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Sujet Alors, il faut voter OUI ou NON pour la Constitution Européenne ?

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Sujet de la discussion Alors, il faut voter OUI ou NON pour la Constitution Européenne ?
Je ne me suis pas encore fait une religion à ce propos. En plus, je ne l'ai même pas encore lue...




Et vous ?

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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2201

Citation : Dès fois je me demande si les partisans du oui ne connaissent pas moins bien le texte que les partisans du non


:pong: :ptdr:

provoc inside...
2202

Citation : donc faut arrêter avec "on va être mis de côté si on vote non"
la constitution n'entrera tout simplement pas en vigueur me semble



en fait c'est pas si simple, et vraisemblablement tout dépendra du nombre de pays réfractaires :

Citation : Interview
Jean-Claude Juncker au sujet du référendum en France sur le traité constitutionnel
"Europe 1" du 19-04-2005

Marc Tronchot: Bonjour, Monsieur le Premier Ministre.

Jean-Claude Juncker: Bonjour.

Marc Tronchot: Vous êtes le président effectivement en exercice de l’Union européenne, pour quelques semaines encore, et le pays dont vous dirigez le gouvernement, le Luxembourg, est un de nos plus proches voisins, c'est-à-dire que pour observer nos agissements, pour vivre nos débats politiques, vous n’avez pas beaucoup de chemin à faire et pourtant, est-ce que vous n’avez pas l’impression, Monsieur Juncker, quand vous assistez à la montée de l’opposition à la Constitution en France que, vue du Luxembourg, la France est en train de s’éloigner de l’Europe ?

Jean-Claude Juncker: Il y a débat sur le traité constitutionnel dans tous les pays, y compris au Luxembourg, mais il est vrai que le débat français est particulièrement vif et il est particulièrement hexagonal, puisqu’il porte très souvent sur des problèmes de politique intérieure, sur des jugements conjoncturels. On demande aux citoyens français de voter un texte. Les Français s’apprêtent à voter un contexte. Je le regrette.

Marc Tronchot: Il y a un point qui manifestement fait problème et que met en valeur le sondage Ipsos pour Europe 1 et Figaro, un sondage qui, ce matin, mesure le "non" à 55 % et ce point, c’est que les Français interrogés pensent, dans une très grande majorité, que la construction européenne ne va pas s’arrêter si la France dit "non". Vous répondez quoi à cette dédramatisation apparente qui donne à la France du "non" une parfaite bonne conscience, Monsieur Juncker ?

Jean-Claude Juncker: Je suis contre la surdramatisation. Tout ce qui est exagéré est excessif et donc il ne faut pas surdramatiser. Mais il ne faut pas lénifier. Il faut savoir que si la France dit "non", le traité ne sera pas renégocié et nous resterons au traité de Nice qui correspond mal à la réalité européenne d’aujourd’hui et qui n’est pas à même de résoudre les problèmes européens. Chaque Français qui participe au référendum et qui dépose son bulletin dans l’urne, doit savoir ce jour-là, moi, Français, je suis la France, et moi, je suis l’Europe. Chaque vote personnel est un vote continental. Chaque citoyen français décide non seulement pour la France, c’est déjà ultra-important, il décide pour l’Europe. S’il vote "non" et si tous les autres votaient "non", parce que chaque Français doit se demander quelle sera la situation dans laquelle nous serons, si chaque Français vote comme moi, s’il vote "non", nous accuserons un retard énorme sur l’évolution naturelle de l’Europe. Il est évident que l’Europe se fera tout de même, parce qu’on n’échappera pas à cette ardente exigence de faire l’Europe dans un monde globalisé, difficile et sur un continent compliqué, mais nous perdrons des années de construction utile. Les autres agrandiront leur avance sur nous ou rattraperons le retard qu’ils ont pris sur nous.

Marc Tronchot: Monsieur Juncker, précisément, dans l’hypothèse où les Français voteraient "non", qu’est-ce qui se passe ? Est-ce qu’on stoppe les processus de ratification ou pas ?

Jean-Claude Juncker: Le vote français est important, mais je ne crois pas qu’il puisse stopper les procédures de ratification qui sont en cours chez les autres. Nous aurons au Luxembourg par exemple, la première fois depuis 1936, un référendum le 10 juillet. On ne peut pas suspendre le référendum parce que l’électeur français aurait dit "non" à la constitution. On verra à la fin du processus si 5, 6 pays auront dit "non", ce que je crois irréaliste, nous verrons au niveau du Conseil européen, au cours de l’année 2006 quelles conclusions en tirer, mais cette idée simple qui consiste à voter "non" en France pour amener tous les autres pays européens, les 24 autres pays, les 24 autres gouvernements, à se mettre d’accord sur une ligne française qu’on n’arrive pas à entrevoir, est une illusion de parcours.

Marc Tronchot: La France n’est pas si importante que cela peut troubler le cours des ratifications, même si elle est un membre fondateur ?

Jean-Claude Juncker: Mais la France est un pays important. Vous voyez mal un Luxembourgeois, un ami de la France, dire que le vote français n’aurait pas une importance continentale, mais la dignité des autres existe également, la volonté des autres existe également. Il nous faut aussi l’assentiment des autres pays. Il faut prendre la température dans les autres pays et puis on verra, si la France était le seul pays à avoir voté "non" ou si la France était un des deux ou trois pays à avoir voté "non", dans quelle situation nous serons. Mais il ne faut pas croire que par enchantement, les autres pays se mettraient au diapason d’une volonté française multiforme et mal articulée parce qu’on n’arriverait pas à analyser correctement un éventuel "non" français, parce qu’elle est très hétéroclite. Quelle est l’intersection entre la France et Monsieur Fabius et Monsieur Le Pen ? Je ne la vois heureusement pas.

Marc Tronchot: Est-ce que la France donne un scénario particulier pour être amenée à revoter en cas de victoire du "non", Monsieur Juncker ?

Jean-Claude Juncker: Mais ça dépendra de l’expression de la volonté des autres peuples. Si, in fine, en fin de parcours, la France était le seul pays, peut-être avec un ou deux autres pays, à avoir dit "non", ce ne sont pas les autres qui devront se poser la question de savoir ce qu’il conviendra de faire, c’est bien la France et les autres pays qui auront dit "non", qui devront s’interroger sur le parcours européen à voir.

Marc Tronchot: Quels sont les manques de la campagne des partisans du "oui" en France, selon vous, vous qui regardez cette campagne avec intérêt, attention, en voisin ?

Jean-Claude Juncker: Je crois que l’argumentaire des partisans du "non" est plus facile à développer. Il est toujours facile de faire peur, il est toujours facile d’inspirer méfiance, il est toujours facile de dire du mal d’une disposition particulière, d’un texte compliqué, alors que les partisans du "oui", qui ne peuvent pas avoir recours au mensonge ou à l’à-peu-près, doivent argumenter ayant le texte en main, alors que le camp du "non" peut argumenter, si j’ose dire, atmosphériquement. Alors, je crois que les partisans du "oui" ne devraient pas faire comme si cette Constitution, ce traité constitutionnel était parfait, mais ne devraient pas accepter qu’on parle du traité constitutionnel à l’idéal. Rien n’est vraiment bien si vous le comparez à l’idéal. Si moi, j’avais rédigé cette Constitution tout seul, elle serait tout à fait différente. Si vous-même, vous l’aviez rédigée, elle serait différente. Si nous deux, nous avions dû la rédiger ensemble, elle serait encore différente. Je voudrais demander aux Français de bien voir une chose : si 25 gouvernements se mettent d’accord sur un texte, des gouvernements de l’Europe du Sud, de l’Europe de l’Est, de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Ouest, des membres fondateurs et des pays qui jadis encore étaient des pays communistes, qui sont passés de l’économie administrée à l’économie sociale des marchés, si tous ces gouvernements, avec tous les partis politiques qui les composent, se mettent d’accord sur un texte, c’est déjà un progrès énorme, alors que cette Constitution, sur aucun point, ne signifie un recul par rapport au traité de Nice et aux traités qui ont précédé celui de Nice. On aura plus d’Europe politique, plus de démocratie et plus d’Europe sociale.

Marc Tronchot: Monsieur le Premier Ministre, si on reprend les lignes de force du sondage, dont je parlais tout à l’heure, on s’aperçoit aussi d’une chose, l’Europe est regardée majoritairement avec méfiance et notamment par ces jeunes qui étaient les interlocuteurs de Jacques Chirac lors d’une émission télévisée jeudi dernier. Qu’est-ce que vous avez envie de dire à cette jeunesse, dont une partie vit, il faut bien le dire, au rythme d’Erasmus et l’autre dans l’angoisse du chômage et des délocalisations ?

Jean-Claude Juncker: Je ne voudrais surtout pas faire la leçon aux jeunes Français, mais leur dire deux ou trois choses : d’abord, ceux qui sont jeunes et moi, à 50 ans, je ne me considère ni vieux ni jeune, nous avons cette chance énorme, ceux nés après 45, de ne jamais avoir connu la guerre, jamais connu la guerre, alors que toutes les générations précédentes ont dû s’affronter sur le champ de bataille, nous, jamais. Nous avons grandi au soleil.

Marc Tronchot: Mais les jeunes pensent à la guerre contre le chômage, Monsieur le Premier Ministre.

Jean-Claude Juncker: Oui. J’accepte que vous me répondiez cela, mais je n’accepte pas que vous confondiez guerre tout court et guerre contre le chômage. Ce sont deux combats difficiles et ce sont des morts tragiquement différentes. Je ne voudrais pas que la guerre ait une chance en Europe. Et je ne voudrais pas que faute d’avoir ratifié cette Constitution, l’Europe tout doucement se transforme en une zone de libre-échange qui ouvre grandement la porte à la pensée unique, qui est toujours néolibérale. Vouloir gérer un continent compliqué comme celui que constitue l’Europe par le concept simpliste d’une zone de libre-échange est un risque énorme que nous faisons courir aux jeunes d’aujourd’hui et surtout aux jeunes de demain, qui devront évoluer sur un continent européen qui aura perdu jusqu’à ses fondements et jusqu’à ses racines.

Marc Tronchot: Sans vous demander, Monsieur le Premier Ministre, de déroger à votre devoir de discrétion, vous avez vendredi dernier rencontré le président américain George Bush. Est-ce qu’il voit d’un bon œil cette Constitution européenne ou pas ?

Jean-Claude Juncker: Je crois, bien qu’on n’en ait pas parlé en détail, qu’aux États-Unis et que dans beaucoup de pays anglo-saxons qui n’aimaient pas l’idée de Constitution, qui n’aimaient pas ce renforcement de l’Europe, qui n’aimeraient pas voir l’Europe surgir en tant qu’acteur complètement responsable et compétent, je ne crois pas qu’aux États-Unis et que dans les pays anglo-saxons, on serait mécontent d’un refus français. Cela correspondrait plutôt à leur idée d’une Europe affaiblie parce qu’elle aurait abandonné ou aurait fait semblant d’avoir abandonné les plus nobles de ses ambitions ?

Marc Tronchot: Ma dernière question, Monsieur le Premier Ministre, vous êtes chef de l’exécutif. Sur le principe, des présidents ou des chefs de gouvernement portent-ils une responsabilité dans le choix de leurs concitoyens ou est-ce qu’ils ne sont responsables que du choix de la procédure dans cette affaire de Constitution ?

Jean-Claude Juncker: Responsable de la procédure, ça voudrait dire quoi ?

Marc Tronchot: Ça voudrait dire simplement responsable de choisir le référendum ou le processus législatif. Mais est-ce qu’ils doivent tirer une responsabilité du vote qui sera émis dans chacun des pays, et en France en particulier ?

Jean-Claude Juncker: Enfin, moi, je n’ai pas de recommandation à faire en ce qui concerne la situation française. En ce qui me concerne, j’ai été de ceux qui ont négocié ce traité, qui l’ont signé et donc qui portent la responsabilité pour le contenu. On n’échappe pas à cette responsabilité.

Marc Tronchot: Merci, Monsieur Juncker, d’avoir été l’invité d’Europe 1 ce matin.

Jean-Claude Juncker: Merci à vous.

2203

Citation : donc faut arrêter avec "on va être mis de côté si on vote non" la constitution n'entrera tout simplement pas en vigueur me semble


Il pourrait se passer la même chose que pour l'Euro avec le Danemark (qui n'avait pas ratifié): en fait l'UE a déjà fait comme si la clause des 4/5ème (article 443) était déjà en vigueur. Donc l'euro s'est déployé en laissant les danois de leur côté avec 2 ans pour changer d'avis, et puis ils ont ratifié l'année suivante. Je ne sais pas ce qui se serait passé au bout de 2 ans.

Mais les gens qui s'y connaissent disent qu'il ne devrait pas pouvoir se passer la même chose avec la France, qui n'est pas "un petit pays". Bref, la réponse n'est pas forcément simple.

Je vous recommande de jeter un coup d'oeil au commemtaire de l'article 443, alinéa 4:
https://www.senat.fr/rap/rapport_constitution/rapport_constitution_mono.html
2204
Si déjà la constitution ne respecte pas un de ses textes : "adoption par les 25 membres" comment on peut croire que les autres seront appliqué alors ?? :noidea:

Citation :
Donc l'euro s'est déployé en laissant les danois de leur côté avec 2 ans pour changer d'avis, et puis ils ont ratifié l'année suivante. Je ne sais pas ce qui se serait passé au bout de 2 ans.




c'est un cas intéressant car ce n'a été ni une cata pour l'europe et ni pour le danemark d'ailleurs (qui s'en est très bien tiré, et même mieux que la france, sans avoir ratifié mastricht)

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Passage en mode Multi

 

http://soundcloud.com/multiform_bdx

2205

Citation : Si à l'issue d'un délai de deux ans à compter de la signature du traité modifiant le présent traité, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu'un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question


je le mets...
2206
Il y a également ici une liste de "scenarii possibles" dans le cas d'un non : https://publiusleuropeen.typepad.com/publius/2005/03/scenarii_du_non.html
2207

Citation : le Conseil européen se saisit de la question



:pong:

ça veut rien dire, bien un langage de bois total ce truc

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Passage en mode Multi

 

http://soundcloud.com/multiform_bdx

2208

Hors sujet :

Citation : Sol carlus c'est pas celui qui voulait faire passer les palestiniens pour des terroriste , alors qu'il y a peu , les israeliens ont reconnu l'inverse ?


tu ne sais pas lire. Je ne disais pas Les palestiniens, mais Des palestiniens.
Mais c'ets tellement plus simple de généraliser...

2209
>> Nick

intéressant l'article :bravo:
de toutes façons c'est toujours difficile de prévoir ce qui va réellement se passer que ce soit un non ou un oui d'ailleurs

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Passage en mode Multi

 

http://soundcloud.com/multiform_bdx

2210

Citation : Si à l'issue d'un délai de deux ans à compter de la signature du traité modifiant le présent traité, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu'un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question



putain 2 ans ... allez chichi allez chichi... allez :fleche: