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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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6026
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Dernier ouvrage de ma série "mystiques chrétiens". Là encore très bien écrit et structuré avec un ton particulièrement savoureux de l'auteur. Loin de faire une hagiographie de ce grand homme, il nous le présente plutôt comme quelqu'un d'assez orgueilleux. Ne lisant pas le grec il n'est pas toujours au fait de la pensée de l'époque et échafaude quelques fois des idées mal consolidées, voire bancales ou dépassées. Il lui arrive aussi de critiquer des écrits à peine parus juste pour donner son avis. Il semblerait même qu'il ait avoué avoir critiqué des écrits qu'il n'avait en fait même pas lu, mais fort de son autorité sociale, culturelle et religieuse, il se sentait obligé de dire quelque chose et d'affirmer sa supériorité intellectuelle. Bref, il est bien humain ce Saint Augustin.

Mais il a un coeur, et l'auteur nous montre aussi cet aspect d'où découle sa spiritualité. Je dois toutefois avouer que je n'ai pas saisi ce qui fait la spécificité de l'augustinisme. J'avais été sensibilisé à Saint Augustin par François Jullien qui en parlait dans son livre L'intime. Loin du bruyant amour.. Il émettait l'idée que Saint Augustin fut le premier à tutoyer Dieu dans ses écrits, et donner alors naissance à une conception intérieur et intime dans le rapport à Dieu, comme dans cette Confession par exemple:

Citation :

Bien tard je t’ai aimée,
ô beauté si ancienne et si nouvelle,
bien tard je t’ai aimée !
Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors
et c’est là que je te cherchais,
et sur la grâce de ces choses que tu as faites,
pauvre disgracié, je me ruais !
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ;
elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,
si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !


J'ai particulièrement apprécié la façon dont l'auteur décrit le contexte politique et religieux dans lequel vivait Saint Augustin, à savoir le Bas-Empire (284 et 476). Né à Thagaste (l'actuelle Algérie) il part pour Carthages, Milan et d'autres villes plus ou moins importantes de l'époque dont il décrit les moeurs, les modes de vie.






Il y aurait encore bien des choses à dire sur ses trois livres, mais le mieux, si on s'intéresse à ces mystiques c'est bien sûr de les lire soi-même. Il y a bien des livres sur ces personnages mais ne les ayant pas lu, je ne pourrais pas dire si ils sont mieux que ceux-ci ou pas.
Mon avis est que ces ouvrages sont tous de bonnes portes d'entrées, encore que cela dépende de la sensibilité de chacun, mais dans chacun d'eux j'ai apprécie la structure, la qualité de l'écriture et la culture des auteurs, jamais pédante, mais avec le souci de la précision afin que rien ne manque ou presque.


[ Dernière édition du message le 26/09/2018 à 10:02:59 ]

6027

Citation de kumo:

Ce qui n'a pas empêcher le bougre de pondre des textes d'une grande pertinence, allant droit au but et ce, dans une très belle langue pleine de poésie. Ça coule tout seul, comme un bon whisky ou un bon vin. 

Ouille ouille ouille, ça y va fort avec les Pères et Docteurs de l'Eglise !  

Surtout que le mot "bougre" est à ce que je crois savoir à peu près synonyme d'hérétique et de débauché (et même un peu plus). icon_mdr.gif

Je me permets la remarque parce Kumo s'exprime généralement beaucoup mieux en français que le curé de ma paroisse et que je ne suis pas sûr qu''il en  connaisse beuacoup moins que celui-ci sur la foi catholique... icon_lol.gif

Pour une approche plus concrète de la nature exacte de cette foi je conseillerais la lecture de ce gros bouquin, bien qu'il ne soit pas l'oeuvre d'un grand styliste littéraire:

 

[ Dernière édition du message le 26/09/2018 à 14:58:41 ]

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6029
Bougre et sodomite concernant la curaille, rien d'illogique... :fleche:
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Citation :
Pour une approche plus concrète de la nature exacte de cette foi je conseillerais la lecture de ce gros bouquin, bien qu'il ne soit pas l'oeuvre d'un grand styliste littéraire:

si je lis un texte écrit par un chrétien sur sa propre religion, vu que je la connais pas trop mal, ce sera certainement plus pour le style, ou si le type parle de son parcours, bref : si on dépasse le cadre du catéchisme.
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Jean-Noël Von Der Weid - La Musique du XXe Siècle (720 pages)

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Von Der Weid est un musicologue suisse travaillant à Paris.
Ce livre ne traite que de "grande musique", ou "musique savante" (il faudra quand même un jour qu'on trouve un qualificatif moins ridicule pour cette musique!) Donc rien sur le jazz ou la musique pop. Toutefois, l'auteur lance parfois des passerelles qui font que sont occasionnellement cités des gens comme les Beatles, Franck Zappa, Brian Eno, Miles Davis ou autres.

Certains choix ou avis peuvent être discutables. Par exemple Ravel ou Prokofiev ne sont pas traités, car, dit l'auteur, "ce sont des compositeurs du passage au XXe siècle, dont l'inexistence n'aurait pas infléchi le cours de l'histoire musicale" (contrairement à un Debussy, par exemple.) Concernant la musique des Etats-Unis, rien non plus sur Gershwin, ni sur Bernstein. Là l'auteur ne se justifie pas, mais je soupçonne qu'il considère que ces compositeurs ne faisaient pas de la "grande musique". D'ailleurs, on trouve une seule ligne sur Gershwin, pour dire que son "Rhapsody In Blue" est une musique "niaiseuse" (!!)

Mais ne fuyez pas! Ce livre donne tout de même une très belle vue d'ensemble, bien organisée et documentée, sur la musique du siècle avec quantité de notices biographiques, de commentaires et d'analyses d'œuvres, d'évocations des contextes historiques. Tous les grands courants sont abordés et définis. On trouve des discographies et bibliographies sélectives pour chaque chapitre. On a enfin un énorme index offrant des milliers d'entrées.
Mais surtout, le challenge réussi, c'est que ce livre saura intéresser un public averti tout en restant parfaitement accessible aux profanes (quand occasionnellement se présente un mot technique ou difficile, il est défini dans un encadré.)

Ce livre m'a permis de découvrir nombre de compositeurs intéressants que je ne connaissais que de nom ou pas du tout. J'aime beaucoup me promener sur YouTube avec ce bouquin à coté de moi.

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Dans le même genre, court, fun, et complet, il y a ça :

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Guide du mélomane averti, par Jean-Bernard Piat.

Il est toujours à la limite de l’auto-dérision sur « les avis courants, chez ceux qui écoutent beaucoup de classique ». Du coup son ironie cynique bien marrante rend le livre encore plus agréable. Et bien qu’il soit court, il est déjà très riche sur l’histoire, les biographies, les anecdotes, les morceaux, leur style, leur réception...
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Pouet > Je note ce titre!

Tout autre chose:
Philip Le Roy - La Porte Du Messie

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Livre sorti en 2014. Dernier bouquin en date de l'auteur qui en a écrit une douzaine.
Un roman palpitant qui n'est pas sans évoquer Dan Brown.
Le héros est amené à faire des recherches sur ses propres origines ce qui le conduira à enquêter sur les origines de l'islam. Une quête à hauts risques jalonnée de cadavres. Pendant tout le livre, on se demande si le héros n'est pas lui même le Messie revenu sur terre.
L'auteur fait preuve d'une belle érudition et le roman est vraiment haletant. Difficile d'interrompre la lecture une fois qu'on l'a commencée!

[ Dernière édition du message le 03/10/2018 à 01:28:08 ]

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Et à la fin est-ce que Tom Hanks sauve le monde?

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Les racines du ciel de Romain Gary (1956)

Un roman écologique (je pense que c'est l'un des premiers romanciers à utiliser le mot) sur notre rapport aux animaux (ici les éléphants en particulier) et à la préservation de la nature donc. Le tout sur fond de puissance coloniale finissante et de libérateurs prêts à jouer les nouveaux maîtres. Une galerie de portraits entre grandiose et ridicule.

Outre son talent de conteur, j'ai trouvé très forte sa façon de renvoyer un paquet d'idéologies dos-à-dos au prisme de l'écologie.

« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

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Tiens... tu m'intéresses bien là. Merci. J'avais apprécié Chien Blanc, vision assez détonante sur les relations noirs-blancs dans le L.A des 70's, l'époque où il y vivait avec Jean Seberg.

x
Hors sujet :
Ah... Jean Seberg dans A bout de souffle... :aime2:
6037
Ah, j'ai pas lu Chien blanc mais j'ai vu le film de Samuel Fuller qui est génial. Sinon, de Gary j'ai beaucoup aimé La promesse de l'aube (pour des raisons personnelles aussi) et La vie devant soi. Je suis en train de lire Les oiseaux vont mourir au Pérou qui est un recueil de nouvelles, un peu inégal, mais où on voit bien son talent pour raconter des histoires.

Citation :
x
Hors sujet :
Ah... Jean Seberg dans A bout de souffle... :aime2:

Pareil. :bave:

« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

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Citation :
La mésologie se veut être une science des milieux, qui étudie de manière interdisciplinaire et transdisciplinaire la relation des êtres vivants en général, ou des êtres humains en particulier, avec leur environnement.


https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9sologie

Voilà de quoi traite le livre. Si il est bien sûr question d'écologie, l'essai porte surtout sur la manière dont certaines civilisations ont appréhendé leur environnement à commencer par la nature elle-même et en sont venu petit à petit à "inventer" le paysage.

Après une introduction, le premier chapitre traite des fondations d'une "culture du paysage" qui a pris ses racines en Chine par le biais des lettrés proches du pouvoir et esthètes qui ont eu tout le loisir de définir la beauté de la nature et du paysage, d'autant plus qu'ils n'y travaillaient pas comme le faisaient les paysans.
Ce qui a ensuite amené à modifier les paysage selon des critères purement esthétiques idéaux définis par des personnages qui n'y vivaient pas.
Le lettré "voyant mieux" la nature, la campagne ou le paysage (ou en tout cas l'idée qu'il s'en fait) en faisant usage du pouvoir du verbe qui lui permet de l'écrire, le dire et ensuite le re-définir.
Peu à peu fut alors créé le jardin, sorte de mini-nature sauvage dans les murs, où l'on pouvait se retirer loin des tracas de la ville ou du pouvoir politique et de ses pressions. On pouvait alors, l'espace d'un temps plus ou mois long être tel un ermite tout en restant en pleine ville, l'érémitisme étant alors un autre idéal.

Au second chapitre il est question de l'appropriation de ces aspects par le Japon avec le développement de l'espace
dédié à la cérémonie du thé (d'abord exercée dans en endroit clos mais sans toit) et de l'influence que cette dernière aura sur le développement de certains aspects de la maison japonaise.

Le troisième et dernier chapitre enfin, est consacré au monde occidentale, de ce qu'il a retiré de ces approches d'Extrême-Orient
et comme il les a conjugué avec la Révolution Industriel qui a amené la mécanisation, coupant l'homme de son rapport
à la nature et l'a "decosmicisé", plus encore avec l'avènement des ville où il se trouve aliéné dans une "acosmie".
L'auteur explique qu'il est devenu un "cyborg" puisque tributaire d'un environnement dans lequel tout s'est mécanisé.
Ne s'adaptant donc plus à la nature, il se voit dans l'obligation de s'adapter à un monde mécanisé gourmand en ressources menant à la surexploitation de la nature et donc de la dégradation de cette dernière.
Petit paradoxe: le 4X4 symbolise une forme mécanisé de "retour à la nature" puisque prévu pour aller dans la nature... tout en n'y allant pas vraiment. Le 4X4 se voit effectivement beaucoup en ville.

C'est un résumé extrêmement extrêmement extrêmement simplifié de ce livre extraordinaire bourré de références et de concepts grecs, chinois et japonais. Mais quel plaisir de voir comment Augustin Berque fait l'étymologie d'un sinogramme, quel plaisir de lire des poèmes japonais, comment tout cela se trouve finalement "en-naturé".
Gage de qualité pour ce qui me concerne: les poèmes et textes chinois, japonais ou anglais
sont écrits dans leurs langues originelles et jouxtent la traduction française.

Mais l'érudition est également selon moi le défaut du livre.
Car si on y apprends énormément et avec enthousiasme, l'auteur nous perd quelques fois, surtout dans la deuxième moitié du chapitre consacré au Japon, dans lequel il est question des diverses variations et évolutions de la cabane à thé avec les termes précis des éléments, les surfaces, des ustensiles et matériaux.
Paradoxalement, j'adore ce sens de la précision.

Difficile aussi le chapitre sur l'Occident où plus que jamais un lexique de mésologie ainsi que quelques éléments
de philosophie grecque (topos, chôra) s'avèrent indispensables pour bien saisir les subtilités du propos.
Les définitions sont souvent données dans le livre et il faut donc bien les repérer et noter les pages où elles figurent, car dans ce dernier chapitre il pourra éventuellement être questions de notions spécifiques des cultures chinoises et japonaises vues précédemment, mais que l'on a oublié, noyé que l'on est dans la forte densité du texte.
Le livre étant toutefois bien fait, on trouve à la fin de l'ouvrage la page relative à l'occurrence des termes chinois et japonais.
Souvent, l'auteur renvoie également à son livre Écoumène, dans lequel les fondamentaux de la mésologie sont exposés, développés et il me semble qu'il vaut donc mieux commencer par ce dernier.
Perso je l'ai acheté alors que je lisais celui-ci.

Ce livre n'est pas un plaidoyer pour l'écologie, ça n'est pas un ouvrage de spiritualité. Ne vous attendez donc pas à un truc "à message" écologico-spirituel. Ces aspects ne sont pas absents du propos mais ils ne le fondent pas. Ils sont tout simplement inévitables si l'on veut aborder et comprendre certains contextes de manière exhaustive.
Il s'agit donc plutôt ici d'histoire, d'anthropologie, d'ethnologie, de philosophies, un livre riche, passionnant étonnant, très très bien écrit, à la fois facile d'accès mais aussi très érudit, ce qui impose donc une lecture lente avec de nombreuses pauses et relectures de ce petit pavé de 355 pages.

Augustin Berque est indiscutablement un grand mais reste trop méconnu.
Vous trouverez des conférences sur YT, mais bien qu'elles soient souvent aussi denses que ses textes,
elles vous donneront une idée de ce dont il est question et vous enchaînerez alors peut-être
avec l'achat d'un de ses livres. Pour ce qui me concerne, le bonhomme étant prolifique, j'achèterai
certainement d'autres livres sur ses thématiques.

[ Dernière édition du message le 22/10/2018 à 09:13:52 ]

6039
Marrant qu'en tant que fils de Jacques, "sa mésologie" soit axée sur cette translation Sino-nipponne---->Occident
6040
Pourquoi c'est marrant? Je veux dire, dans le lien Père > mésologie > translation Extrême-Orient/Occident?
6041
J'ai terminé 1Q84 de Murakami.
C'te purge!icon_facepalm.gif

J'ai attaqué La Ballade de l'Impossible. Version longue d'une nouvelle parue plus tard dans Saules aveugles Femme Endormie. La nouvelle était pas mal, vraiment, dans une sorte de nostalgie de fin d'adolescence.
Mais là, je me demande si je vais terminer.
J'en reviens pas que cet auteur soit sur le fil du rasoir du Nobel depuis plusieurs années, d'après l'incipit.
Quelque chose doit m'échapper...
Quelquefois même c'est mal écrit (ou mal traduit?). Des tournure syntaxiques à faire jaillir Littré de sa tombe...

Pourtant les nouvelles sont très bonnes, enfin je trouve...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

6042
Kumo : marrant pas le terme.
Je vois Berque, je vois Islam, monde arabe, Maghreb, Méditerranée..

Pavlov + 'cule un mouton = les japonaiseries du fils m'ont surpris.
6043
Oedipe ça s'appelle :oops2:
6044
:-D
6045
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Dans ce court ouvrage mêlant récit de voyage et essai,Sébastien Raizer, auteur de polar, nous raconte un voyage qui commence en Asie du Sud-Est où il découvre le bouddhisme au quotidien puis quelques jours plus tard le zen au Japon, par le biais d'une visite qui se révèle comme une évidence. Il découvre alors la "spiritualité des samouraïs". Il ne rentrera en France que le temps de régler des formalités administratives, vendre sa voiture, libérer son appartement et s'installer ensuite à Kyoto où il apprend à faire zazen (méditation assise) pratique ensuite l'art du sabre japonais.

J'ai trouvé l'ouvrage un peu décousu. Il y a bien un fil conducteur mais je n'ai pas adhéré à la façon dont l'auteur tisse ce fil. Je crois avoir ressenti un certain déséquilibre entre la qualité de ses voyages et la manière dont il les raconte et de fait, ça ne m'a pas embarqué. La partie que j'ai préféré est la dernière dans laquelle il raconte avec un certain lyrisme sa découverte des temples et jardins de Kyoto et leurs histoires. Là j'ai ressenti quelque chose de vrai dans l'expression. Pour moi le livre commençait à peine.

Pour ce qui est du zen, je n'y ai rien découvert mais c'est je trouve assez bien amené. N'y connaissant rien de particulier, il le découvre par quelques petites expériences. Le livre peut être alors vu comme un excellent marche-pied pour qui ne veut pas aborder cette discipline d'une façon trop abrupte ni pour l'esprit, ni pour le portefeuille puisqu'il est fait partie de l'excellent collection 2€.

Je n'ai pas l'impression d'avoir perdu du temps à lire ce livre mais ça n'a pas non plus été un grand moment de lecture.
6046
J'ai abandonné La Ballade de l'Impossible de Murakami.
Disons que j'ai pas les codes: Impossible de me passionner pour les allées et venues de ces personnages indécis dans des quartiers japonais aux noms (pour eux) pittoresques...
On sent ce que j'appellerais "une sorte de vague poésie de la résignation", que j'ai parfois retrouvé dans le cinéma japonais méditatif, mais ça ne me touche nullement. Je trouve juste ça pénible et maniéré, et je m'ennuie terriblement.
La comparaison du roman est intéressante avec la nouvelle condensée qu'il en a tiré plus tard dans le recueil Saules Aveugles, Femme Endormie: En évitant se s'étaler sans fin sur des détails (genre le menu du resto, la préparation d'un plat à la maison, les divagations d'un esprit désoeuvré ou la description d'un intérieur ordinaire), cette sorte de poésie mélancolique du presque rien se ramasse et atteint le niveau existentiel... tout d'un coup, la même histoire devient une sorte de parabole assez puissante sur l'expérience humaine au sens large, et je me sens concerné.
Mon esprit occidental trouve ça bien meilleur.
On peut d'ailleurs se demander ce qui l'a motivé à retravailler ce récit sous cette forme ramassée: Murakami a passé pas mal de temps en Occident avant de rentrer au Japon. Il est visiblement nourri de littérature et d'esprit Européen (il a vécu plusieurs années en Grèce). Il a su saisir et mettre efficacement en exergue dans cette histoire ce qui précisément (me semble-t-il) parle à l'esprit occidental...
Est-ce là le signe d'un effort pour se rapprocher de ses modèles littéraires occidentaux?
Un cheminement transculturel pour mettre ce récit, apparemment partiellement autobiographique et qui représente peut-être pour lui un moment important de sa vie, à la portée de l'occident?
Ou bien est-ce simplement le signe qu'ayant atteint à un niveau littéraire supérieur ces dernières années, Murakami parvient réellement à dégager des éléments sémantiques communs à toutes les cultures, toutes les sensibilités, signe qu'il est vraiment un très grand écrivain, et que ses prochains travaux nous raviront?

Que penses-tu de tout ceci, Kumo Boy, toi qui as une bonne culture de la littérature orientale?

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

6047
Ben je n'en pense pas grand chose parce que je n'ai pratiquement rien lu de cet auteur, mis à part le recueil de nouvelles "Après le tremblement de terre" il y a bien longtemps et que j'avais bien aimé. De fait je n'ai aucune vision en perspective de ses écrits depuis le premier roman jusqu'à aujourd'hui.

Pour ce qui concerne la littérature orientale, japonaise pour être précis, j'en ai une certaine culture, mais elle se restreint à quelques auteurs nés entre la fin du XIXème et les années 30.
À part les étonnantes Yoko Ogawa et Aki Shimazaki, je n'ai lu aucun auteur(e) contemporain(e). Difficile de répondre comme ça mais je vais y réfléchir. J'en dirai probablement plus après mes lectures du moment sur certains aspects de la culture japonaise.
6048
Parmi les quelques Haruki Murakami que j’ai lus, c’est surtout « Les Chroniques de l’oiseau à ressort » que j’ai trouvé génial.
6049

+1 mais ma femme a pas supporté, avec une explication comme orygen. Faut dire les 30 premières pages c'est l'auteur qui mange un plat de pates icon_mdr.gif

J'ai lu celui là et kafka sur le rivage.

Plus drole, jeune je m'étais planté a la fnac en achetant Ryu Murakami, les bébés de la consigne automatique : paye ton bouquin rock and roll, c'est trash comme pas deux, j'ai tout de suite compris mon erreur. Maisj'ai kiffé et ai été traumatisé avec plaisir.

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Oui « Les Bébés » ont bonne réputation, faudra que je le lise.

Bon de fait, Murakami c’est un prénom.

Murakami Ryu c’est à l’ occidentale.
Haruki Murakami c’est à la japonaise.