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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5676
J'avais trouvé "plus littéraire" Neuromancien, Chroniques Martiennes, Tau Zéro ; peut-être aussi mais j'en suis moins sûr : L'Homme dans le labyrinthe, Ubik.

D'un autre côté, ça colle moins avec l'image Space Opera de la SF ; et c'est peut-être moins sûr de plaire.
5677
Ca n'est que mon avis, mais une part non négligeable des versions françaises d'Asimov a été réalisée à la petite semaine....

Jusque dans les 80's, la SF et les romans d'horreur*, sont considérés en France comme de la littérature pour ados boutonneux en échec scolaire, d'ailleurs ça vaut également pour les films, cf la VF pathétique de SW A new hope, qui comporte carrément des erreurs monumentales de traduction que même un lycéen pas doué en anglais n'auraient pas faites : c'est extrêmement mal traduit et restranscrit, parceque c'est fait en 4ème vitesse par des gens dont c'est pas forcément le boulot ; c'est pas parcequ'on est bilingue anglais-français que pour autant on peut traduire un roman.

* cf les 1eres traductions de S/King, apocalyptiques....j'ignore si ça été refait par la suite, mais les VF de Carrie ou Salem sont un tas de merde ; je crois que c'est à partir de Ca que l'éditeur français de King s'est dit que vues les ventes, ça la foutait mal de traduire ça aussi mal....

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 12:30:31 ]

5678
C'est clair que si on a la chance d'être anglophone, mieux vaut lire dans le texte. Je n'ai pas cette chance et j'ai subi pas mal de traductions discutables, et dans tous les genres, pas seulement SF ou fantasy. Au final, les traductions bâclées d'Asimov me semblent plus digestes que certaines de Scott Card dans ses derniers opus, à moins que Scott Card se soit mis à écrire très mal, ce qui hélas est possible vu le relâchement de ses intrigues...

Une œuvre de SF qui percute sur le plan littéraire, c'est Le meilleur des mondes de Huxley. D'ailleurs ce gars, issu d'une famille de tronches, n'est pas vraiment un auteur de SF, mais plutôt un intellectuel éclectique qui mérite toujours le détour aujourd'hui.
5679
En parlant de traduction :

j'ai retenu à vie certains passages de la préface de Kundera à son premier roman "La plaisanterie".
Cet auteur avait été stupéfait par une question de journaliste : "pourquoi êtes-vous passé d'un style baroque et fleuri à un style si sobre ?". Kundera médusé court lire son roman en VF. Il relève pas mal de libertés du traducteur. La plus savoureuse est celle-ci (véridique) : Kundera = "Le ciel était bleu." Traducteur = "Sous un ciel de pervenche, Octobre hissait son pavois fastueux."
Coup de bol, Kundera pratiquant plusieurs langues, a consacré pas mal de temps à réviser les traductions de ses premiers romans en français, anglais, allemand... Aujourd'hui, ce sont des traductions autorisées (quand ce n'est pas écrit directement en français).
5680
T'es spur que Kundera écrive directement en français ? Me semble plutôt qu'il le pratique lui-même assez bien pour intervenir directement dans les traductions (ce qui est également le cas de Stephen King d'ailleurs), mais pas au point d'écrire directement ses livres dans la langue de Michel Galabru.

edit après vérif : depuis 1993 effectivement Kundera écrit directement en français.

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 14:40:42 ]

5681
Citation de youtou :
edit après vérif : depuis 1993 effectivement Kundera écrit directement en français.


:bravo: Donc oui, je suis spur !

edit : je connais pas mal cet auteur, j'ai du lire tous ses bouquins 2-3 fois, mais j'ai arrêté de le suivre après La lenteur (parcouru en diagonale L'identité qui me plait pas vraiment).

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 14:50:15 ]

5682
Citation :
La plus savoureuse est celle-ci (véridique) : Kundera = "Le ciel était bleu." Traducteur = "Sous un ciel de pervenche, Octobre hissait son pavois fastueux."

:-D
Je trouve qu'il faudrait mentionner le nom du traducteur sur la couverture.
5683
Dans le genre de traduction français pas forcément fidèle dans le texte, mais totalement fidèle dans l'esprit, y a les traductions de Bukoswki par Jean François Bizot, dont c'était pas vraiment le métier d'ailleurs.
Mais le mec a totalement tout compris de l'oeuvre et du personnage de Bukowski/CHinaski.

Pour moi c'est ce que j'ai lu de mieux comme traduction, dans le sens oùm ça donne l'imrpession que le livre a été écrit directement en langue française, et excellemment écrit bien sûr.

dans le même genre d'excellence de traduction, faut saluer les travaux de Genevieve Liebrich, traductrice de José Saramago, et de François Hirsch, traducteur dy pas facile à traduire Cormack Mc Carthy.
En revanche les 2 là sont aidés par les écrivains originaux (et concernant Saramago, il parlait et écrivait le français sans souci), tandis que Bizot, de son propre aveu, s'était fait envoyer se faire foutre par Bukowski. :-D
5684
Il y a des livres dont je suis ultra-fan du style, et qui sont pourtant des traductions. En premier lieu les Sepulveda (généralement traduits par François Maspero).
C'est pour ça que, à la fois pour quand c'est bon ou quand c'est décevant, ce serait bien de mettre plus en avant le traducteur.

En SF ceux que j'ai cités m'ont semblé très bien traduits.

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 18:12:43 ]

5685
Citation :
Bizot, de son propre aveu, s'était fait envoyer se faire foutre par Bukowski.

Ouais, du coup il a tenté une approche oblique. Futé, Bizot!

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 18:09:46 ]

5686
Ah, pour moi quelques chefs d'oeuvre de traduction :
Edgar Poe, par Baudelaire
Homère, par Jacottet
Musil, par Jacottet
5687
J'avais adoré "Les Désarrois de l'élève Törless" par Musil et Jacottet. Par contre le manque d'intrigue dans l'Homme sans qualité m'avait fait arrêter, faudrait peut-être que je ré-essaie. Je ne savais pas qu'il a traduit du Homère.

Poe/Baudelaire... évidemment... il a même été retraduit en anglais ensuite.

[ Dernière édition du message le 08/07/2017 à 18:34:16 ]

5688
Tiens je refais parler de moi, car après tout j'en suis à la moitié de mon défi (écrire une histoire différente chaque semaine : je tiens !). Le lien de la dernière, carrément différente des autres :
https://histoirehebdo.blogspot.bg/2017/07/les-lutins-de-labdomen.html
5689
memoires-d-hadrien-290824.jpg

Peu avant de mourir, l'Empereur Hadrien écrit une longue lettre à son successeur alors âgée de 17 ans, un certain Marc Aurèle. Il y relate son parcours, ses opinions sur l'Empire Romain, son expansion, la politique qu'il a mené et les intrigues qu'elle suscite, ses guerres avec les barbares, son hellénisme, son approche philosophique du monde, son éthique, ses amis, ses amours et sa maladie.

Il y a des auteurs dont on sait pourquoi ils méritent leur succès et Marguerite Yourcenar est de ceux-là. Il y a tout d'abord le style "transparent", c'est à dire qu'il est tellement "neutre" et accessible qu'on oublie le travail derrière chaque phrase. Mais quelques pages suffisent à réaliser ce premier tour de force du livre. Dès la première page j'ai été embarqué par ce français si bien écrit, rond comme un bon vin rouge ou agréable comme un whisky qui vous étonne à chaque nouvelle gorgée et fini par vous faire dire: "Mais putain il est excellent !".

Il y a ensuite tout le travail de recherche historique et biographique qui vous emmène dans l'Empire Romain de cette époque et vous en dévoile quelques coulisses. Personnellement ça n'est pas une période qui m'intéresse plus que ça, mais là c'est tellement bien amené qu'on a envie d'en savoir plus après la lecture.

Dernier tour de force enfin: faire se croiser l'histoire d'un homme et l'Histoire dans un texte sans ennuyer le lecteur, capter son attention, le divertir mais aussi le faire réfléchir ou l'éclairer.

Franchement c'est vraiment du lourd ! Je lisais le plus lentement possible pour ne pas finir trop rapidement, car chaque séance de lecture était plaisante. Le truc vraiment cool c'est d'avoir accès à internet pendant la lecture, ce qui vous permet d'accéder rapidement à un dictionnaire mais aussi de situer géographiquement certains lieux, voir apparaître un personnage évoqué, avoir une perspective plus large et mieux comprendre la place d'Hadrien dans l'histoire romaine.

Bref, vous l'aurez compris, si vous ne l'avez pas lu je vous recommande vivement la lecture de ces Mémoires d'Hadrien. Comme je le disais plus haut, l'Empire Romain n'est pas nécessairement une période qui m'intéresse mais peut-être que Marguerite Yourcenar vous en donnera un peu le goût et ouvrira une nouvelle porte quelque part dans votre culture littéraire et/ou historique.
5690
J'avais essayé "L'oeuvre au noir" mais j'avais trouvé le style vraiment poussif. Pourtant j'ai rien contre des ciseleurs comme Musil, Broch, Joyce etc.
5691
J'avais déjà bien aimé L'Oeuvre au Noir et c'est ce qui m'a mis en confiance pour aborder celui-ci dont le style est toutefois bien différent.

[ Dernière édition du message le 23/07/2017 à 18:29:48 ]

5692
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Il est toujours plaisant et réjouissant de se plonger dans l'univers des contes de Kenji Miyazawa où la poésie le dispute au surréel et rend ainsi tout possible tout en restant "cohérent". Réellement enchanteur.
5693
Je suis en train de lire Le Monde selon Garp.

Régulièrement il y a des mots mis en italique.

Ça me pète les couilles.

[ Dernière édition du message le 27/08/2017 à 14:47:36 ]

5694
Hé bien moi je lis Mortimer, de Terry Pratchett. La Mort parle en MAJUSCULES.
C'est pas mal, léger évidemment, avec des digressions plutôt bien senties (il m'est arrivé de pouffer bien comme il faut sur les notes de bas de page).

C'est une pause bienvenue au milieu d'une autre lecture que j'ai un peu du mal à continuer : "Mais où sont passés les Indo-Européens ?" :fete:

- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam

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Compilation de chroniques que l'auteur publia dans La Montagne entre 1952 e 1971. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler et ne rajouterai rien sur la qualité exceptionnelle d'un auteur encore bien trop méconnu.

Citation :
Melville raconte qu'il habitait une maison d'où il voyait sur la montagne une autre maison, lointaine, lointaine, où semblait habiter le bonheur. Il y alla et, de ce point élevé, il vit la sienne à l'horizon. Et ce fut la sienne, à ce moment là, qui lui donna cette impression.
Le bonheur n'est jamais qu'en face.



Citation :
La vie, c'est beau (la mort aussi, d'ailleurs; la mort aussi c'est magnifique; c'est un renseignement qui me vient d'un Espagnol). La vie c'est beau, mais ça ne fait qu'une moitié, la vie avec la mort, ça fait une chose complète. On a l'envers avec l'endroit. On peut tourner autour. Il n'y a pas que la façade. Il faut tout voir des choses, la face, l'envers et le profil, pour les connaître comme il faut.



Citation :
Faites lire ce livre (les navigateurs solitaires) à vos enfants. Ils y trouveront peut-être le goût de choisir, plutôt qu'un métier, une vie, c'est à dire une chose qui empêche un homme de se demander stérilement s'il est riche ou bien s'il est pauvre, et s'il va mal ou s'il va bien; plus fort: s'il a des mains ou bien s'il n'en a pas. Telle est la force des passions. Car ils trouveront là-dedans l'histoire de cet homme sans doigts (il les avait eu gelés) qui continuait à tourner tout seul sur des bateaux autour du monde. (Il était remonté comme une montre.) Et c'est probablement ce qu'on appelle le bonheur.



Citation :
Le silence est la voix des grandes choses. [...] On touche toujours quand on parle à voix basse. C'est la voix de ce qu'on n'ose pas dire. Ce qu'on n'ose pas dire est toujours véritable.


Citation :
Si l'on veut méditer sur ce qu'il y a de solide en ce monde [...] qu'on aille à Saint-Germain-des-Prés. On y verra, chez les antiquaires, Napoléon en douze assiettes: sur la première, il naît en Corse, avec une grosse tête de penseur; sur la douzième, il meurt à Sainte-Hélène, après avoir, sur la troisième, labouré en petit uniforme dans les campagnes d'Italie.
Un grand homme tient en douze assiettes. C'est la morale désespérée de la rue Jacob. Chateaubriand en eût dit cent belles choses.
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Citation :
[cet ouvrage] relate le voyage de la huppe et d’une trentaine de ses compagnons en quête de Simorgh, leur roi. D’innombrables contes, anecdotes, paroles de saints et de fous les accompagnent. « Lis ce livre, chercheur, tu sauras où aller, dit le poète. Savoure-le longtemps et tu seras nourri. Car il a de quoi t’étonner. Tu le lis une fois et tu crois le connaître, mais non ! Lis-le cent fois, cent merveilles nouvelles ébahiront ton œil. »


http://www.seuil.com/ouvrage/la-conference-des-oiseaux-farid-ud-din-attar/9782757817872

C'est un réel plaisir de se promener avec ce livre dans son sac à dos pendant les vacances. Si on se trouve dans les bonnes dispositions on y trouveras outre la distraction, des questions, des réponses et plus encore. Stimulant.
5697
Ah Simorgh... La conférence des oiseaux, je note.

Pour l'instant, des Kundera à lire.

5698
La version de Gougaud est mauvaise. Elle contient même des contresens.
C'est de la littérature.
Lisez l'original (la première traduction de Garcin de Tassy ou la version de 2012 par Leili Anvar), qui est un véritable outil actif.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 28/08/2017 à 16:26:11 ]

5699
Citation de Dr :
Je suis en train de lire Le Monde selon Garp.

Régulièrement il y a des mots mis en italique.

Ça me pète les couilles.

Je trouve ça pas mal, mais pas au point de comprendre la célébrité de ce livre.
5700
Citation :
Elle contient même des contresens.


Ah? Il y a des exemples quelques part? Rien ne m'a sauté aux yeux à la lecture.