Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Sûr qu'en chinant chez les bouquinistes tu trouves ça à moins de 5€.
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
Merci dans tous les cas
wildchild666
Les Morts ont tous la même peau de Vian. L'histoire, le rythme sont sympas. C'est pour l'époque une façon assez originale de dénoncer le racisme : un blanc qui se croit noir et qui est prêt à tout pour le cacher.
Par contre j'ai trouvé qu'il y avait une absence marquante de style, ce qui me gêne. Beaucoup en fait. Je recommande pas trop. Restez-en à L'écume et J'irai cracher.
La solitude des vainqueurs de Paulo Coelho.
On suit plusieurs personnages du monde du cinéma lors du festival de Cannes. Coelho dépeint totalement ce qu'il appelle l'hyperclasse ainsi que les starlettes qui feraient tout pour rentrer dans ce cercle. Rien de très innovant, mais le sarcasme est pointu, les réflexions intéressantes et certains personnages attachants. J'ai bien kiffé.
- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam
[ Dernière édition du message le 20/08/2013 à 18:43:45 ]
Anonyme
1927
Je connais son nom depuis très longtemps mais je n'avais jamais rien lu de lui.
Dans mon esprit il restait vaguement associé à la parapsychologie, l'occultisme ce
genre de trucs qu'il en réalité vivement critiqué.
Bon le type a un parcours assez singulier: Rose+Croix, Franc-Maçonnerie, ésotérisme/mystique chrétien, ésotérisme islamique, taoïsme etc etc...pour finir soufi au Caire où il mourra en 1951. Pour tous les détails je vous invite à consulter sa page Wiki https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non
J'ai choisi cet ouvrage car c'est celui qui me paraissait le moins ésotérique et le plus
proche des réfléxions que peut avoir un citoyen lambda.
Je mets la critique en spoiler pour ne pas encombrer la page de ceux que cela n'intéresserait pas.
- un rejet en bloc qui s'expliquerait par le fait de se limiter à le taxer de conservateur/réactionnaire.
- une adhésion en bloc si on a jamais rien lu d'autre à cause du côté grille de lecture bien pratique.
La solution consiste à considérer son propos comme un objet duquel il faut exclure tout affect.
Pour faire très très court Guénon pense que le monde (en 1927) se divise en deux sortes de civilisations:
les modernes et les traditionnelles.
Les modernes sont généralement les occidentaux et leurs idées très matérialistes dont le seul but est de ne produire via les sciences que ce qui peut se peser, se compter, se vendre et n'assurer en fait qu'un confort matériel, le tout au détriment du spirituel.
Les traditionnels sont généralement les orientaux, plus respectueux de structures traditionnelles chapeautées par un principe supérieur d'ordre spirituel.
Aussi pense-t-il que l'Occident court (déjà) à sa perte si il évacue le spirituel de sa vie quotidienne.
Pour lui rien ne tient dans le temps sans une structure traditionnelle comme il y en a sur terre depuis des millénaires et dans toutes les civilisations du globe.
Une structure traditionnelle c'est un principe supérieur (généralement spirituel) relayé par des élites vers la plèbe.
Dans cette dernière il y aurait là aussi une répartition des rôles définis là encore selon des principes supérieurs.
En gros je pense que Guénon devait admirer dans une certaine mesure le système des castes en Inde.
Puisque selon lui la démocratie est déjà dévoyée du fait qu'elle est faite par des hommes pour des hommes, on peut imaginer que l'idéal selon lui consisterait en une certaine forme de théocratie.
Selon lui, le retour de l'Occident à des formes traditionnelles permettrait une approche plus soft des autres civilisations et des négociations plus linéaires du fait d'une sorte de terreau commun.
Je ne sais pas si il a connu des théocraties de son vivant mais malgré un certaine forme de lucidité il a l'air un rien candide en pensant que des hommes seraient plus "spirituels" si ils étaient gouvernés par un principe supérieur, niant le fait qu'une "élite spirituelle" peut faire ce qu'elle veut et transformer la spiritualité en instrument de terreur typiquement humain.
Bref sa grille de lecture paraît quelques fois un peu simpliste.
Pour finir il craint (déjà, là encore) que la maladie "matérialiste" de l'Occident envahisse l'Orient contemplatif et traditionnel.
Cela dit certaines critiques sont encore pertinentes aujourd'hui.
Elles paraissent banales aujourd'hui mais il faut garder en tête que tout cela a été écrit au début des années 20:
C'est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l'époque moderne : besoin d'agitation incessante, de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes.
C'est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n'est plus unifiée par la conscience d'aucun principe supérieur; c'est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l'analyse poussée à l'extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l'activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s'exercer; et de là l'inaptitude à la synthèse, l'impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux.
Les hommes ne pouvaient éprouver aucune souffrance d'être privés de choses qui n'existaient pas et auxquelles ils n'avaient jamais songé; maintenant, au contraire, ils souffrent forcément si ces choses leur font défaut, puisqu'ils se sont habitués à les regarder comme nécessaires, et que, en fait, elles leur sont vraiment devenues nécessaires. Aussi s'efforcent-ils, par tous les moyens, d'acquérir ce qui peut leur procurer toutes les satisfactions matérielles, les seules qu'ils soient capables d'apprécier : il ne s'agit que de « gagner de l'argent », parce que c'est là ce qui permet d'obtenir ces choses, et plus on en a, plus on veut en avoir encore, parce qu'on se découvre sans cesse des besoins nouveaux; et cette passion devient l'unique but de toute la vie.
Pour finir je dirais que c'est une lecture dont le premier mérite est d'éclaircir l'idée de ce que peut être un traditionaliste et de savoir de quoi il en retourne lorsqu'il en est fait mention.
Les questions posées sont légitimes, les analyses pas dénuées d'intérêt mais les réponses semblent utopiques et trop binaires.
Electro-Phoenix
http://babordplus.univ-bordeaux.fr/vignette.php?isbn=9782221052594
indémodable depuis le moyen-âge !
Eternal NOOB !! Why not
MUSIC is Drug. Drug of LIFE !
tapé,Tapé, TAPEEEEE !!!!
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Mafache
En 2 traites , les personnages sont attachants , le cheminement de la vie du personnage est un peu alambiqué mais c'est vraiment une bonne lecture .
edit = celui ci aussi =
Intéressant , par contre Revel se donne un style " dictionnaire du Synonyme " qui m'étouffe un peu .
J4AVAIS LOL2 :dentspetees:
[ Dernière édition du message le 28/08/2013 à 15:34:29 ]
Anonyme
Une série d'entretiens du bonhomme avec des journalistes internationaux.
Certains entretiens sont bien évidemment plus intéressants que d'autres,
selon la qualité de l'interviewer, ceux de Fritz J. Raddatz et Georg Carpat Focke
on pour moi été les plus intéressants.
On en apprends beaucoup sur sa biographie...et souvent. Je veux dire par là
qu'on échappe pas à de nombreuses répétitions et ça gâche un peu la lecture.
Pour connaître la pensée de l'homme il vaut donc mieux lire ses livres.
Cela dit cet ouvrage permet de compléter "l'oeuvre" de Cioran mais à peine,
malgré quelques formules dont il a le secret, genre:
"Si il y a quelqu'un qui doit beaucoup à Bach, c'est bien Dieu."
TheStratGuy
J'étais tombé y'a un moment déjà sur un très bel essai de Kundera sur Cioran dans lequel il fustigeait ceux qui, au moment de la mort de celui-ci, avaient exhumé ses sympathies fascistes datant de l'époque où il vivait encore en Roumanie (il était pourtant arrivé en France dès la fin des années 30), en rappelant entre autres que l'essentiel de la vie et de l'oeuvre de Cioran datait de bien après cette erreur de jeunesse dans laquelle il n'avait jamais persévéré et dont il avait même fait une sorte d'autocritique, stigmatisant entre autres la tendance de la jeunesse à tomber dans certains extrémismes.
Paradoxalement, je crois que Kundera invoquait pour justifier son point de vue un des points de sa propre pensée avec lequel je suis le plus en désaccord, à savoir son idée selon laquelle ce qu'on doit considérer comme l’œuvre d'un auteur n'est pas l'ensemble de ce qu'il a écrit mais uniquement ce que cet auteur lui-même et lui seul juge pertinent à un instant T parmi tout ce qu'il a écrit jusque là, écartant en quelques sortes toute légitimité à l'historiographie d'un auteur au profit d'une sorte de gestion d'image sans faille... Ce qui dans le cas de Cioran poserait d'ailleurs problème, car au delà des simples questions idéologiques il me semble qu'il a plus ou moins renié la quasi-intégralité de ses écrits au gré des évolutions de sa pensée.
Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.
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