Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Will Zégal
Deux heures de clarté, d'intelligence et de parole hétérodoxe.
Anonyme
Pictocube
J'ai torché en quelques heures En finir avec Eddie Bellegueule.
J'ai acheté après avoir vu ça :
Je vais courrir acheter le reste.
Parcours singulier, talent certain, à surveiller je pense.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
Pictocube
C'est quoi ce post de merde.
je mets le liens, ça chie : https://www.youtube.com/watch?v=he6CWAHa278
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
wildchild666
Citation :C'est quoi ce post de merde.
36000 posts que ça dure !
- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam
Anonyme
Anonyme

L'origine serait persane mais aurait voyagé oralement jusque dans le monde arabe pré-islamique, rapporté par les bédouins. Qays est amoureux de Laylâ. Le mariage est prévu. Mais on n'évoque pas un mariage avant son annonce officielle, et Qays est un poète que l'enthousiasme de cette union rend trop bavard. Les noces sont donc annulées et Qays/Majnûn livre à travers ses poèmes la douleur de cet amour devenu impossible.
Enfin ré-édité en poche, je me suis fait plaisir en achetant Le Fou de Laylâ, grand classique de la poésie "arabo-persane". En effet il existe une version persane établie par Nézâmi (1141 - 1209), disponible en français depuis peu puisque parue cette année en grand format chez Fayard, traduction de Isabelle de Gastines) et une version arabe ici traduite par André Miquel.
L'introduction est très intéressante avec des notes explicatives claires sur la traduction et le choix de regrouper artificiellement les poèmes par thèmes plutôt que par ordre chronologique. Au début j'ai trouvé ça idiot mais finalement j'ai trouvé bien de picorer l'histoire au hasard des pages tournées.
Un certain nombre d'universitaires pensent que les origines de la poésie de L'Amour Courtois sont orientales et ça ne fait presque aucun doute lorsqu'on lit certains des poèmes illustrant cette histoire. Si le sujet vous intéresse je vous recommande vivement ce livre qui se prête parfaitement à la lecture flottante. Embarqué dans votre sac, vous l'ouvrez et lisez quelques poèmes au hasard et les savourez ensuite dans un moment de libre.
Comme le note le traducteur à la fin de son introduction:
Ici, comme tout autre trésor classique, le beau vers, celui dont les échos, brusquement, ouvrent sur un univers inconnu, s'enchâsse d'abord dans un texte, dans un message en clair dont il est partie intégrante et qu'il a pour fonction de réhausser. S'il est, d'aventure, poésie au sens où nous l'entendons aujourd'hui, c'est, dirais-je, par surcroît, sous l'effet d'un bonheur qui passe.
Et sur AF on le sait bien, si c'est bien fait, ça passe. Eh ben ça passe !
J'achète souvent des livres "en prévision" et après l'enthousiasme suscité par la lecture de Le Fou de Laylâ, j'ai donc fouillé dans ma bibliothèque pour en ressortir les anthologies de poésies arabes achetées il y a moult.

Préface et sélection d'Adonis qui a également contribué à la traduction établie par Houria Abdelouahed. ici encore une préface très intéressante avec les divers périodes, styles et poètes phares, qu'ils soient mineurs ou majeurs. On découvre donc ici bien des merveilles avec pour certains des accents très modernes. Outre les descriptions de la nature, d'amours plus ou moins heureux, il y est aussi question de politique et de religions avec des saillies assez savoureuses et lucides sur cette dernière.
J'ai toutefois trouvé un peu dommage que certains poètes n'aient droit qu'à une page contenant à peine un, deux ou trois vers.
Seul truc un peu agaçant sur la forme: pour une raison qui m'échappe, toutes les pages ne sont pas numérotées et il peut être fastidieux de retrouver un poème qu'on a aimé. À moins de noter soi-même le numéro au stylo comme je l'ai fait, en partant de pages numérotées.

L'introduction de René R. Khawam propose également une perspective historique, stylistiques et des noms clef de la poésie arabe. J'ai toutefois trouvé un peu excessif un sorte d'opposition entre "vous du reste du monde et nous les arabes". Voici quelques exemples:
Le poète arabe entend les voix les plus secrètes du monde inanimé, interprète le langage mystérieux des bêtes, manifeste les sentiments les plus profonds du peuple dont il est l'interprète conscient et superbe. Il n'est pas seulement un "écho sonore", mais le messager d'une force qui le dépasse: cette inspiration mystérieuse qui élève le verbe au-dessus de l'étiage ordinaire et qui charrie dans son flux images, pensées, sensations, vocables aux sonorités variées.
N'est-ce pas le cas des poètes à travers le mondes? En quoi le poète arabe serait-il le dépositaire exclusif de cette inspiration?
Nos poètes ont senti plus que d'autres le poids de la destinée. Malgré les contradictions inhérentes à toute vie humaine, ils ont cru en la Beauté, tout en la sachant fragile et peut-être à jamais hors d'atteinte. Ce sentiment à la fois douloureux et émerveillé, ne les a pas empêchés de persévérer dans leur quête avec une constance, une fidélité propre à leur tradition qui est leur plus sûre fierté.
Là encore, je crois que nous pourrions dire ça de plusieurs poètes et traditions poétiques.
On voudrait tout citer des oeuvres de cette période où le génie arabe éclate comme jamais - rappelons qu'à la même heure, la vieille Europe s'évertue péniblement à sortir de sa barbarie. Autour de Charlemagne et de ses barons analphabètes, seule une poignée de moines sait lire et écrire; au milieu de Baghdad, le premier savetier venu vous improvise à la demande un poème qui semble contenir tous les secrets de la terre et du ciel.
Là encore, bien que le fait de l'écart civilisationnel soit établi, je trouve le ton hautain et un peu méprisant. Excessif même, voire provocateur lorsqu'il évoque les talents innés d'un savetier lambda de Baghdad qu'il, je crois, n'a pas connu, contrairement au Révérend, notre Jean-Claude Brialy des êtres animés et non-animés
En aucun autre lieu de la planète le parler rythmé et rimé n'aura obéi à un besoin si fortement ni si généralement proclamé.
Aucun autre lieu de la planète? Vraiment? OK.
Peu importe dès lors les modes et les signes de ralliement - classicisme, symbolisme, naturalisme, romantisme, surréalisme même - tout est donné au poète dans les modèles à lui légués par la tradition la plus ancienne, laquelle dès le VIIIème siècle avait épuisé des recherches là où l'Occident, à bien des égards, s'évertue encore.
Quoi qu'il en soit, il faut noter que l'Arabe éprouve un besoin viscéral de rattacher le rythme du verbe poétique - et du verbe tout court - à celui qu'imposent les travaux et les jours.
La difficulté qu'éprouve la mentalité occidentale à suivre une démarche si résolument ambigüe tient peut-être à son culte d'une logique toute fondée sur le principe de non-contradiction. L'homme qui a sucé le lait de cette philosophie purement rationnelle a besoin de concepts précis; il se rassure en appelant à son secours des idées qui auront pour elles la netteté et la rigueur. L'Oriental soupçonne dans ce recours à un ordre idéal, que le monde ne cesse de démentir, un effet de l'illusion.
Bref, je n'ai pas trouvé que ces remarques très personnelles soient à leur place dans cet ouvrage. Dans une discussion privée je ne dis pas, mais pas dans la préface d'un ouvrage de référence qui se doit je pense, d'être neutre et factuel.
Mais la sélection et les traductions sont vraiment belles. J'ai passé de bons moments à naviguer ici ou là et découvrir des choses de qualités diverses certes, mais de qualités quand même. On retrouve évidemment des poètes cités dans l'ouvrage précédent, mais s'ils sont globalement moins nombreux, ceux qui ont voix au chapitres ont droit à plusieurs pages avec une courte biographie avant les extraits d'oeuvres, introduction souvent plus succinctes et reléguée en fin d'ouvrage dans l'anthologie proposée par Adonis et Houria Abdelouahed.
Je ne sais plus dans quel sujet d'AF nous discutions de la réduction de la culture arabe à l'Islam, réduction faite par certains des acteurs de cette culture vous proposant un Coran alors que vous demandez un ouvrage pour apprendre l'arabe (anecdote personnelle mais probablement pas isolée). Les centres et associations culturels sont souvent exclusivement religieux, comme si la religion était le seul trait culturel valable. Difficile donc de trouver de la poésie ou de la littérature arabe en version originale. On trouveras toutefois pléthore de livre sur les multiples pratiques qui feront de vous le/la meilleur(e) croyant(e).
Ces ouvrages de poésie donnent vraiment envie d'apprendre l'arabe, on aimerait entendre ces vers sonner dans la langue d'origine. Dommage qu'une partie des "jeunes de banlieues" ne fasse pas l'effort d'aller voir ces racines-là de la culture de leurs ancêtres et les valoriser, plutôt que de se perdre dans des concepts religieux qu'ils ont mal digérés et qu'ils respectent au petit bonheur la chance selon les circonstances, s'arrangeant à leur aise de tel ou tel hadith ou verset. Certains poèmes font la part belle à l'esprit critique, mais c'est très mal vu lorsqu'on vous demande seulement de croire, toutes religions confondues. Populariser la culture arabe par sa poésie me semble un projet ambitieux certes, mais certainement plus propice à faire se fissurer des clichés, même si, il faut bien l'admettre, la poésie est bien absente de notre culture populaire.
[ Dernière édition du message le 30/06/2018 à 20:15:08 ]
Anonyme
dugenou
Commandé direct chez Am.... 11.70€
[ Dernière édition du message le 01/07/2018 à 00:02:40 ]
Anonyme
dugenou
oryjen
Dommage qu'une partie des "jeunes de banlieues" ne fasse pas l'effort d'aller voir ces racines-là de la culture de leurs ancêtres
Il y a confusion. L'histoire de Majnun et Leïla ne fait nullement partie des textes recommandés par l'autorité spirituelle qui préside actuellement à la formation morale et culturelle des "jeunes de banlieues".
On peut même dire que les responsables de tout ce pan de la culture arabe (en réalité plus tôt pré-arabe, car persane et afghane) ont été massacrés à tours de bras pendant des siècles comme hérétiques.
C'est que malgré le masque nécessaire de la forme, il ne s'agit pas vraiment de poésie, mais plutôt de sortes de "manuels techniques" utilisés par les maîtres soufis pour guider leurs élèves sur le chemin de l'illumination.
Cette histoire-là est centrale, et contient le coeur profond de la voie soufie.
On peut évidemment la déguster comme de la vraie poésie, puisqu'elle fut composée (et mille fois recomposée pour se couler toujours à l'aise dans l'air du temps) par des gens dont une des compétences était effectivement la poésie.
Ces textes fondateurs ont de multiples entrées. C'est ce qui fait leur richesse, et garantit que leur action perdure.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
Il y a confusion. L'histoire de Majnun et Leïla ne fait nullement partie des textes recommandés par l'autorité spirituelle qui préside actuellement à la formation morale et culturelle des "jeunes de banlieues".
Mon propos était de dire qu'ils ne fassent pas l'effort par eux-mêmes en s'émancipant justement de cette autorité. Mais à ce que j'ai cru comprendre il n'est pas toujours facile de se singulariser dans certains endroits, au risque de se voir mis à l'écart du groupe ou se faire remettre dans le droit chemin. Certain(e)s le font probablement, mais ça doit être une part invisible. On ne parle jamais assez des trains qui arrivent à l'heure.
Anonyme
Cette histoire-là est centrale, et contient le coeur profond de la voie soufie.
On peut évidemment la déguster comme de la vraie poésie
Oh ben que l'aspect soufi leur échappe à la limite on s'en fiche dans un premier temps, mais qu'ils apprennent déjà à bien lire l'arabe et le dire ensuite avec toutes les subtilités de prononciation qui en font la beauté et ce sera déjà bien. Ensuite, que ce soit par le biais de ce poème ou d'autres, qu'ils prennent connaissance de contextes politiques, historiques et culturels propre à telle ou telle période, et avoir alors une perspective qui aiguiserait un jugement critique vis-à-vis de l'histoire d'une partie de leurs ancêtres, de ce qui a perduré ou non jusque-là et pourquoi. Ils auront peut-être déjà une vision moins réductrice de leur culture.
Les mondes arabes et maghrébins sont riches d'idées et de cultures; comprendre l'arabe c'est avoir accès à un champs culturel aussi vaste que le sont ceux du monde indien, chinois ou grec/greco-romain. Dommage de passer à côté.
Après je peux comprendre qu'on s'en foute heing. J'ai une amie bulgare passionnée par la période de la Troisième République et elle en sait plus que moi sur le sujet/la période. Étant français je ne suis pas nécessairement dépositaire de toute la culture de mon pays, mais quand même, je sais au moins que c'est Jospin a quitté la Troisième République après que Louis XI ait décidé de nommer Robespierre au Ministère de l'Intérieur...grosso modo
sqoqo
Anonyme
Anonyme
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Will Zégal
Je me permet un petit intermède 100 % publicitaire. Livrenpoches, un libraire en ligne de livres d'occasion fait actuellement ses soldes avec plein de bouquins à 1 €
Evidemment, les livres à ce prix, c'est pas toujours le haut du pannier et il faut un peu fouiller, mais j'ai quand même choppé quelques grands noms de la SF dont l'intégrale des "derniers hommes" de Bordage (à 1.50 le tome) et des guides pratiques genre "les gestes qui sauvent" à 1 € qu'on verra bien ce que ça donne.
D'une façon générale, c'est une bonne source d'approvisionnement pour ceux qui n'ont pas de gros moyens, aiment lire des livres papier et les donner ensuite pour ne pas encombrer leur bibliothèque ou simplement pour faire plaisir sans se faire chier à "mais à qui j'ai bien pu prêter ce bouquin, déjà ?"
https://www.livrenpoche.com/
Dr Pouet
Miss Book
https://www.youtube.com/channel/UC_9Z28lA28JxAgFv-m4_nlw
Exemples avec :
Ma Part de gaulois, de Magyd Cherfi
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee
dugenou
Ma P.A.L va encore engraisser
Merci pour le lien
Anonyme

La beauté sur la terre
Charles-Ferdinand Ramuz
Suisse 1927
Monsieur Milliquet et sa femme, un couple dans la cinquantaine, tiennent "une salle à boire" (probablement la dénomination suisse) avec terrasse dans une petite bourgade au bord du Lac Léman. Ils n'ont pas d'enfant mais un jour, M.Milliquet reçoit un courrier venu du Mexique. En effet, son frère y est parti il y a trente ans et semble être désormais décédé. Toutefois, le courrier l'informe également que celle qu'il découvre comme étant sa nièce arrivera dans quelques semaines et qu'il devra prendre en charge selon la volonté de son frère.
Que font les hommes lorsque la beauté descend sur terre pour les côtoyer? Charles-Ferdinand Ramuz donne sa réponse à travers cette histoire se déroulant dans la Suisse rurale du début du XXème siècle. C'est indiscutablement bien écrit, avec l'extraordinaire style de Ramuz. Toutefois, le petit soucis des auteurs avec un style aussi affirmé: que ce dernier prenne le dessus et rende l'histoire un peu secondaire. Attention, l'histoire tient la route hein, mais quelques fois j'aurais aimé moins de style afin que certains aspects de l'histoire soient plus étoffés.
Mais globalement, même si je chipote un peu, vous ne perdrez pas de temps et prendrez du plaisir à lire La Beauté sur la Terre que ce soit pour le style et l'histoire.
[ Dernière édition du message le 08/07/2018 à 12:44:37 ]
Anonyme
Anonyme
Anonyme

Trois sans toit
Jean Duché
1952
C'est la suite de "Elle et lui" (dont j'ai parlé il y a un certain temps) dans lequel Jean et Juliette se rencontrés puis mariés. Il s'agit désormais de se loger et le besoin se fait d'autant plus pressant que Juliette est enceinte.
J'avais bien aimé Elle et lui et j'étais curieux de lire la suite des aventures de ce jeune couple de l'après-guerre si attachant. Jean Duché excelle dans les dialogues toujours savoureux et faussement naïfs. Mais à travers les saynètes l'auteur nous décrit la crise du logement dans le Paris des années 50 et dénonce au passage le sexisme ambiant, abordant les vraies questions non sans humour. C'est peut-être une façon de ne pas trop prendre tout ça au sérieux, ce qui semble être souvent le cas aujourd'hui lorsqu'on parle de rapports homme-femme ici ou là.
Pour ce qui concerne la forme c'est très bien écrit, avec quelques belles trouvailles. Paru en 1952 ça n'a pas trop vieilli, enfin pas trop mal.
On pourrait dire que c'est un petit livre, un petit roman populaire et c'est vrai, mais je trouve qu'il y a un petit je-ne-sais-quoi qualitatif qui me fait dire c'est un peu plus tout de même. J'ai dans tous les cas trouvé cette suite très distrayante.
Seul gros bémol: la couverture
L'inquiétude n'est pas mon fort. Dès que j'aperçois une occasion de tranquillité , je reste tranquille. Juliette trouve ça suspect.
- Tu t'endors, dit-elle. Tu ne m'aimes plus.
- Je crois, disait-elle, que tu es un tout petit peu trop égoïste. Tu n'as pas peur que cela te retombe sur le nez?
- Non, ma chérie: j'ai en toi une confiance totale.
Je pensais que c'était rare et sublime. C'était commode aussi, mais je n'y pensais pas. Et elle traduisait:
- Je me demande si tu m'aimes.
- Bien sûr: quand on aime, on a confiance, non?
- Non. Quand on aime, on se méfie...On tremble.
- Ah ! soupira-t-elle, les femmes qui travaillent ont bien de la chance. Elles sont indépendantes, comprends-tu?
- Ouais...elles dépendent de leur patron. Si tu crois que ça les amuse!
- Mais elles ne dépendent pas de leur mari, c'est ça qui compte !
- C'est merveilleux, de payer pour un homme. Tu ne peux pas savoir...il faut être une femme pour comprendre ça.[...] Tu as tout ce qu'il te faut mon chéri? demanda-t-elle avec une suavité extrême. Tu sais, tu n'as qu'à me demander.
- Plutôt crever , répliquai-je
- Tiens, dit Juliette, on se fâche? On a peut-être de l'amour-propre mal placé? On a des préjugés?
- Figure-toi, répondis-je. Est-ce que ça t'ennuierait beaucoup, tout à l'heure, de me laisser payer l'addition?
- Pas question.
- Tu pourrais me rembourser après, si tu y tiens.
- Pas question, répéta Juliette. Tu ne voudrais tout de même pas me priver de dessert? Je sens que ça va être mon meilleur moment.
Après avoir endossé quelques temps le rôle d'homme d'intérieur alors que sa femme travaille:
J'éclate:
- Nettoyer, fourbir, éplucher, cuire, laver, raccommoder, repasser, mille gestes par jour qui jamais ne se voient, et chaque jour recommencer, est-ce que tu crois que c'est un métier, pour un homme?
Juliette éclate elle aussi, mais de rire:
- Et pour un femme, dit-elle, qu'est-ce que tu crois que c'est?
[ Dernière édition du message le 09/07/2018 à 23:27:45 ]
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