café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique
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tropdeg'
Je lance cette question : que pensez-vous de la suppression de l'ISF ?
[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 15:13:02 ]
Synthpunk
Donc forcément après le tabassage de SDF migrants et l’agression d’un citoyen sur son lieu de travail la police allait calmer le jeu, puisque le DG des poulagas, le ministre de l’intérieur et le Président de la République avaient dit « stop ».
Ben c’est mal connaître la milice nationale :
[/quote]
C'est un un trés bon ami et proche d'amis Syrien-nes que j'ai en commun avec lui , il était souvent avec nous lors des manifs des Syriens Anti Bachar a Paris je peut témoigner qu’Ameer est quelqu'un de très bien et que s'il a fui la Syrie c'est que sa vie y était menacé à la fois par Daesh et par les troupes et milices Chabihas de Bachar, je suis particulièrement choqué parce ce qui lui est arrivé.
Mondialiste et Droit de l'Hommiste Fan des musiques populaires de la zone mondiale
[ Dernière édition du message le 29/11/2020 à 13:05:49 ]
kruks
Two Beers or not two beers... ?
W-Addict
Ah oui, RSF, ceux qui ne demandent pas le retrait de la loi sécurité globale, qui préfèrent une réécriture protégeant les journalistes (les autres ont pas le droit de filmer ?), qui négocient en scred avec le gouvernement et qui poursuivent en justice les journalistes qui les critiquent.
Franchement, ils peuvent bien «dénoncer», s'indigner, mais pour l'instant ils ont ont zéro crédibilité.
Où ai-je érigé RSF comme champion du TrVe Journalism ?

Le gars s’est fait défoncer par les keufs en couvrant une manif dénonçant les exactions desdits keufs. On s’en fout que ce soit RSF qui soit cité non ?
Je ferai attention - je ne connaissais RSF - la prochaine fois.
Mais bon ce n’était pas l’objet important de mon post.
W-Addict
https://www.facebook.com/183081005507412/posts/1039017756580395/?vh=e&d=n
Dr Pouet
Shreddator
Où ai-je érigé RSF comme champion du TrVe Journalism ?
Nulle part ! Je disais juste ça au passage, parce qu'ils sont cités dans la capture d'écran, mais ça ne change rien à l'information première (la barbarie de la police qui s'affiche dans toute son horreur sur cette photo).
W-Addict
kruks
Malansac, 27 novembre 2020
Monsieur le Ministre,
Lorsque je me suis engagé dans la Police nationale, j’avais à l’esprit deux maximes de Jean-Jacques Rousseau : « Il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses membres » et d’autre part « que seule l’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite est liberté ».
Or aujourd’hui, je constate qu’il n’est plus question pour le peuple d’obéir aux lois auxquelles il a lui-même consenti et que le rôle de sa police n’est plus de protéger ses libertés, mais plutôt de toutes les annihiler, comme le ferait le plus vil des oppresseurs.
Qu’est devenue la Police nationale depuis 2014, elle qui se devait d’être la garante des libertés ?
Ne mérite-t-elle pas mieux que d’appliquer à la lettre des lois de plus en plus liberticides et autoritaires ?
En pareille situation, peut-on encore parler d’une police républicaine ou ne s’agit-il plus que d’une milice au service de votre autoritarisme ?
Mon engagement dans la Police nationale ne peut plus se maintenir dans un tel régime sans aucun espoir de réforme telles que vos prises de position récentes le laissent présager.
De surcroît, votre ministère, est pourtant celui qui distribue le plus de sanctions disciplinaires contre ses personnels, se fait beaucoup moins strict contre les policiers qui tabassent, mutilent ou tuent des innocents comme Madame Zineb #REDOUAN, Monsieur Steeve #CANICO ou Monsieur Cédric #CHOUVIAT, tandis que les policiers qui, au contraire, dénoncent ces dérives et dysfonctionnements, se font durement réprimander au motif qu’ils ne respecteraient pas la loyauté envers leur hiérarchie ou porteraient atteinte au renom de la Police nationale !
Tel n’est pas le comportement que la population attend de ses responsables politiques.
Suite à la mort de Malik OUSSEKINE le 6 décembre 1986, Monsieur Charles PASQUA, alors Ministre de l’intérieur, non seulement présenta ses excuses en personne à la famille, mais, de surcroît, prit la décision de dissoudre les voltigeurs.
Depuis le début de ce quinquennat, c’est l’inverse qui est pratiqué : on nie les faits, on ne présente jamais d’excuses et… on recrée les voltigeurs que l’on rebaptise BRAV-M !
Les policiers sont depuis lors au service d’un Président de la République qui les utilise pour réprimer avec violence tout mouvement social contestataire tels que les Gilets jaunes, mais également les infirmières, les pompiers, les médecins, les avocats au lieu de leur permettre de manifester leurs revendications de manière encadrée et sécurisée.
Depuis la crise #COVID19, les policiers sont désormais exclusivement affectés au contrôle social et non plus au respect du Code pénal.
Les décrets et arrêtés préfectoraux les plus incohérents et absurdes ont remplacé les lois autrefois votées par nos Assemblées.
Nous contrôlons des attestations de déplacement et veillons au bon respect des distanciations sociales pour lutter contre l’épidémie. Or, si tel était réellement le but de notre action, c’est le personnel hospitalier qui aurait dû avoir des renforts, et on parlerait plutôt de distanciation sanitaire.
Au lieu de cela, on nous détourne de nos vraies missions, qui sont de poursuivre les délinquants et les criminels, et d'assurer la paix et la sécurité de nos concitoyens.
Le 26 novembre 2020, Monsieur David #PERROTIN, journaliste à #LOOPSIDER, présentait la vidéo d’un homme littéralement passé à tabac par trois policiers entrés par effraction sur son lieu de travail et en dehors de toute commission rogatoire.
Sur la vidéo surveillance des locaux, on peut notamment entendre les policiers le traiter de « sale nègre » avant de braquer une arme contre lui en présence d’autres personnes dont l’une serait mineure.
Cet évènement honteux, tout autant que les réactions du ministère qui s’ensuivirent, ont renforcé ma conviction de mettre fin à mes fonctions.
Tout autant que les réactions habituelles de mes collègues, dont un délégué du Syndicat UNITE-SGP-FORCE OUVRIERE, organisation que vous recevez régulièrement, a pu dire dans une émission de télévision que « BAMBOULA c’est encore à peu près convenable » sans subir la moindre sanction ou autre forme de poursuite de la part du ministère.
La seule défense tenable, bien que fantaisiste du Préfet de police Monsieur Didier #LALLEMENT, à propos de l’interpellation susmentionnée, a ainsi été de dire qu’il n’était « pas au courant », alors même qu’il y a eu un appel de renfort, une sortie d’armes et un tir de grenade dans un lieu clos. Mais qu’attendre d’un Préfet de Police, qui a obtenu sa promotion de Bordeaux à Paris en couvrant déjà des exactions de policiers par des mensonges dans l’affaire Olivier #BEZIADE et à qui vous renouvelez encore votre confiance, malgré qu’il « ne soit pas dans le même camp » que la population ou qu’il ordonne une évacuation brutale de la Place de la République encore récemment.
Votre tweet hypocrite a fini de sceller ma décision : « Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la Justice dès mardi, je demande au Préfet de Police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais ».
Hypocrite, lorsque l’on sait que par l’effet de la loi sécurité globale (#PPLSecuriteGlobale) que vous défendez bec et ongles par la propagande et le mensonge, cette victime aurait fini en prison et ses tortionnaires médaillés ou encore primés.
Oui, vous mentez Monsieur le Ministre lorsque vous prétextez vouloir protéger les policiers en prévoyant un an d’emprisonnement pour diffusion d’image de policiers identifiables, quand les textes existants sur le harcèlement et les menaces prévoient déjà des sanctions deux à cinq fois plus importantes, mais qui ne sont dans les faits jamais appliquées.
Appliquons ce qui existe plutôt que de brader la sécurité physique et mentale des policiers pour des éléments de communication.
Quand des collègues CRS reçurent des menaces de mort à leur domicile par courrier, était-ce dû à la diffusion de leur image ? Non ! Mais à la publication par votre Ministère de leur prénom, nom et affectation au Journal Officiel.
Est-ce qu’une quelconque mesure a été prise depuis ? La réponse est encore une fois non.
Vous osez dorénavant instrumentaliser le drame de l’assassinat de nos deux collègues de MAGNANVILLE par un terroriste.
Pourtant, ont-ils été assassinés chez eux suite à la diffusion de leur image ? Une énième fois non, mais suite à l’absence de sécurisation des données des ressources humaines, qui se baladaient sur une clé USB non sécurisée par le ministère de l’Intérieur et transmise à un syndicat de police.
Des mesures ont-elles été prises depuis ? La réponse est encore une fois et toujours négative.
Si vous aviez un tant soit peu de respect pour les femmes et les hommes qui portent l’uniforme, comme moi, vous démissionneriez.
Dois-je encore vous rappeler que la première cause de mortalité des policiers en fonction est le suicide ?
Depuis l’élection d’Emmanuel #MACRON, c’est quelque 150 vies sacrifiées.
Était-ce à cause de la divulgation de leur image ? Je ne le crois pas, mais suppute plutôt un management délétère, des injonctions paradoxales, une politique du chiffre, la perte de sens de notre métier et de la fonction…
Des mesures ont-elles été prises ? Pas vraiment, mis à part deux numéros verts et des barbecues « conviviaux ».
Enfin, faut-il rappeler que le ministère de l’Intérieur ne respecte pas même les décisions de justice le condamnant pour, en ce qui me concerne personnellement, le refus d’exécuter malgré quatre demandes le jugement du Tribunal administratif de Versailles n°1505355 le reconnaissant coupable de discrimination syndicale.
Pire, la discrimination a depuis lors repris de plus belle et j’ai été arbitrairement désarmé, sans contrôle de la médecine statutaire et mes notes de renseignements ne sont plus transmises, et ce sans justification.
Depuis ma première demande de rupture en juillet 2020, mon dossier aurait dû être traité au plus tard en septembre. Mais même pour cela, le Ministère ne s’estime pas contraint de respecter la loi et les délais, ce qui engendre encore un préjudice à mon encontre.
A moins que ce ne soit dans l’objectif de me sanctionner une nouvelle fois arbitrairement et d’éviter ainsi de me payer les indemnités légales ?
Pour l’ensemble de ces raisons, je sollicite, Monsieur le Ministre, ma rupture conventionnelle dans les meilleurs délais.
Je quitte un métier que j’aimais, car vous avez fini de dénaturer la noble mission pour laquelle je m’étais engagé.
Je quitte la Police nationale pour les mêmes raisons que j’y suis entré : la défense des libertés individuelles et de l’intérêt général.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations républicaines.
Alexandre LANGLOIS
Edit : Je poste ça car ça souligne ce qui attend les policiers qui dénoncent les exactions de leurs collègues, vu de l'intérieur. Et ça pointe bien la déresponsabilisation organisée de ceux qui prétendent être responsables.
Je ne cautionne pas pour autant tout ce qu'a pu dire ce monsieur.
Two Beers or not two beers... ?
[ Dernière édition du message le 29/11/2020 à 14:18:18 ]
Ipwarrior
Quand des collègues CRS reçurent des menaces de mort à leur domicile par courrier, était-ce dû à la diffusion de leur image ? Non ! Mais à la publication par votre Ministère de leur prénom, nom et affectation au Journal Officiel.
Est-ce qu’une quelconque mesure a été prise depuis ? La réponse est encore une fois non.
Vous osez dorénavant instrumentaliser le drame de l’assassinat de nos deux collègues de MAGNANVILLE par un terroriste.
Pourtant, ont-ils été assassinés chez eux suite à la diffusion de leur image ? Une énième fois non, mais suite à l’absence de sécurisation des données des ressources humaines, qui se baladaient sur une clé USB non sécurisée par le ministère de l’Intérieur et transmise à un syndicat de police.
Des mesures ont-elles été prises depuis ? La réponse est encore une fois et toujours négative.
ça pourrait faire la une des médias contre cette loi.
Pour le photographe syrien tabassé, ils pourraient quand même recoudre le morceau de chair qui pend sur la lèvre supérieure gauche, ce serait la moindre des choses.
Parce que moi ça me donne envie de bouffer du steak, donc c'est pas cool.
[ Dernière édition du message le 29/11/2020 à 15:58:07 ]
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
Dr Pouet
https://twitter.com/nrcp_poitiers/status/1332695603348975617?s=21
JohnnyG
Ménard (le maire de béziers) est l'ancien chef de RSF
C'est même surprenant qu'il puisse véhiculer des idées aussi puantes avec son passif...
Silverfish Imperatrix
Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:
Anonyme
au meurtre d'un flic pourri, catholique blanc d'origine irlandaise comme 90% de ses collègues.
Flics pourris et racistes, certainement, mais cathos et blancs à 90 %, non.
Ses personnels se divisent en 87 % d'hommes pour 13 % de femmes. Ses 2000 policiers et fonctionnaires se répartissent entre :
Blancs : 68 %
Afro-Américains/Noirs : 24 %
Hispaniques : 6 %
Asiatiques : 2 %
Quoique rien ne dit que les chiffres Wikipédia sur la police de Boston soient fiables à 100 %.
boulooban
Rifki
les irlandais sont catholiques.
boulooban
J'ai fait le bête raccourci : États-Unis = protestants
[ Dernière édition du message le 29/11/2020 à 19:00:07 ]
Silverfish Imperatrix
Citation :au meurtre d'un flic pourri, catholique blanc d'origine irlandaise comme 90% de ses collègues.
Flics pourris et racistes, certainement, mais cathos et blancs à 90 %, non.
Citation :Ses personnels se divisent en 87 % d'hommes pour 13 % de femmes. Ses 2000 policiers et fonctionnaires se répartissent entre :
Blancs : 68 %
Afro-Américains/Noirs : 24 %
Hispaniques : 6 %
Asiatiques : 2 %
Quoique rien ne dit que les chiffres Wikipédia sur la police de Boston soient fiables à 100 %.
Et qu'ils datent de 1993, date du début de l'affaire.
Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:
Anonyme
https://www.cityofboston.gov/images_documents/2015.04.14%20Final%20Draft-UPDATED_City%20of%20Boston%20Workforce%20Profile%20Report_tcm3-50873.pdf
Mais est que c'est représentatif de la population globale ? Je pense que oui, mais sans certitude.
Anonyme
La préfecture de police de Paris a menti pour couvrir les tirs d’un policier sur des jeunes innocents
29 novembre 2020 Par Pascale Pascariello et Armel Baudet
Alors que Gérald Darmanin doit être auditionné lundi à l’Assemblée nationale sur l’action des forces de l’ordre, Mediapart publie une nouvelle vidéo témoignant d’une action incompréhensible. Six jeunes, n’ayant commis aucun délit, sont violemment interpellés par des policiers agissant en toute illégalité. L’un des agents tire deux fois, sans sommation, vers la tête du conducteur. La préfecture de police de Paris n’a pas suspendu ce policier affirmant que la justice avait conclu à la légitime défense. Ce qui est faux.
https://www.mediapart.fr/journal/france/291120/la-prefecture-de-police-de-paris-menti-pour-couvrir-les-tirs-d-un-policier-sur-des-jeunes-innocents
C'est consternant, le niveau de mensonge ... que les Français acceptent
Juju516
je ne paye pas l'ISF
mais supprimons cet impôt débile
kruks
Honnêtement s'il n'y a pas de démissions et de restructuration complète du fonctionnement de la police nationale après tous ces faits, on va droit à l'insurrection.
Et accessoirement le retrait complet de la loi sécurité globale aussi, parce qu'à part l'article 24, elle contient aussi le fait de pouvoir déléguer des missions de maintien de l'ordre au privé
La loi sur le "séparatisme" est du même acabit, la loi "programmation de la recherche" est une horreur également.
La volonté de ce gouvernement de museler et de criminaliser toute forme d'opposition est délirante : 3 Projets ou propositions de loi en parallèle sur ce thème !!!
Et puis c'est pas comme s'il y avait une pandémie mondiale à gérer en parallèle, ça m'étonnerait qu'ils s'ennuient...
L'ISF, y a que en France que ca existe
je ne paye pas l'ISF
mais supprimons cet impôt débile
T'as conscience qu'il y a belle lurette que c'est fait ?
Et l'argument : "on fait ça qu'en france" ...
Two Beers or not two beers... ?
[ Dernière édition du message le 29/11/2020 à 20:18:54 ]
JohnnyG
Ensuite l'argumentation pour le supprimer c'est faire un chèque en blanc aux plus aisé en espérant qu'ils fassent fonctionner l'économie française. C'est pour investir français.
Au final ils investissent rien du tout.
Ça aurait été plus intelligent de défalquer tout ou partie des investissements... Au moins c'était donnant/donnant.
Bref
kruks
https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/291120/les-conditions-de-la-production-d-un-discours-oppositionnel-de-l-ordre-policier?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67
Si ce système du scandale fonctionne comme un système de l’oubli et de l'inertie, c’est en grande partie parce que les discours tenus par les forces progressistes sur les forces de l’ordre manquent leur cible. Ils sont plus incantatoires qu’oppositionnels, ils n’identifient pas les points de transformation possibles et sont par conséquent dénués d'effectivité pratique.
1.D’abord, il faut rompre l’ensemble des discours creux qui appellent à “renouer la confiance entre la police et la population”, à “rapprocher les citoyens de leur police”, à refonder la “légitimité” des actions de l’Etat. Par définition, penser la police c’est penser l’existence d’une institution qui a affaire à des individus qui ne sont pas d’accord, qui ne veulent pas faire ce que l’ordre pose comme légal ou ce que les gouvernants définissent comme légitime. La question du recours à la police se pose lorsque la question de la confiance et de la légitimité ne se pose plus, lorsque quelqu’un va être contraint malgré lui via l’Etat de faire quelque chose qu’il ne veut pas ou de ne pas faire quelque chose qu’il voudrait. Un discours honnête sur la police doit donc cesser d'utiliser des catégories totalisantes et abstraites comme “peuple”, "citoyen“, "légitimité, qui évacuent le problème au moment où l’on croit l’aborder et qui empêchent d'élaborer un discours honnête sur la problématique de l’antagonisme et de notre rapport à la violence. Cette question est d’autant plus important à aborder pour la gauche que dans un monde antagoniste, il y aura toujours quelque chose de l’ordre de la police. Si vous êtes pour l’hôpital public, pour la sécurité sociale, pour payer des impôts, vous êtes pour la police, parce qu’une contrainte fiscale est nécessaire pour les gens qui ne veulent pas payer d’impôts ou qui ne veulent pas partager leur richesse.
2 Tant de discours nous font stagner car ils critiquent les forces de l’ordre en reprenant à leur compte les objectifs de la police. On voit régulièrement des hommes politiques, des journalistes ou des chercheurs se complaire à produire des comparaisons avec d’autres pays pour valoriser leur bonne “doctrine du maintien de l’ordre” fondée sur la “désescalade” par rapport à la tradition française qui produirait du “désordre” et de l’affrontement ”. Mais dénoncer la police sous cette angle revient à ratifier totalement l’idéologie policière et étatique du contrôle de la manifestation, de l’encadrement, de l’”ordre public”, à se donner les mêmes objectifs que les préfets ou les ministres de l’intérieur pour seulement envisager d’autres moyens plus “pacifiques” de les accomplir. Ces discours condamnent la gauche à naturaliser les objectifs de la police et sa vision du monde au lieu d’assumer les objectifs propres à notre camp.. De la même manière, nous ne pouvons pas parler du rapport de la police à la délinquance sans produire d’abord une critique des conditionnements sociaux qui conduisent à la production d'illégalisme et nous interroger alors sur la légitimité même d’aborder ces sujets d’un point de vue répressif.
3 Les prises de position contemporaines sont faibles car elles sont trop obsédées par la thématique de l’impunité des forces de l’ordre. D’abord il est important de remarquer que la question de l'impunité ne concerne pas réellement la police, mais plutôt les procureurs, les magistrats et les experts . Ce sont pas les policiers qui rendent des non lieux, ce sont les juges et donc c’est l’étatisme symbolique de ces derniers et leur façon de se placer plus du côté de la police que de la vérité qui doit être interrogée.
Mais surtout, et comme toujours, la logique répressive conduit à poser les problèmes d’une manière inadéquate. Le problème n’est pas que les policiers ne soient pas punis. Le problème est de les désarmer de façon qu’ils ne puissent plus produire les actes que nous ne voulons plus qu’ils produisent. Il faut penser en termes de modifications des structures et des comportements policiers plutôt qu’en termes de réaction aux structures et aux comportements policiers.
D'autre part, la revendication de la fin de l'impunité policière nous conduit à tomber dans les pièges du légalisme. Il ne faut pas que notre critique de la police nous amène à réactiver le schéma de la nécessaire conformité à ce qui est posé comme légal. Nous savons que, à gauche, nous ne cessons de revendiquer la possibilité d’actions qui s’écartent de la Loi, que ce soit l’action directe, le sabotage, le fauchage d’OGM, l’occupation de bâtiments, l'arrachage de chemise, la fuite de documents secrets… Que quelque chose soit jugé légal n’est pas pertinent pour en évaluer la valeur. Et si nous érigeons la Loi comme critère ultime de notre opposition à la police (en répétant sans cesse : ce qu’ils font est illégal), cela risque de constituer un piège qui se refermera sur nous dans le futur.
Cette question est d’autant plus essentielle que la question de la loi se pose de façon extrêmement particulière lorsqu’il s’agit de la police. Comme l’a largement montré la sociologie, les notions qui fondent l’action de la police et sont censés l’encadrer sont nécessairement floues et interprétables (l’idée de proportion par exemple : les actions policières doivent être « proportionnés » pour être acceptables et il suffit que l’IGPN dise « c’est proportionné » pour que cela passe, les juges et les politiques s'alignant ensuite sur cette affirmation) et ce caractère flou permet à la police de toujours trouver un moyen de justifier la légitimité de ses actions. Autrement dit, la police est dans nos sociétés un corps qui détient la capacité d’interpréter en situation ses propres règlements pour se donner sa propre légalité. C’est la raison pour laquelle la thématique de l'impunité passe à côté des enjeux. Le problème de la police ne vient pas du fait qu’elle produit des actions hors la Loi qui ne sont pas réprimées, mais du fait que lui ait accordé la possibilité de produire sa propre légalité (donc d’agir légalement) et de s’autolégitmer, avec la complicité des juges.
4/ Prendre conscience de cette réalité impose de saisir ceci :l’enjeu d’une critique de la police ne doit pas être son contrôle ex post mais son désarmement ex ante.
5
L’agression de Michel Zecler doit être considérée comme une révélation de la vérité des forces de l’ordre et c’est de cette vérité que nous devons partir. La police n’est pas ce qu’elle prétend être, un corps qui surgit pour nous protéger et interrompre des cycles de violence. La plupart du temps, dans les quartiers populaires notamment, elle intervient alors qu’il ne se passe rien et que personne ne présente de danger. Les policiers ciblent des individus et inaugurent des cycles de violence qui produisent des conséquences dramatiques et n’ont aucun rapport avec la question de la réponse à la violence.
C’est ce qui est arrivé à Adama Traoré, mort à la suite à un plaquage ventral tout simplement parce qu’il n’avait pas ses papiers d’identité sur lui et que les gendarmes se sont mis en tête de le contrôler. C’est ce qui est arrivé à Zineb Redouane qui était juste à sa fenêtre avant d’être visée par une ou plusieurs grenades lacrymogènes et de mourir. C’est ce qui est arrivé à Steve sur les bords de la Loire. C’est le cas de tant d’opérations de contrôles d’identité et de fouilles qui visent de manière disproportionnée les jeunes garçons noirs et arabe.
Des lors le problème doit être posé ainsi : faire reculer l’ordre policier nécessite d’abord de diminuer au minimum sa capacité à inaugurer des cycle de violence. Et donc à réfléchir sur la question du contrôle d’identité en tant que tel ( pas seulement des contrôles au faciès), de la course poursuite, du droit d’arrestation, des outrages et des rebellions, qui sont autant de dispositifs qui donnent du pouvoir arbitraire à la police. Mais plus que ca, il est nécessaire de depoliciariser la question de la police. L’un des supports essentiels à l'arbitraire policier est la pénalisation des stupéfiants. La guerre à la drogue a toujours été instrumentalisée pour accroître le pouvoir de ciblages des policiers contre celles et ceux qu’elle voit comme des indésirables. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir de lutte contre l'ordre policier qui ne passe par une légalisation des stupéfiants...
5/ Enfin, un discours oppositionnel de l’ordre policier doit viser les bonnes cibles. Lorsqu’un fait nous choque nous ciblons souvent spontanément le préfet ou le ministre. Mais c’est oublier que la police est un corps où aussi, très souvent, c’est la base qui a l’initiative et dont les actions sont ensuite couvertes par la hiérarchie puis les autorités et la justice. Il n'y a pas les gentils policiers et les mauvais donneurs d'ordre (comme contribue à le faire croire le hashtag allo place beauvau)...C’est la raison pour laquelle la question du recrutement des policiers, des idéologies instituées, de l”esprit de corps sont particulièrement importants. On sait qu’une procédure judiciaire qui a abouti à la condamnation de certains policiers du 12e arrondissement a montré que les contrôles et harcèlements que ces policiers faisaient subir à une partie de la population se fondaient sur le fait qu’ils percevaient des jeunes garçons et filles comme des « indésirables ». Lors de la mort de Steve des captures d'écran de posts de gendarmes et de policiers ont été publiés où ils se réjouissaient de sa mort et en faisaient un sujet de blague. Le fait que les policiers votent très majoritairement à l’extrême droite et soient très majoritairement d’extrême droite, qu’ils activent des imaginaires de la conquête, de la force, impose de prendre la mesure du fait que si nous voulons changer la police nous devons changer de policiers. Il n’y aura pas de réforme de la police sans décision de mettre à l’écart la quasi-totalité des policiers d’aujourd’hui et aborder tout autrement leur formation, la définition de leur mission et de leur identité. Il n’y a presque aucune transformation envisageable de la police si l’on conserve les mêmes fonctionnaires de police qu'aujourd'hui.
Assa Traoré dit toujours que son frère est mort sous le poids de 3 gendarmes et d’un système. Cette formule exprime la vérité des conditions de la transformation de la police: changer radicalement le système qui rend possible l’action de la police mais aussi changer les gens qui composent cette institution et l’infiltrent pour nous imposer à travers elle leur vision du monde.
Two Beers or not two beers... ?
Rifki
Citation de Mediapart :La préfecture de police de Paris a menti pour couvrir les tirs d’un policier sur des jeunes innocents
29 novembre 2020 Par Pascale Pascariello et Armel Baudet
Alors que Gérald Darmanin doit être auditionné lundi à l’Assemblée nationale sur l’action des forces de l’ordre, Mediapart publie une nouvelle vidéo témoignant d’une action incompréhensible. Six jeunes, n’ayant commis aucun délit, sont violemment interpellés par des policiers agissant en toute illégalité. L’un des agents tire deux fois, sans sommation, vers la tête du conducteur. La préfecture de police de Paris n’a pas suspendu ce policier affirmant que la justice avait conclu à la légitime défense. Ce qui est faux.
https://www.mediapart.fr/journal/france/291120/la-prefecture-de-police-de-paris-menti-pour-couvrir-les-tirs-d-un-policier-sur-des-jeunes-innocents
C'est consternant, le niveau de mensonge ... que les Français acceptent
J'ai vu la vidéo et j'ai imaginé mon fils au volant de la voiture. C'est consternant.
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