Sujet Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
a.k.a
Anonyme
Moi cette année j'ai lu quatre romans, c'est très exceptionnel, je préfère les essais et de loin.
Non pas que les romans ne me fassent pas réfléchir mais il y a quelque chose de plus "concret" dans les essais qui sied mieux à ma soif de connaissance et de compréhension du "réel".
Gwenaël Landunvez
Personellement c'est tout le contraire, tout ce qui est essais, philosophie j'ai beaucoup de mal car je m'ennuie en lisant, donc je n'en lit quasiment jamais.
Et les romans sont une source bien rafraichissante pour celui qui a soif de connaissance. Je ne comprend pas ce verbe ruminer.
a.k.a
Citation : Ruminer c'est un drôle de mot.
Emprunté à Nietzsche, ça n'a rien de péjoratif.
kravatorf
c'est vrai que le rythme est lent et le suspens proche du néant ... mais l'ambiance et les différents personnages m'ont bien accroché.
l'horreur du truc étant l'absence totale de révolte face à une situation a priori inhumaine ... et pourtant crédible
Citation : L'enfer est quelque chose que nous pouvons créer. C'est finalement cela qui fascine.
ça me semble parfaitement s'appliquer à ce bouquin... ici, c'est un enfer glaçant de part la normalité apparente de ce qui le caractérise
ceci dit ... je conçoit que l'absence de rythme et d'enjeux du récit puisse rebuter
Anonyme
Nous en reparlerons peut-être lorsque je l'aurais fini...si je le fini ;)
MrKermit
Si vous aimez les trucs mi fantastique mi autre chose bien écrits, avec plein de bonnes idées, et très originaux, vous allez être servis.
Si pluche était encore là, je lui recommanderai tout spécialement d'ailleurs
Une critique du bouquin par quelqu'un de moins flemmard que moi:
Citation : Novascholastica est une île en forme de main, grande comme deux fois l’Angleterre, accrochée au Tropique du Capricorne, en plein océan Indien. Là-bas, les morts n’en font qu’à leurs têtes et s’installent dans des au-delàs indigènes qui échappent au contrôle des amphigouristes britanniques.
D’où la décision d’y missionner un noir précepteur, Jab Renwick, accompagné du révérend Charles DODGSON, ainsi puni de sa manie de photographier les fillettes de moins de 10 ans en tenue légère.
Pendant ce temps, sur l’île mystérieuse, la petite Kematia demande son chemin à une tortue écorchée....
Sans doute le voyage littéraire le plus foutraque de cette rentrée.
Charles DODGSON est le vrai nom de Lewis CARROLL, célèbre pour son Alice au Pays des Merveilles. Il imagina cette rêverie insensée dans les années 1860, pour l’amusement d’une des filles du doyen du Christ Church College d’Oxford, où il enseignait.
Jérome NOIREZ avoue une fascination certaine pour le personnage [ cf. son interview ici ] et on le comprend, tant DODGSON semble avoir été deux personnes : un révérend solitaire, professeur de mathématiques, affligé de bégaiement, qui, de l’autre côté du miroir, devenait le créateur d’un univers délirant, basé sur la parodie et le nonsens, peuplé de monstres cruellement rigolos qui prennent plaisir à torturer une fillette un peu naïve.
Mais pas de panique : Leçons du monde fluctuant n’est pas le cent-douzième remachâge des aventures de l’étourdie gamine, non non non. C’est un roman fantastique, initiatique, drôle et un peu barré, qui finalement n’emprunte au Pays Merveilleux que son créateur, et une héroïne, Kematia, cousine littéraire d’Alice, imposant rapidement sa présence et sa quête toute personnelle.
Car la fillette est morte depuis peu, et son âme en peine erre sur Novascholastica, saturée de questions : pourquoi est-elle morte ? Où se trouve donc le Lonkolong, pays des morts conté par ses trois grands-mères ? Et quelle est donc cette vilaine cicatrice entre ses jambes, refermée par des épines et encore saignante ?
Walt Disney a malheureusement nettoyé les pérégrinations d’Alice d’une bonne partie de leur noirceur. NOIREZ revient lui aux sources de l’inconscient carollien et en extirpe un roman quasi initiatique, qui est aussi une malicieuse rigolade.
Du modèle "pince-sans-rire", sous-catégorie "noir profond", sa plume est délicieusement cruelle avec ses créatures : le pathétique DODGSON ne parvient pas à articuler trois mots correctement, et se laisse porter par les événements. Il est moqué de tous, haït de peu, craint de personne. Et le seul être qui ait quelques considérations pour lui est un oiseau exotique répugnant qui le bombarde de charognes.
Son négatif est un vilain parfaitement odieux, le précepteur des morts, Jab Renwick, être fantastique sans scrupule, né des amours d’un assassin avec le mur de sa prison. Il pratique une cruauté si savoureuse qu’on le prend vite en estime.
Et les monstruosités ne manquent pas, qui pontuent les Leçons ... de sommets de grotesquerie réjouissante : le chasseur qui a avalé un cerf, les bois dépassant encore de sa bouche comme deux défenses disproportionnées ; le lapin obèse avide de substances illicites ; le chien de chiffon, le gnou élégant... on voit la parenté de cet équipage avec l’oeuvre de Lewis CARROLL, et on remercie NOIREZ de s’être approprié cette contrée de l’Imagination pour y conduire sa propre histoire.
Alors tout cela est parfois un peu déconcertant ; loin d’une rigoureuse fantasy, le roman s’apparente à un fantastique croquignolesque, non dénué de gravité mais toujours le sourire en coin. La quête de Kematia offre quelques belles pages qui donnent à l’ensemble son épaisseur psychologique. Mais le plaisir est surtout dans le style, malicieux et précis, prompt à dégainer un mot de six syllabes pour la beauté du geste, enrichi en épithètes rares et volontiers parodiques. Jérôme NOIREZ est peut-être l’auteur qui se rapproche le plus de Jeff VANDERMEER en francophonie.
Drôle et malin, ce bouquin est tout simplement le meilleur achat possible en cette rentrée 2007 au rayon "fantastique délire érudit" [qui ne compte pas hélas parmi les plus achalandés]. Il vous prend envie ensuite de chercher à mieux connaître l’énigmatique DODGSON/CARROLL.
Je retiens donc de ces Leçons ... qu’un auteur français que j’avais jusqu’ici bêtement ignoré existe, quelque part dans le sud-ouest du pays, capable de manier le verbe avec une élégance et un humour formidables, et riche d’une imagination singulière qu’il nous fera plaisir de visiter à nouveau.
Et rien a voir, mais pour revenir sur kerouac, ok ca peut être chiant et long, mais ce type savait écrire, et ya quelques passages d'une poésie incroyable qui font oublier toutes les longueurs en 2 secondes
Anonyme
Anonyme
Citation : Si pluche était encore là, je lui recommanderai tout spécialement d'ailleurs
Il est où Pluche?
MrKermit
Mais il reste présent à tout jamais dans nos coeurs, et dans nos ames (et dans nos culs).
La légende raconte déjà qu'il s'est réincarné en lapin géant et qu'il ne peux plus tapper sur un clavier, mais qui sait ce qui est vrai ou pas...
La légende raconte aussi qu'il a laissé sa bd en plan l'enflure
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