Yamaha concentre son savoir-faire des machines à Groove et des échantillonneurs professionnels dans une station d’échantillonnage et de montage de boucles. Avec le SU700, le constructeur parie sur la convivialité et l’efficacité pour séduire les derniers réfractaires aux Samplers. Ira-t-il jusqu’à susciter leur gourmandise ?
Pour répondre à la demande grandissante d’instruments orientés techno / dance / Hip-Hop exprimée par des musiciens de plus en plus blasés, les constructeurs s’évertuent à redoubler d’originalité. Résultat, pour fabriquer le prochain tube de l’été, le musicien DJ a aujourd’hui sous la main un nombre important d’alternatives : stations de travail universelles, boîtes à Groove spécialisées, échantillonneurs généralistes ou pire, solutions informatiques. Dans le premier cas, il faut tout faire soi-même, bonjour la prise de tête ! Dans le deuxième cas, on dispose de beaucoup de Patterns pré-programmés, mais tôt ou tard, il faudra en créer d’autres avec plus ou moins de bonheur et de nuits blanches. Dans le troisième cas, c’est la frustration assurée face au manque d’outils spécialisés et de commandes en temps réel. Dans le dernier cas… non, il n’y a pas de dernier cas.
L’alternative semble s’orienter vers une machine dédiée, capable d’échantillonner des boucles (il semble qu’une société française vienne de produire une grosse collection de CD abordables bourrés de boucles), de les synchroniser et de monter tout cela rapidement, sans prise de tête excessive. Roland nous a récemment proposé son point de vue avec le SP-808, un échantillonneur de boucles basé sur la technologie Direct To Zip. C’est au tour de Yamaha de nous présenter sa propre vision des choses avec une boîte au look imparable truffée de boutons et de potentiomètres. Assurément, les friands de musiques qui tournent vont se régaler !
Couleur bonbon
Au premier coup d’œil, le SU700 ne laisse pas indifférent. Embarquée dans une console indigo se posant bien à plat, l’unité est saupoudrée de commandes entourant un grand écran central. Sur la partie inférieure, une rangée de douze potentiomètres rotatifs sensibles à la vitesse de rotation et douze Pads arborent des couleurs de bonbons anglais rose, mauve, orange et gris, la gamme pastel est à la fête ! Ces couleurs flamboyantes sont reprises sur le magnifique LCD fluorescent multicolore, sous forme de vu-mètres affichant le niveau ou l’état des pistes. L’écran affiche également en permanence le tempo, la localisation, la résolution, le mode de jeu ou la banque sélectionnée, en plus des paramètres et de leur valeur en mode d’édition (seize caractères maximum).
Les 10 premiers Pads permettent d’appeler 40 sons ou 40 pistes grâce aux 4 boutons « Track Bank » à leur gauche. Les 2 plus petits, auxquels on affecte les boucles de base, sont statiques alors que les 8 suivants sont dynamiques (4 sont attribués aux boucles composées et 4 aux échantillons non bouclés). Plus à droite, les deux (petits) derniers Pads permettent de gérer la piste d’entrée externe et la piste Master. Encore plus à droite, quatre interrupteurs servent à déterminer le rôle des Pads : déclenchement de sons, mute de piste, roulement ou redémarrage de boucle. Au-dessus du LCD, on trouve les commandes de transport du séquenceur (boutons à ressort très agréables), huit mémoires de scènes et huit Locators. Juste au-dessus, une matrice d’édition 8 × 4 commande les différentes fonctions de la machine. A sa gauche, un pavé de 32 boutons permet d’affecter des fonctions temps réel aux 12 potentiomètres : paramètres de groove, de synthèse ou d’effets. Sur la partie droite enfin, on trouve un alphadial avec ses touches de navigation, un Tap Tempo, une section échantillonnage (potentiomètre de volume et touche de déclenchement manuel, bien vu !), un potentiomètre de volume et un ruban de contrôle pouvant faire office de « machine à scratcher ».
La face arrière se compose d’une entrée et d’une sortie stéréo (quatre prises jack 6,35), un duo Midi et la prise pour cordon secteur (alimentation interne). Au-dessus, 2 trappes permettent d’installer une interface SCSI-2 50 broches half pitch et une carte audio comportant 3 groupes de sorties stéréo analogiques séparées, 2 entrées et sorties numériques coaxiales et optiques. Voilà qui donnera une dimension professionnelle au SU700. Sur le devant de la machine, un lecteur de disquettes 2DD/2HD (chargement / sauvegarde / import AIFF / export AIFF de volumes complets et d’échantillons individuels) accompagne une prise casque fort bien placée. Voilà donc une machine convenablement truffée !
On se sucre
Le principe de fonctionnement du SU700 consiste à échantillonner des boucles ou des événements sonores, de les tailler sur mesure et de les mixer sur 40 pistes stéréo dans l’une des 20 séquences disponibles. La polyphonie est de 64 voix (32 pistes stéréo simultanées), la mémoire de séquence s’élève à 32 000 notes et la Ram échantillons se monte à 4 Mo (extensibles à 68 par barrettes SIMM standard). Etant donné ce principe de fonctionnement, les spécifications énoncées sont largement suffisantes. Seul reproche, les échantillons sont liés aux pistes et aux séquences, à raison d’un seul par piste à l’intérieur d’une même séquence. Impossible donc d’utiliser simultanément les 800 échantillons théoriques en mémoire sur les 20 chansons : adieu donc les multiéchantillons de big band ou de grand piano stéréo, le SU700 n’est pas fait pour cela.
Une fois ces principes établis, on commence par déterminer la structure du morceau et le type d’échantillons dont on a besoin : boucles principales « Loop » (celles qui vont tourner la plupart du temps), boucles composées « Composed Loop » (que l’on va déclencher de temps à autre) et événements sonores uniques « Free » (que l’on appellera pour enrichir le tout : percussions, vocalises…). Ce choix est important car les traitements diffèrent quelque peu suivant le type de piste. Chaque séquence contient 8 pistes « Loop », 16 pistes « Composed Loop » et 16 pistes « Free », ce qui fait bien 40. Avec notre côté snob, nous aurions préféré pouvoir décider du type de pistes. Une fois les prises de son effectuées, on ajuste les échantillons, puis on définit le tempo des boucles simples et le nombre de mesures à répéter. On y ajoute les événements des boucles composées et les événements uniques.
Enfin, on passe au mixage, grâce aux potentiomètres et au pavé de boutons de fonctions. Supposons que l’on veuille modifier la fréquence de coupure du filtre de certaines pistes. Il suffit de sélectionner cette fonction dans le pavé pour immédiatement l’affecter aux douze potentiomètres. Il ne reste qu’à triturer les potentiomètres en temps réel et le tour est joué, sur les quarante pistes ! Les 32 fonctions peuvent ainsi venir enrichir le mix à tout moment au travers de 8 mémoires de scène par séquence (8 photos de l’état de la machine). Superbe, mais attention aux caries !
Fruits confits
Pour figer les sons dans du sucre, le SU700 utilise l’échantillonnage mono ou stéréo. L’appareil s’accommode sans problème des fréquences de 11.025, 22.05 et 44.1kHz en analogique (réglage manuel), ainsi que 32, 44.1 et 48kHz en numérique (réglage automatique). Mieux, la machine est capable de travailler avec des résolutions de 8 bits et de 16 bits linéaires, histoire de plaire à tout le monde (j’aimais bien aussi le côté « grungy » des Samples 12 bits compressés en 8 de l’E-mu Emax). Pour échantillonner, on choisit le niveau et la source audio (micro ou ligne analogique, numérique ou optique si l’option est installée), on appuie sur la touche « Sampling », puis sur le Pad de la piste de destination. Il reste à régler la fréquence d’échantillonnage, la résolution et le format (mono ou stéréo). Le LCD affiche alors deux larges vu-mètres à douze barres dans le sens de la largeur afin que l’on puisse affiner le niveau d’entrée à l’aide du très pratique potentiomètre de gain dédié. Il y a même un indicateur d’écrêtage. Une nouvelle pression sur la touche « Sampling » lance alors l’échantillonnage qu’une ultime pression suffira à stopper net. « Finger in the nose », comme on dit chez Monsieur Catburry. Bien sûr, tout est prévu pour éviter d’effacer inopinément l’échantillon d’une piste occupée.
Reste ensuite à définir les points de début et de fin de boucle à l’aide des touches correspondantes de la matrice. Les modifications se font en temps réel, pas la peine de redéclencher le Pad à chaque fois, merci. Mieux, la machine permet d’éditer les points avec une résolution variable, de l’unité à la dizaine de millions d’échantillons. Une fois le son ainsi taillé, il est possible de lui faire subir quelques traitements numériques, tels que normalisation automatique, inversion, réduction de fréquence, réduction de bits (de 16 à 8 uniquement, on aurait préféré un réglage unitaire), conversion stéréo vers mono et extraction. Par bonheur, tous ces traitements bénéficient d’une fonction Undo, idéale pour travailler avec filet. Par contre, rien à voir avec la section DSP d’un S6000, d’un E-mu IV ou d’un K2500, mais cela paraît presque suffisant étant donnée l’orientation du produit. Une manipulation intéressante est d’utiliser les possibilités de rééchantillonnage du SU700, pour par exemple affecter un effet de résonance outrageux à une piste ou se fabriquer une pêche à partir de 39 sons simultanés. Seules restrictions, il faudra se contenter du 16 bits/44kHz (pas grave) et d’une capture mixée en mono (ça gâche tout !), Yamaha nous ayant habitués à abuser des bonnes choses.
Petite galette
Le SU700 est livré avec une piètre disquette de démonstration contenant quelques échantillons et une séquence. Son but est plus de démontrer avec quelle simplicité on utilise la machine que de faire tomber l’auditoire par terre. Heureusement, un CD Audio développé par AMG a fait le voyage. On y trouve beaucoup de sons individuels de percussions (Kicks, Snares, Hi-Hat, Cymbales, pêches), des effets spéciaux et énormément de boucles. Grâce à ce CD et au chapitre 2 du manuel (100 pages parmi les 350 du « pavé », expliquées méticuleusement avec la patience du sage et le français du samouraï, chapeau !), Yamaha nous invite à réaliser un morceaux complet de A à Z avec une facilité déconcertante. Les sons du CD sont en général de qualité correcte, mais l’originalité n’est hélas pas au rendez-vous, loin s’en faut. Pire, il n’y a même pas de liste de sons ni d’insert indiquant le tempo des boucles, un peu limite pour la destination du produit ! D’autant que la machine est vide à l’allumage, puisque les mémoires d’échantillons et de pistes sont volatiles. Or, c’est souvent la banque sonore ou la compatibilité qui font le succès ou l’échec commercial d’un échantillonneur. De ce point de vue, le SU700 ne part pas en meilleure position, gageons que Yamaha corrigera rapidement le tir, la machine le mérite amplement !
Pièce montée
Une fois les échantillons nécessaires en mémoire, on va pouvoir passer à la programmation proprement dite des pistes. La première chose à faire et de synchroniser les boucles continues. Pour ce faire, il suffit de préciser la longueur que l’on souhaite leur attribuer (de 1 à 128 battements soit 32 mesures 4/4) et le SU700 se débrouille pour caler tout ce beau monde en fonction des points de départ et de fin spécifiés auparavant, soit en « Time Stretchant », soit en modifiant le Pitch. Le Time Stretch ne comporte qu’un algorithme optimisé pour les boucles rythmiques, les arpèges ou les accords staccato, car il découpe les sons en mini-tranches et en élimine certaines fractions (ce qui ne convient pas trop aux sons tenus évolutifs). Cela fait du SU700 un instrument vraiment à part, les connaisseurs apprécieront les bons résultats obtenus. Attention, la longueur de boucle est limitée à un tempo compris entre 40 et 300 BPM, rien de grave. Sur le même principe, chaque piste peut être soumise à une certaine quantité de Groove sur ses temps faibles. Dans le SU700, les boucles simples « Loop » tournent en permanence (quand elles ne sont pas coupées), contrairement aux boucles composées « Composed Loop » qui sont déclenchées à la demande. Elles permettent entre autre d’effectuer des montages appelés phrases de boucles, comme par exemple faire tourner une boucle sur 16 mesures en la rendant audible à partir de la 3e mesure et ce pendant 5 mesures. Les pistes « Free » doivent être enregistrées manuellement, car leur reproduction n’est pas automatique. Pour ce faire, une fois la machine en mode d’enregistrement, il suffit de maintenir le Pad enfoncé pendant la durée de reproduction souhaitée de l’échantillon.
Le SU700 est capable d’enregistrer en mode de remplacement ou en Overdub. Les événements peuvent être copiés, supprimés ou décalés en éditant leur point de départ, leur durée et leur volume. C’est d’autant plus facile que les commandes de transport du séquenceur « << » et « >> » permettent de sauter d’un événement à l’autre. Sur le SU700, il est également important de connaître à l’avance le déroulement du morceau (introduction, articulations, fin). En utilisant les 8 mémoires de scène, on peut ainsi couper ou activer les pistes de son choix à différents emplacements du morceau, comme par exemple : 12 mesures avec la scène « Top », 10 avec la scène « A », 8 avec la « B », de nouveau 8 avec la « A » et ainsi de suite. A cette vitesse, on n’est pas près de saturer la mémoire de 32 000 notes ! Cette programmation se fait bien évidemment en temps réel grâce aux Pads et aux touches de scène, dans la plus pure tradition « une fonction un bouton ». Convivialité maximum !
Mixmallow
Une fois la séquence enregistrée (échantillons, coupures / activations des pistes, événements), nous sommes prêts pour le Mix final. Pour ce faire, le SU700 dispose d’une palette d’outils assez conséquente permettant d’intervenir en temps réel sur le contenu des pistes. On trouve des paramètres de synthèse et un triple processeur d’effets. La programmation se fait en temps réel avec le pavé de fonctions et les douze potentiomètres rotatifs. La mémorisation se fait quant à elle au niveau des scènes. Sur chaque piste, on peut ainsi modifier le volume, le panoramique, le pitch, la longueur de boucle, les réglages du filtre résonant deux pôles (passe-bas, passe-haut, passe-bande et réjection de bande), injecter un LFO hélas non synchronisable (quatre formes d’onde, applicable au Pitch, au filtre et au volume), définir une enveloppe d’amplitude AR ou encore ajuster un égaliseur deux bandes Shelves.
La section effets est du genre musclé et original, comme toujours chez Yamaha. Ainsi, en plus des classiques réverbérations, chorus et délais (parfaitement synchronisables au tempo, par ailleurs), le SU700 nous propose des compresseurs, des suppresseurs de voix, des effets platine disque, des algorithmes lo-fi parfaitement adaptés à la vocation de la machine. Chaque algorithme dispose de cinq paramètres, hélas non modulables en temps réel. Les contrôles de niveau d’envoi ou d’activation existent dans chaque piste, selon que les effets sont en mode système ou en insertion, comme sur les tranches d’une console. Bien sûr, ce n’est pas une obligation de programmer tout cela, le musicien peut intervenir en Live pendant que la séquence tourne. Dans le même esprit de performance Live, le SU700 met à notre disposition un ruban de contrôle vertical qui permet d’agir sur une piste déterminée, soit en Scratch (l’échantillon est lu à l’endroit, à l’envers, à une vitesse variable en fonction du mouvement du doigt), soit en commandant l’une des 22 fonctions de synthèse.
Pour terminer, un mot sur les 41e et 42e pistes qui ne peuvent contenir d’échantillon : la piste Audio In permet de mixer (coupure, volume, panoramique, filtrage, effets) un signal externe produit par un instrument connecté aux entrées audio et la piste Master permet un contrôle simultané des 41 pistes, tel que coupure globale ou Fade In / Fade Out. Pas de doute, le SU700 est un régal au niveau du Mix, en lecture comme en enregistrement.
Midi light
Sur le plan du Midi, le SU700 transmet et reçoit sur les 16 canaux au grand complet. En fait, chacune des 40 pistes peut se voir attribuer un canal en émission et 16 d’entre elles peuvent être affectées à un canal différent en réception. Pour l’essentiel, la machine reconnaît les messages de Note On / Note Off, l’horloge Midi et le MMC (lecture, reprise, arrêt mais pas enregistrement). Elle peut même reconnaître un code MTC émis par un appareil externe, mais pas le générer elle-même. De plus, il est possible d’affecter un numéro de contrôleur Midi à 17 des 32 boutons du pavé de fonctions. Ainsi, un message de Control Change sera transmis par Midi Out dès que l’un des douze potentiomètres rotatifs sera actionné, et ce sur le canal Midi de transmission attribué à la piste. Réciproquement, un message externe modifiera le paramètre correspondant au numéro de contrôleur sur le canal Midi de réception. En revanche, les messages de changement de programme, de Pitchbend et de pression sont totalement ignorés. Voici donc une section Midi minimaliste, pour les musiciens au régime sans sucre.
Crème bouclée
Au final, le SU700 est un échantillonneur autonome, original et sans véritable équivalent à ce jour. Toutefois, sa conception le destine uniquement aux musiques qui tournent en boucle, Techno, Dance, Hip-Hop et assimilés. En effet, l’organisation de la machine déroutera pas mal les musiciens habitués aux échantillonneurs traditionnels et même les aficionados des unités spécialisées telles qu’E-mu SP1200, Akaï MPC2000, Ensoniq ASR-X ou équivalents ; car les échantillons sont liés aux pistes et ne peuvent être partagés entre plusieurs Songs, la mémorisation des paramètres de synthèse se fait au sein de scènes et il n’y a pas de post quantisation.
Certains aspects de la machine sont en revanche assez frustrants : le SU700 est désespérément vide à l’allumage, l’interface SCSI est en option… d’autres points sont réellement décevants : la compatibilité se limite au format AIFF, il n’y a pas de samples fournis au format SU700 à part la disquette de démonstration et le CD Audio laisse à désirer. En revanche, le SU700 est capable de traitements originaux avec une rapidité et une efficacité jamais atteintes : montage des échantillons, mise au tempo et à la longueur des boucles en temps réel, mixage des pistes et ajout d’effets très originaux, tout est fait pour aboutir rapidement au résultat escompté. En résumé, moyennant un petit investissement en temps (recherche et échantillonnage de CD audio) et en argent (interface et unité SCSI à notre avis indispensables), le SU700 est l’échantillonneur rêvé de tous les musiciens qui se goinfrent de musiques en boucle au dessert et même en dehors des repas. Une gourmandise !
Glossaire
Post quantisation : calage des événements suivant une grille déterminée (division temporelle) après leur enregistrement
Temps faibles : ce sont les temps secondaires d’une mesure, comme par exemple les 2nd et 4e temps d’une mesure 4/4
AIFF : Audio Interchange File Format, format d’échantillonnage utilisé sur Macintosh et certaines applications multimédia