Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
4124
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
4081 Posté le 27/05/2014 à 23:09:54
Citation de oryjen :
C'est drôle ces titres de séries-fleuves de fantasy... Est-ce que ça tient aux éditeurs français, mais c'est toujours "Le truc-muche DU machin-chose"...
Sur celui-là, je peux t'assurer que les noms ont été choisis avant de trouver un éditeur. Maintenant, est-ce que les auteurs ont été influencés par les titres des autres livres ? Possible ! Le 3ème fait exception.
Si je prends les 24 premiers Maigret (parce-que après les titres contiennent toujours "Maigret", probablement une volonté de l'éditeur ; dommage à mon avis), je compte 10 "trucs du machin" ; 12 si on compte les "à" et les "en". Ça te donne plutôt raison, vu qu'il en faudrait 16 pour atteindre la même proportion de 2/3. Pas uniquement français : The Fellowship of the Ring, The Two Towers, and The Return of the King. 2/3 aussi !
Sinon la fantasy, c'est pas spécialement mon kiff.
Pour "faire littéraire", pour moi c'est surtout une affaire de style et de psychologie. Pas sûr que la fantasy s'y prête plus que les autres genre. Plutôt moins à mon avis.
Pour ce qui est de l'action et de l'imaginaire, je pense que ces bouquins sont plutôt dans le haut du panier.
[ Dernière édition du message le 27/05/2014 à 23:16:56 ]
Djardin
19834
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
4082 Posté le 27/05/2014 à 23:25:30
La série bouquins de GoT est de très haut niveau pour de la fantasy. Mais peut être parce que c'est plus des histoires politiques que de la fantasy kitch. Mais en tout cas, le style est très classe et moins pompeux que plein d'autres.
Sinon dans les titres de livres, les Agatha Christie c'est un épisode sur deux qui s'appelle "Murder quelquechose". niveau varité, c'est pas top non plus.
Sinon dans les titres de livres, les Agatha Christie c'est un épisode sur deux qui s'appelle "Murder quelquechose". niveau varité, c'est pas top non plus.
Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.
Hi Bou
1523
AFicionado·a
Membre depuis 19 ans
4083 Posté le 28/05/2014 à 00:49:35
Citation :
Perso, à part Tolkien, et malgré de nombreuses tentatives, j'ai toujours trouvé qu'il s'agissait d'un genre remarquablement mineur de pur divertissement.
Pas de la littérature, quoi.
A croire que ça s'adresse exclusivement aux gros gothiques graisseux.
Mais non voyons, tu oublies également les geeks puceaux violeurs de chèvres qui sont eux aussi assez niais pour lire dans le seul but de se divertir.
Bon après, c'est vrai qu'il y a de tout qui se côtoie dans la fantasy. Ça va d'une énième adaptation des mondes de warhammer/world of warcraft jusqu'à l'ouvrage de génie, en passant par des séries sans trop de prétention adressée à un public de jeune lecteur.
C'est vrai que le style d'écriture fait parfois pas très travaillé / grandiloquent.
Au delà des noms des bouquins, c'est surtout les couvertures que je trouve hyper typées et pas forcément de bon goûts.
Dans de la fantasy plus "adulte" il y a "Gagner la guerre" du français Jean-Philippe Jaworski que j'avais vraiment apprécié.
Citation :
Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ormière ; et c'est plus gras et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises !
[ Dernière édition du message le 28/05/2014 à 00:51:11 ]
Anonyme
8045
4084 Posté le 28/05/2014 à 10:02:55
Citation :
Quelqu'un a déjà lu des bouquins de Lovecraft ? Ça me tenterait bien. Lequel vous me conseillez ?
L affaire Charles D. Ward
Unlucky Lad
1729
AFicionado·a
Membre depuis 11 ans
4085 Posté le 28/05/2014 à 11:28:25
+1 pour L'affaire Charles Dexter Ward, qui est plus un roman (Lovecraft, c'est majoritairement des nouvelles).
Apres, y'a 3 grandes catégories/univers chez HPL:
Les Grands Anciens: plutot orienté Horreur ou les personnages finissent généralement mort ou fou après une sorte d'enquête (Dagon, L'Appel de Cthulhu, les Montagnes Hallucinées, le Cauchemar d'Innsmouth, etc...)
La Contrée des Rêves: plus Onirique, un peu dans le style Fantasy (mais avec des passerelles avec les mythes des Grands Anciens)
Le reste, qui se situe entre les deux, souvent de l'horreur, mais pas vraiment en accord avec la première catégorie.
J'avais lu un receuil ("Dagon", chez J'ai Lu, et seule la nouvelle éponyme était du "Cthulhu-verse", le reste c'etait plutot de l'onirique étrange et j'avais bien aimé)
Apres, y'a 3 grandes catégories/univers chez HPL:
Les Grands Anciens: plutot orienté Horreur ou les personnages finissent généralement mort ou fou après une sorte d'enquête (Dagon, L'Appel de Cthulhu, les Montagnes Hallucinées, le Cauchemar d'Innsmouth, etc...)
La Contrée des Rêves: plus Onirique, un peu dans le style Fantasy (mais avec des passerelles avec les mythes des Grands Anciens)
Le reste, qui se situe entre les deux, souvent de l'horreur, mais pas vraiment en accord avec la première catégorie.
J'avais lu un receuil ("Dagon", chez J'ai Lu, et seule la nouvelle éponyme était du "Cthulhu-verse", le reste c'etait plutot de l'onirique étrange et j'avais bien aimé)
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
4086 Posté le 28/05/2014 à 18:32:41
Par-delà le mur du sommeil.
Je suis d'ailleurs.
Ha si dans la fantasy, j'oubliais la série du Disque-Monde, de Terry Pratchett. Rocambolesque, picaresque, drôle, un style parfois flamboyant (et jamais grandiloquent). Ca c'est écrit!
Et toutes les histoires de magiciens de Jack Vance, vers la fin du monde.
Comme quoi, pour Léo Tseu, toujours prompt à tailler un short un peu court à n'importe qui, on peut aimer se divertir ET haïr la médiocrité. Ou, pour le dire autrement, on n'est pas obligé d'avaler de la merde au très saint motif de combattre je ne sais quel élitisme.
Et toutes ces sortes de choses.
Je suis d'ailleurs.
Ha si dans la fantasy, j'oubliais la série du Disque-Monde, de Terry Pratchett. Rocambolesque, picaresque, drôle, un style parfois flamboyant (et jamais grandiloquent). Ca c'est écrit!
Et toutes les histoires de magiciens de Jack Vance, vers la fin du monde.
Citation :
Mais non voyons, tu oublies également les geeks puceaux violeurs de chèvres qui sont eux aussi assez niais pour lire dans le seul but de se divertir.
Comme quoi, pour Léo Tseu, toujours prompt à tailler un short un peu court à n'importe qui, on peut aimer se divertir ET haïr la médiocrité. Ou, pour le dire autrement, on n'est pas obligé d'avaler de la merde au très saint motif de combattre je ne sais quel élitisme.
Et toutes ces sortes de choses.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 28/05/2014 à 18:36:09 ]
Hi Bou
1523
AFicionado·a
Membre depuis 19 ans
4087 Posté le 28/05/2014 à 18:41:35
Citation :
Ha si dans la fantasy, j'oubliais la série du Disque-Monde, de Terry Pratchett. Rocambolesque, picaresque, drôle, un style parfois flamboyant (et jamais grandiloquent). Ca c'est écrit!
Gros +1. Tout a fait d'accord. Il joue de plus parfaitement avec les codes de la fantasy et les détourne avec brio.
Citation :
Comme quoi, pour Léo Tseu, toujours prompt à tailler un short un peu court à n'importe qui, on peut aimer se divertir ET haïr la médiocrité.
+1 aussi. C'est de bonne guerre et faut bien reconnaitre ses propres travers.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
4088 Posté le 28/05/2014 à 19:27:17
Citation :
on peut aimer se divertir ET haïr la médiocrité
Exactement.
Chacun mes goûts, après tout.
Anonyme
17065
4089 Posté le 05/06/2014 à 09:49:13
Diverses réflexions (allant majoritairement de courts paragraphes en textes étalés sur deux ou trois pages maximum) sur divers sujets (art, société, culture) et quelques éléments autobiographiques de Jean Clair dont j'avais particulièrement aimé les essais "Malaise dans les musées" et "L'hiver de la culture".
Là il faut être honnête on s'emmerde un peu.
Il y a des trucs dont on se fiche vraiment.
C'était un grand ami du génial Philippe Murray et on y retrouve certaines idées mais la plume n'y est pas, mais alors pas du tout. C'est du réactionnaire de base qui n'amène pas (ou très très rarement) un vrai questionnement, ni même sous forme subtile d'ironie ou de cynisme.
Quand il est question d'art et de politique culturel c'est tout de suite plus intéressant vu que c'est le métier du bonhomme, mais proportionnellement ce n'est rien par rapport à ce qui m'a ennuyé dans l'ensemble de l'ouvrage.
Reste tout de même quelques belles formules.
Je conseillerais plutôt les essais cités plus haut.
Dans l'ancienne Tchécoslovaquie de l'entre-deux guerre un jeune homme travaille comme serveur dans un grand restaurant. Petit de taille, il ne manque cependant pas d'ambition.
"L'inconcevable devient réalité" est le mantra du personnage principal de ce merveilleux roman du tchèque Bohumil Hrabal que je découvre avec ce livre.
Il ne faut trop rien en dire et se laisser entraîner dans les aventures de ce personnage sans nom dont on suit l'évolution de la post-adolescence à l'âge adulte.
Absurde, burlesque, réaliste, romantique, initiatique, kafkaïen, drôle et même mystique voilà un très très bon livre à mettre à côté de "Le vaisseau des morts" de B.Traven et "L'attrape-coeurs" de J.D Salinger.
Un livre pas très digeste mais néanmoins intéressant sur la place du symbole dans nos cultures.
Après une perspective historique fort intéressante dans laquelle l'auteur trace la lente déliquescence du symbole (icônoclasme byzantain, opposition art roman/gothique) pour déboucher ensuite sur une mise à jour tardive activée entre autre par la psychanalyse, la phénoménologie et l'ethnologie.
Vient au final un chapitre sur les fonctions de l'image symbolique après ses péripéties historiques et herméneutiques.
Érudit mais pas toujours facile à lire lorsqu'on ne connaît pas nécessairement ce champ d'étude.
Cela dit on y apprends forcément des choses et j'y retournerai probablement si je suis amené à lire d'autres livre sur le sujet.
J'étais quelques fois perplexes car il y avait quelque quelques fois ce qui me semblait tenir du parti-pris déguisé qui m'a gêné et je me demandais à qui s'adressait réellement ce livre et dans quel but.
Il n'y avait pas cette neutralité d'un Henry Corbin dont l'auteur était un ami.
Mais cela peut se comprendre car nous sommes là dans une forme d'histoire des idées et cela se prête au débat.
Une petite citation ironique de Jean Lacroix m'a bien plu:
"Le positivisme, c'est la philosophie qui, du même mouvement, supprime Dieu et cléricalise toute pensée".
[ Dernière édition du message le 05/06/2014 à 09:49:41 ]
Anonyme
17065
4090 Posté le 05/06/2014 à 10:11:38
Pour revenir sur Bohumil Hrabal et vous en donner une petite idée, je ne résiste pas à l'idée de poster un extrait non pas de "Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre" mais de "Cours de danse pour adultes et élèves avancés".
Citation :
« Je suis un enfant illégitime, avoue-t-il. Un beau dimanche matin, ma mère a annoncé à ses parents, avec beaucoup de ménagement, qu'elle était enceinte et que son ami ne voulait pas l'épouser. Mon irascible grand-père nous a traînés dans la cour, ma mère et moi ; il a sorti son fusil et a crié en morave : « Mets-toi à genoux que je te tue ! ». Heureusement, ma grand-mère, qui avait le sens de l'à-propos, est sortie à ce moment-là dans la cour et a dit : « Venez manger, la soupe va refroidir. »
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