur, il y avait quelque
chose de sombre dans certaines attitudes de son oncle.
Lors du voyage vers la ville un incident assez singulier vient
mettre en lumière le côté obscure de Stavro.



Roman initiatique et épique par cet auteur roumain qui l'a écrit en français, langue qu'il a appris en autodidacte.
Le récit chevauche les XIXème et XXème siècles et aussi la Roumanie, la Grèce, la Turquie, la Syrie, l'Égypte et le Liban
et donc une multitude de langues, coutumes, religions, d'environnement citadins ou campagnards et de personnages généralement mauvais.
Les moeurs sont très dures et la violence omniprésente.
Une réalité crue et sordide nous est livrée sans complaisance avec une touche de fatalisme romantique.
Il ne faisait en effet pas bon être femme, enfant ou faible d'esprit ou de corps en ces temps-là où tout se monnaye.

Le style n'est pas le point fort du roman mais l'histoire a les traits des contes et on suit avec curiosité les aventures et anecdotes
pour le moins étonnantes des personnages.
Pas le roman de l'année, mais c'est tout de même bien dépaysant et distrayant.

[ Dernière édition du message le 09/03/2015 à 09:27:40 ]

4523
J'ai déjà parlé quelque fois de Witold Gombrowicz que j'adore et qui me fascinait quand j'étais ado.
Ferdyduke, Transatlantique, le Journal, quelques titres denses, grinçants, et profonds. Avec le style en prime.

Une petite dévisite du Louvre :

http://partenulle.blogspot.com/2015/03/le-louvre-devisite.html

Une petite déconfiguration des poètes :

http://partenulle.blogspot.com/2014/11/contrepoeterie-et-autres-gombrodises.html

Un cocktail d'humour sans concession et de jubilation rhétorique. Mais le monsieur a souvent été pris au pied de la lettre et des ennemis, il en avait !...

Il y a aussi la vidéo quelque part dans ma liste de lectures :



Enjoy ! :)

[ Dernière édition du message le 09/03/2015 à 16:16:33 ]

4524
http://resonance-larevue.com/wp-content/uploads/2013/02/andric.jpeg

Serbie, XVIème siècle.
Dans un coin perdu des enfants sont emmenés de force pour servir le pouvoir ottoman. L'un d'eux finira vizir et fera construire dans son village natal un pont enjambant la Drina, un fleuve local séparant l'Orient et l'Occident.


Prix Nobel de littérature en 1961 c'est "Un des plus grands romans de ce siècle." d'après Nicole Zand de Le Monde.Bon, voilà bien le genre de truc qui met la barre bien haut, mais je dois bien avouer après lecture que ce n'est pas trop exagéré. Il faut dire que c'est sacrément bien fait.

L'histoire couvre 5 siècles d'histoires, grande et petites. On voit comment même un endroit insignifiant peut se voir bouleversé par non seulement des tumultes locaux mais aussi d’évènements lointains, de décisions prises dans un ailleurs abstrait.
Niveau local, musulmans et chrétiens cohabitent plutôt bien, même si quelques évènements viennent mettre à jour des rancoeurs habituellement tues. Mais globalement cette société traditionnelle a, malgré les différences de confessions, beaucoup de choses en commun.
Avec l’annexion par l’Empire austro-hongrois la donne change un peu. On ne coupe plus les têtes pour les exposer sur des piques, on n’empale plus personne (ce qui ne résume pas l’empire ottoman) mais ce qui déconcerte les habitants c’est la frénésie d’activité des « occidentaux » :

Citation :
Les habitants de la ville les plus âgés étaient perdus[...]ce perpétuel besoin qu’avaient les étrangers de construire et de démolir, de creuser et de bâtir, de créer et de transformer, cette aspiration sans fin à prévoir l’action des éléments, à leur échapper ou à les vaincre, cela ici, personne ne le comprenait ni ne l’appréciait. Au contraire, les gens de la ville, surtout les plus âgés, y voyaient un phénomène malsain et un signe de mauvais augure. Si cela avait dépendu d’eux, leur ville aurait ressemblé à toutes les autres petites bourgades orientales. Ce qui se fissurait, on le réparait ; ce qui penchait, on l’étayait ; mais en dehors de cela, personne ne se serait, sans réel besoin et de façon planifiée, inventé du travail.



Le livre regorge de nombreux exemples d’un certain art de vivre qui disparaît. Avec l’Occident par exemple, arrive aussi une certaine forme de confort plus ou moins bien apprécié. On installe l’éclairage sur le pont, là où avant on aimait discuter discrètement ou faire des confidences, parler de ses problèmes, de ses espoirs dans la pénombre, ou à la lumière de la Lune.

Il y a aussi les bouleversements technologiques.
L’arrivée du train change la donne pour le commerce. On se rend désormais à Sarajevo en 4h alors qu’auparavant il fallait voyager deux jours par la route. Les audacieux saisissent cette opportunité et font fortune pendant que les conservateurs perdent peu à peu leurs monopoles historiques.

Sociologiquement la donne change à plusieurs niveaux,et avec l’Empire austro-hongrois la femme prend sa place dans l’espace public et fréquente désormais elle aussi le pont, auparavant exclusivement réservés aux hommes en général, musulmans en particuliers, forts de la domination ottomane.

Mais d’Occident arrive aussi les concepts politiques et une certaines éducation intellectuelle qu’acquièrent les enfants qui vont désormais au lycée. Après les confrontations religieuses viennent les conflits politiques avec la lutte des classes, le nationalisme, le socialisme. Voici ce que dis un simple bûcheron à son camarade désormais étudiant à Sarajevo et engagé politiquement

Citation :
J’écoute attentivement toutes ces discussions ; et vous deux et d’autres personnes instruites de la ville ;
je lis les journaux et les revues.
Et plus je vous écoute, plus je suis persuadé que la plupart de ces controverses orales ou écrites n’ont rien à voir avec la vie et ses exigences ou ses problèmes réels.
Car la vie, la vraie vie, je l’observe e tout près, je la vois chez les autres et je m’y frotte personnellement chaque jour que Dieu fait.

Il se peut que je me trompe, et je ne sais même pas m’exprimer comme il faut, mais il me vient souvent à l’idée que le progrès technique et la paix relative qui règne dans le monde ont permis une sorte de trêve, engendré une atmosphère particulière, artificielle et irréelle, dans laquelle une classe de gens, que l’on appelle les intellectuels, peut en toute liberté s’amuser de façon intéressante et agréable à jongler avec les idées et « les conceptions de la vie et du monde ».
Une sorte de serre de l’esprit avec un climat artificiel et une flore exotique,
mais sans le moindre lien avec la terre,
le sol réel mais dur que foule la masse des vivants.

Vous croyez discuter du destin de ces masses et de la façon dont elles peuvent être utilisées dans la lutte pour atteindre aux nobles objectifs que vous lui fixez, mais en fait, les mécanismes qui tournent dans vos têtes n’ont rien à voir avec la vie des masses, ni même avec la vie en général.
C’est là que votre petit jeu devient dangereux, ou du moins peut le devenir pour les autres comme pour vous-mêmes.


On arrive alors à la Première Guerre Mondiale, dernière partie de ce romans écrit en 1945.

Mais derrière ces grandes choses il y a beaucoup d’anecdotes réelles, inventées, exagérées ou mythiques, de petites histoires locales, heureuses ou tragiques, de mariages mal vécus, du romantisme excessif, de traditions dont certains cherchent à s’émanciper un peu trop tôt et finissent alors décapités, de fortunes perdues qui mènent alors à la folie, de nuits d’ivresses, de rendez-vous secrets, de tractations amoureuses et de baisers volés, de gens devenus fous, d’idiots du village pourtant bien utiles, de commerçant arrogants, de religieux bienveillants, de gendarmes dépassés par leurs uniformes...touts une galerie de personnages qui traverse toutes les couches sociales.

Malgré de belles touches de poésie assez champêtre, je n'ai pas trouvé le style singulier, mais la forme importe si peu dans ce registre que ça n'a aucune incidence majeur sur le fond.

Bon pour faire court, car il y a encore des tonnes de choses à dire, ce livre illustre bien les bouleversement sociaux, économiques, ethniques/migratoires, politiques, technologiques et leurs implications sur les croyances, le for intérieur, la psychologie, les sentiments. Un petit bijou d'étude avec supplément d'incarnation.
Faire entrer tout ça dans un peu moins de 400 pages nécessite un livre bien structuré et un talent de conteur pour que le lecteur ne s’ennuie pas. Selon moi, Ivo Andric réussi bien le challenge pour ce roman passionnant aux multiples dimensions, visibles ou occultées.

[ Dernière édition du message le 18/03/2015 à 13:09:31 ]

4525
Arf, Kumo : tu écris des comptes rendus qui devraient être publiés ! Quand on lit ce qu'on lit dans la presse, dans les colonnes dites spécialisées...