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Test du Flux:: Pure Analyzer System - PAS n’importe quel plug-in

Compresseurs, EQ, synthés et compagnie, nos bécanes regorgent d’outils virtuels en tout genre. Mais, parmi ceux-ci, combien de systèmes de mesures ? En voici un, le Pure Analyzer System, conçu par l’éditeur Flux::.

Comme je le rappe­lais en ouver­ture du test du Blue Cat’s Analy­sis Pack : « l’un des avan­tages les plus évidents et immé­diats de l’au­dio­nu­mé­rique [est] l’ana­lyse du signal ». En effet, le support visuel, la repré­sen­ta­tion graphique donnent de nombreuses clés à nos oreilles (parfois fati­guées, mais pas seule­ment), pour des opéra­tions aussi déli­cates que du maste­ring, du mixage cinéma, le live ou pour la simple compré­hen­sion de phéno­mènes ou événe­ments parfois diffi­ci­le­ment détec­tables. Sans comp­ter la néces­sité de pouvoir répondre à des normes sans cesse en renou­vel­le­ment, notam­ment en matière de niveau crête et niveau perçu, ou pour être sûr de passer les normes de PAD (prêt à diffu­ser) des chaînes, dont les exigences ne sont pas toujours normées (voir enca­dré).

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.7
Pure Analy­zer System 1.1.4.11942

Bien entendu, tout le monde n’a pas des besoins aussi sophis­tiqués qu’un ingé­nieur cinéma ou télé, mais ce type d’ou­tils peut être aussi très pratique et utile à tous les musi­ciens ou compo­si­teurs souhai­tant comprendre un peu plus que leur art pure­ment musi­cal, voire répondre à des demandes induites par l’éco­no­mie de la produc­tion telle qu’on la connaît depuis plusieurs années pour peu que l’on soit en marge du circuit dit commer­cial. Ou pas d’ailleurs, puisque la tendance au one man band/studio/engi­neer peut parfois se rencon­trer là où l’on ne l’at­ten­drait pas.

Bref. Flux::, déve­lop­peur français de produits ayant généré nombre de commen­taires dythi­ram­biques et dont le Spring Pack a déjà été testé sur Audio­Fan­zine, nous propose un ensemble de mesures regrou­pant les outils indis­pen­sables à ce type de logi­ciel (voire plus), tout en y inté­grant les dernières normes. Revue de détail.

Intro­du­cing Flux:: Pure Analy­zer System

Flux:: Pure Analyzer System

Le logi­ciel est dispo­nible à l’achat et au télé­char­ge­ment sur le site de l’édi­teur, au tarif TTC de 279 euros, pour Mac et PC (et console Avid Venue). En option, on peut ache­ter trois ensembles de fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires, Live Option, Mete­ring Option et Multi­chan­nel Option (on y revien­dra), pour la somme de 149 euros chaque. Ce qui met l’en­semble à 726 euros et le destine déjà à une certaine caté­go­rie d’uti­li­sa­teurs. Notons cepen­dant que rien ne force à tout acqué­rir d’un coup, à l’ex­cep­tion peut-être du Mete­ring qui sera déve­loppé plus avant. L’au­to­ri­sa­tion se fait via iLok (ou le Flux Dongle pour les premiers utili­sa­teurs de la marque).

On télé­charge donc l’en­semble, ainsi que le Sample Grab­ber et le manuel (en anglais unique­ment, et le bouton Free­ware à ses côtés ne laisse de me faire sourire). Mais qu’est-ce donc que ce Sample Grab­ber ? Flux:: a conçu son système d’ana­lyse sur la base d’une appli­ca­tion auto­nome (32 bits), sépa­rant acqui­si­tion audio (via Sample Grab­ber) et analyse (via Pure Analy­zer, dont les graphismes sont gérés par la GPU, ce qui permet de monter à un affi­chage de jusqu’à 120 fps…). 

Flux:: Pure Analyzer System

Ainsi, on peut imagi­ner que Pure Analy­zer est installé sur un ordi­na­teur dédié, et les flux audio à analy­ser sur d’autres ordi­na­teurs, la commu­ni­ca­tion se faisant via réseau (sans fil ou Ether­net), le proto­cole Zero­Conf/Apple Bonjour (procé­dure tota­le­ment trans­pa­rente, ne néces­si­tant aucun réglage, sauf problème réseau parti­cu­lier) et le fameux plug Sample Grab­ber (oui, c’est un plug VST, AU TDM et RTAS, 32 bits seule­ment, hélas). On peut ainsi instal­ler ce dernier sur autant de bécanes que l’on veut (Sample Grab­ber ne néces­site aucune protec­tion) et sur l’or­di­na­teur prin­ci­pal passer de l’une à l’autre en sélec­tion­nant le Sample Grab­ber corres­pon­dant à la machine source. Imagi­nons le nombre d’ap­pli­ca­tions possibles dans le domaine du live, ou dans celui de l’en­sei­gne­ment : une bécane pour le profes­seur, et tous les ordi­na­teurs des élèves pouvant être raccor­dés d’un clic pour procé­der à l’ana­lyse des TP, de la compo­si­tion en cours de réali­sa­tion, de la véri­fi­ca­tion des tuto­riels, etc. Une première grande idée, et fort bien réali­sée par l’édi­teur, bravo.

Flux:: Pure Analyzer System

Évidem­ment, on peut tout aussi bien utili­ser l’en­semble sur un seul ordi­na­teur, et passer d’une DAW à un éditeur audio sans problème, en sélec­tion­nant dans le menu de l’ana­ly­seur, le plug désiré (jusqu’à 64 par DAW…). On peut aussi utili­ser le(s) hard­ware(s) installé(s) sur l’or­di­na­teur hôte ; notons que le programme crée aussi un Flux:: Aggre­gate Device, comme le montre la fenêtre audio Confi­gu­ra­tion Audio et Midi. Bref, en plus du Sample Grab­ber, le choix d’en­trées/sorties, que l’on effec­tuera dans les préfé­rences I/O, est plus que copieux. Et le tout gère l’au­dio jusqu’à des fréquences d’échan­tillon­nage de 384 kHz…

Encore une fois, bravo. Mais, car il y a un mais, et même une sévère ombre au tableau : il est impos­sible de défi­nir un nom pour chaque instance de Sample Grab­ber, ce qui peut à la rigueur suffire lors d’uti­li­sa­tion en réseau, mais qui commence à poser problème si l’on a 64 plugs dans sa DAW, mais qu’un affi­chage du type MacPro de Mache­prot, et un simple (2) ou (37) appa­rais­sant en plus, mais seule­ment après connexion. Pas plus qu’on ne peut défi­nir soi-même sa propre confi­gu­ra­tion de modules. Indé­nia­ble­ment deux points à amélio­rer.

Du module et des réglages

Flux:: Pure Analyzer System

Pure Analy­zer dispose de confi­gu­ra­tions pré-établies selon quatre types d’uti­li­sa­tion, Studio, Film Mixing, Maste­ring et Live, qui appel­le­ront les diffé­rents modules compo­sant le logi­ciel. En version Essen­tial, Pure Analy­zer offre un crête-mètre et un indi­ca­teur de niveau RMS, un Vector Scope (phase, stéréo et corré­la­tion), un affi­cheur de forme d’ondes (Wave Scope), un analy­seur de spectre, un Spec­tro­gram et un Spatial Spec­tro­gram (dit Flux Nebula, visua­li­sa­tion des fréquences dans l’image stéréo d’un contenu audio). Les diffé­rentes options ajoutent des modules plus orien­tés (on trouve aussi toutes les infos sur le site de l’édi­teur) : Live ajoute des géné­ra­teurs de signaux, les outils d’ana­lyse indis­pen­sables à toute sono­ri­sa­tion d’un espace (sono­mètre en dB SPL, affi­chage de la fonc­tion de trans­fert pour l’am­pli­tude, la phase, lecture d’im­pul­sion, recon­nais­sance des retards, entrées multiples, etc.), Mete­ring  renforce les capa­ci­tés des outils déjà présents (avec compa­ti­bi­lité et lecture EBU R128, ITU-R BS.1170 True Peak, affi­chage global en temps réel des statis­tiques, etc.) et Multi­chan­nel (analyse de 16 canaux simul­ta­nés, ajout du mode Multi-Micro à l’op­tion Live, support de toutes les confi­gu­ra­tions surround, ajout du Flux Nebula Surround Scope).

EBU et ITU

La dernière recom­man­da­tion en date émanant de l’EBU (Euro­pean Broad­cast Union), l’EBU R128, se veut un chan­ge­ment de para­digme, puisque l’on passe de la peak norma­li­sa­tion (norma­li­sa­tion via les crêtes) à la loud­ness norma­li­sa­tion (norma­li­sa­tion via le niveau sonore perçu). Ce qui est fonda­men­tal, puisque pouvant enfin géné­rer une harmo­ni­sa­tion du niveau perçu (pensez à la diffé­rence entre niveau sonore des publi­ci­tés et niveau sonore retour plateau) et mettre un terme à la destruc­trice Loud­ness War
Cette recom­man­da­tion s’ap­puie sur la recom­man­da­tion ITU-R BS.1770–1, décri­vant un algo­rithme de mesure du loud­ness pour des signaux mono, stéréo ou 5.1, en y ajou­tant deux notions impor­tantes : le seuil rela­tif de mesure (rela­tive gating thre­shold) et le temps d’in­té­gra­tion. Ainsi que la créa­tion d’une unité de mesure, la Loud­ness Unit (ou LU). 
Elle est accom­pa­gnée de spéci­fi­ca­tions pour la mesure du niveau sonore (Loud­ness Mete­ring, EBU Tech 3341), sur la plage dyna­mique (Loud­ness Range, EBU Tech 3342) et sur la produc­tion et la distri­bu­tion (EBU Tech 3343 et EBU Tech 3344). Les plus curieux pour­ront aussi jeter un œil à cet article (en anglais seule­ment) écrit par Florian Came­rer défi­nis­sant les diffé­rentes remises en cause et prises de déci­sion, « On the way to Loud­ness Nirvana ».
Pour info, j’ai emprunté de nombreuses tour­nures et traduc­tions au blog THD+N, que je vous invite à consul­ter, vous y trou­ve­rez une expli­ca­tion très claire de cette recom­man­da­tion, et en français. Merci à l’au­teur.

On se concen­trera ici sur Essen­tial et Mete­ring ; pour toutes recherches sur le live et le surround, les nombreux forums spécia­li­sés incluent au moins une discus­sion sur le sujet. Et je ne dispose ni des maté­riels ou logi­ciels équi­va­lents à fins de compa­rai­son, ni de la pratique et des connais­sances néces­saires dans ces domaines.

Avant de détailler, un petit coup d’œil à l’in­ter­face et ses prin­cipes. Première chose, il faudra un grand écran, sous peine de ne pas voir correc­te­ment certaines infor­ma­tions. Ensuite, un clic sur chaque module mis en place grâce au menu de confi­gu­ra­tions l’af­fiche en grande taille, en cachant les autres. Un clic-droit ou sur le symbole d’en­gre­nage situé dans le coin supé­rieur gauche ouvre les réglages d’af­fi­chage et de balis­tique de chaque module. Un Main Setup permet de para­mé­trer les éléments communs, des mots de passe des Sample Grab­ber (une option de sécu­ri­sa­tion des flux via réseau), le taux d’af­fi­chage des images et des time codes (avec réfé­rence à tous les stan­dards d’image), réglage de la FFT, de la fenêtre d’ana­lyse, etc. Du côté de IO, on choi­sira les cartes reliées, les sorties du géné­ra­teur de bruit, les entrées des canaux 1 et 2 (avec inver­sion de phase), fréquence d’échan­tillon­nage, taille des buffers et compa­gnie. Bref sans rentrer dans tous les détails, les para­mètres sont extrê­me­ment nombreux, et permet­tront de répondre à quasi­ment tous les cas de figure, sauf celui, et c’est regret­table, de para­mé­trer la présen­ta­tion des modules à sa guise.

Avec mesure et discer­ne­ment

Flux:: Pure Analyzer System

On commence par l’ana­ly­seur de spectre, un outil qui peut s’avé­rer indis­pen­sable pour comprendre deux-trois petites choses sur ses mixages, notam­ment la façon dont le grave se comporte. Et là, il faut dire que la gestion de cette partie du spectre est assez spec­ta­cu­laire : même si l’on note un léger ralen­tis­se­ment avec une taille de blocs élevés (65 536 samples dans l’uti­li­sa­tion pour ce test), PAS se démarque de ce qui se passe chez la concur­rence, et la défi­ni­tion des octaves graves est surpre­nante. On appré­cie les nombreuses options de para­mé­trage, la gestion des diffé­rents canaux et sommes, et les fonc­tions d’af­fi­chage, notam­ment celle qui permet de montrer en toutes lettres et chiffres le niveau maxi­mum et sa fréquence (Mark) et celui avec affi­chage des dB et Hz en haut de la fenêtre à droite, avec ligne poin­tant dessus (Mark + Arrow). Autre fonc­tion très bien vue, le magné­tisme systé­ma­tique de l’axe hori­zon­tal à deux lignes hori­zon­tales qui suivent en temps réel les deux courbes affi­chées (max et RT). Un gain de temps assez appré­ciable. Saluons aussi la très bonne réac­ti­vité, même lors d’une utili­sa­tion en réseau, quelle que soit la connexion.

Flux:: Pure Analyzer System

Rien de parti­cu­lier à signa­ler sur le Vector Scope, hormis le fait qu’il inclut l’in­di­ca­teur de corré­la­tion de phase tout en bas. Bien entendu, de nombreuses options d’af­fi­chage et de mesures sont four­nies. En mode Surround, ce qui fait sa petite origi­na­lité, il permet de choi­sir entre plusieurs modes Square, Equi, Thea­ter et Music, avec choix de modes (L-R, Front, Rear, Stereo Down­mix, etc.)

Le Flux Nebula est tout aussi inté­res­sant, sans réel équi­valent parmi les bundles ou plugs spécia­li­sés (ceux à ma dispo­si­tion en tout cas, les Blue Cat Audio la série Reveal de BIAS et le Visua­li­zer de NuGen). Grâce à lui, on peut visua­li­ser (est-ce utile de rappe­ler « en temps réel » ?) le contenu audio à la fois en termes de fréquence et en termes de répar­ti­tion dans l’es­pace stéréo, dans une forme entre l’in­di­ca­teur vecto­riel et l’ana­ly­seur de spectre. Très utile, il permet de déce­ler des fautes au niveau de la stabi­lité de l’image centrale, donc le grave, avec un focus allant de ± 1 à 48 dB. On peut aussi lire l’af­fi­cheur en mode Power, Dyna­mics, un mélange des deux précé­dents et Frequency (notons qu’on retrouve ce mode d’af­fi­chage dans d’autres modules).

Rien de parti­cu­lier à dire sur le Spec­tro­gram, si ce n’est qu’il offre plusieurs choix de repré­sen­ta­tions graphiques, d’une simple mono­chro­mie à l’ha­bi­tuel dégradé en fonc­tion des fréquences. Pareil pour le Wave Scope, affi­chant la forme d’onde plus ou moins rapi­de­ment. Le manuel indique que des fonc­tions supplé­men­taires sont prévues. Wait and see…

Flux:: Pure Analyzer System

On termine avec le Mete­ring. Premier outil de mesure, celui du niveau RMS. Là aussi de nombreux réglages, réfé­rences, pondé­ra­tion ITU 1770, ANSI A, B, C et D (la première étant l’in­verse des courbes Flet­cher-Munson, dites aussi isoso­niques, que tout apprenti mani­pu­la­teur de l’au­dio devrait connaître puisqu’elles reflètent les niveaux néces­saires pour que l’oreille entende comme de même inten­sité les fréquences, en fonc­tion d’un réfé­rent à 1 kHz), balis­tique, reset, échelle (tota­le­ment person­na­li­sable, bravo), etc. Et l’on dispose de nombreux présets, de Ref-18dBA, au Vumètre stan­dard, en passant par divers BBC, le K-System (youpi), les DIN 45406 (norme PAD à –9 dB QPPM, crêtes à 0 dB), Nordic N9, etc. Très complet et la compa­rai­son avec mes diffé­rents indi­ca­teurs de niveaux (Bias, Blue Cat, UA, NuGen) n’a montré que des très rares diffé­rences de 0,1 dB.

On conti­nue avec le True Peak (dBTP pour dB True Peak). Cet indi­ca­teur, sans trop rentrer dans les détails, est censé repro­duire les diffé­rents peaks pouvant surve­nir lors d’une conver­sion N/A, peaks dûs au proces­sus d’in­ter­po­la­tion alors employé, qui résulte parfois en des valeurs supé­rieures au 0 dB. Idéa­le­ment, il faudrait pour être sûr de soi, conver­tir en analo­gique, mais on perdrait alors le béné­fice de travailler in the box. D’où l’uti­lité de ce type d’in­di­ca­teur.

Flux:: Pure Analyzer System

Là aussi on dispose de plusieurs présets, de l’in­di­ca­teur de base avec réfé­rence à 0 dB, au EBU R128, jusqu’au –144,5 > +3, qui permet de véri­fier selon Flux:: la plage dyna­mique du 16 bits, mais il me semble qu’il y a une petite erreur : 144 dB corres­pond, si je ne me buse, à une réso­lu­tion de 24 bits. Enfin, qui peut le plus peut le moins… 

Pour en reve­nir aux normes broad­cast (avec les crêtes maxi à –9 dBFS/0 dB sur QPPM, ou les nouvelles, –23 LUFS), c’est tout autant utile, et ça évitera de se faire renvoyer son produit, si l’on est amené à four­nir un ensemble vidéo et audio mixés (ce que je ne conseille pas, chacun son boulot…).

Flux:: Pure Analyzer System

On conti­nue avec le dernier indi­ca­teur, celui de Loud­ness. On ne mesure donc plus un niveau crête, mais une sorte de volume sonore perçu, de niveau moyen, même si c’est un peu plus complexe que ça. Ceci implique donc une nouvelle manière de pratiquer, et une nouvelle défi­ni­tion, notam­ment des unités de mesure : LU (Loud­ness Unit) qui est utili­sée pour des mesures en rela­tion avec un niveau de réfé­rence et une plage donnés, et LUFS (Loud­ness Unit, refe­ren­ced to Full Scale), qui est la mesure abso­lue. Le mode EBU implique trois échelles tempo­relles (Momen­tary, Short et Inte­gra­ted, les deux premières défi­nis­sant des fenêtres glis­santes de 400ms et 3s respec­ti­ve­ment, la dernière utili­sant un gate pour igno­rer les passages faibles, voir toutes les docs tech­niques pour de plus amples expli­ca­tions). Le but étant d’ob­te­nir une cohé­rence entre les diffé­rents fichiers, programmes, émis­sions, pubs et compa­gnie, en visant un niveau de –23 LUFS sur la durée totale de l’au­dio (le terme « totale » est fonda­men­tal, car il s’agit d’un niveau sur la durée). Enfin reste une dernière mesure, le LRA, Loud­ness Range, expri­mant la répar­ti­tion des niveaux.

À fin de réfé­rence, et de manière à ce que vous compre­niez les corres­pon­dances avec nos vieux crête-mêtres : une sinus stéréo à 1 kHz à –18 dBFS (un signal de cali­bra­tion usuel) donne un niveau de –18 LUFS ou + 5 LU en mode rela­tif, avec comme réfé­rent 0 LU est égal à –23 LUFS. Bon. Toute cette partie est quand même desti­née à un public assez spécia­lisé, et ne trou­vera que rare­ment de mise en appli­ca­tion dans le cadre du studio et a fortiori du home-studio.

Bilan

Indé­nia­ble­ment, l’édi­teur propose une solu­tion très perfor­mante. Passé le premier réflexe du « quoi, pas de véri­table plug-in ? », on comprend après avoir ouvert plein d’ap­pli­ca­tions sur le Mac de travail audio et celui qui me sert davan­tage à la rédac­tion, au graphisme et aux cours, que la solu­tion adop­tée est la bonne. La commu­ni­ca­tion via le réseau, les Sample Grab­ber sont la véri­table force du logi­ciel qui à quelques excep­tions près reste un outil de mesure comme on en connaît. C’est dans les détails que Flux:: propose des choses dont on aura du mal à se passer : le prin­cipe de Mark et Mark + Arrow, par exemple, parfait pour repé­rer rapi­de­ment un niveau, une fréquence gênante, ou le Vector Scope et ses modes multiples en surround, les nombreux modes des indi­ca­teurs de niveaux, et le Nebula, auquel on s’ha­bi­tue très vite. Le logi­ciel semble faire aussi très forte impres­sion du côté du live, tout comme du broad­cast, mais je ne m’avan­ce­rai pas sur ces terrains bien parti­cu­liers.

Il est en tout cas plai­sant de voir que les deux systèmes récents de mesure aux fonc­tions origi­nales sont créés par des éditeurs français, sans sombrer non plus dans le chau­vi­nisme déplacé. En ce qui concerne une utili­sa­tion en studio, on aurait pu souhai­ter l’in­té­gra­tion de l’op­tion Mete­ring dans Essen­tial, puisque Live et Multi sont clai­re­ment des mondes à part. Mais même Essen­tial fera parfai­te­ment son office, grâce à ses outils bien conçus pour une utili­sa­tion pure­ment musi­cale. Une belle créa­tion, dont les quelques reproches qui lui sont faits ne minorent en rien la perti­nence, l’er­go­no­mie et l’ef­fi­ca­cité.

  • Concept modulaire
  • Incroyable réactivité et réponse
  • Superbe ergonomie
  • Affichage immédiat en gros plan
  • Puissance et variétés des réglages
  • Sample Grabber
  • Efficacité et immédiateté de l’utilisation en réseau
  • Jusqu’à 64 SG par DAW
  • Mode Mark et Mark + Arrow de l’analyseur de spectre
  • Nombreux présets RMS
  • Nombreux présets de Metering
  • Double ligne de mesure magnétique sur l’analyseur de spectre
  • Accès immédiat aux réglages par module
  • Essential idéal pour le studio
  • On attend un vrai 64 bits, notamment pour Sample Grabber
  • Pas de possibilité de renommer les Sample Grabber
  • Écran large indispensable
  • On ne peut pas créer sa configuration
  • Tarif malgré tout élevé pour l’ensemble
  • Essential devrait inclure Metering

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