Les podcasts sont devenus une source importante d'information et de divertissement, avec pour avantage que n'importe qui peut en réaliser un. Si vous avez déjà pensé à créer le vôtre, ce dossier va vous donner toutes les infos dont vous avez besoin pour vous y mettre.
Les formats
Avant de s’intéresser à la question de l’enregistrement audio, il peut être utile de prendre en compte la structure typique d’un podcast. Evidemment, cela varie d’une série de podcasts à une autre, mais ce qui va suivre résume les sections (et leur ordre) les plus courantes :
- Le générique: une musique recouverte par une voix off annonçant le podcast ("Bienvenue sur le podcast Blablabla").
- L’introduction: le présentateur se présente et résume l’épisode. Si le podcast est un monologue, il rentrera directement dans le vif du sujet, éventuellement après un clin d’oeil à un sponsor.
- Partie principale: début de l’interview ou du commentaire.
- Coupure du milieu: dans certains podcasts, le contenu principal est interrompu vers son milieu par un court passage pré-enregistré (avec ou sans musique) dans lequel le présentateur énonce à nouveau le nom de l’émission ("vous écoutez Blablabla"), parfois à nouveau en mentionnant un sponsor.
- Suite de la partie principale: reprise et suite du contenu principal, ou alors c’est parfois là l’occasion d’introduire un changement de sujet ou de rubrique.
- Segment final: le présentateur conclut l’émission (parfois en annonçant le sujet de l’épisode suivant), généralement sur fond musical.
En regardant la section « podcasts » sur iTunes, vous vous apercevrez qu’il en existe de types très variés. Certains reposent sur une seule personne prenant la parole et la gardant de bout en bout, d’autres consistent en un échange entre plusieurs intervenants situés dans la même pièce, d’autres encore sont constitués d’interviews à distance d’une ou plusieurs personnes réalisées au téléphone ou via Skype. Chacun de ces concepts implique un processus de réalisation légèrement différent concernant l’enregistrement et le matériel utilisé. J’y reviens après un rapide tour d’horizon des logiciels nécessaires pour la réalisation de podcasts.
Côté logiciels
Si vous avez déjà une STAN, vous pouvez l’utiliser pour enregistrer, éditer et mixer l’audio de votre podcast. Sinon, il vous faudra un enregistreur logiciel. Une STAN étant multipiste, elle est bien plus polyvalente pour la réalisation de podcasts qu’un simple enregistreur stéréo. Avec une STAN, vous pouvez mettre voix, musique et effets sonores sur des pistes séparées, ce qui facilite grandement le mixage.
Si vous n’avez pas encore de STAN, cela ne veut pas pour autant dire que des frais sont à prévoir. Si vous avez un Mac, vous avez déjà GarageBand qui se prête très bien à cet usage. Le freeware Audacity (PC & Mac) est aussi un excellent choix, assez puissant et utilisé par nombre de réalisateurs de podcasts.
Enregistrez-vous en train de parler
Si votre podcast se résume à peu de choses près à vous en train de parler, le moyen le plus simple est de vous enregistrer directement sur votre ordinateur avec un micro pour voix de qualité acceptable voire bonne. Si vous avez de quoi vous enregistrer, vous disposez probablement déjà de tout ce qu’il vous faut, notamment d’une interface audio (ou « carte son ») qui comprend une entrée micro et un préampli intégré et qui se connecte à l’ordinateur via une prise USB, FireWire ou Thunderbolt. S’il vous faut vous procurer une telle interface, vous pouvez en trouver de qualité acceptable à partir de 150 à 200€. Une interface disposant de deux entrées devrait suffire à la réalisation de votre podcast.
Certains utilisent un micro dynamique pour podcaster, mais ce sont probablement les micros à condensateur à large diaphragme qui offrent le meilleur rapport qualité-prix. À partir d’environ 150€, vous pouvez trouver des modèles utiles en podcasting. Plus vous dépenserez et plus la qualité sera là.
Si vous n’avez pas d’interface audio, une autre possibilité est d’utiliser un micro USB, qui comme son nom l’indique se connecte directement sur le port USB de votre ordinateur, rendant l’utilisation d’une interface audio dédiée superflue. De nombreux micros USB proposent un niveau de gain en entrée plutôt faible, notamment pour les voix parlées. Par conséquent, il faut parler bien en face pour obtenir un niveau convenable, sans quoi vous risquez de vous retrouver avec un enregistrement plein de bruits parasites parce que vous aurez été obligé de pousser le gain de la piste trop haut. Non seulement enregistrer en positionnant votre bouche au plus près du micro permet d’obtenir un volume plus élevé, mais en plus le signal est plus direct et moins marqué par la réverbération de la pièce. Peu importe ce que vous utilisez comme micro, un filtre anti-pop est toujours utile car il réduira les plosives et vous donnera moins de travail au moment de l’édition.
A présent, considérons un certain nombre de scénarios possibles en situation de podcast.
Enregistrement d’un interview téléphonique
Si vous prévoyez de faire des interviews téléphoniques dans le cadre de votre podcast, il vous faudra les enregistrer dans la meilleure qualité possible. Rien de plus frustrant pour l’auditeur d’un podcast que de se retrouver face à une interview dont les réponses sont enregistrées dans une qualité insuffisante, et par conséquent difficiles à comprendre et désagréables à l’oreille.
Il existe une multitude de façons d’enregistrer une conversation téléphonique pour un podcast, mais la meilleure option reste de passer par Skype avec un logiciel ou une application permettant d’enregistrer les appels. Skype est polyvalent car vous n’êtes pas obligés d’appeler un autre utilisateur, vous pouvez également appeler une ligne téléphonique classique. Dans ce dernier cas de figure, qu’il s’agisse d’une ligne fixe ou mobile, il vous faudra acheter des crédits auprès de Skype ou prendre un abonnement (dans les deux cas les tarifs sont très abordables).
Vous tirerez le meilleur de Skype avec un micro-casque, qui permet de réduire les risques de larsen et d’écho à l’enregistrement. Si vous appelez un autre utilisateur de Skype, il est important que lui aussi utilise un micro-casque, sinon autant l’appeler sur son téléphone pour éviter ce type de soucis techniques. Concernant la qualité sonore, il vaut mieux que votre interlocuteur vous parle depuis sa ligne fixe.
Pour un tarif modique, vous pouvez trouver un enregistreur logiciel compatible avec Skype pour enregistrer vos appels. On pourra citer Ecamm Call Recorder (Mac), qui vous permet d’obtenir votre voix et celle de votre interlocuteur sur des pistes séparées, ce qui sera particulièrement appréciable au moment d’ajuster les volumes, d’égaliser ou d’utiliser divers autres traitements sur chaque piste.
Vous pouvez aussi vous procurer une application permettant d’enregistrer les communications de votre smartphone. J’aime moins cette solution car vous n’êtes jamais sûr de toujours bien enregistrer quand vous éloignez le téléphone de votre bouche pour regarder l’écran. Dans tous les cas, le pire des scenarios est celui dans lequel vous vous apercevez à la fin de l’interview que rien n’a été enregistré, c’est là un problème qui peut se poser quel que soit le moyen choisi. Faites attention à avoir bien lancé l’enregistrement et vérifiez régulièrement qu’il est toujours en cours, car il n’y a rien de plus embarrassant que de devoir rappeler votre interlocuteur pour lui demander de recommencer pour un problème d’enregistrement. Et puis, la deuxième prise est rarement aussi bonne que la première.
Une autre solution (même si elle consiste un peu à faire avec les moyens du bord) est d’utiliser un enregistreur avec micro intégré (type dictaphone ou autre) pour enregistrer à la fois votre voix et celle de votre interlocuteur en utilisant le haut-parleur de votre téléphone. Assurez-vous de placer l’enregistreur près du haut-parleur, et faites attention à ce que le son ne dépasse jamais 0 dB. La voix de la personne au bout du fil sera moins naturelle qu’elle ne l’aurait été via Skype, mais elle restera assez claire et compréhensible. Quant à votre voix, elle sera claire pour peu que vous soyez positionné relativement proche du micro. Faites un test avant de débuter l’interview, pour vous assurer d’un bon équilibre à l’enregistrement entre votre voix et celle provenant du haut-parleur.
Enregistrer une interview en face-à-face dans un environnement calme
Si vous pouvez réaliser une interview dans une salle sans bruits environnants et à l’acoustique exploitable (évitez un gymnase ou une cave, à moins bien sûr que ce ne soit l’effet recherché), vous pouvez obtenir un bon résultat avec un enregistreur portable. Vous pouvez le garder en main et le tenir alternativement devant votre interlocuteur et vous, comme vous le feriez avec un micro, ou alors le positionner sur une table à proximité de chacun de vous deux (dans l’idéal les bouches de chacun de vous ne devraient pas être à plus d’une cinquantaine de centimètres de l’appareil) et le laisser là pour toute la durée de l’interview.
Enregistrer une interview en face-à-face dans un environnement bruyant
Si vous n’avez vraiment pas d’autre choix que de réaliser une interview dans un environnement bruyant, il vous faudra minimiser le niveau des bruits de fond figurant sur votre enregistrement. Comme on l’a déjà vu, dans n’importe quelle situation d’enregistrement, il est toujours préférable d’être aussi proche que possible du micro, mais c’est encore plus vrai dans ce cas de figure.
Une solution est d’utiliser un micro externe branché à votre enregistreur, que ce micro soit doté d’une cellule de type cardioïde, supercardioïde ou hypercardioïde (ce qui signifie qu’il captera en priorité le son provenant de la direction vers laquelle il est dirigé). Pendant l’interview, soyez vigilants pour coordonner les allées et venues du micro avec la discussion: le micro devra à chaque instant se trouver à une cinquantaine de centimètres au maximum de la bouche de la personne qui s’exprime. Selon le micro utilisé, les mouvements du micro peuvent donner lieu à des bruits parasites appelés « bruits de manipulation ». Encore une fois, testez votre configuration avant le jour J pour anticiper ce genre de problèmes.
Autre solution: équiper la personne que vous devez interviewer d’un micro-cravate (aussi appelé micro Lavalier ou micro-boutonnière) et connectez-le à l’enregistreur. Sa voix sera ainsi captée de façon satisfaisante. Reste à s’occuper de la vôtre, et pour cela, deux solutions : si vous disposez d’un enregistreur muni de deux entrées pour micros (tels que les enregistreurs à 4 pistes DR-40 de Tascam ou H4n de Zoom), vous pouvez vous équiper vous-même d’un deuxième micro-cravate, ou alors, en l’absence d’un tel équipement, vous pouvez enregistrer votre voix à l’aide d’un second enregistreur.
Avec un enregistreur stéréo standard ne disposant que d’une seule entrée pour micro, une façon de contourner la difficulté peut être l’utilisation d’un micro-cravate pour la personne que vous interrogez tandis que vous enregistrerez votre propre voix sur votre smartphone grâce à une application d’enregistrement dédiée. Au début de l’interview, une fois les deux enregistrements lancés, énoncez un décompte (3,2,1) puis tapez dans vos mains une fois fortement de façon à ce que ce claquement, capté par les deux micros, vous serve de repère pour synchroniser les deux enregistrements au moment de l’édition.
Musique et effets sonores
Vu que vous êtes en train de lire cet article sur Audiofanzine, on peut raisonnablement penser que vous êtes musicien, et peut-être aussi compositeur et en mesure de réaliser une piste de A à Z. Si tel est le cas, vous pouvez faire vos propres intros et musiques d’accompagnement pour votre podcast.
Sinon, il vous faudra trouver de la musique libre de droits. Si vous n’avez pas de budget pour cela, internet regorge de compositeurs prêts à vous laisser utiliser leurs oeuvres sous licence Creative Commons tant que vous les mentionnez dans les crédits. Tapez « Creative Commons music » dans votre moteur de recherche favori et vous aurez l’embarras du choix.
Pour les utilisateurs d’Apple Logic Pro X ou de GarageBand, la section “Jingles” de la collection de boucles incluse par défaut contient de nombreux morceaux entiers, bien produits et couvrant un large éventail stylistique. Vous pouvez les utiliser sans avoir à payer de droits, mais faites tout de même attention au fait que ces mêmes pistes sont déjà utilisées par de nombreux podcasts. Je connais ainsi un podcast d’une certaine importance qui utilise des sons issus de la banque par défaut de Logic Pro X pour le générique et les jingles. Si vous voulez vous créer une identité sonore unique et bien identifiable, il vous faudra donc chercher ailleurs.
Les collections de sons incluses avec Logic et GarageBand incluent aussi des effets sonores, et il existe de nombreux sites internet spécialisés dans ce domaine. Certains sites proposent des effets payants, mais d’autres les offrent gratuitement. Une simple recherche en ligne vous proposera quantité de sources.
Quelle que soit la nature des contenus tiers que vous utilisez dans le cadre de votre podcast (musique, effets sonores mais aussi logo, image ou photo qui apparaissent sur iTunes ou dans le lecteur de votre auditeur), assurez-vous que vous avez le droit de les utiliser. Vous avez un doute ? Prenez autre chose.
Edition
Lorsque vous éditez votre podcast, la première chose à faire est de passer en revue votre sujet principal (que ce soit une interview ou vous seul en train de parler ou de lire un texte), et couper les passages que vous ne voulez pas garder. Si vous devez réorganiser quoique ce soit, c’est le moment ou jamais.
Ensuite, il est temps d’assembler le contenu dans votre STAN pour préparer le mixage. Ajoutez votre générique et toute autre musique que vous voulez utiliser sur une autre piste de votre STAN, puis écoutez l’ensemble. Lorsque vous repérez un problème sonore (ce qui peut aller d’un chien aboyant à l’arrière-plan à votre invité éternuant ou butant sur un mot), arrêtez la lecture et enlevez le passage en question.
En cas de plosives excessives (consonnes aux sonorités trop aggressives, comme certains « b » ou un « p »), vous pouvez les atténuer. Il faut zoomer au plus près, et repérer l’emplacement des plosives (on les voit généralement très bien tant elles se différencient des autres formes d’ondes). Sélectionnez seulement la plosive, et réduisez son niveau sonore de façon à ce qu’elle ne sonne plus aggressive (en général je commence par –7dB puis affine en fonction du résultat). Dans certains cas, vous devrez la supprimer totalement, mais cela entraîne un vrai risque que le résultat sonne tout sauf naturel, parce que la consonne elle-même ne sera plus audible : mieux vaut se contenter d’en réduire le niveau.
Pensez aussi au rythme de l’émission: s’il y a un silence trop long, écourtez-le. Faites en sorte que ça bouge pour ne pas lasser vos auditeurs !
Assurez-vous que les transitions entre les sections soient aussi naturelles que possible. N’hésitez pas à jouer avec les volumes (effets de « fading » notamment) lorsque c’est nécessaire afin d’assurer un ensemble harmonieux.
Une fois les différents élements du podcast assemblés, il est temps de passer au mixage. Sur beaucoup d’aspects, c’est moins difficile que de mixer de la musique puisque vous n’aurez pas autant d’élements à prendre en compte à la fois. Cela dit, il y a quelques points auxquels il faut prêter une attention particulière, et c’est d’ailleurs ce que nous allons voir.
Equilibrer les niveaux
En plus d’équilibrer les niveaux des différentes pistes les unes par rapport aux autres, il vous faut vous assurer que le niveau global demeure constant tout au long du programme. Si le niveau varie trop, vos auditeurs devront ajuster le volume par eux-mêmes, ce qui n’est vraiment pas l’objectif. Essayer de conserver un niveau constant d’un bout à l’autre est un vrai défi car un podcast est en moyenne autrement plus long qu’une chanson. Sur 15 ou 30 minutes (ou n’importe quelle autre durée), le niveau peut évoluer dans un sens ou dans l’autre sans que cela vous saute aux oreilles au mixage.
Fort heureusement, il est possible d’ajuster le volume de différentes sections après avoir effectué le « bounce » (export du mixage multipistes vers une seule piste stéréo) en sélectionnant telle ou telle section de votre piste pour en régler le niveau sonore.Si vous trouvez finalement que telle ou telle section est trop ou pas assez forte, vous pouvez régler le problème sans avoir à rouvrir le mix. Que ce soit dans votre STAN ou dans un éditeur stéréo dédié, il est toujours utile de dézoomer au maximum de façon à avoir un aperçu de la forme d’onde de l’ensemble de votre émission. Ainsi, la nécessité de certains ajustements et leur emplacement précis sauteront littéralement aux yeux (nous aborderons un peu plus loin la question du niveau moyen recommandé pour l’ensemble de votre podcast, dans la section « Trouver le bon niveau sonore »).
Mais avant cela, pendant que vous mixez en mode multipiste, utilisez la fonction d’automation du volume sur les différentes pistes individuelles pour lisser l’ensemble et, lorsque c’est possible, égalisez les volumes des différentes voix si vous avez plus d’un intervenant au cours de l’émission.
Si plus de deux personnes parlent et que leurs voix sont situées sur des pistes séparées, il est facile d’équilibrer leurs niveaux. Si toutes les voix ont été enregistrées sur la même piste (que ce soit en stéréo ou en mono) et qu’elles présentent en permanence des différences de niveau importantes, il vous faudra faire de votre mieux à l’aide des réglages d’automation pour les amener à un niveau à peu près constant. Le plus gros problème dans ce cas de figure, c’est évidemment quand les deux voix se recouvrent l’une l’autre : impossible d’ajuster le volume de l’une sans modifier celui de l’autre.
Compression: vous pouvez aussi utiliser un compresseur pour atténuer certains pics de volume et ainsi réduire le niveau de dynamique (=la différence entre les passages les plus forts et les moins forts) du podcast. Cela dit, n’y allez pas trop de bon coeur avec la compression. À moins de rechercher un effet précis, il vaut mieux que les voix sonnent aussi naturelles que possible, et non « écrasées » par la compression. Si vous le pouvez, utilisez un plug-in de compression aussi transparent que possible.
Si je devais proposer des idées de réglages, je dirais de garder le taux du réglage « ratio » entre 3:1 et 5:1, tout en essayant de de pas réduire le gain de plus de 5 dB (surveillez l’indicateur dédié). Gardez le réglage de l’attaque au dessus de 15 ms et ajustez le relâchement (réglage « release ») de façon à ce que l’ensemble sonne aussi naturel que possible. Au final, c’est toujours votre oreille qui doit juger si votre compression est exagérée ou non.
Egalisation: concernant l’égalisation, suivez plus ou moins les mêmes règles que s’il s’agissait de musique. Allez-y doucement, surtout pour ce qui est de pousser des fréquences. Vous pourrez envisager de mettre un filtre passe-haut (aussi appelé filtre coupe-bas) sur la ou les voix pour supprimer les excès dans les basses fréquences. Une bonne façon de procéder est de monter le réglage du filtre jusqu’à ce que vous entendiez un résultat clairement audible sur la voix, puis de revenir en arrière jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas.
Réduction de bruit: en fonction des conditions d’enregistrement de votre podcast, vous pourrez vous trouver confrontés à des bruits de large bande (sifflements, air conditionné, etc) polluant votre piste. S’ils sont assez audibles pour être gênants à l’écoute, vous pouvez tenter de les réduire avec un logiciel de réduction de bruit (iZotope RX, Waves X-Noise…) ou la fonction dédiée de votre STAN s’il en est équipé. Pour un logiciel gratuit, Audacity en propose un d’une qualité étonnante dans sa section « Effets ».
Quel que soit le logiciel utilisé, l’essentiel pour réduire les bruits à large bande est de n’appliquer que le minimum vital de traitement pour parvenir à un résultat satisfaisant : un réglage trop poussé peut amener des bruits parasites donnant à une voix des airs aquatiques. Souvent, vous devrez opter pour un compromis permettant de réduire certains des bruits, mais sans avoir d’effet indésirable sur la source sonore.
Trouver le bon niveau sonore
Une fois que vous en avez terminé avec votre mix et que vous êtes satisfaits de sa sonorité, il vous faudra vous assurer que le niveau sonore général respecte les standards des podcasts, autrement dit que le volume n’est ni trop fort ni trop faible en comparaison du podcast moyen diffusé sur iTunes, Stitcher ou d’autres diffuseurs. Ce n’est pas une obligation pour être diffusé sur iTunes, mais si votre podcast sonne trop différemment des autres il pourrait rebuter bien des auditeurs potentiels.
Pour les podcasts, le dernier standard en matière d’isosonie est –16 LUFS (ou LUKS). LUFS est une mesure d’unité de bruit (la fameuse « loudness »), et d’ailleurs pour ceux que la question intéresse n’hésitez pas à (re)lire notre série d’articles sur la « loudness war ».
Afin de mesurer les LUFS, il vous faudra un plug-in dédié. A l’heure actuelle, la grande majorité des STAN n’offre pas de LUFS-mètre intégré, il vous faudra donc vous tourner vers un plug-in tiers, tels que l’iZotope Insight ou le Waves WLM Plus.
Si vous n’avez pas de bon logiciel permettant ce type de mesure, il existe un freeware du nom de Hofa 4U qui indique le niveau LUFS. Il dispose même d’un réglage de volume bien pratique qui permet de garder votre volume constamment au plus près de –16 LUFS. Autre solution, vous pouvez utiliser l’effet « Amplify » inclus dans Audacity, ou encore le réglage de volume de piste ou du master de votre STAN pour amener votre programme au bon niveau. Encore une fois, je vous conseille de ne vous préoccuper de cet aspect qu’après avoir bouclé votre mix principal.
La conversion en MP3
Une fois totalement satisfait de votre podcast et de son niveau sonore, il est temps de le convertir au format MP3 pour pouvoir le mettre en ligne. Certains podcasts sont encodés à 96 Kbps (kilobits par seconde), mais si le vôtre contient beaucoup d’éléments musicaux je vous conseille plutôt 128 Kbps. Toutefois, si vous utilisez un service d’hébergement de podcasts qui impose une limite maximale de taille par fichier, il est possible que vous ayez du mal à respecter cette limite en 128 Kbps si votre émission est vraiment longue (si vous n’avez pas beaucoup de musique, vous pouvez mixer votre podcast en mono pour réduire la taille du fichier). Même sans ce type de limite technique, mieux vaut éviter que votre fichier soit trop lourd, ce qui rendrait son téléchargement plus problématique pour vos auditeurs.
Au moment de convertir votre fichier, n’oubliez pas de remplir les informations de métatags (ID3) de façon à ce que les informations sur votre émission s’affichent correctement sur le lecteur de vos auditeurs.
Pour finir…
Cette mini-série en deux parties portait sur la production de votre podcast audio. Si vous souhaitez devenir un véritable pro du podcast, il vous faudra aussi maîtriser d’autres aspects tels que l’hébergement de votre podcast, la création d’un flux RSS, et l’inscription sur iTunes ou n’importe quel autre service du même type sur lequel vous souhaitez être diffusé. Pour ces sujets, un « googlage » en règle vous apportera nombre d’informations pertinentes. Bonne chance, et bon podcast !