Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine


oryjen

C'est une surface de Boy, et seule l'incertitude quantique liée à la présence d'un lecteur lui donne l'air comme-ci ou comme-ça.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 14/02/2019 à 07:19:48 ]

Anonyme

http://flavorwire.com/576184/20-eerie-j-g-ballard-predictions-about-the-future/5
http://flavorwire.com/576184/20-eerie-j-g-ballard-predictions-about-the-future/2
[ Dernière édition du message le 16/02/2019 à 00:32:51 ]

Anonyme


L'Auteur et autres textes. El Hacedor
José Luis Borges
1965
Ensemble de poèmes et de poèmes en prose de qualités assez diverses mais globalement très agréables à lire avec des thématiques chères à l'auteur qui mélange toujours habilement des références culturels réels et d'autres totalement imaginaires; des évocations symboliques qui parlent toute de suite; des abstractions qui laissent songeur/songeuse.
J'ai particulièrement aimé un poème sur les miroirs (Les Miroirs), sur le sablier et le temps (Le Sablier)
et In memoriam J.F.K qui raconte les différentes "réincarnations" d'une balle tirée en 1897.
Petit bonus, l'ouvrage est bilingue français-espagnol.
[ Dernière édition du message le 28/02/2019 à 15:25:37 ]

Silverfish Imperatrix


Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:

Point-virgule


« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫
[ Dernière édition du message le 28/02/2019 à 15:40:58 ]

Anonyme


Yasushi Inoue
1981
Japon entre le XVIème et le XVIIème siècle.
Pourquoi le grand maître de thé Sen no Rikyū s'est-il donné la mort par seppuku? Le seigneur local lui en avait bien intimé l'ordre mais revint plus tard sur sa décision. Mais le maître se suicida tout de même. Le moine Honkakubō, disciple du grand maître de thé, va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé au gré des rencontres d'autres maîtres, disciples, moines zen et hommes de pouvoirs. Cet ouvrage est le cahier dans lequel Honkakubō a compilé ses réflexions et rapporté de nombreux échanges.
Le livre est assez court, mais la lenteur avec laquelle le récit avance donne l'impression de lire un pavé. Certains plaideront pour la subtilité, mais pour ce qui me concerne je l'ai trouvé ennuyeux sur trois bons quarts. Il y a quelques belles scènes et la fin est réussie, mais c'est pour moi le livre le plus ennuyeux que j'ai lu de Yasushi Inoue. Je le déconseillerais à qui voudrait découvrir cet auteur.

Dr Pouet

Très lent aussi, mais j’avais beaucoup aimé.
Et c’est là que j’ai découvert Mariages Frères avec les objets exposés à l’entrée du ciné.

Anonyme

C’est celui dont est tiré le film « la mort d’un maître de thé », non ?
Oui, mais je ne l'ai pas encore vu.

oryjen

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

Anonyme




oryjen

Dimanche à la radio j'ai entendu causer Charles Juliet. J'avais adoré deux bouquins de lui: "Entretiens avec Bram Van Velde", un des tous meilleurs livres que j'aie lus toutes catégories confondues, et "Dans la Lumière de Vaucluse", illustré par Michel Steiner (un de mes profs des Bx-Arts).
Du coup, comme il parlait de son dernier ("Gratitude", journal n°IX), je l'ai commencé.
C'est assez curieux.
S'y mélangent des pensées très intimes, très profondes, quasi insaisissables par autrui, et de froides chroniques de choses vues, lues ou entendues (journaux, télé, radio...)
Très bizarre mélange.
Je cherche le lien, alors que je suis sûr et certain qu'il y en a un...
Je vous tiendrai au courant.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

dugenou


Anonyme


Le Maître ou le tournoi de Go
Yasunari Kawabata
1951
Japon années 30. Un grand journal de Tokyo organise une partie de go entre un maître sexagénaire, héritier d'une longue tradition initiée à l'Ère Meiji (1868 – 1912) et un joueur ayant la moitié de son âge. Un jeune journaliste est envoyé pour suivre l'événement qui se déroule sur plusieurs mois, dans des endroits différents, avec des sessions de réclusions complètes, des pauses, le tout encadré entre autre par l'Association Japonaise de Go. Tout se passe bien, mais quelque chose dans le jeu du Maître change peu à peu la donne.
Là encore nous sommes dans la thématique ayant pour toile de fond un trait spécifique de la culture japonaise, à savoir le jeu de go.
Si le jeu est originaire de Chine, c'est une longue tradition japonaise qui en fit le jeu qu'il est aujourd'hui. On retrouve souvent au Japon cette idée d'assimilation de quelque chose d'étranger (Occidental généralement) qu'affinera "l'esprit japonais"(Yamato-Damashii). Pour ceux que ça intéresse il existe une expression japonaise pour cela: Wakon-yōsai (« Esprit japonais et techniques occidentales »).
Il n'est pas nécessaire de connaître le go pour apprécier cet ouvrage, même si sur certaines pages, le damier et la position des pièces sont reproduits, simulant ainsi la page que propose le journal afin que ses lecteurs puissent suivre les feuilletons de la partie. En vérité, l'intérêt ici est de suivre les deux joueurs, leurs traits de personnalité, leurs attitudes, leurs réactions mais aussi tout ce que le jeu de go représente pour eux, leurs proches, les amateurs et professionnels du jeu.
Si il y a des règles strictes, une orthodoxie, des tensions générées par d'intenses périodes de réflexion et de concentration, l'auteur "détend" l'atmosphère avec des évocations de la nature environnante que les joueurs observent plus ou moins consciemment entre deux coups (un coup peut nécessiter plusieurs heures voire plusieurs jours de réflexions, ce qui explique que cela se déroule sur plusieurs mois), des sons ambiants, l'arrivée de certains personnages.
Proche par biens des aspects du roman d'Inoue il est tout de même moins ennuyeux mais ça n'est pas mon roman préféré de Kawabata. On y retrouve toutefois ce dans quoi il excelle selon moi: l'observation et la description des légères oscillations venues de l'intérieur, qui frôlent la surface visible des gens sans les révéler totalement, comme des croquis pertinents de quelques traits seulement que vous compléterez vous-même afin d'obtenir une image plus complète. C'est pour moi ce qui sauve le livre.
Pas mauvais mais pas exceptionnel. Comme pour le livre d'Inoue, je ne le conseillerais pas pour découvrir l'auteur.
[ Dernière édition du message le 01/03/2019 à 10:56:20 ]

Point-virgule

« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

Anonyme

c'est un livre sur l'opposition de deux générations, le maître à l'ancienne qui boit son traditionnel saké, et qui est un joueur invétéré, jouant à d'autres jeux le soir,
Oui il y a cette cission générationnelle (précisée dans l'introduction du livre), mais ce n'est pas ce qui a retenu mon attention et je la trouve même trop réductrice car elle n'est pas forcément prégnante. D'ailleurs les deux boivent du thé, ce qui oblige souvent le jeune joueur à aller aux toilettes. Le vieux Maître aussi joue à d'autres jeux le soir, y compris avec son adversaire ou le jeune journaliste. Pour ce qui me concerne je retiens plus la façon dont le Maître est dépeint et comment sa personnalité influe sur le jeu.
J'évite souvent de lire les introductions ou les quatrièmes de couverture car ils proposent quelques fois une lecture clef en main qui colorera inévitablement notre propre lecture.

Point-virgule

« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

Anonyme

[ Dernière édition du message le 01/03/2019 à 14:15:25 ]

Point-virgule


« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

Anonyme


La mort, l'amour et les vagues
Yasushi Inoue
1950 -51
Court recueil de trois nouvelles.
1/ La mort, l'amour et les vagues
Sugi a 37 ans. Le monde des affaires est derrière lui. Il vient passer quelques jours dans un petit hôtel au bord dela mer. Mais quel est son projet?
2/ Le jardin de pierres
Uomi a 30 ans et avec sa jeune femme Mitsuko de 10 ans sa cadette, ils arrivent à Kyoto pour leur voyage de noces. Il souhaitait lui faire découvrir la ville dans laquelle il était étudiant. Que va lui rappeler cette visite? Que révélera-t-elle à sa jeune épouse?
3/ Anniversaire de mariage
Shunkichi a 37 ans. Cela fait deux ans que sa femme est décédée. Malgré l'insistance de ses proches il ne s'est toujours pas remis en couple. La raison? Quelque chose l'a marqué dans son mariage, mais quoi exactement?
Contrairement aux romans précédents, ici le fait que les histoires se déroulent au Japon n'apporte pas forcément grand chose. Ce sont des histoires de couples comme il peut y en avoir à peu près n'importe où dans le monde.
Ça n'est ni banal ni original mais c'est bien écrit et je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps à lire ces nouvelles puisque Yasushi Inoue trouve le petit truc qui pique la curiosité jusqu'à la fin de chacune d'elles.
Un bon moment de lecture.
[ Dernière édition du message le 04/03/2019 à 11:02:24 ]

Anonyme


La Bouche Pleine de Terre
Branimir Šćepanović
1974
Peu avant l'aube, un homme descend du train qu'il a pris à Bucarest pour rentrer dans son Montenegro natal.
Pourquoi descend-il en chemin?
Iakov et un de ses amis passent quelques jours à la campagne histoire de fuir le rythme citadin. Au programme: camping, chasse, pêche. Mais quelque chose va venir perturber leur parenthèse.
Il y a un côté absurde dans l'histoire qui prend des proportions hallucinantes mais très révélatrices à plusieurs niveaux, individuels ou collectifs/sociaux.
L'écriture est très belle (la traduction du serbe par Jean Descat doit y être pour quelque chose), déployant des traits poétiques, des projections bucoliques, des introspections, des impressions de façon simple et précise à la fois. Concise mais pas "télégraphique". C'est un roman "brut" à bien des égards, très fort malgré qu'il fasse moins de 100 pages. Un petit concentré de littérature comme on les aime !
Si vous le trouvez, je vous le conseille vivement.
Seul bémol: la putain d'introduction de Pierre-Emmanuel Dauzat qui spoile toute l'histoire, en plus de ne servir à rien si ce n'est à étaler la culture du type avec force références. Comme à mon habitude j'ai heureusement bien pris soin de ne la lire qu'après avoir lu le roman.
Pourquoi ne met-on pas ce genre de texte en postface? Je trouve que c'est vraiment gâcher le plaisir du lecteur.
[ Dernière édition du message le 11/03/2019 à 11:38:44 ]

sqoqo


Anonyme



oryjen

Je crois que ça va tourner à une sorte de moralisme pas terrible...
Eau de boudin, quoi...
Le problème du "spiritualisme" en roue libre, sur-mesure, sans cadre, ni méthode, c'est-à-dire sans enseignement... -> bien difficile d'éviter la morale.
En plus il se fait pas jeune: Circonstance généralement aggravante en l'espèce, on le sait...

Crotte, je crois que ça va me tomber des mains.

Je vous recommande très chaudement son "Rencontres avec Bram Van Velde", paru à la fin des années 80.
Un petit bouquin bleu pas facile à trouver aujourd'hui.
Une perle.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

Anonyme


Extrait du quatrième de couverture:
Nagori, littéralement « reste des vagues », qui signifie en japonais la nostalgie de la séparation et surtout la saison qui vient de nous quitter.
Le goût de nagori annonce déjà le départ imminent du fruit, jusqu’aux retrouvailles l’année suivante si on est encore en vie.
On accompagne ce départ, on sent que le fruit, son goût, se sont dispersés dans notre propre corps.
On reste un instant immobile, comme pour vérifier qu’en se quittant, on s’est aussi unis.
Un soir, alors que l’auteure est attablée dans un restaurant au Japon, elle est surprise que le chef lui serve un plat de légumes qui n’est plus de saison. Le chef lui répond alors :
« Mademoiselle, je suis beaucoup plus âgé que vous, et je ne sais pas si je pourrai encore goûter ce légume l’année prochaine. »
C’est alors que commence la réflexion de l’auteure. Quand est-ce qu’un fruit ou un légume est-il ou n’est-il plus de saison ? Mais au fait, quand commence exactement une saison ? Selon les régions et les climats le nombre de saisons est variable : quatre ici, deux là-bas (saison chaude et saison froide) et vingt-quatre voire soixante-douze saisons au Japon ! https://www.nippon.com/fr/features/h00124/
S’en suit alors une série de réflexions basées sur un constat simple : les saisons ont une temporalité cycliques et les humains une temporalité linéaire. Comment ces cycles et leurs produits affectent non seulement nos assiettes mais également notre perception du monde et ce que cela dévoile éventuellement de nous-même en tant qu’individu?
Attention ça n’est ni un livre « engagé éco-responsable », ni vegan/végétarien, ni recettes bien-être etc etc…c’est une réflexion philosophico-gastronomico-poétique, même si un chapitre est consacré à la politique avec cette temporalité spécifique qu’a produit Fukushima. Cette catastrophe a également été le sujet d’un chapitre de son livre « Manger fantôme » dont j’ai parlé ici.
J’ai trouvé deux réflexions particulièrement intéressantes.
L’une concerne les fruits et légumes « locaux » que nous pouvons consommer toute l’année, même hors-saison. Or il nous paraît « normal » de trouver, ananas, bananes, kiwi et autres fruits exotiques. Mais quelles sont les saisons pour ces fruits ? Les mangeons-nous en saison ou hors-saison ? Par rapport à où ?
L’autre est relative à la façon dont le savoir-faire humain permet de « manipuler » les saisons, comme par exemple l’invention de la conserve qui « fige » littéralement un produit/une saison ou encore la fermentation qui fait passer le produit d’une temporalité cyclique à une temporalité linéaire avec le bonus de déboucher sur un goût singulier voire inédit dans certains cas. Extrait:
« Le chef Hiroaki Takuyama, parlant de la viande d’ours consommée traditionnellement dans la région de son auberge-restaurant, m’a dit : Dans cette région, la viande d’ours a toujours été associée à l’hiver. On en consommait en période de chasse, en marmite, pour supporter le froid rigoureux de la région. On ne le connaissait que dans les plats d’hiver.
Maintenant, j’essaie de le conserver selon des méthodes de la charcuterie occidentale. La travailler en pâté, ou à la façon du lard de Colonnata, met en valeur le goût de sa graisse, proche du porc ibérique. Cela permet non seulement de faire ressortir un goût inconnu jusqu’àlors, mais aussi de l’associer aux légumes d’Été, ce qui n’était pas possible auparavant. »
Bien qu’écrit par une japonaise et souvent relatif aux habitudes alimentaires japonaises, l’auteure évoque toutefois ça et là des aspects culinaires d’ailleurs dans le monde lorsque cela sert son propos.
La nourriture industrielle est vraiment à part selon l’auteure puisque selon cette dernière « ne connaît pas nagori, ni la nostalgie. Elle nous offre une possibilité de refuge, un terrier confortable qui serait toujours identique à lui-même [...]cette immobilité de la nourriture affecte notre vie des caractères du terne et du neutre.[...]Ce n’est qu’avec les êtres vraiment vivants, les êtres périssables de la saison que sont légumes, viandes et poissons du marché que l’on peut partir à l’aventure. ».
C’est un résumé très grossier mais le livre regorge de propositions originales avec quelques traits poétiques qui ne gâchent rien. C'est une vraie petite curiosité, assez originale, qui vous fait quelques fois prendre conscience de certaines choses que vous ressentiez sans pouvoir les cerner ou dont vous n'aviez pas conscience du tout et que Ryoko Sekiguchi vous dévoile.

Vince_

style intéressant, intelligent et plein de tendresse, non sans rappeler Beckett ou Kundera ( pour leur Godot et Fête de l'insignifiance, mes seules lectures de ces hommes à ce jour )
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