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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4576

Non, ça vaut pour les vieux croûtons arthritiques qui bandent mou aussi. bravo

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4577
1920461.jpg

Étrange petit bouquin de Barjavel.
Plus proche de l'essai que du roman, l'auteur commence pas énumérer quelques merveilles
de la vie et son organisation millimétrée afin de nous mener lentement à un principe divin.

Je ne connais rien de la vie ni des idées de Barjavel mais il admet clairement que le concept de Dieu le met mal à l'aise avouant cependant que d'un autre côté il ne peut s'empêcher de voir la main d'un Principe Créateur.
Ce dernier, perverti par les religieux et le langage serait devenu Dieu, sorte d'idéal imagé, image devenu fin en soi plutôt que moyen.
L'analyse ne manque pas d'intérêt, illustrée par de nombreux exemples scientifiques ou de sommaires exégèses bibliques, mais on sent l'auteur un peu embêté, n'arrivant pas selon moi à donner une unité à tout cela. Ça saute aux yeux dans certains paradoxes, comme si l'auteur n'assumait pas sa position.
J'imagine qu'à l'époque (1966) ça aurait pu choquer l'intelligentsia littéraire et culturelle.

On se retrouve donc quelque part entre la mystique de "Les Portes de la Perception" de Aldous Huxley en beaucoup moins aboutie et "Sur les épaules de Darwin", l'émission de "poésie philosophique et scientifique" de Jean-Claude Ameisen sur Inter le samedi matin, la finalité étant cependant différente.

Il y a, surtout au début, moins ensuite, une certaine lourdeur de la forme façon "Tonton Barjavel va t'expliquer la beauté de la vie et comme je suis écrivain je vais te poser ça avec de belles phrases."

Je ne sais pas ce que pensent de ce livre les amateurs de la littérature de Barjavel, quelle est sa place dans sa bibliographie, mais l'ouvrage est somme toute agréable à lire, avec des fulgurances pertinentes malgré un certain déficit d'unité dans sa construction et son propos.
Curieux ne pas s'abstenir.





[ Dernière édition du message le 28/03/2015 à 13:50:06 ]

4578
Citation :
C'est la relation d'une expérience à laquelle s'est prêtée Aldous Huxley, par l'ingestion de mescaline, alcaloïde actif qui provoque des hallucinations colorées ainsi que troubles psychologiques qu'on trouvera décrits ici par l'auteur du Meilleur des mondes.
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Dans "Les Portes de la Perception", l'épisode de l'ingestion de mescaline ne représente qu'un chapitre sur les 23 que contient l'ouvrage éponyme. Le reste a été écrit sans mescaline et aborde à peu de choses près la même thématique de fond.
4580
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M.Schwartz, tailleur et quinquagénaire, arpente les rues de Chicago, se répétant
mentalement les vers d'un de ses poètes favoris.
Alors qu'il enjambe une poupée traînant sur le trottoir, lorsque son pied touche le sol
il se retrouve ailleurs dans le temps.


Ça faisait un moment que j'avais envie de lire un peu de SF, de m'échapper un peu, "voir"
d'autres mondes. Pas déçu.
Hyper-efficace, un peu épique, bien écrit (probablement bien traduit donc), cousu de fil blanc
et donc pas un modèle de finesse, ça m'a bien embarqué. Rythme maîtrisé.
Style pas flamboyant mais il y a tout de même un effort littéraire vraiment appréciable avec de belles tournures
et de chouettes idées qui font plaisir.
Mission accomplie !!!
4581

Je l'ai lu, me souviens pas trop.

Je continue T. Gunzig, ensemble de nouvelles ( très courtes jusqu'ici ) " Assortiment pour une vie meilleure ".

La courtitude des nouvelles empêche un poil le suspens qui dans " Manuel de survie à l'usage des inadaptés " me faisait tourner les pages jusqu'à pas d"heure.

Mais les qualités ( humour à froid, descriptions de vies courantes avec raccourci caustiques en petites touches ) sont toujours là. Ambiance à terroir d'une grande banalité, perso à fêlures, aucun superflu.

A faire filmer par Jarmush ou ce genre.

Très chouette.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4582
La vérité sur l'affaire Harry Quebert

http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/asset/images/2014/08/la-verite-sur-l-affaire-harry-quebert-de-joel-dicker-fallois-l-age-d-homme_reference.jpg

Le Goncourt des lycéens de l'année dernière. C'est une nana à la librairie de la gare qui m'avait recommandé ça. La couverture avec le "Portrait of Orleans" d'Hopper a achevé de me convaincre.

Histoire d'un écrivain en mal d'inspiration, sous pression de son éditeur, qui part se mettre au vert chez son ancien professeur, romancier à succès vivant reclus dans le Massachusetts. Il découvre que celui ci a eu une relation passionnelle mais interdite avec une jeune femme de 15 ans. Et très peu de temps après, le corps de celle-ci est découvert dans le jardin de son mentor. De là, il va s'efforcer de délier les langues et combattre l'évidence de la culpabilité de son maître à penser, dans un village microcosmique où tout le monde s'observe et où les opinions tournent plus vite que le vent.

Une écriture très fluide, avec à la plume un jeune écrivain suisse francophone qui réussit la prouesse de placer une histoire aux Etats-Unis sans fausse note. Une histoire assez captivante, écrite sur un rythme que j'aime assez bien, avec des alternances passé-présent régulières, et une galerie de personnages à laquelle on accède en profondeur. La deuxième partie s'intensifie en termes de rebondissements, presque trop, parfois, mais qui permet de retarder jusqu'à la fin les opinions que l'on pourrait se faire sur les protagonistes.

4583
Encore rien lu de lui, mais j'ai découvert un auteur qui a l'air de bien bien tâcher :bave:

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Citation :
Les accidents de train, les catastrophes ferroviaires, on lit toujours ça dans les journaux et ça n'arrive qu'aux autres. Mais quand on se retrouve aplati contre une jeune femme, sous quarante tonnes de tôle, pendant cinq heures, le mieux est encore de faire connaissance.


1920307.jpg

Citation :
Ulysse remplace, au pied levé, le conducteur du car municipal emmenant un club du troisième âge dans une virée culturo-gastronomique en Camargue et bas-Languedoc.
Croyant passer trois jours tranquilles avec ce qui ressemble à une colo, il va vite déchanter. Les Anciens, c'est dangereux. Et c'est normal. Ils n'ont plus grand chose à perdre et profitent à fond du peu de temps qu'il leur reste pour adapter la morale à ce qu'ils savent et pensent du monde.


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Citation :
Moi, Julius, Commandeur du groupe crash le plus honni par le peuple saumâtre de hégéliens, n'ai que des ennemis. Et mon pire ennemi, je lui souhaite la pire des choses. Moral car prévisible. Quand il sera au bout de mon P.38, j'appuierai sur la détente. Mes bottes de lézard mauve vont tremper dans du sang esthétique. Normal car spinoziste.

Extraits:

Le soleil s'est levé, lentement, rosifiant la campagne. Je ne trouvai pas cela beau et émouvant. Cet astre de merde réchauffait tout, alors que le monde ressemblait à une énorme clinique. Le petit matin glacial était plus approprié et évoquait nettement mieux tout ce côté carreau de faïence surgelée qu'était devenue la vie. Cet été était un faux été, empli de morts sourdes, de maladies incurables, de haine et de suspicion.
Moi, j'étais bien, mon maigre pouvoir me suffisait, mon parti pris esthétique me conduisait tout droit vers une mort définitive mais acceptée en tant que telle. Dieu mourrait effectivement avec moi.


Je ne veux plus avoir à me trouver une couverture, un travail ou une occupation. Je ne veux plus quémander, je ne veux plus attendre des remerciements de fin de mois, de fin de carrière, de fin de vie. Être con trois cent soixante jours par an et être remercié de l'avoir été.

La descente dans le Sud a toujours connoté le voyage vers le plaisir et l'éclatement ; la remontée vers le Nord, elle, a toujours signifié l'ascèse et le recherche de la solitude mystique.




a-sec---spinoza-encule-hegel.-le-retour-271981-120-200.jpg

Citation :
Moi, Julius, vingt ans après, l'éthique recoule dans mes veines, car mon pire ennemi est de retour. Et il a fait alliance, le chien, avec le pire artefact de la dialectique, Le Foot. Normal car hégélien. Quand, en pleine kop-ulation, il entendra les accords de la sympathie pour le diable, il saura que, dans son propre sang, baignent déjà mes bottes de lézard mauve. Normal car spinoziste.



:bave::bave:
4584
Les titres des deux derniers : :bave:/:8O:
Si le ramage se rapporte au plumage, ça promet de bons moments...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4585
De Jean-Bernard Pouy j'avais lu la petite écuyère a cafté qui est un des meilleurs bouquins de la série "le Poulpe" que j'ai pu lire
4586
Aaaah, c'est l'auteur du Poulpe... J'en avais lu un il y a longtemps, à retenter alors...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4587
Non c'est un des auteurs du Poulpe, chaque livre de la série a été écrit par un auteur différent!

Celui écrit par JB Pouy est un de ceux qui ont le plus influencé le film (excellent soit dit en passant) tiré de la série

Édit: Je viens de voir que c'était lui qui avait inauguré la série d'ailleurs. J'avais aussi beaucoup aimé Arrêtez le Carrelage de Patrick Raynal :bave:

[ Dernière édition du message le 02/04/2015 à 11:38:03 ]

4588
Ah vous n'avez pas lu spinoza encule hegel ? :humm:
C'est inégal mais assez jouissif dans mes souvenirs ..entre mad Max, umberto Eco ( quand il utilise des concepts savants pour en faire des références récréatives ) et Dantec...le tout mâtiné de pensée anar..
Ça tient pas toutes ses promesses mais on passe un bon moment
4589
Merci !:bravo:
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4590
Très sympa cette petite sélection, Kumo, et que des que je connais pas. :)
4591

lu un poulpe par Pouy, j'ai trouvé ça mal écrit et super sexiste.

Daeninckx a repris ce côté embarassant dans nazis dans le métro... ça se dit anar et ça redevient réac devant les filles... Manchette avait aussi ce penchant, à ue autre époque.

[ Dernière édition du message le 02/04/2015 à 15:40:49 ]

4592
De mon coté, je me suis attaqué à un gros morceau: Le Paradis Perdu de Milton.

Non pas que le livre soit épais (2-300 pages environ), mais parce que Milton traduit par Chateaubriand, ça envoie pas mal au niveau du style...

J'aime assez pour l'instant, mais jongler entre le récit et les notes de textes situées toutes à la fin casse le rythme de lecture...
Surtout lorsque la note en question est du genre: "A ce sujet, voir Bible XXXVII.57"!
4593
Citation de sobotonoj :
lu un poulpe par Pouy, j'ai trouvé ça mal écrit et super sexiste.

Il n'en a écrit qu'un c'est donc forcément le même qu'on a lu, pas souvenir d'avoir trouvé ça sexiste :noidea:

Unlucky > j'ai lu les 50 premières pages en anglais et jamais fini le paradis perdu! Au delà du vocabulaire le style est vraiment pas évident et bien perché, et faut de bonnes connaissances en théologie/mythologie (que je n'ai pas) pour comprendre toutes les subtilités de l'histoire.. Bref bon courage!

[ Dernière édition du message le 02/04/2015 à 16:27:15 ]

4594
J'en suis à la 120e page, plus ou moins (à ça doivent s'oter les nombreuses préfaces et introductions) et pour l'instant, je survis^^!

En fait, j'aime assez, mais j'insiste sur le fait que les notes en fin de livre cassent le rythme...
Je le lis à mes pauses aux taff (entre 1h et 2h selon comment on tourne...) et cette nuit (au boulot, donc), j'etait plutot accroché, mais c'est vrai que faut être tenace parfois^^!

Sinon, dans les transports, je lis "Le Dernier Combat" de Cornelius Ryan, qui raconte les 3 dernière semaine de Berlin lors de la Seconde Guerre Mondiale (Les habitants, le commandement Allemand, le commandement alliés et les tractations sur l'après WW2).
C'est très intéressant (notamment les critiques des généraux de la Wermacht quand à l'incompétence et la suffisance Nazies qui pourrait se résumer à: "On a bien merdé (la SS), mais maintenant, c'est à vous la Wermacht de faire mieux avec des effectifs non préparé mais ultra fanatisés et une industrie qui s'est bien casser la gueule avec notre Gérance")
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Dans le genre Paradis Perdu je sais pas si t'as lu la Divine Comédie de Dante il y a presque autant de notes que de texte, genre un personnage qui évoque un événement particulier du XVeme siècle et t'es censé en déduire que le personnage en question était le notaire ou juge de telle ville italienne réputé pour tel ou tel vice ce qui explique sa présence dans ce cercle de l'enfer, bref faut s'accrocher!

[ Dernière édition du message le 02/04/2015 à 18:42:24 ]

4596
Je l'ai aussi sur ma table de chevet, mais j'arrive pas à me laisser porter par le truc, justement...
J'ai plutôt eu l'impression que le père Aligheri réglait ses comptes: "Et en enfer je vis mme Michu qui m'a arnaqué de 10 centimes à la boucherie"...
Et puis le style en vers, j'y suis assez réfractaire...
(merci rime non voulue, mais qui illustre mon proposicon_facepalm.gif)
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Après ya THE bouquin à notes = Feu pâle, de Nabokov... Faut aimer. Perso, j'accroche pas.
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http://www.liliaupaysdesmerveilles.com/wp-content/uploads/2012/08/La-porte-des-enfers-babel-laurent-gaud%C3%A9.jpg

Naples 2002. Filipo, jeune trentenaire travaille dans un petit restaurant.
Il y fait un café exceptionnel. Il attends un client un peu particulier.

Naples 1980. Matteo emmène son fils à l'école.
Il presse ce dernier car ils sont en retard.

Quel est le lien entre ces deux périodes?


Une amie m'a beaucoup parlé de Gaudé dont elle a apprécié plusieurs livres.
J'avais un peu regardé ce qu'il avait publié et celui-ci avait particulièrement
retenu mon attention. Coup de bol je l'ai trouvé d'occasion vendredi dernier.

Bon ben pas déçu car du point de vue fond c'est hyper-bien foutu
car le récit est captivant, rempli de surprises et d'inattendu.
Je me demandais vraiment jusqu'à où l'auteur allait m'emmener.
A plusieurs reprises je me suis dis :
"Nan !!! spa possib' !!! va pas m'balader là-d'dans quand même ?!!"
Ben si !!!

Pour la forme j'ai eu un petit souci.
Le style n'est pas haut en couleur, même si l'auteur a cependant le don de vous imprimer des
séquences quasi-cinématographiques dans l'esprit.
J'imagine d'ailleurs bien Tahar Rahim dans le rôle de Filipo.
Non ce qui m'a un peu dérangé c'est le côté "copie irréprochable".
L'auteur maîtrise tellement son truc qu'il donne l'impression
de ne prendre aucun risque.
Rien ne dépasse, c'est nickel et presque un peu trop. Un rien froid, clinique, la recette
que le type est sûre de ne pas rater tant il la maîtrise.
Mais j'en lirai probablement d'autres pour infirmer ou confirmer cette impression.


Pour en revenir au roman, honnêtement, le moins vous en saurez sur l'histoire le plus vous serez épatés
par la tournure qu'elle prend. Ne lisez même pas le 4ème de couverture, ni aucun résumé trop
long et plongez dans l'histoire sans filet.
Étonnant.

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Le titre me donne bien envie de m'y plonger en tout cas!
4600
Lu "Le soleil des Scorta" du même il y a quelques temps, c'était pas mal du tout à part un passage que j'ai trouvé un peu bâclé.:bravo:
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud