réactions au dossier Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix
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Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
vass-m
patrick_g75
Chacun, je crois, y trouvera de quoi s'éclaircir les idées sur ces questions, éprouver le bien fondé de celles qu'il s'était déjà formées, les préciser au besoin, pour s'y trouver conforté, ou bien au contraire pour les remettre en cause, à l'occasion.
Je laisse de côté ici les idées générales sur l'inspiration : s'agit-il de "trouver des idées" ? ou bien de "nous donner l'envie de faire" ?
Etc.
Sur le talent : n'est-ce qu'un savoir-faire efficace, résultat du croisement entre dispositions personnelles et apprentissage bien conduit ?
Sur le génie : une appétence sauvage pour l'innovation ? une prescience miraculeuse, involontaire, de l'air du temps ?
Etc.
Là, je veux juste revenir sur cet a parte de Will, d'un intérêt tout pratique, lui : le jazz et le sac de billes.
Bon, moi j'appelle ça ma "boîte à outil", mais j'imagine que c'est un peu la même idée ?
Des gens croient que les jazzmen qui improvisent se mettent devant leur instrument et sortent comme ça des trucs issus spontanément de leur génie. C'est pas comme ça que ça se passe. Le musicien de jazz, il a répété une vie entière pour se constituer des phrases, des phrasés, des riffs, des tournes qui deviennent des réflexes... ce que mon prof de piano appelait "son sac de billes" : "Plus ton sac de billes est plein, plus tu as de possibilités en piochant dedans au moment d'improviser". L'art de l'improvisateur est de sortir les bonnes billes au bon moment et de les agencer au mieux pour qu'ils forment un discours musical et véhiculent l'émotion souhaité au moment donné et selon la façon dont les autres musiciens le poussent.
On voit très bien à quel point il peut être utile d'avoir toutes ces "billes" sous la main (dans l'oreille...) pour un jazzman.
(De même, ceci dit, pour tout dit improvisateur : nous savons bien, n'est ce pas, que le jazz n'a pas inventé l'improvisation.)
Utile, et même nécessaire.
Cependant, je vois comme un revers néfaste, à cette situation : la propension à s'en remettre, plus ou moins paresseusement, à des stéréotypes, des clichés, de l'impro pré-mâchée...
En tout cas, c'est un des aspects qui m'a souvent rebuté, chez beaucoup de jazzmen, surtout chez les pianistes d'ailleurs, cette sensation de toujours avoir à faire aux mêmes traits, arpèges, batteries, enchaînés dans le même ordre... quelque soit le morceau, l'impression de toujours écouter le même...
Bon, évidemment, ça, c'est plutôt chez les petites pointures. Mais, quand même...
Et puis, ça me fait penser à la remarque d'un compositeur (assez réputé, mais "contemporain" - je veux dire : peu cité dans nos colonnes) :
"L'improvisation, la plupart du temps, ça consiste à rien d'autre qu'à reproduire mécaniquement ce qui a été préalablement assimilé ; tout le contraire de la libre invention qu'elle prétend être".
...
C'est juste pour causer.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 29/06/2022 à 23:44:42 ]
Will Zégal
On pourrait partir dans de longues discussions sur ces questions d'improvisations sans arriver à grand chose parce que ce sont des questions complexes et qu'elles sont différentes pour chaque musicien, mais aussi pour différentes pratiques d'improvisation.
Je pratique beaucoup l'improvisation libre. Au contraire du jazz, pas de grille, pas de présupposé rythmique ou harmonique. Juste les musiciens s'écoutent et essayent de bâtir ensemble un univers sonore qu'on va s'amuser à faire basculer dès qu'il tient un peu trop en place.
Difficile de dire dans cet exercice quelle est la part de réelle improvisation du moment ou de restitution de l'expérience. Ce que je sais, c'est que dans ces sessions d'impro, j'expérimente beaucoup. Mais je n'y amène jamais que mes machines les plus simples, les plus directes.
Une fois, un gars était venu en observateur, mais avait apporté du matos dont il ne savait pas se servir, dont un Moog Matriarch qu'il m'a prêté. Je n'avais jamais utilisé ce synthé semi-modulaire et il m'a fallu une bonne heure pour commencer à sortir des choses vraiment intéressantes.
Ces sessions sont ouvertes à tous quel que soit son niveau musical, mais on voit qu'en pratique, ceux qui viennent et surtout ceux qui restent ont déjà un solide bagage musical. Ce qui laisse penser que "l'inspiration" ne suffit pas.
Bon, il faut aussi une bonne formation de l'oreille et cette habitude que n'ont pas tous les musiciens, surtout ceux qui n'ont pas joué en groupe, d'être capable d'à la fois se concentrer sur ce qu'on fait et d'être attentif à ce que font les autres. C'est sans doute pas évident pour des débutants.
CapitaniOccitània
Citation :D'ailleurs ce n'est qu'a une époque très récente que l'on a remis en cause la nature "médiumnique", "divinatoire" , "sacrée"
Moi je situe ça à la naissance de l'art moderne au milieu du 19e siècle, avec la mort du romantisme.
Et ça coïncide (peu ou prou, mais ça me semble le même mouvement) avec l’invention de la psychanalyse et la découverte de l’Inconscient.
Pour moi, c’est Ça qui est l’inspiration. Point de transcendance, divine ou naturelle. C’est l’Inconscient qui s’échappe.
L’inspiration c’est un lapsus qu’on sait entendre puis travailler. Un artiste est un dresseur de symptômes. Et c’est un
Ni dieu ni clavier maître
vass-m
Quand on est d'accord avec la théorie de l'inconscient, c'est cohérent.
Quelque part, créer une oeuvre c'est mettre en forme l'informe (reste à savoir où de trouve ce dernier et qu'elle est sa nature et si l'inspiration concerne ça ou la mise en branle du process..)
[ Dernière édition du message le 30/06/2022 à 08:36:23 ]
WildHomeNetwork
vass-m
vass-m
Pour ma part je mettrais le sublime du côté de l'auditeur, car c'est un ressenti (partagé ou pas...) Si l'artiste y arrive c'est bien malgré lui (même si tout artiste qui se respecte y prétend.)
Will Zégal
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