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Le Pub de l'écologie

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Sujet de la discussion Le Pub de l'écologie
Hello les amis!

en dégrossissant vulgairement la chose je me suis rendu compte que comme sur pas mal de sujets, on à pas tous les mêmes idées. et c'est ca qui est super :petitnicolas:

pour eviter de pourrir tous les sujets avec nos bio-conneries, je vous propose juste de nous dire si vous pensez:

1/ que la planète court un réel danger.
2/ que c'est pas si catastrophique que ca et qu'on à le temps de voir venir les choses sans paniquer.
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6401
T'aimes pas trop trop manger?:-D

Non, je veux dire: C'est tout un mode de vie, toute une tournure culturelle, qui est pointé du doigt par ces questions.
Effectivement, la spécialisation a été une solution qui a permis d'être super-plus efficaces pour accéder collectivement à certaines fonctions très difficiles voire impossibles à des sociétés dans lesquelles toutes les personnes exercent à peu près les mêmes ensembles de compétences.
Au rang de ces fonctions, on peut compter, je pense, en vrac, la production massive d'objets technologiques de haut niveau, le développement d'objets conceptuels extrêmement pointus comme les outils théoriques de compréhension du monde (scientifiques ou symboliques), ou la capacité pour une espèce à modifier profondément le milieu qui conditionne son existence elle-même, jusqu'à mettre sa survie en question...
Chapeau.
Magnifique résultat.

Moyennant quoi, on le voit, ces périodes de danger sont peut-être les seules à même de faire émerger la conscience collective correcte des rapports réels (et non fantasmés) que nous entretenons avec le milieu, et partant, une idée juste de l'harmonie des choses.
Etonnant paradoxe...

Je me suis souvent demandé comment il se faisait que les indiens des plaines aient pu développer collectivement une pareille sagesse, basée sur la conscience raisonnée du système vivant, et la nécessité de s'en tenir au nécessaire, au peu.
"Lorsque nous bâtissons nos maisons, nous faisons de petits trous"...
J'avais fini par me dire que cette compréhension, comme chez nous, ne pouvait être le fait que de certains individus particulièrement clairvoyants, dont la parole, irradiant naturellement une vérité instinctivement perçue comme supérieure, finissait par s'imposer aux groupes.
La solution m'a été apportée récemment voici quelques années, quand des recherches archéologiques aux USA ont révélé que les indiens des plaines étaient les lointains survivants de sociétés urbaines très développées ayant atteint leur apogée, puis périclité.
Ils avaient fait le tour de la question, avaient fait l'expérience du trop, et avaient probablement gardé le souvenir meurtri de deux ou trois grosses dérives à éviter comme la peste, comme par exemple l'avidité, l'attrait du superflu (pour assurer non seulement le lendemain, mais aussi les surlendemains...), et probablement le vecteur de toutes ces chausses-trappes: La spécialisation (produit naturel de l'urbanité).
"Que chaque homme garde en lui l'ensemble des compétences nécessaires à la conduite de ses affaires et de sa vie", disaient-ils.
Evidemment.
Incidemment, quand on est tous et chacun occupé à assurer le nécessaire, à maintenir en soi et exercer les compétences qui le permettent, on n'a pas trop le temps de développer de dangereux superflus comme le moteur à explosion...
Vers 1925 Ishi, dernier survivant de sa nation d'indiens californiens, racontait dans ses mémoires que dans sa jeunesse, les années où le printemps tardait, entre la fin des réserves de bouffe accumulées la saison précédente, et le début de la renaissance annuelle, il y avait de terribles disettes.
On patientait comme on pouvait, en mâchonnant des écorces, puis quand le trèfle commençait enfin à pousser, les gens broutaient voracement dans les prés le temps de se refaire des forces...
Ca occupe...
Pour autant, ce n'étaient pas des bêtes: C'était des hommes, avec une belle culture, une belle compréhension de l'harmonie des choses, et une conscience aiguë de la nécessité de ne pas nuire.
Nous allons sur la lune (enfin nous y allâmes, à un moment où paraît-il nous avions les moyens... il semblerait que nous ne les ayons plus...:roll:), ce qui implique évidemment une sophistication extrême de la technologie et de la compréhension de certains phénomènes naturels.
Mais culturellement, et collectivement, nous ne sommes guère que des brutes voraces, aveugles et sourdes.
Et voilà que le couperet tombe... On se sent un peu cons, là...

Donc pour en revenir au début de l'argumentaire: On sait, on a compris qu'il va falloir changer.
Mais rien à faire, on s'accroche encore dur au modèle qui nous a conduits dans le mur: On voudrait bien changer sans trop changer...
-Je vais pouvoir garder mon frigo américain?
-Continuer à aller au boulot faire plus ou moins la même chose, c'est-à-dire un tout petit bout d'un truc énorme dont je ne perçois que très confusément l'intérêt global?
-Accomplir toute la journée des actes dont la responsabilité pèse sur d'autres épaules que les miennes?
-Bénéficier de solutions inaccessibles à ma modeste comprenette?
Non, mec: C'est terminé tout ça.
Il va falloir changer, sinon c'est le trou noir.
Et tu sais quoi? Tu vas peut-être être obligé de t'occuper toi-même de ce que tu manges...

Mais pour autant ce n'est pas forcément un retour sur... le moyen-âge... l'obscurantisme, les ténèbres, un retour en arrière (ce spectre, cette hantise!image.php)
Personnellement je vois assez bien chacun vivre tranquille une existence moderne, dans des habitations optimisées à l'extrême du point de vue de la consommation énergétique, faisant pousser sur des terrains privés ou collectifs, avec des méthodes pointues demandant un travail raisonnable, chacun de quoi croûter.
Bon, peut-être pas tout de suite: Le temps de se débarrasser du léviathan, et le temps d'éponger quelques fâcheux détails comme le réchauffement climatique, ça va tanguer un peu...
On n'aura pas tout tout de suite.
Disons un siècle ou deux, un délai raisonnable: A peu près le temps que ça nous a pris pour l'étape finale de la grande foirade.
Oui oui, on a fait beaucoup de mal, on s'est fait beaucoup de mal à nous-mêmes avec toutes ces conneries basées sur l'inutile, le superflu. Faut d'abord passer à la caisse.
Mais je crois à la ressource scientifique, à l'effort collectif, pour optimiser au plus juste le ratio travail/bénéfice/innocuité par rapport au milieu.
C'est absolument nécessaire.
La science n'aura jamais rien fait de meilleur, et trouvera enfin ici sa justification, autant au sens de justesse que de justice: parce qu'on n'est pas tout seuls dans ce bateau qui chavire, faudrait pas l'oublier; on a des responsabilités. Tout se paye in fine, pas parce que c'est moral, mais parce que dans ce naufrage on aura enfin compris que nous ne sommes pas je ne sais quelle aberration soudain sortie de la cuisine à Jupiter, mais que nous sommes liés au reste du vivant, et que si nous lui faisons du mal, nous nous faisons du mal à nous-mêmes.

Il y a deux chemins devant nous pour la ressource technologique:

- Elon Musk et tous ces abrutis nocifs qui n'ont pas compris la leçon, qui rêvent de rien d'autre que continuer la même connerie, la répandre en guise de salut dans tout le système solaire, puis pourquoi pas dans toute la galaxie comme dans les contes pour enfants de leur jeunesse.
Comme on a tout foiré ici, recommencer la même merde ailleurs à l'infini: La machine à broyer a encore faim, même sur son lit de mort. Une planète ne suffit plus... Si on peut encore en griller deux, vingt, mille millions, haut les coeurs et allons-y gaiement!

- Tirer intelligemment la leçon du naufrage, faire mieux, et développer enfin les moyens raisonnables de vivre heureux et peinards.

Chais pas pourquoi, en même temps je me demande si on est assez dégoûtés pour faire le bon choix.
Peut-être pas encore.
Mais question dégoût, pour bien comprendre, c'est en route.
Irma et ses copines, c'est juste le début.
Ca va secouer.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 05/10/2017 à 04:44:46 ]

6402
6403
Citation :
bah le potager devait par faire + de 10 m² et c'était déjà du boulot quand-même. (pour madame :roll: )
200 m² j'émets un doute quand à l'accessibilité du truc pour le pékin lambda.

Avec des techniques de culture conventionnelle, oui ça prend du temps. En permaculture, non. Honnêtement,si j'ai bossé 3 h dans mon potager durant tout l'été, c'est bien le max. Je ne compte pas le temps de récolte qui ne dure pas plus de 10/15 minutes, tous les 2/3j. Et j'ai fait, tomates, fraises, haricots, poivrons, courgettes, pommes de terre.
Le principe de la permaculture est de récréer un milieu autosuffisant et autorégulé mais à base de plantes comestibles. Quand tu as bien tout installé, il n'y a plus rien à faire, juste à regarder pousser! :bravo:

 

 

6404
Mouais, ça prend juste beaucoup de temps et de tâtonnements au démarrage pour arriver au truc équilibré :oops2:

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

6405
C'est pour ça qu'il y a des bouquins et plein de sites (et éventuellement des formations) pour pas avoir à tâtonner trop longtemps

 

 

6406
https://www.bastamag.net/L-extraordinaire-productivite-d-un-petit-potager-de-50-m2-un-exemple-pour

un gars à fait un potager dans tout son jardin en ville (50m²).
Quasiment autosuffisant.
Quasiment parce que comme il dit, c'est débile d'être autosuffisant, on peut avoir une surproduction de salades et les échanger à la voisine qui fait des arbres fruitiers.
Et parce que je crois que les trucs genre patate, ça demande une grosse surface pour pas un énorme intérêt.

Par contre le gars n'est pas dans la magie et les énergies mystiques.
Juste qu'il utilise absolument toute la place. et qu'il essaie d'optimiser en mettant les bons légumes aux bons endroits. Et en cultivant "hors sol", sur botte de paille. (le principe de la permaculture donc ?)
et niveau temps, je crois (j'avais vu d'autres articles) que c'est 2-3h par jour, et 4-5h le week-end

Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.

http://soundcloud.com/djardin

6407
Non mais ok, la permaculture c'est génial et ça se fait tout seul sur 12 hectares.
Donc Cyar, si tu répondais à ma question, en 3 heures, je mets en place et entretien 200m de potager ?
Non.
On est d'accord, j'ai eu un potager (parti de zéro) et des copains doivent avoir 20m² en permaculture (ils se lancent), ça prend pas 3 heures.
Pourquoi j'insiste. Parce que le gars qui vit en ville mais veux un jardin va devoir inclure le temps de déplacement dans son emploi du temps. Et des jardins, y'en a pas forcément de dispo en bas de chez toi.
Si c'est 3 heures, 1 fois par semaine, ok.
Si c'est 5 min au quotidien, ce que je conçois comme négligeable quand t'es sur place, devient une galère quand tu rajoutes 45 min de vélo.
Gulistan avance que 200m² de potager est à la porté de chacun.
Ny Batteri nuance avec 40m² non suffisant mais déjà pas mal.
Si je remonte dans mes souvenirs, j'ai toujours connu mon grand-père dans son jardin, du matin au soir, mon père, du matin au soir.
Alors, certes, la permaculture permet justement de réduire l'entretien, de supprimer ou diminuer les apports en tout genre, mais ça demande un minimum de temps.
D'où ma question.
6408
Cross-post avec Djardin.
Citation de Djardin :
et niveau temps, je crois (j'avais vu d'autres articles) que c'est 2-3h par jour, et 4-5h le week-end

On est loin des 1h/mois annoncé + haut.
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Il faut ajouter au temps de potager la logistique nécessaire pour les a cotés (stockage des outils, conservation etc...)
Facile en campagne quand n'importe quelle vieille baraque a une grange de 200m² a coté, beaucoup moins en ville.
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Petit paramètre qui a son importance aussi : l'emplacement ! Parce que 50m² en ville c'est chouette, mais si tu es coincé entre 2 immeubles de 30m de haut, niveau ensoleillement ça va pas être terrible. Mon potager est à côté d'un muret, la partie qui reste à l'ombre une partie de la journée donne beaucoup moins (là encore c'est du bon sens !)

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes