Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
quantat
Citation de : a.k.a
Citation :Finalement Levy Strauss se situait là dans la droite ligne de Hegel
Je me rappelle très bien d'un passage vers le début du livre, au cours duquel il critique vivement la démarche dialectique (héritage direct de Hegel) et sa formation philosophique en général. Par ailleurs, vu la position de H. sur les femmes par exemple, je doute qu'il accorde autant d'importance que Lévi-Strauss à des "sauvages". Bon, ça remonte à loin pour moi Hegel, en même temps...
J'ai retrouvé le passage :
Citation :Là, j'ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question; à introduire la première par les justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde; enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontinu, essence et existence, etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion; les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques.
C'est tout à fait juste ce que tu dis aka : le structuralisme de Levy Strauss est en parfaite opposition avec la dialectique hegelienne...
L'héritage hégélien que j'indiquais se limite ici à ce qu'Hegel dit du rapport primitif de l'homme à la nature qui l'environne (qui est ce contre quoi et par rapport à quoi il se définit)
quantat
... j'oubliais : grand merci pour ce texte qui dénonce le lien intime entre la dialectique et la sophistique (curieusement Descartes disait déjà ça)
cyar
a.k.a
Quantat > de rien.
Anonyme
Lu le dernier tome du Seigneur des Anneaux.
Alors le 1er m'avait intéressé, le 2ème fait tourner avidement les pages, et le 3ème m'a laissé KO debout.
Je suis vraiment content d'avoir lu ça tardivement, et surtout d'avoir attendu d'être prêt à le lire (en y étant quasi forcé, grâce au fait d'avoir retrouvé cet exemplaire de 1972 dont je ne sais toujours pas comment il a pu arriver chez moi).
Le style et/ou la traduction est toujours aussi bon(ne), et le récit gagne encore en fluidité dans cet opus, qui se lit plus facilement que les précédents.
En revanche, si déjà le film Les 2 tours prenait quelques libertés avec le bouquin, là c'est quasi de l'arnaque. La fin du film, avec l'armée des morts, je l'ai toujours trouvée merdique et artificielle, et c'est tout de même un gros parti-pris en regard du bouquin. Même chose pour la mort de Saroumane, dont le personnage dans le film est sous employé (à la différence de Legolas, sorte de super Jedi omniprésent et omnipotent dans les films, bien plus réservé et à la présence plus sporadique dans les bouquins.)
On sent la sympathie de Tolkien pour les personnages d'apparence modestes, comme les Hobbits (la fin du bouquin, totalement absente du film, est assez géniale) et évidemment Aragorn, dont j'ai enfin compris qu'il avait 90 balais au moment des événements.
Finalement y a assez peu d'action, et celle ci est rapidement envoyée (la bataille de fin dure ptet maxi 30 pages, et encore), au profit de descriptions, de dialogues, le tout au profit des personnages eux même.
Bref, je mesure maintenant pourquoi on qualifie ça d’œuvre majeure de la littérature.
[ Dernière édition du message le 13/05/2014 à 18:10:02 ]
Djardin
Le synopsis, vite fait : c'est en 1943 sur le front russe. Un allemand à une permission et peut rentrer à l'arrière et il découvre que derrière, c'est tout cassé aussi.
Apparement Remarque a eu des problèmes avec les nazis dans l'entre deux guerre, sous prétexte qu'il était pacifiste, et a émmigré aux USA. Il a donc écrit ce bouquin comme une fiction (à "L'ouest rien de nouveau", c'était une fiction mais ça se basait de sa vie et de celle de ses camarades dans les tranchées).
Ben ça reste dans la même veine : c'est cynique et sinistre et la guerre c'est moche. Avec en prime par rapport à plein de bouquins pacifiste de guerre : c'est le point de vue des allemands en 1943 sur le front Russe. Ils savent trois trucs :
-la guerre est perdue pour eux
-ils ont commis des attrocités et vont devoir payer pour ça.
-ils se sont fait bourrer le mou par la propagande pendant des années.
Donc c'est encore plus sinistre et cynique.
Bref, pour l'instant, c'est dur, mais bien. et "à l'ouest rien de nouveau" est un livre super.
Sinon avant j'ai lu un truc bien plus léger : "les 3 mousquetaires" et "20 ans après" d'Alexandre Dumas. Ben c'est cool, il y a de l'action, de l'aventure, de l'humour. on a vraiment l'impression de lire un scénario de film à grand bugdet. C'est très agréable à lire. Le style et un peu "léger". En gros, il décrit les scènes de combat, les vannes que s'envoit les gens. mais pas de grosses descriptions romantiques qui ne servent à rien, pas de détail, pas de lourdeur. (d'où le côté scnéraio : ça décrit l'aventure, point).
Un petit bémol toutefois sur "20 ans après" : Dumas considère que ces lecteurs ont de la culture et connaissent le contexte de l'époque (le coadjureur, le cardinal de Retz et le prince de Condi sont la même personne. bon, ben sans le savoir ça complique vachement le bouquin !)
On lirait ça plutôt que du Maupassan en collège, plein de gamin aimerait la lecture (ou du moins considereraient que la lecture, ce n'est pas un but en soit, le but c'est de pouvoir se faire raconter une histoire)
Youtou => j'avais lu les livres en 6eme. après avoir vu les films, je voulais les relire. j'ai jamais dépassé la sortie de la comté tellement le style et lourd et poussif.
Un copain m'a conseillé un truc : "tu sautes les 300 premières pages et commence le livre une fois sortie de la comté". tu penses que ça vaudrait le coup ? ou ça reste un style lourd tout du long ?
Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.
[ Dernière édition du message le 13/05/2014 à 22:57:04 ]
oryjen
Même point de vue chez Lovecraft, d'ailleurs, dans cette nouvelle dont j'ai oublié le nom, où il décrit une ville à travers les âges.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 13/05/2014 à 23:18:12 ]
oryjen
Ma-gni-fi-que!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Dr Pouet
Citation :Levy Strauss
J'ai retrouvé le passage :
Citation :Là, j'ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question; à introduire la première par les justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde; enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontinu, essence et existence, etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion; les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques.
Excellent.
un art du calembour qui prend la place de la réflexion
J'adore
[ Dernière édition du message le 13/05/2014 à 23:41:01 ]
vodevil
C'est quand qu'on va où?
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