Aux ingés-mastering:qui demande de pousser le volume pour être compétitif ds la Loudness War ?
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JolX
Salut tout le monde
Voilà, la question est dans le titre ! Je me demande d'où vient la demande de réduire la dynamique et de pousser de plus en plus le "loudness" des morceaux.
Dans beaucoup articles, je lis que ça vient des artistes eux-mêmes, qui veulent avoir un son "compétitifs". Ca se voit de manière très claire sur ce forum, où beaucoup d'amateurs veulent faire du "loud" pour paraître pros.
Dans d'autres, je lis que ça provient d'une pression du producteur/directeur artistique/de la maison de disque.
Je me doute que ce ne sont pas les ingés sons qui impulsent ce phénomène, quoi que, peut-être que c'est rentré dans les moeurs des techniciens du son. Un ingé son qui a masterisé l'album à -13dB RMS se dira peut-être qu'il a pas mal de dynamique, alors que c'est bien peu par rapport aux albums des années 70 dont il n'est pas rare qu'ils affichent -20 dB RMS.
Alors je me demande, dans le fond, comment ça se passe. Comment est négocié le volume moyen de l'album, quelles personnes prennent part à cette négociation, qui avance quels arguments.
Est ce que vous avez des trucs à dire là dessus, est ce que vous avez des anecdotes à raconter ? Ca m'intéresse énormément.
Merci !
JolX
anton.
Perso, je ne crois pas que la réduction de dynamique soit du à l'apparition de contraintes techniques. Comme Jan l'a dit, ce sont souvent les artistes qui demandent à augmenter la compression de leurs morceaux. Et s'ils le font, je ne crois pas que c'est avec le but de passer sur tout type de matériel de diffusion, mais basiquement de sonner aussi fort, voire plus, que les autres.
Après 18 pages de débat c'est le seul et même constat que t'arrive à en tirer?
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
SampleHunter
Après 18 pages de débat c'est le seul et même constat que t'arrive à en tirer?C'est le résultat d'une sorte de compression neuronale obtenue par réduction de la dynamique cérébrale .
Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]
JolX
Quoi qu'on dise, c'est pas ici qu'on trouvera la réponse. Tout ce qu'on peut formuler, c'est des hypothèses qu'il faut vérifier sur le terrain. Aller interroger des ingénieurs de mastering, des artistes professionnels, des producteurs dans des maisons de disques, etc. Je vois pas comment la réponse pourrait tomber du ciel.
Après, j'espérais que des gens dans le milieu m'indique des pistes de réponses. Et il me semble que ces pistes vont dans le sens que ce sont les artistes qui décident de compresser.
anton.
Il y'a des ingénieurs son professionnels sur AF qui à mon avis auraient la gentillesse de t'aider ainsi que des artistes. Tu aurais au moins des témoignages honnêtes mais c'est peut etre là ou tu voulais en venir dans ta réponse?
Sinon j'ai lu quelques réponses intéressantes sur le sujet ici qui n'ont pas l'air de t'avoir ébranlé.
On n'écoute que ce qu'on veut bien entendre dit-on, peut être cherches tu juste les réponses qui confortent ton idée.
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
[ Dernière édition du message le 18/05/2010 à 02:43:01 ]
JolX
Et les interviews des ingés de mastering sur la loudness war vont aussi dans ce sens : ils disent que ce sont les artistes qui veulent du loud, pour que leur son soit "compétitif" et parce qu'ils croient qu'il faut rendre leurs morceaux "radio-ready" (cad hyper compressé) pour passer à la radio.
Voir l'interview de Bob Katz, voir cet autre interview :
"What people want," has recently taken on a decidedly political character in the world of mastering, as Robert Babicz tells it. "I get sent some really, really, really loud stuff on file, with the request: Can you make it shiny and loud? They think that loud is good, and they often still think so, even after I've tried to convince them otherwise." The so-called "loudness wars" have come to dominate people's awareness of mastering, and very often it's mastering engineers who have been blamed for all this unbearably loud, fatiguing music, something that nearly every engineer I contacted really, really, really arced up about when asked.
Shawn Hatfield elaborates: "The biggest and most common mistake people make is to squash their recordings before mastering. I see it in eight out of ten projects that come to AudibleOddities… There are lots of songs that come through my studio that had dynamic range at one point, but—because they wanted their song to be as loud or louder than the next guy—they squashed it with a limiter before I've ever had a chance to decide what would work best.
https://www.residentadvisor.net/feature.aspx?1007
Encore un autre :
http://www.a3music.co.uk/Interviews/mastering_interview.html
This is the problem that people want their music to be as loud as humanly possible to be heard above everyone else's.
Voilà, ça me paraît évident que c'est une part d'explication du phénomène. Néanmoins, il n'y a sans doute pas que ça. L'auteur dit :
Recording and mastering engineers trying to impress record execs with loud recordings, recordings all vying for market share by trying to out-yell each other
C'est à dire que les ingés de masterings compressent pour essayer d'impressionner le DA.
Dans cet autre interview :
http://mixonline.com/mixline/bobludwig_exclusive_interview_0912/
L'ingé son dit que ce sont les DA qui refusent un mix tant qu'il n'est pas assez "loud", et donc ceux-ci commencent à faire un premastering.
As a mastering engineer, people sometimes blame us for things we have no control over. Mixers themselves have found that A&R departments, and certain record company executives, wouldn’t approve their mixes unless they were already that loud. So the mixers, in self defense, started premastering stuff before they send it to me, and pre-squishing it and compressing it. And then we get it, and everybody in the band is used to this by now, and if you don’t give them something back that’s at least that loud, they think you’re not very good. It’s a very deadly situation.
Dans tous les cas, on voit que ce n'est jamais l'ingé de mastering qui décide.
Un topic sur un forum anglais qui a l'air intéressant, pas le temps de lire maintenant :
http://www.hydrogenaudio.org/forums/lofiversion/index.php/t20916-0.html
Tiens, je trouve plein de trucs d'un coup !
Ici y'a un article qui essaie de savoir de qui ça vient :
http://goliath.ecnext.com/coms2/gi_0199-8023878/Fighting-the-loudness-war-music.html
JolX
Non, je suis totalement réceptif à de nouvelles idées.
Mais il y a des idées pas très plausibles. Le discours qui dit que ce sont des normes techniques qui s'imposerait me paraît insuffisant. La technique ne s'impose pas toute seule, ce sont toujours des gens qui prennent des décisions. Il y aurait donc des ingés sons ou DA qui se disent : "il faut diminuer la dynamique parce que les gens écoutent sur IPod".
Quand on lis des ingés de mastering, c'est pas vraiment ce qui se passe. C'est une question d'ego, de sonner "plus fort que". J'ai l'impression que la demande ne vient souvent pas de l'ingé de mastering, mais plus du producteur ou des artistes eux-même.
anton.
Pour le plaisir de la compresser? Parce qu'ils sont devenus sourds? Pour nous bousiller les oreilles? Pour montrer qu'ils en ont dans le slip?
Faudrait quand même remonter un peu dans le passé pour essayer de comprendre plutôt que faire le constat sur les conséquences.
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
SampleHunter
Dans tous les cas, on voit que ce n'est jamais l'ingé de mastering qui décideUne fois encore, faire passer les ingés son pour de simples exécutant sans éthique et amour de leur travail et considérer qu'ils ne tournent les potards que sous la contrainte me semble assez déshonorant pour eux et probablement loin de la réalité.
Bob Katz que tu cites est le parfait exemple d'ingénieur compétant qui par sa pédagogie et ses convictions a développé un discourt et c'est forgé un nom qui lui permet d'expliquer et de travailler avec ses clients comme il l'entend et de produire ainsi de la qualité.
Je pense, et ça me semble valable dans tous les métiers, que lorsqu'on commence à faire de la merde et qu'on en est conscient, on se doit de changer de boîte ou de métier au risque sinon de rapidement déprimer. J'en conclue qu'il existe 2 sortes d'ingés son "qui poussent les volumes" dans la loudness war: les incompétants-Bêtes et les dépressifs.
Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]
Dr Pouet
Il y a sûrement des ingé de mastering qui souscrivent à la loudwar, mais sûrement une majorité qui la déplore. Et il doit y avoir une encore plus grande majorité de cas où c'est celui qui paie (artiste ou DA) qui décide de participer ou non à la loudwar.
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