Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine


Dr Pouet

Seul gros bémol: la couverture
Bah j’aime bien moi !

oryjen

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

Anonyme


Penser le sensible
François Laplantine
2018
Quatrième de couverture:
Respirer, marcher, danser, écouter, regarder, résister, accepter la vulnérabilité, se tromper, devenir intime, vivre ensemble. Ce sont les différentes expériences appréhendées à partir d'observations ethnographiques effectuées au Brésil, au Japon et en France. Ces divers aspects de la vie appellent un mode de connaissance microscopique qui n'est plus celui de l'idéalité du sens comme dans l'humanisme européen, mais celui de la matérialité des sens et des sensations. Dans ce parcours, le langage est mis à l'épreuve. Réinterrogeant la tension décrite par Wittgenstein entre dire et montrer, François Laplantine propose une anthropologie du sensible, c'est-à-dire du corps dans tous ses états.
Cet ouvrage est constitué de divers articles publiés ici ou là et compilés dans ce recueil. Comme dans d'autres ouvrages de Laplantine lus auparavant, force est de constater qu'il sait captiver son lecteur et c'est donc avec grand plaisir que j'ai lu Penser le sensible. L'auteur a réellement le don de combiner la concision à l'exhaustivité et ce tout en restant clair. Ça fourmille d'idées, de détails pour laisser entrevoir une vision plus globale, en filigrane, celle (entre autre et pour faire court) qui veut que l'auteur préfère une ethnographie modale, rythmique (modulante et fluide) à l'affût des minuscules mouvements et variations par opposition au modèle structural qui catalogue, généralise et fige.
Il n'est pas aisé de résumer cet ouvrage mais si vous voulez vous rafraîchir les idées et envisager peut-être de changer certaines conceptions que vous avez du monde prenez le temps de lire Penser le sensible. Impossible de ne rien en tirer.
[ Dernière édition du message le 24/07/2018 à 17:32:52 ]

Pictocube

J'ai fini :
Récit documentaire très précis, pas mal du tout pour se faire une idée de l'ambiance de l'époque...
Et je sais plus si j'en ai parlé ici, mais le bouquin d'Edouard Louis "en finir avec Eddie Bellegueule" m'a bien calmé... Un auteur promis à un brillant avenir à n'en pas douter, j'attaque celui sur son père là... Je vous conseille le visionnage de cet entretien pour voir un peu qui est le type.
Désolé si y'a redite.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
[ Dernière édition du message le 26/07/2018 à 13:06:45 ]

Will Zégal

Sur ma petite liste (trop longue).


Anonyme


Le poids des secrets
Aki Shimazaki
1999 - 2004
Honnêtement je me méfiais de la suavité émanant des couvertures de ces livres, jouant un peu trop à mon goût sur le cliché un peu "pute à clic" d'un certain art minimaliste japonais un peu trop poétique. Et puis j'ai tendance à préférer les auteurs japonais de la première moitié du XXème siècle.
Aki Shimazaki née en 1954, est toujours vivante. Mais bon, l'occasion m'a été donnée de lire cette série. J'avais trouvé le troisième volet pour trois fois rien et je m'y suis mis. Le résultat c'est qu'à la fin de la lecture je suis allé acheter les quatre autres volets de la série.
L'histoire se déroule au Japon et s'étale du début du XXème siècle jusqu'aux années 90. Mais ça n'est pas dans l'ordre chronologique car en fait il s'agit d'une seule histoire mais les différentes ramifications se dévoilent au gré des temporalités des différents personnages. Ces derniers se connaissent ou se croisent tous à un moment ou à un autre, et leurs interactions générera pour chacun(e) des secrets de famille plus ou moins lourds. Voilà la trame principale. Je ne veux pas en dire plus car c'est vraiment plaisant de découvrir cette série.
Chaque tome propose donc la vision d'un personnage éclairant le récit des quatre autres. L'avantage du lecteur c'est qu'il saura pratiquement tout et pourra recouper les faits et avoir une vision globale, là où subsisteront pour les narrateurs et narratrices des zones d'ombre.
Si c'était un film on dirait que le montage de l'histoire est très très réussi, car la structure est drôlement bien fignolée. Malgré la multiplicité des faits, des personnages et des temporalités rien ne perturbe la cohérence de la narration. Mieux et plus fort encore: chaque livre peut malgré tout être lu indépendamment des autres. Mais comme dirait l'Amiral Akbar "It's a trap!" car une fois que l'on en a lu un on veut bien sûr connaître toute l'histoire. Cependant j'ai plus particulièrement aimé Hamagure et Tsubame.
Pour user d'une autre analogie cinématographique, je dois dire que la mise en scène est également très réussie ainsi que certains "plans", notamment ceux décrivant des gestes simple de la vie quotidienne: regards vers le ciel, les gestes du thé qui est servi, le linge que l'on étend, la marche au bord de la rivière, le coup d'oeil par la fenêtre vers le jardin dans lequel un parent est à l'oeuvre etc etc...
Autre réussite formelle: le style. Extrêmement simple, dépouillé mais des mots justes et adaptés aux situations, ce qui leur donne alors toute leur nuance. Puisque c'est écrit à la première personne, les moments tranquilles sont tranquilles. Les doutes et les intuitions sont palpables. Les tensions montent et explosent. Les révélations nous étonnent autant que les narrateurs et narratrices. L'auteur réussi vraiment à nous mettre dans la peau de chacun(e) d'eux/d'elles.
Petite particularité: bien que l'auteure soit japonaise, elle écrit en français car selon elle:
« Le français m'a apporté la clarté et la précision, ce qui est à l'opposé de la mentalité japonaise ».
Les livres font à peine un peu plus de cent pages et se lisent vite, mais prenez tout de même le temps de les lire tranquillement et de les savourer car ça vaut vraiment le coup. Bon après j'imagine bien qu'on puisse ne pas aimer, mais personnellement je n'étais pas chaud pour lire cette auteure et je ne regrette pas d'être passé outre mes préjugés.
[ Dernière édition du message le 20/08/2018 à 09:45:55 ]

Dr Pouet



Anonyme


Le fémur de Rimbaud
Franz Bartelt
2013
Quatrième de couverture
Majésu Monroe est brocanteur. Il propose à sa clientèle des objets ayant appartenu à des célébrités : un portrait du Christ à la mine de plomb dessiné par un officier romain, une chaussette - trouée - de Rimbaud, et mille autres raretés qui sentent à la fois l’escroquerie et la poésie.
Très sûr de sa haute valeur, Majésu rencontre un jour Noème, fille d’un couple richissime, bien décidée à faire payer à ses parents les crimes de la bourgeoisie (Noème est devenue communiste, et sa mère a bien souffert de voir Staline la supplanter dans le cœur de sa fille).
L’amour naît instantanément, basé sur une même haine des riches, un même penchant pour l’alcool et une même absence de scrupules : le mariage est inévitable.
Mais, à la mort accidentelle des parents de Noème, les projets du couple tournent court : un énorme héritage est en jeu, et soudain le principe de la communauté des biens paraît moins attrayant. Pire qu’une guerre civile, la guerre conjugale commence.
J'avais beaucoup aimé son recueil de nouvelles Le bar des habitudes et fort de ce bon souvenir je me suis lancé dans la lecture de ce roman. Si c'est indiscutablement bien écrit et assez drôle, le fond reste toutefois assez bancal et l'histoire ne tient pas ses promesses selon moi. Il y a des longueurs et on se traîne un peu. Quelques retournements tentent bien de mettre un peu de punch mais pas assez. La fin m'a tout simplement parue bâclée. Les personnages sont toutefois très réussis mais ça ne suffit pas à rendre le récit captivant.
J'imagine bien Dupontel en faire un film.
Je pense qu'il en ferait un truc pas mal.
Excellent moment de détente mais pas l'histoire du siècle.

Anonyme


Le Tibet sans peine
Pierre Jourde
2010
À trois reprises, Pierre Jourde est allé parcourir les pistes du Zanskar, vallée désertique de l'Himalaya, à quatre mille mètres d'altitude. Le Tibet sans peine raconte ces longs périples sous forme d'une épopée cocasse, décrivant les tourments, les émerveillements et les ridicules de jeunes banlieusards occidentaux livrés à une nature démesurée.
Traverser des glaciers avec un équipement de promeneur estival nécessite autant d'inconscience que de ténacité. À la description des paysages sublimes et de l'hospitalité des Tibétains répond celle du progressif délabrement du voyageur et de ses compagnons dans la dureté de l'épreuve. Un régal de lecture, une introduction espiègle à ces pays qui comportent " plus de montées que de descentes, contrairement par exemple à l'île de Ré ".
J'avais aimé son essai La littérature sans estomac, dans lequel il jetait un regard ironique et impitoyable sur la littérature française des trente dernières années. Allons donc voir ce qu'il vaut lui en littérature.
On peut dire que c'est "sans peine" car en quelques lignes l'auteur nous a cueilli. Il y a quelque chose de sympathique dans le ton. On croirait lire/entendre un bon pote nous raconter ses histoires. Du coup, eh ben on le suit dans ses récits de voyages. On voit les mêmes paysages, les mêmes personnages, on sent les odeurs, le froid, la transpiration, les ampoules, l'inconfort, la fatigue mais on se marre aussi.
Parce que je ne sais pas pour vous mais j'ai une théorie qui veut qu'entre potes on ne rit pas, on se marre. C'est pas pareil. Et Pierre Jourde il me fait bien marrer. Ce qui ne l'empêche évidemment pas de proposer quelques réflexions philosophiques.
Je ne saurais pas définir son style mais c'est très très bien écrit, ce qui ne gâche rien.
Plus littéraire que les récits de voyages de Julien Blanc-Gras, mais aussi plaisant à lire.
Si l'occasion vous est donnée de le lire, n'hésitez pas.
[ Dernière édition du message le 20/08/2018 à 11:30:08 ]

Anonyme


La Vouivre
Marcel Aymé
1943
Campagne Franc-Comtoise de l'entre-deux guerre. C'est l'Été et Arsène Muselier est en train de faucher un petit carré de terrain. Soudain tout devient calme. Il sent quelque chose dans le bois voisin. Il y entre et y voit La Vouivre, personnage féminin mythique. La légende serait-elle donc vraie? Elle possède un diamant d'une valeur inestimable. Arsène le voit bien d'ailleurs. Mais malheur à qui tenterait de le lui le voler, car aussitôt c'est une myriade de serpents qui vient tuer l'imprudent. Il tente le coup malgré tout.
Comme pour La Jument Verte, le personnage de La Vouivre n'est qu'un prétexte pour pénétrer cette campagne rude où de veilles rivalités entre familles subsistent. Comme dans La Jument Verte également, on est face à une France rurale et paysanne à la mentalité assez conservatrice. Plutôt croyante mais tout de même sensible aux superstitions païennes qui perdurent.
Les personnages et les ambiances sont très réussis. Le personnage de La Vouivre est le plus étonnant. Je m'attendais à autre chose mais Marcel Aymé propose un contre-pied intéressant par rapport à l'image proposée habituellement.
C'est bien sûr très bien écrit et l'histoire captivante tient la route.
Pas déçu.

Anonyme


Introduction aux Mystères
Misha Gromov
2012
À l’origine de l’ouvrage Introduction aux Mystères, conçu par le mathématicien franco-russe Misha Gromov, se trouve sa Bibliothèque des Mystères, l’une des œuvres emblématiques de l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain présentée en 2011 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Fruit d’une collaboration inédite entre Misha Gromov et le réalisateur et artiste David Lynch, cette bibliothèque pensée par Misha Gromov pour le grand public rassemble les extraits de plus de 30 livres de penseurs illustres tels qu’Archimède, René Descartes, Galilée, Isaac Newton et Charles Darwin. Introduction aux Mystères est l’occasion pour Misha Gromov d’enrichir cette anthologie subjective en créant des liens thématiques entre les œuvres et en y ajoutant des commentaires inédits. Guidé par l’un des penseurs les plus originaux et clairvoyants de notre temps, le lecteur est ainsi invité à partir à la découverte de ces « opinions » fondatrices qui ont marqué l’histoire de l’Homme.
Assez court mais très intéressant et instructif.
On se rend compte du nombre de chercheur français trop méconnus qui ont pourtant apporté bien des choses.
L'auteur dévoile aussi les petites luttes de disciplines. Un biologiste avait par exemple fait une découverte intéressante dans le domaine de la physique. Mais n'étant pas physicien, la communauté de cette discipline n'a pas pris ses travaux au sérieux. Ce n'est que des décennies plus tard qu'on s'est rendu compte qu'il y avait bien quelque chose à creuser dans la découverte de ce biologiste.
Un petit livre parfait si on n'a pas envie de lire un essai trop copieux qui empiéterait trop sur les vacances d'Été. Ça se lit probablement très bien le reste de l'année également.
[ Dernière édition du message le 20/08/2018 à 11:27:41 ]

Anonyme


La tectonique des nuages
Armand Farrachi
2017
Quatrième de couverture
Dans La Tectonique des nuages, sont justement accordés l’amour de la littérature et l’amour de la nature. Librement, comme au gré des nuages, souvenirs, expériences, lectures conduisent à une quête de sagesse, aussi bien dans la nature (la dernière parade amoureuse du tétras lyre dans un monde sauvage menacé, le journal d’une semaine passée dans les forêts slovènes à la recherche des ours, l’attention portée aux nuages, aux roches…) que dans les livres (les bonheurs d’expression chez Montaigne), ou dans la société (ceux qui se prennent pour des artistes comme d’autres pour Napoléon…). De multiples anecdotes posent des questions générales : la perte d’un portefeuille et les fausses contrariétés, le charme des passantes, l’extinction de l’espèce humaine et la libération des animaux, les pavés parisiens et la nostalgie des révolutions, la misanthropie et le bon usage des invités, la présence des morts…
La Tectonique des nuages, qui participe de la description, du récit et de l’essai s’inscrit dans le genre si libre de l’écrit intime, illustré dans notre histoire littéraire par les “essais”, “promenades”, “rêveries”, “journaux”, ou “propos” de grands écrivains.
Ce quatrième de couverture ne ment pas et le livre est bien ce qu'il décrit. Mais ce qu'on découvre à la lecture c'est le talent littéraire d'Armand Farrachi car c'est vraiment très très bien écrit.
De plus les thèmes abordés sont assez divers et traités avec finesse et poésie.
L'homme n'est toutefois pas dupe et a bien conscience qu'il lui arrive d'avoir quelques fois une vision un peu trop romantique, voire paradisiaque lorsqu'il s'agit du rapport homme-animal ou homme-nature.
Il a bien conscience de certaines dures réalités du monde consumériste et connecté mais ne tombe jamais dans la leçon de morale. Il fait juste un constat qui lui permet de mesurer à quelle distance il est de ce monde. Ce constat il le partage avec nous et selon notre sensibilité on sera plus ou moins d'accord avec lui.
On trouve également un certain nombre de références qui donnent envie de s'intéresser à d'autres auteurs, penseurs ou domaines.
Ce livre a parfaitement accompagné une partie de mes vacances d'Été, autant par la qualité de l'écriture que par les thématiques abordées et les idées sous-jacentes.

Anonyme

Jte conseille aussi le film éponyme, excellent, l'adaptation est littérale, chose pas facile vu les dialogues, mais le casting est imparable et la direction d'acteurs irréprochable. Ptet bien un des meilleurs rôles de Depardieu, enfin à ce moment là il terminait sa décennie des 80's riche en grands rôles dans de bons films).

Dr Pouet


Anonyme


Anonyme


Le Baron Perché
Italo Calvino
1957
Un beau jour de 1767, à la suite d'une dispute avec ses parents, Côme, jeune baron de douze ans, grimpe dans les arbres du jardin. Il n'en descendra plus. De son nouveau royaume, il posera un regard curieux et amusé sur les événements historiques de la fin du XVIIIe siècle italien, et connaîtra l'amour... Une éblouissante invention littéraire où la fantaisie ouvre les portes à une brillante réflexion philosophique.
Séduit par l'argument j'ai toutefois été déçu à la lecture. Cela ne manque pas d'intérêt ni d'idées, mais j'ai trouvé ça bien trop long et poussif. Les passages épiques n'ont pas réussi à me "réveiller". Je ne le déconseillerais pas, car chacun a sa lecture, mais pour ma part j'ai fermé ce livre sans regret.

Point-virgule

« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

Anonyme


Les villes invisibles est également dans ma bibliothèque.

Dr Pouet

Par contre le « Vicomte pourfendu » m’a déçu ; pour moi c’est le moins bon de la trilogie.
[ Dernière édition du message le 24/08/2018 à 21:35:12 ]

Anonyme


Dr Pouet


Anonyme


Anonyme


Dr Pouet


Anonyme

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