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Sujet Alors, il faut voter OUI ou NON pour la Constitution Européenne ?

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Sujet de la discussion Alors, il faut voter OUI ou NON pour la Constitution Européenne ?
Je ne me suis pas encore fait une religion à ce propos. En plus, je ne l'ai même pas encore lue...




Et vous ?

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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1931
Allez zou:

Citation : Point de vue

Français, vous nous atterrez !, par Bino Olivi


LE MONDE | 21.04.05 | 17h35 . Mis à jour le 21.04.05 | 17h35

Actuellement, le débat de la campagne référendaire pour le traité constitutionnel en France est suivi par d'innombrables Européens, liés à ce pays par des liens culturels ou familiaux (parfois par les deux), avec beaucoup d'appréhension ­ et souvent avec stupeur.

En particulier, l'avalanche de mensonges, de déformations des faits, de poncifs insupportables, de la part de personnalités des mondes politique et même académique au sujet de l'intégration européenne, de manifestations désespérantes d'un chauvinisme qu'on croyait disparu, est en train d'atterrer les véritables amis de la France, surtout ceux qui ont suivi de près les péripéties et les difficultés qui ont jalonné le processus d'unification européenne et le rôle extraordinaire qu'elle y a joué dès le début.

Car la Communauté européenne et, surtout, la "méthode communautaire" sont des inventions françaises. Ses auteurs furent Robert Schuman et Jean Monnet. Elles ont permis à la France, avant tout, de sortir de la terrible impasse où le début de la guerre froide l'avait confinée. Obligé d'accepter le retour à l'indépendance de l'ennemi héréditaire allemand, voulu par les Anglo-Saxons et exigé par le raidissement des relations entre les anciens Alliés, occidentaux et soviétiques, Paris a proposé à la nouvelle Allemagne et à ses voisins d'Europe occidentale le premier traité communautaire, qui créa la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).

L'invention française consistait en une délégation de souveraineté sectorielle des pays signataires, dans les domaines des industries de guerre, à des institutions indépendantes de leurs créateurs.

Si la CECA se révéla tout de suite un succès surtout politique ­ la "méthode communautaire", à savoir la délégation de souveraineté, fonctionnant dès l'origine sans difficultés majeures ­, les traités qui suivirent, créant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA), marquèrent le véritable point de départ de l'unification européenne.

La France était sortie grande gagnante après des négociations, difficiles et parfois acharnées, qui précédèrent la signature des deux traités à Rome en 1957. Même de Gaulle, revenu au pouvoir en 1958 et qui était pourtant hostile à l'origine à ces traités, contraires à ses principes, comprit combien ils étaient exceptionnellement favorables aux intérêts français. Il se fit un devoir de conduire jusqu'au bout leur mise en oeuvre. Ce fut l'un des plus grands succès diplomatiques français du XXe siècle.

Citons deux des nombreux avantages obtenus par la France. D'abord la politique agricole commune (PAC), alors que les autres pays membres étaient encore déficitaires et dépendaient des Etats-Unis pour leur approvisionnement alimentaire. Il faut espérer que les dirigeants des organisations agricoles françaises se souviendront de la"guerre du poulet" , lancée par Washington, premier des innombrables différends commerciaux déclenchés par les Américains pour mettre en cause la PAC. Et qu'ils se souviendront que l'Allemagne, par exemple, abandonna l'importation des poulets de l'Arkansas pour les remplacer par des poulets bretons.

Ensuite, l'appui que la France obtint de ses partenaires, avec une participation financière majeure, au développement de pays d'outre-mer dont la grande majorité était ses anciennes colonies, ce qui constitua un"miracle" diplomatique, compte tenu des intérêts en cause et des humeurs de l'époque.

Sans refaire l'histoire, on peut affirmer que, depuis l'origine, tous les progrès de l'unification européenne ont largement rencontré les intérêts de la France, et qu'ils étaient pour la plupart d'initiative française. Par ailleurs, l'Hexagone a"fourni" à l'Europe, depuis une soixantaine d'années, les meilleurs protagonistes de ses institutions : de Jean Monnet à Robert Marjolin, Raymond Barre, Jean-François Deniau, enfin et surtout Jacques Delors, le meilleur président de l'histoire de la Commission.

Les drames et les aléas des rapports avec l'Allemagne se sont transformés en un pacte permanent entre les deux pays, qui reste au c?ur du processus d'unification européenne et a donné à la France une position de primauté et, en quelque sorte, de guide de l'intégration. Ce qui lui a assuré une position et une influence sans pareilles dans les affaires du monde.

Et voilà que la soumission au jugement populaire d'un traité constitutionnel, conçu pour consolider les résultats de l'immense travail des institutions et des Etats afin de clarifier, rationaliser et mieux équilibrer les compétences et les procédures d'une Union élargie et en voie d'élargissements ultérieurs, provoque en France une réaction de défiance, alimentée par une mauvaise conjoncture et par une propagande politicienne qui n'hésite pas à encourager les contre-vérités, les amalgames les plus surprenants et les manifestations d'ignorance les plus inattendues.

On mélange tout. Dans un raptus de masochisme suicidaire, on remet en jeu le formidable acquis de l'unification européenne, l'entreprise qui a assuré la paix et le développement en Europe, suscitant admiration et parfois envie dans le monde. Les amis et les admirateurs de la France assistent, terrifiés, à cette folie, en espérant que le 29 mai ne sonnera pas le glas de la période la plus glorieuse de l'Europe en temps de paix.
Bino Olivi enseigne l'histoire de la construction européenne aux universités de Padoue et Rome-III. Il a été porte-parole de la Commission européenne de 1961 à 1978.


par Bino Olivi
Article paru dans l'édition du 22.04.05

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https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-641338,0.html

1932

Hors sujet : Nick Larsson, tu es abonné au monde?

1933
Stratguy > tu sous-estimes les problematiques petrolieres et leurs consequences a l'echelle mondiale, je pense
Je ne pense pas que la constitution soit une solution, mais l'integration européenne peut permettre de sauvegarder un modele economique et, esperons-le, politique a part entiere qui se voudra plus independant des us, du petrole et de la chine
1934

Citation : autre question: des qui soient clairs et crédibles (à part Simone Weil dans ta liste)? alors?

pfffffffffffffffffffff....desesperant. je lache l'affaire.
1935

Citation : économique et politique si tu veux, mais d'un point de vue militaire la défense européenne sera subordonnée (ni plus ni moins) à l'OTAN, donc aux américains...


En fait apparemment, ça c'est faux aussi, encore de la désinformation. Cet article doit déjà être en vigueur (et la France n'est pas entrée dans l'OTAN que je sache), il doit être là pour autoriser la plupart des pays européens qui y sont déjà à le rester. Apparemment, le TICE faciliterait la sortie de l'OTAN par rapport à Nice, ce dont se félicitent des français de tout bord.
1936
Pouet > interessant comme article
Pas mal de voir comment nos voisins nous considerent
1937

Hors sujet : dr-yag > non j'ai trouvé le lien dans google :P:

1938
Bon, en gros on est en train de passer pour des réacs quoi ? :oops:
Rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme......euh c'est pas de moi mais j'aime bien
1939
La paix en Europe...on l'a bien vue en Yougoslavie il n'y a pas si longtemps...

C'est un bon plaidoyer pour le "Oui" mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de voter "Non" :noidea:

Citation : des qui soient clairs et crédibles



concernant Hollande, là c'est sûr, il ne part pas gagnant le type, avec un charisme d'huitre (ou de moule, au choix), le PS ne va pas aller bien loin je le crains.

1940

Hors sujet : Ah ok, car moi je suis abonné au monde et je trouve personne sur AF qui est abonné au monde.
Enfin pas grave

Merci.