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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5076
1909032.jpg

France des années 10. M.Balandrier est un petit commerçant insignifiant qui, à la faveur d'une soirée
de table tournante, se voit soudain nimbée d'une aura surnaturelle, puisqu'un officier russe lui apprends qu'il a la capacité de manifester l'existence du fluide rouge, un dérivé mystique de l'éther. Notre banal commerçant vois là son orgueil gonflé à bloc.


Ce roman traînait depuis près de 50 ans dans les tiroirs de Vialatte.
A mon avis il aurait dû y rester. J'ai trouvé ça confus, inégal. Les traits lumineux qui font la beauté de ses chroniques ne suffisent pas à rendre le livre captivant. Bien que les personnages principaux soient bien construits on ne s'attache pas vraiment à eux. Le fait que le récit soit en plus noyé dans une multitudes de détails qui n'amènent rien, n'arrange pas le propos. Ça fait la part belle à l'indiscutable virtuosité littéraire et poétique de l'auteur mais le reste m'a ennuyé.
Grosse déception de celui qui excelle dans le format des chroniques. Personnellement je ne le conseillerais pas pour découvrir l'auteur. Cela reste selon moins un objet de curiosité destiné aux fans hardcore uniquement.

[ Dernière édition du message le 10/03/2016 à 09:45:52 ]

5077
ce titre :8O:

Quand je conduis pas j'ai peur.

5078
1908927.jpg

Intéressant
5079

Ho

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

5080

Lu une bio d'Audiard... Bien écrit, pas bien écrit, bof: comme une bio, RAS...

Par contre ce qui m'a fait tiquer c'est un parallèle avec la vie publique de Jean Yanne. Les deux commencent tout petit doucement, passe de la radio ou presse vers le cinoche, ont un succès populaire réel et se font incendier par la critique qui les trouve vulgaires, faciles, poujadiste, moqueurs des petites gens ( alors que c'est l'inverse ), anar de droite ( comme si ça voulait dire qque chose ), tous les deux finissent par redescendre du gros succès commercial pour des " petits " jobs... Et finissent statufiés après leur mort, tout juste si on les met pas au Panthéon.

Les crépages de chignon avec Chappier sont rigolos.

Audiard a écrit du roman, je savais pas, je vais aller y voir.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

5081
les-murmures-de-satan-146955-250-400.jpg

Proche banlieue parisienne, années 50. Le charismatique Jean Dewinter est l'instigateur d'une communauté vivant depuis une année selon des préceptes chrétiens dans un petit château, indépendamment de toute autorité religieuse. C'est une expérience qu'il a inauguré et qu'il souhaiterait voir se développer.
Il y a là sa femme, ses quatre enfants, quelques couples avec ou sans enfants ainsi qu'une poignée d'hommes et de femmes célibataires tous réunis pour un idéal. Il n'y a aucune contrainte particulière (prière, messe ou autre rite) si ce n'est le dîner à 20h autour duquel tout le monde se retrouve. Le reste du temps chacun vaque à ses occupations professionnelles ou personnelles.


C'est très bien écrit et assez captivant. L'auteur sait poser des ambiances. Les aspects métaphoriques sont réussis.Seul les derniers chapitres m'ont un peu déçu, mais globalement j'ai trouvé ça très agréable à lire. Bonne petite surprise.

[ Dernière édition du message le 18/03/2016 à 09:26:30 ]

5082
1908803.jpg

Un bouquin intéressant bien qu'un peu trop « théorique » selon moi. Il est présenté comme l'ouvrage de théologie systématique le plus difficile à lire, peut-être. Il n'est pas inabordable cependant. J'aurai appris les trois types d'angoisse, celle de l'absurde, du destin et de la culpabilité. Si on cumule les trois, ça fait un bon cocktail...
Juste un peu déçu par la fin (continuer de croire en Dieu même si ce dernier ne semble plus être là).

[ Dernière édition du message le 19/03/2016 à 15:22:11 ]

5083
Ah c'est là le coin lecture. La Peinture cubiste de Jean Paulhan donc.

Je lis en parallèle Qu'est ce que l'Art abstrait de Georges Roque aussi.

Et des bouquins de Terreur (la collec Pocket), aussi. Ajoutons quelques livres d'Art divers (la peinture surréaliste, l'Art moderne de chez Taschen (deux gros bouquins pour 25 euros, superbes dessins et peintures).

Nous qui sommes trace éphémère

Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)

[ Dernière édition du message le 19/03/2016 à 15:14:29 ]

5084
Et donc? Qu'est-ce que l'art abstrait?
Pour voir...

--------------------------------------------------------------------------------

L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

5085
Ce n'est pas tellement de ce qu'il parle mais plutôt de comment il le dit. C'est une entrée classique et amusante sur la construction du moi par rapport à la notion de sujet dans le XXe siècle. L'art subjectif n'est plus utile au temps de la photographie.

L'art abstrait ce sont les paysages intérieurs d'un subconscient toujours en retrait mais formidablement présent et foisonnant.

Nous qui sommes trace éphémère

Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)

5086
Giotto faisait déjà de l'art abstrait, bien sûr.
Vinci aussi, comme il l'avait affirmé ("cosa mentale").
Evidemment, seuls quelques niais pédants, nouveaux (mais éternels) Monsieur Jourdain, vers le début du XXe siècle, eurent la cuistrerie verbeuse de prétendre avoir trouvé l'Oeuf...
Hu! Hu!
Ca me ferait mal d'être aussi stupide, et d'affirmer que Jérôme Bosch est plus abstrait que Jackson Pollock...
Disons qu'il n'y a pas de vainqueur, et que tous ceux qui ont tenté de donner forme à leur pensée sont à ranger parmi les "abstraits". Ce que Pollock savait, qui s'inquiétait de savoir si ses (sublimes) "bidules" pouvaient éventuellement être rangés aux côtés de ce que l'on appelle "la peinture".
Bien sûr, il y eut des tâcherons stupides parmi les figuratifs de tous temps... et parmi les "abstraits" aussi, par hordes nombreuses et empressées.
Des artisans, disons.

Enfin, ça m'a toujours fait rire, ces discussions oiseuses.
Tous ces livres vainement imprimés.
Ces tentatives de classer, de faire école.

Hors-sujet, messieurs-dames!

--------------------------------------------------------------------------------

L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

5087
Il n'y a rien de vain ni d'oiseux dans cette discussion.

Enfin bon, next.

Edit: sinon c'est "art figuratif", pas subjectif, my bad.

Nous qui sommes trace éphémère

Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 07:31:55 ]

5088
Citation :
L'art subjectif (FIGURATIF) n'est plus utile au temps de la photographie.

Diable, tu as bien fait de rectifier: C'est encore pire!
Quelle immense erreur!
Bien au contraire, tous les (artistes) peintres (pas ceux des volets, et pas ceux non plus qui continuent à faire au kilomètre carré de "l’impressionnisme" ou du "classicisme" mal compris) remercient chaleureusement la photographie, qui pointe du doigt et éclaircit enfin une ambigüité millénaire: l'habile artisan qui "sait dessiner" et par ce biais TECHNIQUE produit l'étonnante illusion (figée) du "réel" n'est rien de plus que l'égal d'une machine, d'un procédé technologique... une sorte de mécanique insensée.
Science sans conscience...
En effet.
Nous laissons donc volontiers à l'appareil photographique ce rôle stupide et peu enviable, socialement policé, productif et, renouant enfin avec les primitifs, ou même les ultra-primitifs (de Lascaux, de Chauvet, etc... le moteur essentiel de l'art moderne n'est nulle part ailleurs que là, comme tous l'ont revendiqué haut et fort), nous recentrons le propos sur l'essentiel qui n'est autre que la recherche d'une vérité intérieure, réputée être le reflet plus ou moins biaisé d'une vérité globale.
Ainsi la question n'est nullement de discriminer ceux dont la peinture contient des signes renvoyant à l'expérience visuelle que nous avons du monde, et ceux dont la peinture contient des signes soi-disant séparés (mais comment cela serait-il possible, quand tout tableau strictement monochrome en réfère automatiquement, de par notre structure psychologique profonde, au vertige des cieux ou de la brume épaisse) de l'expérience sensible, de la mémoire visuelle.
La question est, et a toujours été, de faire la différence entre ceux qui produisent "sur commande" extérieure, quelle que soit la nature de cette commande, à l'exclusion de toute commande intérieure (le passé est rempli de cette différence entre les stricts tâcherons et ceux qui ont "bien voulu", tout en en profitant pour chanter leur petite chanson secrète), et qui ne sont guère autre chose que des mécaniques plus ou moins perfectionnées à faire des images (de propagande: cultuelle ou culturelle, c'est du pareil au même);
et les autres, qui bien évidemment sont beaucoup moins nombreux, mais rayonnent beaucoup plus.

Ainsi, placer la césure entre ceux qui "figurent" et ceux qui ne "figurent pas" dénonce une lecture purement intellectuelle, pour tout dire universitaire, et une manière de ne considérer que la forme extérieure.
Cela signale évidemment de la part du bavard une incapacité totale à entrer dans le profond de l'oeuvre, dans son contenu réel.
Comme toujours, sa seule possibilité pour ne pas perdre la face est évidemment, grâce à la technique puissante qu'il maîtrise (le bavardage), de tâcher de convaincre tout le monde qu'à l'intérieur il n'y a rien, qu'il n'y a même aucun intérieur, et tout ce verbiage bien connu des terroristes intellectuels qui se sont évertués pendant une bonne cinquantaine d'années, avec le soutien manifeste des politiques (autres bavards) n'en pouvant mais d'une telle aubaine ( mais en vain heureusement, cet effort-là ayant fini par se périmer de lui-même, n'ayant tout simplement pas survécu à l'extinction politique du bloc communiste d'une part, et à l'impérieux besoin d'expression des vrais artistes d'autre part) à associer l'importance de ce qui se joue à la surface du tableau à une soi-disant péremption nécessaire et historique de l'image.
Comme si, je le répète, de nombreux artistes d'un passé même déjà lointain, n'avaient pas dit depuis longtemps cette importance, ainsi que leur effort, précisément, d'abstraction!
En outre, c'est bien dommage pour de nombreux abstraits modernes, pris en otage et ipso facto inféodés plus ou moins malgré eux à la terrible autorité de la critique: Ils ont dû taire, pour exister, voire travestir honteusement, le fond vif et ingénu de leur effort. C'est bien dommage pour Vasarely, par exemple, dont les premiers travaux n'étaient pas dénués d'intérêt, et qui a cru devoir, pour se tailler la place de décorateur urbain qu'il occupe aujourd'hui, se mettre à faire le singe, tout en vidant son oeuvre du moindre intérêt artistique.
Et toute une horde de faiseurs de s'engouffrer, sous les vivats de la foule aisément subjuguée de verbiage, dans cette magnifique et nouvelle "licence de fabriquer" des trucs vides de sens, plaisants (ou déplaisants, c'est du pareil au même) à l'oeil, tout en jouissant d'une reconnaissance élitaire.
Un rare bonheur!

Ainsi donc, non, comme on le voit longtemps après la déclaration péremptoire de ces savants messieurs, la photographie n'a pas pu périmer la nécessité ontologique chez l'homme de produire des images.
On la remercie même chaleureusement d'avoir montré combien sont proches les préoccupations essentielles de certains "abstraits" et de certains "figuratifs" (dont un grand nombre se sont d'ailleurs allègrement baladés d'un "genre" à l'autre au cours de leur vie, au grand dam des idéologues).
Images intérieures ou images "extérieures"... attendez voir: nos images du monde extérieur, y compris celles saisies directement "sur le motif" seraient-elles soudain devenues autre chose que la transcription intérieure de stimuli perceptifs? Depuis quand et par quelle magie je vous prie?
Elle nous a aussi, du coup, permis de fourrer dans un sac tous ces "fabricateurs de vide", qu'ils soient d'une époque ou de l'autre, tous ces obéissants, tous ces conformes et tous ces nuls (de Bouguereau à Jeff Koons en passant par Buren), de le poser bien fermé dans un coin, et de disposer enfin de murs libres et blancs, pour rester seuls avec Rothko, Leroy, Giotto, Malevitch, Van Gogh, Sam Francis, Monet, Motherwell, De Staël, Cézanne, Ryman, Courbet, Klein, Klee, Van Velde, etc... etc... etc... et la subtilité de leur "message" (vision ou témoignage), qui a besoin d'espace, de calme et de silence pour s'épanouir correctement.
Ils sont nombreux, pourtant, ils suffiraient bien si l'on retirait des musées toutes ces scories des temps et des époques, car eux seuls ont le pouvoir magique de continuer, pour l'éternité, à rayonner dans le coeur et l'esprit des hommes, en l'absence de tout COMMENTAIRE et de toute JUSTIFICATION.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 10:09:36 ]

5089
Perso je crois qu'au contraire le commentaire dans l'Art est précieux. Il faut en parler, de la peinture, et beaucoup. Excuse-moi mais l'ouvrage de Paulhan est passionnant.

Nous qui sommes trace éphémère

Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)

5090
Pourquoi penses-tu qu'il soit si important de commenter?
Et pourquoi penses-tu que les artistes préfèrent pratiquer l'art au lieu de produire du commentaire à son sujet?

Evidemment il y a toutes ces forme bâtardes, qui sont à côté de la plaque, et qui produisent des... "produits", d'ailleurs on les appelle comme cela, visant précisément à discourir sur l'art, à le mettre en critique, en abyme ou en abîme et toutes ces foutaises dispensables, dont le principal défaut (ou avantage, quand on a, au travers de l'art, une posture sociale à protéger des intrusions) est de rendre l'ensemble si "chiant" que le large public préfère s'en tenir loin, sous le coup d'une défiance instinctive frappée au coin du bon sens.
(malheureusement, les mêmes, par contrecoup, se réfugient ipso facto dans une image dévoyée de l'impressionnisme, du classicisme, qu'ils ne comprennent pas, et passent à côté de choses actuelles magnifiques, justes, et réellement nourrissantes pour ce qui, en nous, conçoit une curiosité de nature "esthétique"...)

Oui le livre de Paulhan est intéressant dans l'ensemble.
Il y a aussi des sottises, causées par le mirage selon lequel l'aventure des pionniers du cubisme se rattacherait facilement à divers parti-pris de nature idéologique...
Mais tout est compliqué, et les crève-la-faim du Bateau-Lavoir ont pu être contents, bêtement, de voir enfin briller un peu sur eux les projecteurs; c'est sûrement pourquoi certains d'entre eux, faisant l'ange dans le secret de l'atelier, ont pu faire la bête au regard du "public", et faire mine d'acquiescer au verbeux flot des penseurs professionnels, croyant à tort que la louange était là pour les glorifier, alors qu'elle n'était faite pour profiteur qu'à leurs auteurs.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 12:40:17 ]

5091

Citation de : oryjen

Citation :
L'art subjectif (FIGURATIF) n'est plus utile au temps de la photographie.

Diable, tu as bien fait de rectifier: C'est encore pire!
Quelle immense erreur!
Bien au contraire, tous les (artistes) peintres (pas ceux des volets, et pas ceux non plus qui continuent à faire au kilomètre carré de "l’impressionnisme" ou du "classicisme" mal compris) remercient chaleureusement la photographie, qui pointe du doigt et éclaircit enfin une ambigüité millénaire: l'habile artisan qui "sait dessiner" et par ce biais TECHNIQUE produit l'étonnante illusion (figée) du "réel" n'est rien de plus que l'égal d'une machine, d'un procédé technologique... une sorte de mécanique insensée.
Science sans conscience...
En effet.
Nous laissons donc volontiers à l'appareil photographique ce rôle stupide et peu enviable, socialement policé, productif et, renouant enfin avec les primitifs, ou même les ultra-primitifs (de Lascaux, de Chauvet, etc... le moteur essentiel de l'art moderne n'est nulle part ailleurs que là, comme tous l'ont revendiqué haut et fort), nous recentrons le propos sur l'essentiel qui n'est autre que la recherche d'une vérité intérieure, réputée être le reflet plus ou moins biaisé d'une vérité globale.
Ainsi la question n'est nullement de discriminer ceux dont la peinture contient des signes renvoyant à l'expérience visuelle que nous avons du monde, et ceux dont la peinture contient des signes soi-disant séparés (mais comment cela serait-il possible, quand tout tableau strictement monochrome en réfère automatiquement, de par notre structure psychologique profonde, au vertige des cieux ou de la brume épaisse) de l'expérience sensible, de la mémoire visuelle.
La question est, et a toujours été, de faire la différence entre ceux qui produisent "sur commande" extérieure, quelle que soit la nature de cette commande, à l'exclusion de toute commande intérieure (le passé est rempli de cette différence entre les stricts tâcherons et ceux qui ont "bien voulu", tout en en profitant pour chanter leur petite chanson secrète), et qui ne sont guère autre chose que des mécaniques plus ou moins perfectionnées à faire des images (de propagande: cultuelle ou culturelle, c'est du pareil au même);
et les autres, qui bien évidemment sont beaucoup moins nombreux, mais rayonnent beaucoup plus.

Ainsi, placer la césure entre ceux qui "figurent" et ceux qui ne "figurent pas" dénonce une lecture purement intellectuelle, pour tout dire universitaire, et une manière de ne considérer que la forme extérieure.
Cela signale évidemment de la part du bavard une incapacité totale à entrer dans le profond de l'oeuvre, dans son contenu réel.
Comme toujours, sa seule possibilité pour ne pas perdre la face est évidemment, grâce à la technique puissante qu'il maîtrise (le bavardage), de tâcher de convaincre tout le monde qu'à l'intérieur il n'y a rien, qu'il n'y a même aucun intérieur, et tout ce verbiage bien connu des terroristes intellectuels qui se sont évertués pendant une bonne cinquantaine d'années, avec le soutien manifeste des politiques (autres bavards) n'en pouvant mais d'une telle aubaine ( mais en vain heureusement, cet effort-là ayant fini par se périmer de lui-même, n'ayant tout simplement pas survécu à l'extinction politique du bloc communiste d'une part, et à l'impérieux besoin d'expression des vrais artistes d'autre part) à associer l'importance de ce qui se joue à la surface du tableau à une soi-disant péremption nécessaire et historique de l'image.
Comme si, je le répète, de nombreux artistes d'un passé même déjà lointain, n'avaient pas dit depuis longtemps cette importance, ainsi que leur effort, précisément, d'abstraction!
En outre, c'est bien dommage pour de nombreux abstraits modernes, pris en otage et ipso facto inféodés plus ou moins malgré eux à la terrible autorité de la critique: Ils ont dû taire, pour exister, voire travestir honteusement, le fond vif et ingénu de leur effort. C'est bien dommage pour Vasarely, par exemple, dont les premiers travaux n'étaient pas dénués d'intérêt, et qui a cru devoir, pour se tailler la place de décorateur urbain qu'il occupe aujourd'hui, se mettre à faire le singe, tout en vidant son oeuvre du moindre intérêt artistique.
Et toute une horde de faiseurs de s'engouffrer, sous les vivats de la foule aisément subjuguée de verbiage, dans cette magnifique et nouvelle "licence de fabriquer" des trucs vides de sens, plaisants (ou déplaisants, c'est du pareil au même) à l'oeil, tout en jouissant d'une reconnaissance élitaire.
Un rare bonheur!

Ainsi donc, non, comme on le voit longtemps après la déclaration péremptoire de ces savants messieurs, la photographie n'a pas pu périmer la nécessité ontologique chez l'homme de produire des images.
On la remercie même chaleureusement d'avoir montré combien sont proches les préoccupations essentielles de certains "abstraits" et de certains "figuratifs" (dont un grand nombre se sont d'ailleurs allègrement baladés d'un "genre" à l'autre au cours de leur vie, au grand dam des idéologues).
Images intérieures ou images "extérieures"... attendez voir: nos images du monde extérieur, y compris celles saisies directement "sur le motif" seraient-elles soudain devenues autre chose que la transcription intérieure de stimuli perceptifs? Depuis quand et par quelle magie je vous prie?
Elle nous a aussi, du coup, permis de fourrer dans un sac tous ces "fabricateurs de vide", qu'ils soient d'une époque ou de l'autre, tous ces obéissants, tous ces conformes et tous ces nuls (de Bouguereau à Jeff Koons en passant par Buren), de le poser bien fermé dans un coin, et de disposer enfin de murs libres et blancs, pour rester seuls avec Rothko, Leroy, Giotto, Malevitch, Van Gogh, Sam Francis, Monet, Motherwell, De Staël, Cézanne, Ryman, Courbet, Klein, Klee, Van Velde, etc... etc... etc... et la subtilité de leur "message" (vision ou témoignage), qui a besoin d'espace, de calme et de silence pour s'épanouir correctement.
Ils sont nombreux, pourtant, ils suffiraient bien si l'on retirait des musées toutes ces scories des temps et des époques, car eux seuls ont le pouvoir magique de continuer, pour l'éternité, à rayonner dans le coeur et l'esprit des hommes, en l'absence de tout COMMENTAIRE et de toute JUSTIFICATION.

 Une fois n'est pas coutume, je suis pas d'accord qu'on balaye la photographie comme ça.

Mais je réponds en plus court.icon_mrgreen.gif

Et d'une la photo peut être abstraite elle aussi.

Et de deux elle peut être le reflet de paysages intérieurs.

Et de trois, conséquence du un et du deux, elles est victime des mêmes dérives risibles que la peinture ( dont tu causais à raison ).

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

5092
x
Hors sujet :
Citation :
Et de deux elle peut être le reflet de paysages intérieurs.


Ça me fait penser à cette réplique dans un sketch:
C'est bien beau la beauté intérieure mais j'ys suis pas souvent moi à l'intérieur.
5093

Hors sujet :

 Du coup je repense à un dessin de Vuillemin: Une femme très moche à poil + un couteau et écrit: " Elle est belle à l'intérieur, voici un couteau, tu peux vérifier ".icon_mrgreen.gificon_facepalm.gif

 

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

5094
x
Hors sujet :
En tout cas, y en a des très belles qui s'enlaidissent...

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 13:52:13 ]

5095
Bon, j'ai terminé le premier Harry Potter hier soir.
Moralité, je me suis maté le film dans la foulée. Bon, il y a quand même un peu plus de trucs dans le bouquin.

Par contre, j'avais oublié à quel point le film est Chriscolombussien. C'est pas pourri, mais cette manie qu'a ce type d'en faire des tonnes dans l'émotion, putain...
5096
Pour ma part, je trouve l'émotion absente (pour les deux).
5097
+1.
WZ devait vouloir écrire "la sensiblerie à la con".

Par contre j'avais bien aimé (en film) Le Prisonnier d'Azkaban, qui distillait un certain trouble, assez bon promoteur d'émotions...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 18:45:20 ]

5098
Citation :
Et d'une la photo peut être abstraite elle aussi.

Certainement pas.
Elle peut être floue (volontairement ou non), c'est-à-dire de mauvaise qualité techniquement parlant, les appareils photo étant conçus et attentivement fabriqués dans le but de produire des images nettes et détaillées.
Ou elle peut être focalisée sur le détail, évacuant volontairement le contexte, les repères permettant l'identification du contexte.
Mais elle ne propose rien d'autre que ce que proposent les photons frappant la matière du monde et rebondissant jusque sur nos rétines.
Après, qu'il y ait une intention artistique derrière l'usage et/ou le mode de présentation de l'image, bien sûr que oui, potentiellement (mais non pas obligatoirement).
Ainsi ce n'est pas la photo elle-même qui peut être ou pas artistique, mais la démarche de la personne qui l'utilise (ou éventuellement aussi de celle qui la reçoit, mais c'est un peu plus compliqué, là...)

Ou alors elle peut être "abstraite au sens large", mais c'est sa survenue elle-même qui a permis de préciser cette notion:
C'est d'ailleurs exactement pareil pour les images fabriquées à la main à l'aide de techniques picturales ou sculpturales, et je retombe ici sur mes pattes exactement: ce peuvent être des techniques utilisée très connement pour faire des images-témoignages-documents, ou ce peut être (séparément ou en même temps) autre chose.
L'irruption de la photographie vers 1830 dans le monde des fabricants d'images a eu instantanément le mérite de clarifier l'importance primordiale de la démarche et de l'intention: grosso modo, les grosses légumes n'ont pas tardé à trouver que la photo était cammèmeu vachement plus ressemblante, rapide, économique et efficace pour immortaliser leur têtes de cons, leurs monuments impérissables et toutes les foutaises auxquelles ils attachent de l'importance.
Ainsi s'est accentuée une tendance qui commençait à poindre avec beaucoup d'imprécision depuis la renaissance: l'affirmation de la figure de l'artiste "plasticien" comme auteur, penseur, explorateur de la vérité intérieure, au même titre que le poète, l'essayiste, le philosophe ou le musicien (mais avec des moyens évidemment spécifiques, qui éventuellement s'ajoutent à un aspect documentaire, allégorique, symbolique (c'est-à-dire discursif ou bavard), ou pas du tout).

C'est en ce sens-là que je remerciais la photo.

Cependant je sais bien que dans ce domaine aussi, les intentions ne sont parfois pas aussi simplement tranchées:
Je suis un grand admirateur du photographe Edward S. Curtis qui, mandaté vers la fin du 19e siècle par le gouvernement des Etats-Unis pour collecter de façon exhaustive des images ethnographiques parmi les tribus indiennes, a produit des portraits d'une présence, d'une beauté, d'une justesse humaine absolument renversantes!
Curtis (comme le firent depuis des siècles tant de peintres talentueux) a rempli la mission qu'on lui avait confié: il a effectivement rassemblé une montagne de documents "ethnographiques".
Mais ces images sont ethnographiques pour qui veut, historiques pour qui préfère, techniques (véritables prouesses vu le matériel de l'époque, et prouesse tout court quand on voit la piètre qualité moyenne de la "photo d'art" aujourd'hui: beaucoup de clampins devraient commencer par s'appliquer à devenir de meilleurs artisans, au lieu (comme en arts plastiques d'ailleurs) de se contenter de surfer complaisamment sur une sorte d'expressionnisme vague et bien commodément estampillé "gore","trash" ou "cacaboudin") à vot'bon coeur, ou simplement "artistiques" de par la perspicacité psychologique qui s'y révèle, la qualité de présence qui en émane, et l'intemporalité dont elles témoignent (malgré les costumes et sur certaines images des repères historiques indubitables, on dirait (j'ignore concrètement pourquoi et comment) qu'elles ont été faites la semaine dernière!

1908754.jpg

... et tout ce qui s'ensuit:
https://www.google.com/search?hl=FR&site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1366&bih=608&q=edward+s+curtis+the+north+american+indian&oq=edward+S.+Curtis&gs_l=img.1.2.0j0i30l9.2306.17992.0.22505.16.15.0.1.1.0.144.1506.11j4.15.0....0...1ac.1.64.img..0.16.1506.Hev47fRfkE4#imgrc=EJlQ_w5_Vh8ZBM%3A

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 22/03/2016 à 09:23:22 ]

5099
Citation de oryjen :
+1.
WZ devait vouloir écrire "la sensiblerie à la con".

Par contre j'avais bien aimé (en film) Le Prisonnier d'Azkaban, qui distillait un certain trouble, assez bon promoteur d'émotions...

+1

Par contre, -1 pour tes propos sur la photo, mais c'est pas le sujet ici. :-D
Et puis, comme tu dis à peu près tout et son contraire dans un même post, ça ne rend pas la discussion pertinente. :bravo:

[ Dernière édition du message le 22/03/2016 à 14:50:01 ]

5100
Prouve-le.
Et pardon pour ce trop long HS.
J'espère que tu ne m'as pas soupçonné de dénigrer la photo.
Je réagissais aux propos du collègue, qui était d'avis que depuis l'apparition de la photo, il était subitement devenu inutile aux artistes de faire de l'art figuratif.
Je ne dénigre pas la photo.
Je dénigre les prétentions de ceux qui s'obstinent à enfoncer des clous avec une pioche.
On peut, avec beaucoup d'habileté, réussir à enfoncer des clous avec une pioche.
Mais généralement c'est plus rapide, efficace et beaucoup moins dangereux d'utiliser un marteau.
Bon, faut apprendre un petit peu, aussi. Quand on sait pas, on peut aussi se faire très mal avec un marteau.
Par contre on peut faire des trucs bp plus cool, avec une pioche, qu'enfoncer des clous.
Par exemple, cultiver un jardin.
(j'allais dire "cultiver Djardin" mais il manque un s... Puis là, on part dans des trucs....icon_rolleyes.gif )


icon_mrgreen.gif

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 23/03/2016 à 09:28:55 ]