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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Oui, faudra le lire, L'Écume des jours. Ah, il y en a trop à lire.
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2565212.jpg

J’ai adoré.
C’est dur : parents qui se séparent, enfance pauvre, pensionnat glauque, fin tragique.
Ça se lit très bien, ça reste humain et ça s’étale pas trop sur les à côté, le sujet du livre reste Stéphane Sirkis.
J’ai trouvé des similitudes avec des histoires familiales que je connais, du coup le récit prends de l’intérêt et on se prend d’affection pour cette famille dysfonctionnelle et bien chargée.
Les schémas, les non-dits, le manque de lâcher prise et de recul.

Gros pavé mais bonne lecture.

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/

 

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le-pub-des-gentlemen-2565058.png

Le Triomphe de la Nuit
Edith Wharton
1937

C'est avant tout la très belle peinture illustrant couverture qui m'a attiré (détail de Femme accoudée à la table de Eugène Carrière). Du coup je prends le livre et lis les premières lignes de la préface de l'auteure:

Citation :
"Croyez-vous aux fantômes?" C'est la question absurde que posent souvent les gens incapables de ressentir les influences du surnaturel - celui je ne dirais pas qui a vu un fantôme, car il reste un oiseau rare, mais - qui a perçu sa présence, qui est sensible au souffle immatériel des esprits en certains lieux et à certaines heures.


Bon OK ! Vu vs perçu = j'embarque direct ! et je n'ai pas été déçu par les cinq nouvelles composant ce recueil. Car il ne s'agit pas là uniquement de fantômes, mais également de gens vivant dans les sociétés d'une certaine époque. On peut donc ôter les fantômes de ces histoires, il restera des personnages qui ne perdront pas de leur intérêt ainsi que les cadres dans lesquels ils et elles évoluent, à savoir les bourgeoisies américaines, anglaises ou françaises entre fin XIXème et début XXème, qu'elles soient urbaines ou rurales.

Dès le première nouvelle j'ai été surpris par la façon dont l'ambiance et le rythme sont posés. En effet, le fantôme fait son apparition d'une façon tellement banale qu'on ne se rend pas tout de suite compte qu'il en est un, enfin c'est l'impression que ça m'a fait.
Je continue la lecture et je me dis: "Attends ! mais il y avait un truc là non?" et de relire les quelques lignes qui précèdent. Ah mais oui !

Bon après les fantômes sont plus ou moins subtils, mais dans l'ensemble ils n'arrivent pas comme des cheveux sur la soupe juste pour faire peur. Non ils sont invités à faire des incursions dans notre monde à qui veut bien les percevoir ou les voir. Certains fantômes ont une raison d'être là, d'autres le sont pour des raisons totalement inconnues.
Certaines fins peuvent donc "laisser sur la faim" sauf si on admet que quelques fois, des choses arrivent sans qu'on puisse les comprendre ou se les expliquer.

Plutôt dans une veine romantique, c'est très très bien écrit. Ça se lit donc tout seul car l'auteure sait trouver la manière de vous installer dans l'ambiance, vous accrocher et trouver ensuite un équilibre qui vous captivera avec juste ce qu'il faut, sans vous perdre au passage dans des digressions inutiles ou des longueurs qui casseraient le rythme de lecture et l'attention.
Le style est assez descriptif mais ne se perd jamais dans d'interminables détails qui masqueraient une faiblesse narrative. Avec quelques meubles, une lumière, un vêtement elle vous fait entrer dans un salon bourgeois new-yorkais ou une maison en pierre perdue dans la campagne bretonne.
De courts trait poétiques, lyriques lorsqu'ils sont relatifs à la nature et fins lorsqu'ils sont relatifs à la psychologie des personnages, viennent illuminer les récits.

La préface laisse entrevoir selon moi à quel point Edith Wharton était brillante et rien que ces quelques pages méritent qu'on jette un coup d'oeil au livre.

Je ne connaissais pas cette auteure, et du peu que j'ai lu à son sujet depuis, elle n'est pas réputée pour ce genre littéraire mais force est de reconnaître qu'elle maîtrise son sujet sans jamais céder à la facilité. Peut-être une qualité des grand(e)s? J'en relirai sans aucun doute puisque ses ghost stories sont parues en France dans deux volumes chez 10/18 et le second, faute d'être disponible chez les libraires et bouquinistes locaux, devrait bientôt atterrir dans ma boîte aux lettres :bave:
Mention spéciale pour la traduction de Florence Lévy-Paolini. J'ai eu l'occasion de lire quelques paragraphes en anglais sur internet et je m'y retrouvais.
Je vous conseille vivement ces histoires-de-fantômes-mais-pas-que.


[ Dernière édition du message le 18/03/2019 à 13:49:14 ]

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Hors sujet :
Y a-t-il un sujet sur le Japon, voire l’Asie ? Il me semble que non (à part « Gabou au Japon », mais qu’il serait dommage de détourner de son sujet initial, et un nouveau sujet serait justifié je trouve).

Et donc peut-être que Kumo devrait en créer un ! :bravo:
6130
J'ai enfin lu "le maitre du haut chateau" de Dick.
K, pas Rivers, hein.:oops2:

En fait j'avais déjà essayé, mais j'avais trouvé le truc mal écrit et assez nul. Jme suis demandé pourquoi en parcourant le livre, qui aux débuts m'a donné l'impression inverse : bien écrit et bien trouvé.

Par contre, la fin, si on peut appeler ça une fin, c'est de la merde.On voit bien que le gusse savait plus où il voulait aller et avait pris un acide de trop. ca m'a clairement fait penser à l'inégal (pour les mêmes raisons) Tous à Zanzibar de John Brunner, belle uchronie, mais là aussi l'écrivain s'est perdu en route.

Je sais pas trop quand le roman a été écrit, probablement dans les 70's, à ce moment y avait quand même un gros courant pour les fins elliptiques et dénuées de sens, genre la fin de la série du Prisonnier, et là encore niveau LSD, P.MC Goohan n'était pas un noob.
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Citation :
les fins elliptiques et dénuées de sens, genre la fin de la série du Prisonnier


Pas complètement, quand même.
6132
Assez d'accord avec YT sur la fin du maître du Haut-château...

Mais Tous à Zanzibar reste assez fortiche jusqu'au bout, dans mes souvenirs
6133
Mascaro le chasseur des Amériques d'Haroldo Conti.

Couv_Mascaro.jpg

Oreste quitte son village sur un bateau où il rencontre le Prince Patagon, directeur d'un cirque itinérant.
Il s'engage, au milieu de nouvelles recrues, d'un lion vieillissant et feignant, d'un nain, d'une veuve etc etc... Au fur et à mesure que le récit avance on quitte la joyeuseté pour le tragique discret, on sent que ça va barrer dans le mauvais sens, l'auteur instille une certaine tristesse, mélancolie... ça va basculer, comment pourquoi, on ne sait jamais trop. C'est très étrange comme bouquin, on le sent venir le malaise, le malheur, léger comme tout, sans vraie raison.
Ça fout mal à l'aise, on est sans nouvelle de Conti depuis la nuit du 4 au 5 mai 1976...
Il est l'un des 30000 disparus de la dictature argentine.

Le livre est d'autant plus bouleversant que la fin de Conti... enfin bref.

[ Dernière édition du message le 25/03/2019 à 18:39:19 ]

6134
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Hors sujet :
Citation de Dr :
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Hors sujet :
Y a-t-il un sujet sur le Japon, voire l’Asie ? Il me semble que non (à part « Gabou au Japon », mais qu’il serait dommage de détourner de son sujet initial, et un nouveau sujet serait justifié je trouve).

Et donc peut-être que Kumo devrait en créer un ! :bravo:


Paradoxalement, pour ma part je ne saurais pas exactement comment l'alimenter, enfin si:
reprendre les notes prises au fil de mes lectures (romans, essais, poésie) et faire des rapports avec des films, dessins animés, de la musique ou des arts graphiques mais ça me demanderait énormément de temps et je n'en ai pas le courage.
Mais merci d'avoir pensé que je pourrais faire ça :bravo:
6135
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Hors sujet :
C’est parce-que je me posais des questions sur les kanji.

Après il n’y a pas forcément besoin que tu l’alimentes. On y posterait quand l’occasion se présente. Comme celui sur l’amérique latine, de Aztec Soviet.
6136
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Hors sujet :
Quelle est ta question sur les kanji? Je peux peut-être y répondre ou au moins te filer une piste.

[ Dernière édition du message le 26/03/2019 à 15:20:27 ]

6137
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Hors sujet :
On dit que les kanjis sont tirés voire copiés des idéogrammes chinois.

J’imagine qu’il s’agit des idéogrammes d’avant la simplification sous Mao. Pourtant ils semblent plus simples que les anciens idéogrammes chinois non ?

Y a-t-il un lien (faible vu la différence de phonèmes) entre la prononciation chinoise et la japonaise, ou aucun ?
Y a-t-il un lien au niveau du sens ?

Plein de questions que je me pose !

Tu veux pas créer le thread ?
6138
Ok je vais créer le fil.
6139
51MS3V9T2EL._SX210_.jpg

Grain de grenade
Edith Wharton
1937

Suite des histoires de fantômes. Rien à redire, toujours aussi bon :bravo:
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Je l'ai acheté 2 balles d'occaze chez un bouquiniste de mon quartier, faudra que je le lise. :bave:
6141
Ah ben tu feras un retour.:bravo:
Perso j'imagine bien certaines de ces histoires dans une série comme "La Quatrième Dimension".
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Citation :
Dis moi ce que tu relis.


Les 6 premiers volumes de la série The Expanse, de S.A. Corey, avant d'attaquer le 7e volume paru il y a juste quelques mois. :aime:

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Je termine Gratitude de Charles Juliet (journal n° IX).
Je tombe sur le portrait du peintre Michel S., de Villeneuve-Lès-Avignon, l'un de mes (bons) profs au Beaux-Arts entre 1982 et 1986.
J'apprends avec stupeur qu'il a très peu vendu, et conserve avec embarras toute son oeuvre dans une sorte d'appentis derrière l'atelier...:8O:
Atterré que personne n'ait pu être intéressé par cette oeuvre magnifique et très personnelle.
Ce type n'a suivi personne (ou juste un peu Giacometti, dans l'esprit mais pas dans la forme... Une sorte de convergence fortuite de sentiment, de préoccupation). Sa peinture est belle, profonde, méditative, silencieuse, lumineuse, humaine jusqu'à la stupeur. Magnifique témoignage d'une vie d'homme et de vies d'hommes.
Pendant ce temps, Jeff Koons faisait carton plein.
Quelle décadence...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 28/03/2019 à 17:17:38 ]

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Citation :
Atterré que personne n'ait pu être intéressé par cette oeuvre magnifique et très personnelle.
Ce type n'a suivi personne (ou juste un peu Giacometti, dans l'esprit mais pas dans la forme... Une sorte de convergence fortuite de sentiment, de préoccupation). Sa peinture est belle, profonde, méditative, silencieuse, lumineuse, humaine jusqu'à la stupeur. Magnifique témoignage d'une vie d'homme et de vies d'hommes.
Pendant ce temps, Jeff Koons faisait carton plein.
Quelle décadence...


C’est clair. Triste
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super le portrait en pied ( ? ) là, très " sympa ", beaucoup de personnalité, non sans évoquer les persos torturés de Bacon.

Le maître du haut chateau, acheté pour jouer à l'intelligent, illisible pour moi. :((
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Ethan Frome
Edith Wharton
U.S.A 1911

États-Unis, début du XXème siècle.
Starkfield, dans le Massachusetts, est la minuscule bourgade dans laquelle le narrateur se retrouve un hiver pour des raisons professionnelles.

Chaque fois qu'il va à la poste, il croise un type à l'allure singulière: grand, maigre, une cicatrice sur le front et la partie droite du visage paralysée. Pour compléter le tableau, ce quinquagénaire est taciturne et rares sont les personnes qui s'arrêtent pour échanger quelques mots avec lui et lorsque c'est la cas, c'est toujours à voix basse cela va sans dire.
Qui est donc ce personnage singulier? Il s'agit d'Ethan Frome.
Bientôt, l'occasion sera donnée au narrateur d'en savoir un peu plus au sujet de ce personnage intriguant.




Edith Wharton, ici dans un registre plus classique, ne me déçoit pas. En effet, les talents littéraires et de conteuses entrevus dans ses histoires de fantôme sont bien là. Les personnages sont bien construits, tout comme le paysage dans lequel ils évoluent, sorte de personnage à part entière jouant également un rôle déterminant. À une époque il a été édité en France titré "Sous la Neige".
En filigrane, apparaissent bien évidemment des questions de classes sociales mais aussi plusieurs formes de rudesses: celle des mentalités mais également celles psychologiques et climatiques, ces deux dernières étant liées par bien des aspects.

J'imaginais bien quelqu'un comme Howard Hawks ou le John Ford de "Les Raisins de la Colère" à la réalisation d'une adaptation cinématographique avec idéalement et "anachroniquement" le Clint Eastwood d'aujourd'hui dans le rôle de Ethan Frome vieux, et Audrey Hepburn dans le rôle de la jeune Mattie.
Une adaptation a été réalisée en 1993. La bande-annonce fait peur.

Un roman bien ficelé, captivant, bien rythmé, immersif, sombre (excepté quelques courtes pages cul-culs dans le dernier quart) que je vous conseille vivement.
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Polycéphale et Madame
Ramon Gomez de la Serna
Argentine 1932

Buenos Aires, début du XXème siècle. Perfecto est de la nouvelle "race", c'est à dire qu'il est de cette jeunesse argentine qui émerge avec le siècle naissant. Il a toutefois une autre singularité: il est habité par les multiples esprits de ses ancêtres qui sont espagnols, birmans, russes, vénitiens, irlandais, chinois, mexicains et portugais. Ces derniers émergent avec plus ou moins de violence à certains moments.
Il rencontre Edma dans laquelle il perçoit également diverses esprits venus d'ailleurs.
Ils se plaisent. Se marient. Partent en Europe pour leur voyage de noces, afin de mieux faire connaissance l'un de l'autre mais aussi d'eux-mêmes et se rapprocher plus encore de ceux qui les habitent.




Un roman haut en couleur, rempli de poésie et de surréalisme du début à la fin. L'auteur est réellement talentueux et, à presque chaque page, il nous ébloui avec des phrases pleines de poésie, d'idées sans jamais fléchir, tenant bon jusqu'à la fin sans décevoir. Un livre dont il ne m'est pas simple de parler, car seule la lecture lui donne toute sa saveur.
Je mets donc quelques extraits en spoiler afin que vous vous fassiez une idée du talent de Ramon Gomez de la Serna que je relirais si l'occasion se présente.

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite


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Certaines citations sont savoureuses :bravo:
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Drieu-La-Rochelle-etat-Civil-souvenirs-De-Jeunesse-gallimard-1980.jpg

État Civil

Pierre Drieu La Rochelle
1921

Pas grand chose à dire sur ce livre.
Je n'ai pas tout à fait saisi la frontière entre l'autobiographie réelle et fictive.
J'ai également été un peu gêné par les transitions entre des anecdotes triviales et des paragraphes
très littéraires recélant une forme de philosophie.
Ce déséquilibre de ton a un peu gêné ma lecture au début mais je m'y suis fait.
Globalement c'était un plaisir de retrouver et lire la riche et fine plume de Drieu La Rochelle,
celle-là même qui m'avait manqué dans "Journal d'un homme trompé".

AVERTISSEMENT:

Si vous trouvez le livre dans l'édition similaire à celle figurant sur la photo ci-dessus,
sachez qu'il y a un problème d'impression et/ou de mise en page.
En effet, le chapitre III qui commence p.31 est soudainement amputé en plein milieu d'une phrase,
suivi d'une page blanche p.32. Le chapitre IV commençant p.33.
Le genre de truc qui me fait sortir directement de la lecture.

N'ayant pas trouvé d'exemplaire récent en rayon pour vérifier/comparer, j'ai trouvé les pages manquantes
dans la version pdf. Plus loin dans la lecture, j'ai alors découvert que les pages manquantes du chapitre III figurent p.122 ! Le livre est donc mal foutu mais complet.

Quelques extraits pour ceux que ça intéresse:

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite










[ Dernière édition du message le 21/04/2019 à 23:11:19 ]

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Tiens je refais un passage ici pour remercier je sais plus qui, Astek Soviet peut-être ? de m'avoir conseillé Proust; j'ai commencé Du côté de chez Swann et c'est complètement fabuleux :bave:
Il faut un certain temps pour s'y mettre et s'habituer aux longues phrases mais après c'est c'est un véritable enchantement et j'aime beaucoup le petit côté humoristique aussi, la description de sa tante est tout à fait croustillante, je viens de lire le passage où le curé la visite et lui prends la tête :bave: