Philosophie sur le zinc !
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Anonyme
Philosophie sur le zinc !
Patron, vous m’en remettez-une, siouplaît…
Tu kiffes cogiter sur des questions dont la plupart des gens se foutent, sache que tu n’es pas seul au monde…
Tu mates sur ARTE les émissions de Raphaël Enthoven… tu es abonné à Sciences humaines, Philosophie magazine, ou Esprit, voire les trois,
T’aimes les sciences humaines : la sociologie, la psychologie - voire la psychologie sociale,la philosophie des sciences, l’art, la comparaison des systèmes culturels, la spiritualité,
Ma philosophie d'Amel Bent est le morceau qui arrive en premier sur ta playlist,
Tu passes ton bac,
Que tu sois camusien ou sartien,
Prends une chaise et un verre ….
[ Dernière édition du message le 16/11/2013 à 12:54:42 ]
Traumax
Par rapport à ce que je voulais dire, pour faire simple, invoquer les libertés individuelles, c'est une arnaque.
je considère que
1/ c'est de la propagande
2/ c'est une volonté politique
3/ ce n'est pas d'ordre moral, encore moins éthique, comme on voudrait le faire avaler.
Et ?
C'est un peu court là.
Mon point de vue :
De toute façon on va tous y passer. C'est une des seules vérités intangibles de ce monde, une des seules choses dont personne ne peut douter. Personne ne choisi sa naissance, je vois pas en quoi on devrait nous empêcher de choisir notre mort. C'est quasiment le seul vrai choix qu'on ait en fait.
Je pense que la morale et l'éthique n'ont rien à voir là dedans, si on considère le cas le plus simple : un adulte conscient décide de sa mort. Si on rentre dans les cas particuliers (coma, mineurs etc...) ca devient beaucoup plus compliqué, puisqu'il ne s'agit plus de suicide assisté, mais d'un tiers qui prend la décision.
Evidemment, il faut que ce soit fait dans un cadre légal strict pour éviter les abus.
L'opposition des catholiques est simple à comprendre. Dieu les fait naitre, et en aucun cas l'homme n'est légitime pour décider de contrarier les plans de Dieu. Le corps humain, en tant que création divine appartient à Dieu. C'est la position des cathos hardcore, pas de la majorité, mais le point de vue de l'église là dessus est sous-tendue par ça.
Ajoutons le culte de la souffrance terrestre qui permet de mériter une place au paradis, et on est bon pour laisser crever les cancéreux avec juste ce qu'il faut de morphine pour pas hurler comme des ânes dans les hopitaux.
Anonyme
3/ ce n'est pas d'ordre moral, encore moins éthique, comme on voudrait le faire avaler.
Bah, il me semble qu'on est un peu dans le domaine de "l'éthique", une approche ayant "pour but d'indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure." Peut-on tuer quelqu'un ? l'aider à mourir ? Dans quelle condition... le rôle de l'institution médicale...
D'un point éthique, ça me pose pas de problème : n'ayant pas de religion,ça élimine certains éléments ( donner la mort à autrui au regard de Dieu, ce genre de conflit ) ; aider quelqu'un à mourir ne me paraît pas aberrant en soi; si ça m'arrivait, ou quand ça m'arrivera
Après, une fois passée ces questions de fond, dans les liens que j'ai posté, y a des aspects plus techniques mises en avant par les "opposants" : rôle de l'institution médicale... comment éviter les dérives ? ( genre élimination systématique des "cas perdus" )... qui commet l'acte ? Est-ce que c'est remboursé par la sécu ?
[ Dernière édition du message le 09/12/2013 à 19:47:46 ]
Urban Koala
Après, légaliser l'euthanasie, cela peut amener de lourds travers, des abus, notamment dans les familles qui ont un intérêt direct au décès de la personne en question.
aider quelqu'un à mourir ne me paraît pas aberrant en soi; si ça m'arrivait, ou quand ça m'arrivera... un coup de main ( ou autre chose ) serait le bien venu![]()
Hésite pas, si je peux t'être utile Lud'.
(ah merde, c'est pas le thread où on dénigre automatiquement?)
Anonyme
intram
Juste une petite précision; en gros comme vous avez relevé le même point, je voulais dire que:
un débat sur l'euthanasie convoque la morale et l'éthique,
un débat imposé sur l'euthanasie n'est ni moral ni éthique (enfin c'est mon avis)
surtout dans le contexte actuel.
Concernant l'euthanasie, elle est déjà pratiquée et passée sous silence. Les équipes qui la pratiquent prennent de gros risques au niveau légal
Tout à fait. Et il me semble qu'il y a des pays où la législation est beaucoup plus souple (?) (la Suisse notamment)
un intérêt direct au décès de la personne en question.
Abus de faiblesse etc.. D'où la controverse par rapport à la question du libre arbitre, (ici sans même rentrer dans le domaine religieux).
[ Dernière édition du message le 09/12/2013 à 20:28:28 ]
Anonyme
Tout à fait. Et il me semble qu'il y a des pays où la législation est beaucoup plus souple (?
Chez les belges..
[ Dernière édition du message le 09/12/2013 à 20:26:52 ]
Simon De Talbert
j'y vais de mon petit point de vue éclairé par la psychanalyse: le problème c'est pas le droit au suicide; c'est plutôt la légalisation de la désignation d'un assistant de la mort comme il peut être question actuellement de légaliser des assistants sexuels pour les personnes handicapées qui ont un "besoin" de sexualité (Ha Thanatos et Eros
).
qu'on le veuille ou non, on met en jeu la pulsion de mort chez celui qui est désigné comme agent de l'euthanasie, avec toutes les dérives inconscientes que le cadre légal ne peut pas baliser (les faits divers nous ont abreuvé de ces histoires d'archange de la mort, de braves personnes qui en toute bonne fois voulait faire le bien, abréger les souffrances de leur proche ou de leur prochain jusqu'à adopter une propension malsaine à vouloir zigouiller celui qui ne l'avait pas clairement demandé).
est-ce que le droit à la médecine palliative ne suffit pas?: on sait que des calmants, des sédatifs à haute dose abrègent la vie, mais on soigne alors la souffrance en la priorisant par rapport à la durée de vie.
voilà, difficile dans un débat sérieux de ne pas faire référence aussi à la psychanalyse ; et ça va être difficile de zigouiller les psychanalystes ici; même en admettant qu'ils le demandent, le cadre légal n'est pas là ![]()
"Ils l'ont fait parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible" M. TWAIN
Anonyme
le problème c'est pas le droit au suicide; c'est plutôt la légalisation de la désignation d'un assistant de la mort comme
En même temps... Dans le cas d'une personne qui demande à mourir, dans l'intention, elle est dans une démarche de suicide ( acte délibéré de mettre fin à sa propre vie ) le problème, évidemment, c'est qu'elle a besoin d'autrui pour le faire. C'est l'entrée de l'Autre dans l'équation qui pose un problème.
On peut jouer sur les mots, jouer avec les terminologies... Simplement, une personne veut mourir et a besoin des autres pour mourir. Qu'est-ce qu'on fait ? Et si on fait, comment ?
[ Dernière édition du message le 09/12/2013 à 21:32:14 ]
Traumax
un débat imposé sur l'euthanasie n'est ni moral ni éthique (enfin c'est mon avis)
surtout dans le contexte actuel.
Imposé par qui ? Personne te force à en débattre. Et quel contexte ?
Tu as souvent des assertions trop vagues, c'est pas sain je trouve.
difficile dans un débat sérieux de ne pas faire référence aussi à la psychanalyse
Pourquoi ? j'ai deja plein de discussion très sérieuses sur plein de sujets très sérieux avec diverses personnes, la psychanalyse est entrée dans la ronde très peu souvent.
Ca va te paraitre dingue, mais on peut tout à fait penser notre existence en se passant totalement de cette référence.
Anonyme
L'expression « aide au suicide » (ou « suicide assisté ») désigne l'acte de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu'elle se suicide.Contrairement à l'euthanasie, c'est donc le « patient » lui-même qui déclenche sa mort et non un tiers.
Traumax
Du coup l'assistance au suicide c'est légal ?
Anonyme
France : le Comité d'éthique opposé à l’assistance au suicide et à l’euthanasie
Le Comité consultatif national d’éthique, saisi par François Hollande sur la question de la fin de vie, a rendu son avis lundi. Les membres du comité n’ont pas autorisé le suicide assisté ni l’euthanasie et préconisent un débat public.
Traumax
Simon De Talbert
Citation de : ludwigh
On peut jouer sur les mots, jouer avec les terminologies... Simplement, une personne veut mourir et a besoin des autres pour mourir. Qu'est-ce qu'on fait ? Et si on fait, comment ?
sans jouer sur les mots, on peut quand même interroger la formule "simplement, une personne veut mourir et a besoin des autres" que tu utilises: on peut évoquer des situations biens différentes qui n'appellent pas les mêmes réponses:
deux situations particulières en exemple; il y en a d'autres ...
-la personne souhaite ne plus souffrir et elle ne peut pas elle-même réduire ou supprimer ses souffrances; la réponse est dans le champ des soins palliatifs avant tout et avant de parler d'euthanasie.
- la personne n'a plus envie de vivre, elle n'a pas le courage de se donner la mort, elle demande assistance (situation que l'on rencontre avec une personne dépressive qui a une réelle souffrance mentale autant que physique souvent); avec un cadre légal, on l'aide à mourir ou on soigne sa dépression?
la question est complexe, les réponses pas évidentes par ce que la demande d'assistance à la mort est très complexe, très variée-c'est pourquoi je ne vois comment on peut se passer de l'avis des personnes qui évaluent, sur le plan psychologique, la demande d'une personne en particulier.
d'autre part en cas de souffrance physique intense avec un pronostic vital très péjoratif, est-ce que le soins palliatifs importants (donc qui vont abréger, on le sait la vie- cf les dérivés morphiniques) ne sont pas suffisants?
"Ils l'ont fait parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible" M. TWAIN
oryjen
Ouvert à trop de dérives subjectives, évidemment. Je pense que l'avis du praticien n'est absolument pas à prendre en compte, pas davantage que celui de la famille, pour les mêmes raisons.
Le seul cas où la chose me semble recevable est quand la demande émane du patient lui-même, en possession manifeste de son jugement.
Il faut alors poser la question de ce qu'est le jugement d'une personne souffrante, et nous voici enfin dans le domaine de la philosophie, c'est une question intéressante...
Le problème c'est que dès qu'on veut discuter de souffrance et de jugement, Mère Thérésa rapplique.
c'est pourquoi je ne vois comment on peut se passer de l'avis des personnes qui évaluent, sur le plan psychologique, la demande d'une personne en particulier.
Nous parlons ici d'un moment grave de la vie d'une personne, ainsi que de la vie de la collectivité qui éventuellement rend la chose possible.
D'accord pour le fond de l'idée, mais QUI évalue? Je veux dire par là, étant donné le foutoir incommensurable des écoles et tendances dans les professions psy, qu'on risque fort, en multipliant les avis sur un même cas, de multiplier aussi les conclusions. En ce cas, cela revient à ne rien décider du tout, attendu que dans un cas de cette gravité, seul un avis indiscutable et d'ailleurs indiscuté doit prévaloir.
L'essentiel de la sarabande commence évidemment quand le mourant a du pognon. Quand on voit ce que les gens sont capables de devenir en pleine rue pour l'armoire de Mémé, on n'a pas du tout envie de devoir recourir aux expertises-contre expertises etc... car finalement c'est toujours un particulier qui tranche (généralement un juge, en se référant à des textes qui évitent soigneusement de se prononcer sur ce problème, en se référant donc à rien du tout), et il me semble inadmissible que la décision puisse se passer du principal intéressé sur ce point.
Je ne vois donc qu'une seule position tenable collectivement: Quand on ne peut rien décider, il faut ne rien décider. Dans bien des cas, ne rien faire est un acte fort.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 10/12/2013 à 02:47:07 ]
Traumax
C'est un point de détail, mais ça implique une chose : pourquoi les tiers seraient légitimes à poursuivre les soins, et illégitimes à abréger les souffrances ?
oryjen
Je vois bien le désir d'une part de la science, d'autre part du collectif, chacun pour des raisons qui lui sont propres, de normer, baliser, jalonner des territoires inconnus. Cependant, nous parlons, encore une fois, chaque fois, du moment unique et intime où chaque personne devrait avoir le droit moral d'être laissée seule avec elle-même, et de statuer pour elle-même.
Je dis donc que dans ces cas-limite où nous avons, d'un point de vue extérieur et mesurable, c'est-à-dire limité (ou alors n'importe qui peut arguer d'une connaissance totale des phénomènes de la conscience, de la vie, de la mort etc... et étayer par là son jugement), de nombreuses raisons de penser que le sujet s'est "absenté", il faut, pour la santé et la validité de ce que représente une hypothétique "conscience collective", ou au moins un "jugement collectif", c'est-à-dire pour qu'il reste possible de partager quelque chose entre nous (c'est ni plus ni moins l'enjeu que je perçois ici), il faut, donc, rester raisonnablement modestes, admettre que nous ne nous trouvons pas devant un échec du jugement, mais face à un mystère qui (pour l'instant?... gardons la porte ouverte) reste constitutif de notre condition, et que si le patient n'a pas la possibilité de s'exprimer à ce sujet, personne n'a le droit de le faire à sa place.
S'il s'avérait en fait, pour autant que nous en soyons informés, que cette conscience-là a besoin de cette stase, que ce qui nous apparaît là, de l'extérieur (enfin, de notre intérieur en fait, n'oublions jamais ça: On ne peut convoquer l'idée d'objectivité absolue sans convoquer l'idée de l'omniscience, et donc l'idée de "Dieu") comme une interminable agonie dépourvue de tout sens représente, de l'intérieur, temps aboli, "autre chose", je ne sais pas... un "moment" ou un "lieu" propre à accomplir quelque chose d'important, de nécessaire? Pour autant que nous le sachions, qui peut affirmer le contraire? Pourquoi, dans ce moment où la connaissance scientifique est en échec, faudrait-il préférer l'autorité d'un soignant qui s'en trouve lui aussi réduit à l'ignorance ou au jugement personnel, à l'avis de la fille, de l'époux, qui affirme, à l'encontre de l'encéphalogramme "je suis sûr qu'il (elle) m'entend!"?
Je viens de tâcher d'expliquer pourquoi, à mon avis, les tiers sont illégitimes à "abréger les souffrances".
Pour ce qui est de la légitimité à poursuivre les soins, ça me paraît beaucoup plus simple: D'une part, les soignants sont payés pour soigner. De leur point de vue, cette situation correspond, on l'espère bien, à une vocation, un besoin de venir en aide à son semblable, naturel ou acquis selon l'école de pensée à laquelle on se réfère, qui s'exprime chez eux plus fortement que dans le cas moyen. D'autre part, du point de vue des proches (sauf dans les cas où ils sont héritiers) ou de la collectivité (sauf dans les cas où la survie ou la mort de l'intéressé a des répercussions économiques plus ou moins vastes), ce dernier point suffit aussi: on vient en aide à son semblable, je ne vois pas ce qui pose question. Ou alors, on est au courant des mystères qui se trament de l'autre côté du miroir, on sait de façon sûre par exemple que cet état de stase étrange entre la vie et la mort représente pour le destin de ladite conscience un accident fâcheux, un obstacle, une sorte d'aberration qu'il faut l'aider à surmonter. Donc là, en effet, en connaissance de cause, on abrège. Mais de quoi parle-t-on alors? On a changé soudain de paradigme, on ne se trouve plus du tout dans le domaine du légal, de la science ou de la philosophie. On est dans la métaphysique.
Je veux dire par là que dans certaines circonstances, la normativité d'un geste, d'un point de vue, d'une injonction émanant du collectif ne prête pas à conséquence. Quand le collectif décide "si tu es reconnu coupable d'un excès de vitesse en bagnole de moins de 10km/h tu perds un point à ton permis", on est là dans la gestion des affaires courantes, et cette décision n'a aucune répercussion notable sur la conscience que tout un chacun peut avoir de la nature de son existence. Par contre, aux cas-limite où s'abolit la connaissance objective, affirmer "untel se trouve présentement dans tel état, que l'on peut décrire totalement, objectivement de telle et telle manière et selon tels et tels critères, voilà, c'est un légume, y'a plus qu'à débrancher" impose de fait et de manière autoritaire et normative une vision métaphysique de l'existence. C'est présomptueux, probablement inexact ou du moins grandement incomplet, et potentiellement dangereux.
Le collectif n'a pas à mettre son nez là-dedans. Il faut rester prudents, modestes et éventuellement respectueux.
Mais je suis peut-être hors-sujet: On était partis de la supposition qu'un malade conscient et souffrant mais terriblement affaibli avait la possibilité d'exprimer son désir d'en finir.
Ca pose d'autres problèmes... Qu'en est-il de la lucidité au sein de la souffrance? Parle-t-on bien d'un malade souffrant mais assisté par des substances tenant à distance les effets conscients de la souffrance? Et dans ce cas, qu'en est-il des souffrances morales, face à la certitude d'une disparition prochaine, ou au spectacle de sa propre déchéance physique?
Je me rappelle une mémé très âgée mais valide qui disait "j'en ai assez, je crois que le bon dieu m'a oubliée; j'aimerais partir maintenant..." Aurais-je été fondé à lui tirer une balle dans la tête?
Disons qu'à mon avis, et dans un cadre juridique très strict, si l'on peut établir la validité parfaite du jugement d'une personne souffrante (mais encore une fois, à mon avis c'est là que le bât blesse... je pense que la chose est à peu près indémerdable par la raison car ici encore on se retrouve inextricablement mêlé au facteur subjectif: Nous ne sommes pas égaux devant la souffrance, qu'elle soit physique ou morale), il n'y a aucune raison de ne pas accéder à sa demande, à la condition expresse que ce genre d'acte ne soit pas intégré d'office à la mission obligatoire du personnel soignant, certains, pour des raisons personnelles et indiscutables, pouvant se trouver incapables de l'accomplir.
La conclusion logique de tout ceci me semble être ( :pincettes et guillemets: ) que le collectif et son bras séculier, j'ai nommé l'arsenal législatif, doivent absolument s'abstenir de rendre à ce sujet un avis péremptoire. Nous ne sommes que des hommes, et la mort place chacun au point limite où toute connaissance s'abolit. Comme la loi ne saurait s'appuyer sur autre chose qu'une connaissance sûre et entière, elle doit absolument, en ce domaine, s'abstenir.
Par contre je pense qu'elle doit être en mesure d'apprécier, dans ces situations, des arrangements privés, et je crois que jusqu'à présent, dans ce qui semble à certains positivistes va t'en guerre de la frilosité, et qui est à mon avis une preuve de sagesse (enfin qqch qui fonctionne, bordel, ça fait du bien!), c'est exactement ce qu'elle fait: elle s'efforce, avec bienveillance et dans les cas qui le méritent, de fermer les yeux.
Belle image, non?
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 10/12/2013 à 10:52:42 ]
oryjen
Mais on est loin du compte, je le répète: l'occident est à peu près totalement ignorant de ce qui se trame en-dessous de la strate consciente. Nous disposons d'un arsenal chimique (catastrophique!) qui nous donne sur ces questions une illusion de puissance, et bien évidemment, comme les sempiternels gros boeufs que nous sommes, nous en usons massivement, sans prudence ni discrimination. Nous avons bien senti, comme le montrent la psychologie ou la psychanalyse, que la psyché ne se résumait pas aux actes volontaires. Mais de quoi il retourne exactement, nous l'ignorons totalement. Alors que des réponses extrêmement précises, détaillées et techniques (sous forme "poétique", hin hin...) se trouvent dans des traités anciens et éventuellement exotiques ("éventuellement", oui, parce que l'exotisme, quand on remonte un peu dans le passé, et quand on s'intéresse aux mouvements de populations, à ce sur quoi se fonde l'orgueilleuse identité occidentale, hein...).
Ainsi, nous basant sur ce que nous savons, et que nous supposons capable de faire le tour de la question, quand nous voyons une personne les yeux fermés, divers indicateurs physiques en berne, comme une poule qui aurait trouvé un couteau, nous supposons que son existence a pris fin... "Baaaah voui: il ne peut plus appuyer sur le bouton de la télé!"
C'est un peu court, les sages qui statuent en haut lieu sur ces questions éthiques en sont heureusement bien conscients, même s'ils sont attentifs à "habiller" leurs arguments d'une manière convenablement galinacée.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 11/12/2013 à 09:59:11 ]
Anonyme
Citation :
Mais de quoi il retourne exactement, nous l'ignorons totalement. Alors que des réponses extrêmement précises, détaillées et techniques (sous forme "poétique", hin hin...) se trouvent dans des traités anciens
jeter au feu la psychologie, la psychanalyse, "l'arsenal chimique" et nous faire retourner à l'antiquité, bravo, il fallait oser.
des millions de gens sur cette terre mènent une vie à peu près stable grâce à cet "arsenal chimique". les malades se soignent, les fous peuvent sortir de HP.
c'est notamment à cause de tes messages que je ne traîne plus sur ce genre de topic.
Anonyme
des millions de gens sur cette terre mènent une vie à peu près stable grâce à cet "arsenal chimique"
et d'autres sont des demis zombies grâce à cet arsenal chimique.
Anonyme
jeter au feu la psychologie, la psychanalyse, "l'arsenal chimique" et nous faire retourner à l'antiquité, bravo, il fallait oser.
des millions de gens sur cette terre mènent une vie à peu près stable grâce à cet "arsenal chimique". les malades se soignent, les fous peuvent sortir de HP.
c'est notamment à cause de tes messages que je ne traîne plus sur ce genre de topic
Disons que les arguments anti-science, anti-pensée "cartésienne" occidentale... ça donne aussi,à l'inverse, aussi, tout un tas de tarés, de sectes, qui se réclament du Grand Mystère de l'univers, de L'Inconnu.. qui construisent leur discours dans un no man's land métaphysique.. c'est le champ de tous les possibles vu que rien n'y est vérifiable.
Le bon sens est à mon avis entre les deux...
[ Dernière édition du message le 11/12/2013 à 14:05:24 ]
Anonyme
je le répète: l'occident est à peu près totalement ignorant de ce qui se trame en-dessous de la strate consciente.
Prouve cette thèse.
[ Dernière édition du message le 11/12/2013 à 14:12:17 ]
Traumax
a.k.a
Je veux bien que tu la prouves aussi mais je voulais surtout te demander ce que tu pensais des neurosciences et de la démarche de quelqu'un comme Oliver Sacks, par exemple. Sans être très rigoureusement scientifique (ce qui ne semble pas te déranger), il explique ou en tout cas dissèque bon nombre de phénomènes ayant trait au rapport corps-esprit en utilisant un arsenal d'analyse physique (et non pas chimique, comme l'était le tien) qui ne détériore pas (ou très peu) l'état du patient. Pour avoir ton point de vue. ![]()
À te lire, tu sembles penser qu'on serait plusieurs à dire "oui" bêtement si on nous posait la question de savoir si les sciences psy (j'y mets donc tout ce qui commence par le préfixe en question, psychanalyse incluse) pouvaient régler TOUS les problèmes.
Citation :
ça donne aussi,à l'inverse, aussi, tout un tas de tarés, de sectes, qui se réclament du Grand Mystère de l'univers, de L'Inconnu.. qui construisent leur discours dans un no man's land métaphysique.. c'est le champ de tous les possibles vu que rien n'y est vérifiable.
Ha bah on y revient à cette métaphysique, j'étais pas si loin dans mon premier post, tout compte fait. ![]()
Simon De Talbert
Citation de orygen :
Pourquoi, dans ce moment où la connaissance scientifique est en échec, faudrait-il préférer l'autorité d'un soignant qui s'en trouve lui aussi réduit à l'ignorance ou au jugement personnel, à l'avis de la fille, de l'époux, qui affirme, à l'encontre de l'encéphalogramme "je suis sûr qu'il (elle) m'entend!"?
Citation de orygen :
Nous ne sommes que des hommes, et la mort place chacun au point limite où toute connaissance s'abolit
Citation de orygen :
comme une poule qui aurait trouvé un couteau, nous supposons que son existence a pris fin... "Baaaah voui
Citation de orygen :
voilà, c'est un légume, y'a plus qu'à débrancher" impose de fait et de manière autoritaire et normative une vision métaphysique de l'existence
c'est beau c'est de la poésie; bravo orygen; je me permets d'extraire tes meilleurs moments car tu as le défaut d'être un peu trop bavard, de dire beaucoup de conneries, et on peut vite parcourir ta prose en diagonale.
je remarque juste que ta poésie est au carrefour de la science, de la philosophie, des brèves de comptoir, de la psychologie, de la psychanalyse, de l'histoire, de la sociologie, des spectacles comiques, des discours universitaires narcissiques ; je crois sérieusement que c'est toi qui pose le mieux la question de l'euthanasie un peu comme Coluche posait la question de la démocratie en déclarant sa candidature aux élections présidentielle, ou Nadja posait la question de la réalité commune à André Breton.
"Ils l'ont fait parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible" M. TWAIN
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