Aux ingés-mastering:qui demande de pousser le volume pour être compétitif ds la Loudness War ?
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JolX
Salut tout le monde
Voilà, la question est dans le titre ! Je me demande d'où vient la demande de réduire la dynamique et de pousser de plus en plus le "loudness" des morceaux.
Dans beaucoup articles, je lis que ça vient des artistes eux-mêmes, qui veulent avoir un son "compétitifs". Ca se voit de manière très claire sur ce forum, où beaucoup d'amateurs veulent faire du "loud" pour paraître pros.
Dans d'autres, je lis que ça provient d'une pression du producteur/directeur artistique/de la maison de disque.
Je me doute que ce ne sont pas les ingés sons qui impulsent ce phénomène, quoi que, peut-être que c'est rentré dans les moeurs des techniciens du son. Un ingé son qui a masterisé l'album à -13dB RMS se dira peut-être qu'il a pas mal de dynamique, alors que c'est bien peu par rapport aux albums des années 70 dont il n'est pas rare qu'ils affichent -20 dB RMS.
Alors je me demande, dans le fond, comment ça se passe. Comment est négocié le volume moyen de l'album, quelles personnes prennent part à cette négociation, qui avance quels arguments.
Est ce que vous avez des trucs à dire là dessus, est ce que vous avez des anecdotes à raconter ? Ca m'intéresse énormément.
Merci !
Anonyme
JolX, je ne suis que très peu introduit dans le monde de l'enregistrement de la musique classique, mais par exemple, le dernier CD que j'ai enregistré dans ce domaine, le producteur m'avait bien précisé qu'il n'y aurait pas de pré-mastering, ce qui montre que certains en font. Que j'ai écrit "On en faisait pas", c'était bien pour dire qu'actuellement certains en font.
On note que dans les enregistrements d'orchestre notamment, alors qu'on utilisait peu de micros il y a encore 25 ans, il faut maintenant une console 40 voies au minimum pour rater un enregistrement (il est possible que j'exagère un tout petit peu ). De fil en aiguille, la logique suit son cours et certains enregistrements classiques sont actuellement masterisés. Je ne pense pas qu'on puisse compter ça dans la Loudness War, du moins je l'espère...
JM
[ Dernière édition du message le 14/05/2010 à 09:30:57 ]
SampleHunter
c'est une question très intéressante : est ce qu'il y a une sorte de contagion ? Comment expliquer que ce phénomène apparaissent dans le jazz et aussi dans le classique ?Je ne pense pas que l'on puisse parler de contagion. Fort heureusement, les preneurs de son, les ingénieurs, les producteurs et studios qui travaillent dans ces styles musicaux sont très attachés et défendront toujours la qualité, le respect de la musique.
Le problème est que de temps à autre, certains enregistrement sont produits soit par des ignorants, soit par des ingénieurs sans scrupule et sans éthique.
Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]
[ Dernière édition du message le 14/05/2010 à 11:12:24 ]
SampleHunter
On note que dans les enregistrements d'orchestre notamment, alors qu'on utilisait peu de micros il y a encore 25 ans, il faut maintenant une console 40 voies au minimum pour rater un enregistrementEn réalité, cela fait 25 ans qu'il y a débat entre prise de son stéréo et multi-micros. Les deux techniques ayant chacune des avantages et des inconvénients, des défendeurs et des détracteurs. Mais c'est, à mon avis, un débats intéressant mais déconnecté de celui qui nous préoccupe dans ce sujet.
Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]
pemberton
De fil en aiguille, la logique suit son cours et certains enregistrements classiques sont actuellement masterisés. Je ne pense pas qu'on puisse compter ça dans la Loudness War, du moins je l'espère...
perso j'ai ecouté il y a quelques année, le carmina burana de orf en cd.
Et j'ai eu un impression bizarre, manquait quelque chose.
Heureseument j'avais sous la main la version vynile. Ecoute.
Et là à mon grand etonnement, et paradoxalement le vinyle avait plus de dynamique (je ne rentre pas dans le debat CD/33 tours), le début du morceau commencé comme un chuchotement pour terminé en explosion sonore, alors que sur le CD, cette difference de dynamique debut fin etait bien moins faible.
Peut etre est ce du au passage analo/numerique, en tout cas à mon gout c'etait decevant. (surtout que le CD devrait (en theorie) avoir une plage dynamique plus importante que le vinyle)
M'enfin c'est juste une impression pero, peut etre que je me tromper-je, mais bon....
Dr Pouet
J'ai constaté que certaines personnes préfèrent la prise muti-micro parce-qu'elle est plus flatteuse, on entend mieux le timbre de chaque instrument ; ils croient même à l'écoute que ce type de prise est plus réussi, en ne percevant pas le côté plus réaliste d'une prise avec quelques micros (parfois une paire), laquelle est pourtant nettement plus crédible sur l'image stéréo, les réverbs...
SampleHunter
Et là à mon grand etonnement, et paradoxalement le vinyle avait plus de dynamiqueQuand ça arrive, c'est effectivement très décevant. Mais le numérique n'y est effectivement pour rien. C'est l'exemple type d'un travail de remasterisation mal fait et raté, avec probablement un compresseur au milieu.
Peut etre est ce du au passage analo/numerique
Maintenant, d'excellentes versions CD de Carmina Burana doivent pouvoir se trouver. C'est un des atouts des oeuvres classiques avec en permanences de nouveaux interprètes et de nouveaux enregistrements.
Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]
JolX
Justement, c'est une question très intéressante : est ce qu'il y a une sorte de contagion ? Comment expliquer que ce phénomène apparaissent dans le jazz et aussi dans le classique ? Perso je connais très peu le jazz, et j'ai loué quelques CD pour voir. Dans les trucs récents, y'a des albums très peu compressés, comme Invisible Sun d'Aka Moon (2000), dont un des morceau au hazard est à -23dB RMS avec peak à -3, mais aussi d'autres assez, voire très, compressés, comme Waitin' For Spring d'Elisabeth Kontomanou (2005), dont un des morceaux au hazard est à -11dB RMS avec peak à 0.
Quant au jazz, quand on regarde le volume de certains CD, et quand on lit l'interview de Katz, j'ai l'impression qu'on peut dire que la loudness war est devenu une logique dans sa production.
[ Dernière édition du message le 14/05/2010 à 12:02:24 ]
Anonyme
En réalité, cela fait 25 ans qu'il y a débat entre prise de son stéréo et multi-micros. Les deux techniques ayant chacune des avantages et des inconvénients, des défendeurs et des détracteurs. Mais c'est, à mon avis, un débats intéressant mais déconnecté de celui qui nous préoccupe dans ce sujet.
Il est certain que les deux techniques ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais je pense que c'est la proximité des techniques de prise et de mix entre le classique et le reste du monde qui a pu donner des idées à certains. Je ne pense donc pas que ce soit déconnecté du sujet.
Et pour les ressorties en CD d'enregistrements initialement édités en vynil, c'est souvent le résultat d'un choix commercial. Le résultat original était fait sous la houlette d'un DA, a une époque ou le respect de l'oeuvre était culturel et l'idée de traficoter le produit pour "plaire" ne serait pas venu à l'idée des parties prenantes. Lors de la ressortie, il y a fort à parier que ces parties prenantes ne l'étaient plus.
JM
laurend
Je me doute que ce ne sont pas les ingés sons qui impulsent ce phénomène, quoi que, peut-être que c'est rentré dans les moeurs des techniciens du son. Un ingé son qui a masterisé l'album à -13dB RMS se dira peut-être qu'il a pas mal de dynamique, alors que c'est bien peu par rapport aux albums des années 70 dont il n'est pas rare qu'ils affichent -20 dB RMS.Nous ne sommes justement plus dans les années 70 à la joyeuse époque où la hifi était à la mode. Gros enceintes, gros amplis etc... Je pense que les conditions d'écoute moyennes se sont dégradées aujourd'hui avec un matériel audio toujours plus petit et bon marché.Alors je me demande, dans le fond, comment ça se passe. Comment est négocié le volume moyen de l'album, quelles personnes prennent part à cette négociation, qui avance quels arguments.
Avoir 20 dB de différence entre son niveau moyen et la plus forte des crête, implique que si on écoute fort (1 watt RMS pour par exemple 90 dB à 1 m en sortie d'enceinte) il faudra 100 watts pour restituer la plus forte des crêtes.
Dans les mêmes conditions avec 13 dB de dynamique on ne demandera que 20 watts sur la plus grande crête.
Dans le premier cas on a 9 chances sur 10 pour que le système audio ne puisse pas fournir les 100 watts demandés.
Dans le second, cas on a 9 chances sur 10 pour que le système audio puisse répondre à cette demande.
Réduire la dynamique du signal permet de conserver une qualité d'écoute correcte sur les petits systèmes audio qui sont la norme aujourd'hui. Si la réduction de dynamique déforme le signal d'origine, cette déformation est sans commune mesure avec la distorsion générée par la saturation d'un ampli et/ou la limite de déplacement d'une membrane de haut-parleur.
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