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Pédago
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Minimiser l'impact de l'acoustique du lieu lors de la prise de chant 1

Le guide de l’enregistrement - 119e partie

Voici donc le dernier épisode consacré au placement lors de la prise de chant… Enfin, celui-ci sera tout de même découpé en trois parties distinctes car, vous me connaissez, pourquoi faire court quand on peut faire bien ! Aujourd'hui, nous allons voir comment placer au mieux le couple interprète / micro au sein de votre local d'enregistrement afin de minimiser l'impact sonore de l'acoustique propre au lieu sur vos prises, et ce, malgré l'absence de traitement acoustique…

Minimiser l'impact de l'acoustique du lieu lors de la prise de chant 1 : Le guide de l’enregistrement - 119e partie
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Fort fort loin­tain

Jusqu’à présent en la matière, il me semble que je m’étais limité à vous conseiller de choi­sir comme empla­ce­ment celui qui « sonnait le mieux »… C’est un peu court, n’est-ce pas ? Surtout lorsque l’on sait que le prin­ci­pal problème en situa­tion de home studio réside dans l’acous­tique du lieu de travail… Voyons donc quelques recom­man­da­tions plus concrètes à propos du place­ment du système chan­teur / micro de façon à amélio­rer l’or­di­naire.

Le prin­ci­pal problème acous­tique que vous aurez à gérer provient essen­tiel­le­ment des premières réflexions. Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, je vous invite à jeter un oeil à cet épisode de mon guide du mixage qui devrait suffi­sam­ment vous éclai­rer sur le sujet. Ces premières réflexions peuvent vrai­ment venir polluer vos prises de chant. Par essence, elles sont consti­tuées des tout premiers rebonds du son sur les parois les plus proches. Afin de s’en prému­nir, il paraît donc logique de placer le couple chan­teur / micro le plus loin possible des murs. Il y a cepen­dant un petit bémol… En partant de ce constat, il est tentant de vouloir se placer en plein centre du local d’en­re­gis­tre­ment, ou le long de l’une des média­trices a minima, puisque ce sont mathé­ma­tique­ment parlant les zones les plus éloi­gnées des murs. Ceci étant, cette tactique n’est pas la bonne car ces zones sont égale­ment celles où s’ac­cu­mulent des ondes station­naires. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, mais sachez que ce n’est pas fran­che­ment une bonne chose en situa­tion d’en­re­gis­tre­ment. Mora­lité, le meilleur empla­ce­ment est légè­re­ment excen­tré afin de maxi­mi­ser l’éloi­gne­ment des murs tout en évitant le plus possible les accu­mu­la­tions d’ondes station­naires. Pour être plus clair, voici un petit schéma sur lequel les zones exploi­tables sont hachu­rées :

Room

Vient alors la ques­tion de l’orien­ta­tion du couple micro / chan­teur par rapport aux murs les plus proches. Si vous ne dispo­sez d’au­cun trai­te­ment acous­tique, votre seule arme se résume à la direc­ti­vité de votre micro. Inutile de vous dire que dans un cas tel que celui-ci, un micro omni­di­rec­tion­nel n’est pas l’ou­til idéal. Mieux vaut privi­lé­gier un micro cardioïde en le plaçant comme suit, toujours de façon à mini­mi­ser en prio­rité les réflexions primaires :

Cardio

Disposé ainsi, la capta­tion des réflexions primaires sera limi­tée car les prin­ci­paux fauteurs de troubles se retrouvent dans « l’angle mort sonore » de votre micro. Bien entendu, des réflexions plus ou moins para­sites provien­dront du reste de la pièce, mais premiè­re­ment, le corps du chan­teur leur fera natu­rel­le­ment barrage dans une certaine mesure et deuxiè­me­ment, il s’agira plus d’un champ diffus, ce qui n’est pas forcé­ment une mauvaise chose puisque cela pourra contri­buer à la sensa­tion « aérée » de la prise. D’ailleurs, si la réver­bé­ra­tion natu­relle de votre home studio n’est pas trop moche, vous pouvez envi­sa­ger l’uti­li­sa­tion d’un micro bidi­rec­tion­nel placé comme suit :

Bi

Ici, l’angle mort vous préserve des effets néfastes prove­nant du coin de la pièce et l’orien­ta­tion du couple chan­teur / micro ne subira pas trop l’in­fluence des premières réflexions puisque l’angle de la projec­tion vocale sur le mur d’en face enverra ces dernières valdin­guer ailleurs. Du coup, le micro bidi­rec­tion­nel captera un peu plus d’air, elle n’est pas belle la vie ?

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de cet épisode où nous repar­le­rons de tout cela en évoquant l’uti­li­sa­tion de panneaux acous­tiques…

P.S. – Notez que les posi­tion­ne­ments dans tel ou tel angle sur les sché­mas présents dans cet article sont tota­le­ment arbi­traires. À vrai dire, j’ai choisi ces place­ments-ci afin d’op­ti­mi­ser la compré­hen­sion en fonc­tion de mes capa­ci­tés en matière de dessin, ces dernières étant pour le moins limi­tées…

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