Les conneries on stage

L'anecdote de Tonka avec le stress de passer derrière des brutasses, j'ai vécu un peu la même. C'était les débuts de mon groupe de musique électro-breizh. Le groupe était composé de (très) bons musiciens, mais bon, c'était les débuts et la mise en place était encore parfois un peu floue, ces musiciens vivant alors leur première expérience de jeu avec des machines et pour la plupart, leur première expérience de jeu avec des retours (ils avaient plutôt l'habitude de jouer dans des formations ne nécessitant pas de retours) où ils devaient se caler sur les machines... et musicalement, ça demandait encore un peu d'affinage.

On se retrouve à passer derrière un groupe de grande classe (Dour-Le Pottier quartet) qui se trouve un des rares de la scène bretonne à m'avoir grave foutu les poils (j'ai beaucoup de respect pour beaucoup de groupes de cette scène, mais rares sont ceux qui me font vraiment vibrer, voyager).

En plus, ils étaient magnifiquement sonorisés par Yanna BARBAY, une ingé son que j'aime beaucoup comme personne et pour qui j'ai énormément de respect professionnel. Nous, nous n'avions pas encore d'ingé son maison et on était donc à la merci des ingés sons d'accueil qui faisaient un son très variable en fonction de leurs goûts et de leur sensibilité. Et là, on joue sous chapiteau, généralement pas l'endroit le plus propice à du bon son. Et il n'y avait qu'un soundcheck.

Ajoutons qu'on était le tout dernier groupe d'un festival de 3 jours de danse. C'est en fait un festival de groupes de danses, dont le public est donc en grande partie composé des participants au festival. C'est dimanche soir. Beaucoup de gens sont partis, épuisés et/ou mobilisés par la fin de week-end. Il ne reste que quelques acharnés et les bénévoles. Quand on monte sur scène, il doit rester à peine 150-200 personnes dans un chapiteau qui peut en contenir au moins 5 fois plus (et un festival de milliers de personnes). Va falloir assurer pour les garder !

Finalement, ça s'est très bien passé. Visiblement, l'ingé son a fait du bon boulot. On avait le feu sacré et on a foutu une ambiance d'enfer. On a vu au fur et à mesure les traînards quitter les buvettes et des bénévoles arrêter leur ramassage pour venir remplir la piste de danse.

Comme quoi, faut pas toujours flipper sur les questions de "niveau". Faut faire son truc à fond et tout envoyer. On fait des choses différentes et le public peut kiffer sans se poser des questions de musiciens.

Superbe ce morceau de Dour/Le Pottier Quartet!

Sinon et au passage, j'ai de très bons souvenirs de groupes jouant en dernier dans des festivals, alors que pratiquement tout le monde est parti. Je ne sais pas, peut-être jouent-ils plus relax, sans pression. Si on peut, dans les festivals, je recommande de rester vraiment jusqu'à la fin. Et j'aime beaucoup ces ambiances de fin de fête..

Maintenant que tu le dis, je trouve ça assez vrai.
J'ai l'impression qu'on place là les groupes vraiment bons (pour finir en beauté), qui commencent à avoir une petite notoriété, mais pas encore très connus (pas tête d'affiche). On sait que les fans tiendront jusqu'à la fin et on satisfait les assoiffés de musique et fanas de découvertes.
Et oui, fatigue + ambiance de fin de fête donnent souvent des ambiances très agréables.
C'est plus pour le groupe que c'est dur : moins de monde, très longue attente avant de monter sur scène et buvettes fermées quand on a terminé de ramasser.
Par contre, c'est le moment (probablement le seul) d'avoir des échanges sympa avec les tekos pendant que tout le monde plie et ça donne parfois des fins de soirées épiques avec les bénévoles ou les personnes de l'orga.