Le Pub de l'Amérique Latine
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Anonyme
6427
Sujet de la discussion Posté le 11/04/2014 à 09:29:32Le Pub de l'Amérique Latine
Salut.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...
Bienvenue.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...
Bienvenue.
dana12
17910
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 15 ans
941 Posté le 22/08/2019 à 07:28:49
Citation de Aztec :
Je me fais insulter en aymara
Tu vas pouvoir les recycler en postant sur "Dénigre"
Incrédule sur tout, sceptique sur le reste
Anonyme
17824
942 Posté le 22/08/2019 à 10:57:26
L'Atacama. Pour un petit peu d'histoire, dirigez vous vers le post 866...
Je reprends...
On grimpe, la température aussi. Route 2x2 voies... Le désert servi sur son plateau de salpêtre et cuivre.
La Moujikette m'avait dit avant de partir "j'ai jamais vu de désert, j'espère qu'on en verra pas mal"...
Ça file tout droit sur les Oficinas d'Humberstone et Santa Laura. En espagnol on parlait d'Oficinas, traduit en français par Compagnie dans les bouquins de Letelier. Je trouve la traduction juste. Les Oficinas étaient des compagnies minières de salpêtre, souvent anglaises, disséminées dans une partie de l'Atacama. Chaque Oficina vivait en autarcie, les mineurs étaient logés sur place, avec ou sans leurs familles. Beaucoup venaient du Sud chilien, embarqués là à fond de cale de cargos miteux, la promesse d'un avenir radieux qui se révélera un enfer. Des péruviens et boliviens aussi. Cette région est surnommé El desierto del salitre. Un rectangle de 200 par 400 kilomètres de côté environ qui aurait pour extrémités Calama, Iquique et Antofagasta, entre la Cordilère et le Pacifique.
On roule, je ne reconnais pas cette route. Je préviens la Moujikette, on ne s'arrête pas à Humberstone, classée au Patrimoine de l'humanité. Je lui dis, tu verras, une ville à l'abandon, à gauche de la route, à droite Santa Laura reconnaissable à son immense bâtiment... Il y a longtemps j'étais seul à me promener dans ces Oficinas, à déambuler une journée entière, à découvrir ce qu'était une ville minière paumée au milieu du désert, j'étais rentré dans les maisons, les quartiers des célibataires, le théâtre ouvert aux 4 vents, les ateliers... le tout parfaitement conservé par le vent sec et l'absence d'humidité. J'avais crevé de chaud, avais dégusté ma flotte à 40°... et le soir arrivant du stop pour Iquique... souvenirs. Maintenant la route contourne les 2 Oficinas, on les devine au loin. Je sais déjà que nous reviendrons, on s'arrêtera la prochaine fois.
La Ruta 5, Panaméricaine. C'est plat, tout droit. Direction le Nord, Arica puis Putre. Des bus. Les bus chiliens, indispensables, maillage dense du pays. Des camions, beaucoup de citernes d'acide sulfurique, spécial mines, quelques voitures. On roule parfois un bon 1/4 d'heure sans croiser le moindre véhicule. Le thermomètre de la voiture grimpe à 37°, c'est normal, on est plus haut... Par là plus on monte plus il fait chaud, logique ? C'est plat, de la caillasse, la Moujikette voulait du désert, y'en a, l'horizon n'est que du désert, à travers les brumes de chaleur, au loin à l'est, on devine la Cordillère. Barrière d'entre 4 et 6000 mètres d'altitude.
On a encore au moins 2 à 300 kilomètres à faire dans ce paysage. C'est monotone diront certains... je trouve ça fascinant, sublime, grandiose. Beaucoup, des centaines, des milliers de croix, des petits monuments... souvenirs des morts de la Panaméricaine. Une quinzaine de croix ? Ici un bus s'est emplafonné un autre bus ou un camion... Des milliers de croix sur des milliers de kilomètres. Dés qu'on croise un autre véhicule je tiens le volant à 2 mains, prêt à aller me foutre sur le bas côté... si j'en ai le temps. Parfois un arbuste, quelques collines artificielles, souvenirs des Oficinas. Ou naturelles, les cultures pré-colombiennes y dessinaient des géoglyphes (comme à Nazca).
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Edit, désolé pour les photos rayées, elles sont compressées à mort.
Je reprends...
On grimpe, la température aussi. Route 2x2 voies... Le désert servi sur son plateau de salpêtre et cuivre.
La Moujikette m'avait dit avant de partir "j'ai jamais vu de désert, j'espère qu'on en verra pas mal"...
Ça file tout droit sur les Oficinas d'Humberstone et Santa Laura. En espagnol on parlait d'Oficinas, traduit en français par Compagnie dans les bouquins de Letelier. Je trouve la traduction juste. Les Oficinas étaient des compagnies minières de salpêtre, souvent anglaises, disséminées dans une partie de l'Atacama. Chaque Oficina vivait en autarcie, les mineurs étaient logés sur place, avec ou sans leurs familles. Beaucoup venaient du Sud chilien, embarqués là à fond de cale de cargos miteux, la promesse d'un avenir radieux qui se révélera un enfer. Des péruviens et boliviens aussi. Cette région est surnommé El desierto del salitre. Un rectangle de 200 par 400 kilomètres de côté environ qui aurait pour extrémités Calama, Iquique et Antofagasta, entre la Cordilère et le Pacifique.
On roule, je ne reconnais pas cette route. Je préviens la Moujikette, on ne s'arrête pas à Humberstone, classée au Patrimoine de l'humanité. Je lui dis, tu verras, une ville à l'abandon, à gauche de la route, à droite Santa Laura reconnaissable à son immense bâtiment... Il y a longtemps j'étais seul à me promener dans ces Oficinas, à déambuler une journée entière, à découvrir ce qu'était une ville minière paumée au milieu du désert, j'étais rentré dans les maisons, les quartiers des célibataires, le théâtre ouvert aux 4 vents, les ateliers... le tout parfaitement conservé par le vent sec et l'absence d'humidité. J'avais crevé de chaud, avais dégusté ma flotte à 40°... et le soir arrivant du stop pour Iquique... souvenirs. Maintenant la route contourne les 2 Oficinas, on les devine au loin. Je sais déjà que nous reviendrons, on s'arrêtera la prochaine fois.
La Ruta 5, Panaméricaine. C'est plat, tout droit. Direction le Nord, Arica puis Putre. Des bus. Les bus chiliens, indispensables, maillage dense du pays. Des camions, beaucoup de citernes d'acide sulfurique, spécial mines, quelques voitures. On roule parfois un bon 1/4 d'heure sans croiser le moindre véhicule. Le thermomètre de la voiture grimpe à 37°, c'est normal, on est plus haut... Par là plus on monte plus il fait chaud, logique ? C'est plat, de la caillasse, la Moujikette voulait du désert, y'en a, l'horizon n'est que du désert, à travers les brumes de chaleur, au loin à l'est, on devine la Cordillère. Barrière d'entre 4 et 6000 mètres d'altitude.
On a encore au moins 2 à 300 kilomètres à faire dans ce paysage. C'est monotone diront certains... je trouve ça fascinant, sublime, grandiose. Beaucoup, des centaines, des milliers de croix, des petits monuments... souvenirs des morts de la Panaméricaine. Une quinzaine de croix ? Ici un bus s'est emplafonné un autre bus ou un camion... Des milliers de croix sur des milliers de kilomètres. Dés qu'on croise un autre véhicule je tiens le volant à 2 mains, prêt à aller me foutre sur le bas côté... si j'en ai le temps. Parfois un arbuste, quelques collines artificielles, souvenirs des Oficinas. Ou naturelles, les cultures pré-colombiennes y dessinaient des géoglyphes (comme à Nazca).
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Edit, désolé pour les photos rayées, elles sont compressées à mort.
[ Dernière édition du message le 22/08/2019 à 10:58:42 ]
le reverend
33368
Vie après AF ?
Membre depuis 21 ans
943 Posté le 22/08/2019 à 12:13:04
>AS
oui, super le poteau (en vrai, je trouve qu'il est bien placé et heureusement qu'il est là, sinon la photo serait très plate)
Textes et photos à l'unisson, superbe.
oui, super le poteau (en vrai, je trouve qu'il est bien placé et heureusement qu'il est là, sinon la photo serait très plate)
Textes et photos à l'unisson, superbe.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
Anonyme
17824
944 Posté le 22/08/2019 à 13:09:27
Attention !!! Photos sans poteau.
200 bornes avant Arica. D'immenses vallées perpendiculaires à la route. Creusées par les rivières descendant des Andes, elles vont au Pacifique, sont habitées depuis des millénaires. Les vallées, refuge de diverses cultures étaient le chemin emprunté pour les échanges entre les civilisations des hauts plateaux et celles des côtes. Au fond des vallées, des rivières ou ce qu'il en reste, des arbres, de l'herbe, des cultures. Ça descend sévère en de longues courbes, la route est trop importante pour être en mauvais état. 20 kilomètres, 1500 ou 2000 mètres de dénivelé. La température baisse d'autant, de 30-35 à 18... Tous les 20 ou 30 kilomètres une vallée, 4 comme ça jusqu'à Arica. Dans l'une d'elles, à l'embranchement de Calata Camarones, haut lieu de la culture Chinchorro, un poste de douane et carabineros... Halte obligatoire. Personne dans les guérites pour contrôler... Quelques boui-bouis, mais pas de station service. Sur les flancs des vallées des géoglyphes, sur les bords de route des bagnoles cramées, accidentées, des remorques de camion en miettes et des croix... un bus péruvien de la Cruz del Sur nous double en côte, 100 à l'heure dans les virages, il aura un jour sa p'tite croix...
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Dernière ligne droite avant Arica. Sur la droite un panneau "Putre"... Je ne tourne pas. Je doute que la route soit bitumée sur la fin. Un autre panneau. Arica 150 Km, Peru 200 Km, Bolivia, 400 Km. Nous continuons sur Arica, le plein, bouffer... Arica, là se rejoignent plusieurs vallées, haut lieu de la culture maraîchère chilienne, des oliviers. Le plateau de l'Atacama n'y est pas large, on est tout de suite sur les contreforts des Andes. Des bidonvilles, des camions de tomates, courgettes. La Paz et le Pérou ne sont pas loin, ville cosmopolite, nouveaux arrivants, campements de tentes, les vénézuéliens qui n'ont rien compris au miracle bolivarien... On s'arrête à la Copec pour le plein. Attenant à la station service un resto à menu simple, pas cher, halte parmi les routiers. Derrière ce décor, bidonville. Des chiens et des humains errants. Les humains taxent des clopes et un ou deux pesos aux camionneurs.
Arica... je m'y étais arrêté il y a longtemps avant de partir sur La Paz et une autre fois de remonter jusqu'en Equateur. Bord de mer un peu friqué et sûr, son Cerro Moreno au drapeau géant commémorant la victoire du Général chilien Cretinos en 1885 scellant la prise de l'Atacama par les chiliens au détriment des péruviens et boliviens.
Il n'y a qu'une route pour la Bolivie depuis Arica. Stratégique pour ce pays, débouché maritime. On a pas de plan. On suit les panneaux Bolivia. Bidonvilles, cultures maraîchères. A flanc de vallée c'est le désert. Il fait à peine 20 degrés. On grimpe. La température aussi. La végétation revient, steppe, maquis... Ça monte sec. Des files de camions boliviens, tous en parfait état, se trainent. 142 kilomètres jusqu'à Putre... 3500 mètres de dénivelé en 2h30. Avec la Moujikette nous savons par expérience que nous ne sommes pas sensibles au mal de l'altitude. Je flippe en silence. A peine un mois après une énième pose de stents... Je m'étais promis de refaire ce trajet et de m'arrêter à Putre que j'avais entrevu depuis le bus pour La Paz. Ça valait le coup d'oeil. Je retrouve les paysages des contreforts de l'Altiplano, c'est comme si je retournais en Bolivie ou au Pérou.
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200 bornes avant Arica. D'immenses vallées perpendiculaires à la route. Creusées par les rivières descendant des Andes, elles vont au Pacifique, sont habitées depuis des millénaires. Les vallées, refuge de diverses cultures étaient le chemin emprunté pour les échanges entre les civilisations des hauts plateaux et celles des côtes. Au fond des vallées, des rivières ou ce qu'il en reste, des arbres, de l'herbe, des cultures. Ça descend sévère en de longues courbes, la route est trop importante pour être en mauvais état. 20 kilomètres, 1500 ou 2000 mètres de dénivelé. La température baisse d'autant, de 30-35 à 18... Tous les 20 ou 30 kilomètres une vallée, 4 comme ça jusqu'à Arica. Dans l'une d'elles, à l'embranchement de Calata Camarones, haut lieu de la culture Chinchorro, un poste de douane et carabineros... Halte obligatoire. Personne dans les guérites pour contrôler... Quelques boui-bouis, mais pas de station service. Sur les flancs des vallées des géoglyphes, sur les bords de route des bagnoles cramées, accidentées, des remorques de camion en miettes et des croix... un bus péruvien de la Cruz del Sur nous double en côte, 100 à l'heure dans les virages, il aura un jour sa p'tite croix...
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Dernière ligne droite avant Arica. Sur la droite un panneau "Putre"... Je ne tourne pas. Je doute que la route soit bitumée sur la fin. Un autre panneau. Arica 150 Km, Peru 200 Km, Bolivia, 400 Km. Nous continuons sur Arica, le plein, bouffer... Arica, là se rejoignent plusieurs vallées, haut lieu de la culture maraîchère chilienne, des oliviers. Le plateau de l'Atacama n'y est pas large, on est tout de suite sur les contreforts des Andes. Des bidonvilles, des camions de tomates, courgettes. La Paz et le Pérou ne sont pas loin, ville cosmopolite, nouveaux arrivants, campements de tentes, les vénézuéliens qui n'ont rien compris au miracle bolivarien... On s'arrête à la Copec pour le plein. Attenant à la station service un resto à menu simple, pas cher, halte parmi les routiers. Derrière ce décor, bidonville. Des chiens et des humains errants. Les humains taxent des clopes et un ou deux pesos aux camionneurs.
Arica... je m'y étais arrêté il y a longtemps avant de partir sur La Paz et une autre fois de remonter jusqu'en Equateur. Bord de mer un peu friqué et sûr, son Cerro Moreno au drapeau géant commémorant la victoire du Général chilien Cretinos en 1885 scellant la prise de l'Atacama par les chiliens au détriment des péruviens et boliviens.
Il n'y a qu'une route pour la Bolivie depuis Arica. Stratégique pour ce pays, débouché maritime. On a pas de plan. On suit les panneaux Bolivia. Bidonvilles, cultures maraîchères. A flanc de vallée c'est le désert. Il fait à peine 20 degrés. On grimpe. La température aussi. La végétation revient, steppe, maquis... Ça monte sec. Des files de camions boliviens, tous en parfait état, se trainent. 142 kilomètres jusqu'à Putre... 3500 mètres de dénivelé en 2h30. Avec la Moujikette nous savons par expérience que nous ne sommes pas sensibles au mal de l'altitude. Je flippe en silence. A peine un mois après une énième pose de stents... Je m'étais promis de refaire ce trajet et de m'arrêter à Putre que j'avais entrevu depuis le bus pour La Paz. Ça valait le coup d'oeil. Je retrouve les paysages des contreforts de l'Altiplano, c'est comme si je retournais en Bolivie ou au Pérou.
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[ Dernière édition du message le 22/08/2019 à 13:10:41 ]
sonicsnap
85253
AF, je suis ton père
Membre depuis 18 ans
945 Posté le 22/08/2019 à 14:35:54
Splendide et grandiose paysage sur les photos 8 et 9. Toutes ces ravines sont impressionnantes.
zekragash
16722
Membre d’honneur
Membre depuis 19 ans
946 Posté le 22/08/2019 à 15:23:36
Tin je suis comme un gamin avant le début du Starsky & Hutch du dimanche midi
Anonyme
17824
947 Posté le 22/08/2019 à 15:49:53
Alors l'originale en couleurs.
Donc Putre. Village Aymara "chilien". Je mets les guillemets, je ne suis pas sûr que les Aymaras chiliens et boliviens se sentent si éloignés que ça par la présence-barrière d'une frontière. Les Aymaras sont de culture andine précolombienne ET pré-incaïque. Pour schématiser on les trouve principalement en Bolivie et un peu au Pérou. Disons au sud du lac Titicaca contrairement à leurs cousins Quechuas plutôt au nord du fameux lac. Putre est un village banal, déjà existant au temps des Incas, le Camino del Inca y passait. Pas d'attraction touristique, pas d'architecture à 3 étoiles routardesque. Un plan en carré, l'église du 16ème siècle et les administrations sur la place. C'est calme. En retrait de la route La Paz-Arica. Y'a rien d'autre à foutre que de s'y promener, d'enquiller un chemin au hasard pour grimper un peu... un peu on est déjà à 3500 mètres. La population vit paisiblement et chichement d'élevage, d'agriculture. On y trouve quand même une caserne de l'armée chilienne avec sa statue hommagesque Capitaine Duconos, un petit dispensaire, quelques hôtels et restos, des épiceries en pagaille. Le village revendique sa culture Aymara, associations et administrations locales jouissent d'un peu plus d'autonomie, et d'oubli financier, que les autres régions chiliennes. Mais c'est chouette. J'avais vu de loin en 2003, m'étais promis de revenir... c'est fait.
Putre n'a aucun intérêt... on y est bien à rien foutre, juste se promener à pince. L'ambiance c'est clairement la Bolivie et le Pérou de l'Altiplano, c'est pas vraiment le Chili. Ça me rappelle des patelins paumés dont je n'ai jamais su le nom, perdus là haut en Bolivie.
Putre est au pied de son volcan enneigé, pas haut celui là, juste 5000 mètres... autour du village tous les parcs nationaux du nord Chili. Volcans enneigés, altiplano, flore, faune, lacs, salares. Les seuls hôtels de la région sont ici. Adriana, femme à tout faire de l'hôtel-resto Paloma court du matin au soir. Le ménage la journée, le service au resto le soir. 35 heures tous les 2 jours. Si tous les gringos glissent en loucedé un bon pourliche elle devrait se payer une nouvelle tévé écran plat ou mettre ses mômes à la fac. Elle avait un joli sourire, Adriana. Merci pour sa gentillesse.
1, depuis la terrasse de l'hôtel.
2, idem
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Après cette photo je me fais insulter en Aymara, l'était pas content que je fasse la photo le monsieur... Je ne lui donne pas tort. Au moins je ne me suis pas planqué. J'ai sorti l'appareil, il n'était pas là... quand je l'ai vu arriver avec son troupeau j'ai attendu.
3500 mètres... à peine une légère barre au niveau des sinus, ça passe en 2 heures à peine.
Demain on redescend un peu à 3000 mètres pour s'acclimater avant d'attaquer après demain la montée à Chungara, 4600 mètres. Et toujours le paquet de chips et la bouteille de flotte pour la promenade...
Toutes mes confuses pour la photo sans fil et poteau.
Donc Putre. Village Aymara "chilien". Je mets les guillemets, je ne suis pas sûr que les Aymaras chiliens et boliviens se sentent si éloignés que ça par la présence-barrière d'une frontière. Les Aymaras sont de culture andine précolombienne ET pré-incaïque. Pour schématiser on les trouve principalement en Bolivie et un peu au Pérou. Disons au sud du lac Titicaca contrairement à leurs cousins Quechuas plutôt au nord du fameux lac. Putre est un village banal, déjà existant au temps des Incas, le Camino del Inca y passait. Pas d'attraction touristique, pas d'architecture à 3 étoiles routardesque. Un plan en carré, l'église du 16ème siècle et les administrations sur la place. C'est calme. En retrait de la route La Paz-Arica. Y'a rien d'autre à foutre que de s'y promener, d'enquiller un chemin au hasard pour grimper un peu... un peu on est déjà à 3500 mètres. La population vit paisiblement et chichement d'élevage, d'agriculture. On y trouve quand même une caserne de l'armée chilienne avec sa statue hommagesque Capitaine Duconos, un petit dispensaire, quelques hôtels et restos, des épiceries en pagaille. Le village revendique sa culture Aymara, associations et administrations locales jouissent d'un peu plus d'autonomie, et d'oubli financier, que les autres régions chiliennes. Mais c'est chouette. J'avais vu de loin en 2003, m'étais promis de revenir... c'est fait.
Putre n'a aucun intérêt... on y est bien à rien foutre, juste se promener à pince. L'ambiance c'est clairement la Bolivie et le Pérou de l'Altiplano, c'est pas vraiment le Chili. Ça me rappelle des patelins paumés dont je n'ai jamais su le nom, perdus là haut en Bolivie.
Putre est au pied de son volcan enneigé, pas haut celui là, juste 5000 mètres... autour du village tous les parcs nationaux du nord Chili. Volcans enneigés, altiplano, flore, faune, lacs, salares. Les seuls hôtels de la région sont ici. Adriana, femme à tout faire de l'hôtel-resto Paloma court du matin au soir. Le ménage la journée, le service au resto le soir. 35 heures tous les 2 jours. Si tous les gringos glissent en loucedé un bon pourliche elle devrait se payer une nouvelle tévé écran plat ou mettre ses mômes à la fac. Elle avait un joli sourire, Adriana. Merci pour sa gentillesse.
1, depuis la terrasse de l'hôtel.
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Après cette photo je me fais insulter en Aymara, l'était pas content que je fasse la photo le monsieur... Je ne lui donne pas tort. Au moins je ne me suis pas planqué. J'ai sorti l'appareil, il n'était pas là... quand je l'ai vu arriver avec son troupeau j'ai attendu.
3500 mètres... à peine une légère barre au niveau des sinus, ça passe en 2 heures à peine.
Demain on redescend un peu à 3000 mètres pour s'acclimater avant d'attaquer après demain la montée à Chungara, 4600 mètres. Et toujours le paquet de chips et la bouteille de flotte pour la promenade...
Toutes mes confuses pour la photo sans fil et poteau.
Anonyme
9585
948 Posté le 22/08/2019 à 15:51:10
Citation :
Toutes mes confuses pour la photo sans fil et poteau.
enfin un ovni dans le ciel....
le reverend
33368
Vie après AF ?
Membre depuis 21 ans
949 Posté le 22/08/2019 à 17:11:12
Citation :
Tu choisis même tes hotels en fonction de la présence de poteaux visibles de ta fenêtre, chapeau !
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
Anonyme
17824
950 Posté le 22/08/2019 à 18:01:39
Socorama, des vigognes, une route qui va nulle part, des volcans, un village abandonné.
Socorama est un bled encore plus paumé et sans intérêt que Putre, aussi décidons nous d'y aller... Le patelin est vide, à l'exception de quelques vieux assis sur un banc qui commentent avec vigueur et entrain l'arrivée de 2 gringos sur la place de l'église. Nous grimpons sur le haut du village, irrigation, terrain de foot, quelques ouvriers refont un chemin au milieu des champs. Passionnant. Agriculture, élevage, la vie "peinarde" du piémont andin. Il ne fait pas très chaud mais le soleil tape dur, magie des tropiques. C'est au milieu un peu à gauche, Socorama...
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Nous quittons Socorama, un panneau routier "vigognes, ralentissez, danger"... Merde... des vigognes. En vrai. La vigogne est le plus petit des camélidés d'Amérique du sud, non domestiqué, en voie d'extinction il y a quelques décennies. Elle n'est plus en danger... depuis qu'on utilise sa laine pour le luxe. La tonte tous les 2 ans, peu de laine contrairement au lama et à l'alpaga qui en ont par kilos tous les ans. Quand un village chope des vigognes pour la tonte y'en a la moitié qui tond et l'autre qu'est aux aguets avec la Kalach et le M-16 pour pas se faire braquer. Un manteau en vigogne c'est 10000 balles hors taxe à Lima.
On s'arrête. Shootage en rafale des bestioles. Sont mignonnes comme tout. 4 autres bagnoles s'arrêtent. Les vigognes restent à quarante mètres. Dès qu'on s'approche un peu elles reculent, très craintives alors qu'elles n'ont qu'un seul prédateur, le rarissime Puma. Désormais quand nous voyons un panneau "vigogne" c'est 60 à l'heure maxi
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On continue la route, y'a un village à 37Km à gauche, pourquoi pas... Calcul rapide, on a encore de l'essence pour péripler et retourner dans 3 jours à Arica pour faire le plein. Faut bien calculer, en altitude ça bouffe bien une bagnole... Y'a quoi dans ce village à 37 Km ? J'en sais rien... Mais quelle route, ça grimpe costaud, et dire qu'on était passé par là pour redescendre un peu...
En bas la vallée vers le Pacifique et Arica...
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On grimpe encore un peu, on a croisé personne, la route est très étroite mais bien entretenue. Devant nous le voilà, l'Altiplano... la majestueuse Puna. Finalement on est regrimpé sévère, vers les 4500.
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10, Patelin à l'abandon, ancienne mine ? Mais c'est joli.
11, ralentis mon chéri, va pas écraser une vigogne... ben j'suis déjà à 30 l'heure...
12, contextualisée c'est mieux... Il fume le volcan, l'est actif. S'pas l'Auvergne les Andes.
13, idem.
14, vigognes, Puna, volcans, digne de l'office du tourisme.
15, un panneau de propagande pour un ministère n'a pas résisté au viento blanco...
On a fait 50 bornes... toujours pas de village, la route se transforme en piste...
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Tant pis.
On redescend pour remonter sur Putre.
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18, poteau, fil... et premier plan. Si le piaf à ressorts passe par là...
Putain ce flood de photos...
Socorama est un bled encore plus paumé et sans intérêt que Putre, aussi décidons nous d'y aller... Le patelin est vide, à l'exception de quelques vieux assis sur un banc qui commentent avec vigueur et entrain l'arrivée de 2 gringos sur la place de l'église. Nous grimpons sur le haut du village, irrigation, terrain de foot, quelques ouvriers refont un chemin au milieu des champs. Passionnant. Agriculture, élevage, la vie "peinarde" du piémont andin. Il ne fait pas très chaud mais le soleil tape dur, magie des tropiques. C'est au milieu un peu à gauche, Socorama...
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Nous quittons Socorama, un panneau routier "vigognes, ralentissez, danger"... Merde... des vigognes. En vrai. La vigogne est le plus petit des camélidés d'Amérique du sud, non domestiqué, en voie d'extinction il y a quelques décennies. Elle n'est plus en danger... depuis qu'on utilise sa laine pour le luxe. La tonte tous les 2 ans, peu de laine contrairement au lama et à l'alpaga qui en ont par kilos tous les ans. Quand un village chope des vigognes pour la tonte y'en a la moitié qui tond et l'autre qu'est aux aguets avec la Kalach et le M-16 pour pas se faire braquer. Un manteau en vigogne c'est 10000 balles hors taxe à Lima.
On s'arrête. Shootage en rafale des bestioles. Sont mignonnes comme tout. 4 autres bagnoles s'arrêtent. Les vigognes restent à quarante mètres. Dès qu'on s'approche un peu elles reculent, très craintives alors qu'elles n'ont qu'un seul prédateur, le rarissime Puma. Désormais quand nous voyons un panneau "vigogne" c'est 60 à l'heure maxi
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On continue la route, y'a un village à 37Km à gauche, pourquoi pas... Calcul rapide, on a encore de l'essence pour péripler et retourner dans 3 jours à Arica pour faire le plein. Faut bien calculer, en altitude ça bouffe bien une bagnole... Y'a quoi dans ce village à 37 Km ? J'en sais rien... Mais quelle route, ça grimpe costaud, et dire qu'on était passé par là pour redescendre un peu...
En bas la vallée vers le Pacifique et Arica...
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On grimpe encore un peu, on a croisé personne, la route est très étroite mais bien entretenue. Devant nous le voilà, l'Altiplano... la majestueuse Puna. Finalement on est regrimpé sévère, vers les 4500.
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10, Patelin à l'abandon, ancienne mine ? Mais c'est joli.
11, ralentis mon chéri, va pas écraser une vigogne... ben j'suis déjà à 30 l'heure...
12, contextualisée c'est mieux... Il fume le volcan, l'est actif. S'pas l'Auvergne les Andes.
13, idem.
14, vigognes, Puna, volcans, digne de l'office du tourisme.
15, un panneau de propagande pour un ministère n'a pas résisté au viento blanco...
On a fait 50 bornes... toujours pas de village, la route se transforme en piste...
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Tant pis.
On redescend pour remonter sur Putre.
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18, poteau, fil... et premier plan. Si le piaf à ressorts passe par là...
Putain ce flood de photos...
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