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Test de Presonus Studio One 4 - Test On Refait Le Patch #74 : Studio One prend la chord

8/10
Award Innovation 2018
2018
Innovation
Award

C’est donc ça : il faudra à chaque fois attendre 3 ans entre deux versions de Studio One. Même si l’éditeur a été plus que généreux dans ses mises à jour gratuites depuis la version 3, voyons si cette attente a été récompensée.

Neuf ans se sont écou­lés depuis la première version de Studio One présen­tée au Musik­messe 2009 et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe de déve­lop­pe­ment qui en a la charge (des anciens de Stein­berg bossant sur Nuendo pour la plupart) a plutôt bien fait le job en enri­chis­sant consi­dé­ra­ble­ment le logi­ciel sans trahir sa force première : la simpli­cité. Dès sa première version, l’am­bi­tion initiale de Studio One n’était pas en effet de propo­ser la STAN la plus complète qui soit, à même de séduire tous les publics, de l’ingé son au spécia­liste de son à l’image, mais de cibler la créa­tion et produc­tion musi­cale en four­nis­sant un envi­ron­ne­ment pensé pour gagner du temps et limi­ter au maxi­mum les fric­tions entre la nais­sance d’une idée et sa réali­sa­tion. Concrè­te­ment, on sentait dès la première version du logi­ciel que les déve­lop­peurs avaient conscien­cieu­se­ment observé toute la concur­rence, chop­pant au passage les bonnes idées bien sûr, mais se deman­dant pour chaque fonc­tion s’il n’y avait pas moyen de faire plus rapide ou plus simple : « Combien faut-il faire de clics dans Cubase, Pro Tools ou Logic pour faire telle ou telle chose ? 5 ? 6 ? Essayons de le faire en 2 ou 3 ! ».

Résul­tat : même s’il serait faux de présen­ter Studio One comme un produit révo­lu­tion­naire dans la mesure où il a repris quan­tité d’idées à droite ou à gauche, force est d’ad­mettre qu’il fait partie de la nouvelle vague des séquen­ceurs géné­ra­listes qui ont réformé le marché, aux côtés de Reaper et Track­tion notam­ment, et que son souci du flux de produc­tion (le « work­flow » comme l’ap­pellent les anglo­phones) a souf­flé un vent de fraî­cheur au milieu des usines à gaz qu’étaient deve­nus la plupart des dino­saures de la séquence, obli­geant ces derniers à se remettre en ques­tion sur ce point. Or, ce faisant, le logi­ciel de Preso­nus s’est même payé le luxe d’in­no­ver : entre l’es­pace de maste­ring inté­gré, les Musi­cloops, les Sketch­pad ou encore les MixFX, Studio One propose quelques origi­na­li­tés réel­le­ment inté­res­santes même s’il est loin d’être parfait ou exhaus­tif. En effet, bien que l’es­sen­tiel des fonc­tions dédiées à l’écri­ture, la produc­tion, l’édi­tion, le mixage ou encore la maste­ring soient là, le soft manque encore de quan­tité de choses qu’on trouve chez la concur­rence. Inutile de dire, donc, qu’on a hâte de voir ce que ses concep­teurs ont prévu pour cette quatrième version dont l’icône est désor­mais blanche et noire alors qu’au­pa­ra­vant elle était… noire et blanche.

On clique donc sur cette dernière et…

On regarde le test vidéo suivant :

 …ou on lit ce qui suit, les deux n’étant pas incom­pa­tibles. ;-)

On ne change pas un graphisme qui gagne ?

Studio One 4 Professional Screen 01 big

C’est un peu la décep­tion à l’ou­ver­ture du logi­ciel, car, mise à part l’ou­ver­ture d’une nouvelle fenêtre de Scan des plug-ins VST2/VST3 (ce Scan est désor­mais fait par un compo­sant logi­ciel externe, ce qui, selon les déve­lop­peurs, devrait appor­ter plus de stabi­lité), on jure­rait se retrou­ver face à Studio One 3 : même écran d’ac­cueil, mêmes couleurs, mêmes options, même distri­bu­tion de l’in­ter­face lorsqu’on est dans un morceau… L’in­ter­face de Studio One 3 étant plutôt bien pensée, on comprend le choix de ne pas chan­ger « une équipe qui gagne », mais après trois ans d’at­tente de cette nouvelle version, on s’at­ten­dait à plus de surprise.

À bien y regar­der toute­fois, on distingue quelques menus chan­ge­ments : certaines typos légè­re­ment agran­dies, quelques contrastes et propor­tions revus, un nouveau picto­gramme sur chaque tranche de console pour indiquer si des inserts, envois ou mixFX y sont utili­sés et une palette de couleurs plus harmo­nieuse pour la colo­ra­tion de pistes ainsi que des nouveaux thèmes favo­ri­sant les contrastes élevés. Bref, on est très loin d’une révo­lu­tion, mais, mises bout à bout, une foule de petites choses rendent le logi­ciel plus agréable à utili­ser. On remarque surtout une nouvelle icône qui surmonte l’ins­pec­teur et qui lorsqu’on clique dessus nous donne accès à la Chord Track.

Bon pour accords

La première grosse nouveauté de cette version 4, c’est en effet l’ajout d’une piste d’ac­cords telle qu’on en trou­vait dans Logic Pro 9 (mais plus dans Logic Pro X), et qu’on la trouve aujour­d’hui dans Cubase. À quoi ça sert ? À chan­ger d’un seul coup tous les accords d’une ou plusieurs pistes ; je vous explique.

Le logi­ciel est désor­mais capable d’ex­traire les accords utili­sés dans n’im­porte quel clip et d’ins­crire ces accords sur une piste dédiée. De la sorte, vous pour­rez ensuite chan­ger les accords sur cette piste pour qu’au­to­ma­tique­ment les chan­ge­ments harmo­niques se réper­cutent sur toutes les pistes dont l’op­tion ‘Fol­low Chords Track’ a été acti­vée. Après avoir détecté les accords sur cette piste :

00:0000:00

J’ai ainsi pu trans­for­mer ma progres­sion en :

00:0000:00

ou encore ça :

00:0000:00

Et évidem­ment, cette piste accord peut servir à pilo­ter l’en­semble de l’ar­ran­ge­ment, plusieurs pistes étant liées à la piste Accords. Écou­tez l’ar­ran­ge­ment origi­nal puis sa trans­for­ma­tion avec la piste Accords :

MixO­ri­gi­nal
00:0000:08
  • MixO­ri­gi­nal 00:08
  • MixNew­Chords 00:08

Voyez que ça marche plutôt bien. Cepen­dant, si ces chan­ge­ments d’ac­cords n’ont rien d’éton­nant sur des parties MIDI, souli­gnons que Studio One est la seule STAN du marché à faire la même chose avec de l’au­dio, ce qui peut rendre de fiers services pour du proto­ty­page rapide de morceau, voire plus si affi­ni­tés.

Voyez ce qu’il advient de cette boucle de guitare :

Guita­rAu­dioO­ri­gi­nal
00:0000:08
  • Guita­rAu­dioO­ri­gi­nal 00:08
  • Guita­rAu­dio­Chords 00:08

Ou encore de ces brass de synthé :

SynthO­ri­gi­nal
00:0000:08
  • SynthO­ri­gi­nal 00:08
  • Synth­Chords 00:08
algochords

Évidem­ment, tout n’est pas parfait, et si l’on perçoit sur ces exemples quelques arte­facts de trans­po­si­tion, il est encore des cas où le maté­riau audio résiste à la détec­tion ou au trai­te­ment, quel que soit l’algo choisi (paral­lel, etroit, bass, scale, univer­sal). Compte tenu de la diffi­culté de la chose (on parle là de démixage), on ne s’éton­nera pas de ces approxi­ma­tions et on accueillera tout de même cette fonc­tion avec enthou­siasme, car, outre le fait que l’édi­teur aura à cœur d’amé­lio­rer ses algos, elle offre un moyen simple et rapide d’ex­plo­rer des pistes harmo­niques, qu’elle fonc­tionne bien en MIDI et que, pour les cas où l’au­dio résiste, il nous reste le Direct Note Access de Melo­dyne (à condi­tion d’avoir la licence de ce dernier…), sachant qu’une version de ce dernier tirant parti de ARA2 devrait débarquer sous peu. Preso­nus a en outre, comme à son habi­tude, plutôt bien fait les choses sur le plan ergo­no­mique.

chordspalette

En double-cliquant sur le nom d’un accord, on affiche en effet une fenêtre flot­tante présen­tant le cycle des quintes et qui vous permet de défi­nir la fonda­men­tale de l’ac­cord puis son type (majeur, mineur, dimi­nué, augmenté, sus2, sus4 ou Power­chord) que vous pour­rez encore modi­fier en inté­grant des inter­valles (sixte, septième, neuvième, onzième, etc.) et en ajou­tant une basse. Pilo­table en MIDI, cette inter­face est donc plutôt bien conçue même si, à l’usage, on s’aperçoit que l’édi­teur aurait pu mieux faire sur le plan fonc­tion­nel.

C’est ainsi qu’on regrette qu’il n’y ait aucune gestion des renver­se­ments ou de la direc­tion dans laquelle va se faire la trans­po­si­tion. Si vous chan­gez un accord de Sol en Do par exemple, vous n’au­rez aucun moyen de déter­mi­ner si les notes doivent être trans­po­sées vers le grave ou l’aigu, et vous n’au­rez aucun moyen non plus de permu­ter entre tous les renver­se­ments possibles de l’ac­cord. Bref, on est loin de ce que propose un EZkeys à ce niveau, et ce n’est pas le seul grief que l’on peut avoir vis-à-vis de cette Chords Track.

Contrai­re­ment à ce qui existe dans Cubase ou Track­tion ou encore des plug-ins dédiés comme Scaler ou Insta­chord, on ne dispose ici d’au­cun assis­tant pour aider l’uti­li­sa­teur à bâtir des progres­sions d’ac­cords et c’est fort regret­table, car l’une des premières cibles de ce genre de fonc­tion­na­li­tés, c’est préci­sé­ment les gens qui ne sont pas forcé­ment à l’aise avec la théo­rie musi­ca­le…

Enfin, signa­lons-le : le logi­ciel refuse d’ajou­ter des notes à vos partie : de la sorte, sur un accord de trois note, toute la partie inter­valle n’a aucun effet, ce qui est très dommage. même si Melo­dyne est inté­gré au logi­ciel, notons que Studio One se garde bien d’uti­li­ser ce dernier pour géné­rer des harmo­nies… Ou du moins, pas dans cette version 4.0. Une porte a donc été ouverte avec cette Chord Track et on espère que l’édi­teur aura à cœur d’ex­plo­rer toutes les voies promet­teuses auxquelles elle peut mener.

En atten­dant, on se ruera sur deux autres grosses bouchées de cette version : les versions XT du petit sampler SampleOne et du drum­sam­pler Impact par lequel nous allons commen­cer.

Impact de bal

Quan­tité de choses ont évolué dans ce dernier, à commen­cer par l’in­ter­face graphique plus vaste, plus nette et faisant usage de la couleur. Non seule­ment les pads peuvent être asso­ciés à une teinte via un nuan­cier, mais un clic sur le logo Preso­nus permet de faire défi­ler diffé­rents thèmes graphiques : jaune, rouge, vert, bleu, blanc, etc. Ça n’a rien de révo­lu­tion­naire, mais au sein de la grisaille et de l’aus­té­rité à laquelle Studio One nous avait jusqu’ici habi­tués, c’est un petit rayon de soleil qui mérite d’être salué et qui, acces­soi­re­ment, vous permet­tra de distin­guer diffé­rentes instances d’Im­pact au sein d’un projet.

impactxt

Au-delà de cette évolu­tion cosmé­tique, le logi­ciel se dote bien sûr de nouvelles fonc­tion­na­li­tés à commen­cer par 8 groupes de 16 pads chacun, sachant que le nombre de sorties audio a été doublé (16 mono + 16 stéréo). Comme dans le précé­dent Impact, chaque pad peut accueillir plusieurs samples qui pour­ront être affec­tés à diffé­rentes plages de vélo­cité ou bien lus aléa­toi­re­ment, en alter­nance (round robin) ou simul­ta­né­ment via le nouveau mode ‘sta­ck’. C’est là une très bonne idée pour réali­ser des instru­ments compo­sites sans avoir à utili­ser plusieurs pads, d’au­tant que les enve­loppes de volume, de pitch et de filtres peuvent désor­mais être para­mé­trées au niveau du pad comme au niveau de chaque sample. De la sorte, on peut par exemple se bâtir un gros son de kick en utili­sant un sample pour le son de la batte ou le clic, un autre pour le corps et un dernier pour le sub, en jouant sur les enve­loppes de tout ce petit monde. Seul regret de ce point de vue : même si Preso­nus a signi­fi­ca­ti­ve­ment amélioré la fenêtre d’aperçu du sample avec des bornes plus visibles, des commandes de zoom et de navi­ga­tion plus évidentes et la possi­bi­lité de gérer l’ordre des samples par cliqué-glissé, il aurait été vrai­ment agréable de pouvoir aussi gérer les enve­loppes de manière graphique en plus des potards et sliders qui nous sont propo­sés.

Tant qu’on en est à parler de ces enve­loppes, souli­gnons que la partie trai­te­ment a été sérieu­se­ment amélio­rée. Le débat­te­ment du pitch est passé de 12 à 48 demi-tons tandis que le filtre dispose d’une nouvelle pente « 24dB zero-delay feed­back » et se voit doté de deux nouveaux contrôles Drive et Punch en plus d’un mode Soft Clip. Il est égale­ment possible de norma­li­ser le sample, d’in­ver­ser sa lecture, et on nous propose désor­mais 16 groupes de Choke pour fédé­rer la lecture d’un ou plusieurs pads à un autre (et gérer par exemple le cas typique du sample de char­ley fermée qui inter­rompt la lecture du sample de char­ley ouverte). Autre ajout très inté­res­sant : la possi­bi­lité de slicer et impor­ter auto­ma­tique­ment sur les pads n’im­porte quelle boucle audio.

Si l’on demeure encore loin d’un Geist 2, on se rapproche de plus en plus sur le plan des fonc­tion­na­li­tés d’un petit Battery, sachant que ce qui manque le plus à Impact désor­mais, c’est une vraie section d’ef­fets (compres­seur/limi­teur, tran­sient desi­gner, EQ, bit redu­cer, delay) et une section de modu­la­tion. Certes, on peut brico­ler bien des choses en récu­pé­rant les sorties audio dans la console, mais il serait vrai­ment agréable de dispo­ser dans le soft même de ces outils pour agir au niveau des layers et non du pad.

Vu le beau travail effec­tué sur cette version, on n’en voudra pas trop à Preso­nus sur ce coup, d’au­tant que l’édi­teur a poussé un peu plus loin encore la poly­va­lence de son drum­sam­pler en ajou­tant un mode de lecture en boucle assor­tie d’op­tions de quan­ti­sa­tion (à la mesure, noire, croche ou double-croche) et d’une option de suivi de tempo. La conjonc­tion de ces trois nouveau­tés permet ainsi d’uti­li­ser Impact XT comme un lanceur de boucles en plus du mode Drum­sam­pler, ce qui n’est pas rien. Le logi­ciel est toute­fois loin de pouvoir riva­li­ser avec Able­ton Live sur ce terrain, d’au­tant qu’en l’ab­sence de détec­tion des tran­si­toires ou d’un moyen de décla­rer le nombre de beats dans le sample, le calage des boucles comme leur synchro­ni­sa­tion demeure souvent très approxi­ma­tif, mais c’est une voie très inté­res­sante qui s’ouvre là et on espère bien que Preso­nus va conti­nuer à amélio­rer son instru­ment qui s’avère déjà nette­ment plus inté­res­sant que son prédé­ces­seur.

On en dira autant, d’ailleurs, de l’autre nouvel instru­ment du bundle qui passe lui aussi en version XT : le « petit » sampler SampleOne.

Sample won ?

En marge de la grosse Bertha à scripts qu’est Presence XT et qui ne propose aucune nouveauté dans cette version (et dont l’édi­teur est hélas toujours vendu au prix un brin dissua­sif de 80 euros), le petit SampleOne s’offre donc, lui aussi, un passage en version XT, ce qui se traduit par pas mal de nouveau­tés dont un certain nombre sont communes avec Impact. On a ainsi droit à la même possi­bi­lité de colo­rer l’in­ter­face, aux mêmes évolu­tions des modules d’édi­tion de pitch, de volume et du filtre, à ceci près qu’on dispose cette fois d’en­ve­loppes à quatre segments éditables graphique­ment, mais aussi d’un LFO utili­sable pour modu­ler chacun des trois modules.

PreSonus Studio One 4 Professional : sampleonext

Mais avec cette version XT, SampleOne devient surtout un vrai sampler puisqu’il est désor­mais possible d’en­re­gis­trer depuis le logi­ciel même, que ce soit à partir d’un micro ou d’une entrée audio, d’un instru­ment virtuel ou même d’un envoi, tout cela évidem­ment en plus de la possi­bi­lité d’im­por­ter des samples par simple cliquer-glis­ser dans le logi­ciel ou depuis le disque dur. Voilà qui change pas mal les choses, d’au­tant que Preso­nus ne s’est pas arrêté en si bon chemin : on peut désor­mais décou­per auto­ma­tique­ment une boucle en slices qui seront mappés le long du clavier. Les déve­lop­peurs ont aussi pensé à ajou­ter une sympa­thique section d’ef­fets qui réunit 7 modules : Modu­la­tion (chorus, flan­ger, phaser), Delay, Reverb, Gate, EQ, Distor­tion et Pan. Voyez en tout cas que ce qui n’était qu’une goodies sans grand inté­rêt commence à avoir de l’al­lure, et si les modu­la­tions demeurent basiques (on ne dispose pas de matrice permet­tant d’uti­li­ser l’unique LFO pour modu­ler le para­mètre de son choix), rien qu’avec ce dont on dispose ici et en jouant avec le mode mono­pho­nique et le glide qui l’ac­com­pagne, il y a de quoi bien s’amu­ser.

Bref, comme Impact XT, ça reste perfec­tible, mais c’est sans commune mesure avec les instru­ments dont on dispo­sait aupa­ra­vant. Et c’est une très bonne chose, sachant que pour utili­ser ces deux petits nouveaux, Preso­nus a bossé sur les outils de séquence, comme nous allons le voir.

Ad Nomines Pattern

Accom­pa­gnant la version XT d’Im­pact, un tout nouveau Drum Editor se pose ainsi en alter­na­tive du bon vieux piano roll pour les percus­sions, batte­ries et autres boites à rythmes. Comme cela existe depuis des lustres dans un Cubase, un clic suffit dans cet éditeur pour ajou­ter ou suppri­mer un coup, tandis qu’on peut choi­sir d’af­fi­cher ou non les notes (et donc les percus­sions) qui ne sont pas utili­sées. De la sorte, on dispose d’une vision du groove autre­ment plus claire et synthé­tique que ce que propose le piano roll, ce qui est une très bonne chose. Mais il y a plus inté­res­sant encore au rayon Séquen­ceur puisque cette nouvelle version intro­duit un nouveau type de clips : le Pattern.

Comme vous vous en doutez proba­ble­ment, ce dernier vous permet­tra de compo­ser des motifs ryth­miques et mélo­diques au travers d’une inter­face repre­nant la logique des séquen­ceurs à pas (step sequen­cer) si courants dans le monde des instru­ments élec­tro­niques. Dans un pattern de Studio One, vous séquen­ce­rez ainsi sur une grille dont vous pour­rez défi­nir la taille (64 pas maxi­mum), la réso­lu­tion (de la croche à la quadruple croche, poin­tée, mais aussi le swing, le taux de Gate (ce qui joue sur le sustain des notes) et le taux d’ac­cen­tua­tion puisque vous dispo­sez de la possi­bi­lité de créer des notes accen­tuées sur le plan de la vélo­cité. Ce genre d’ou­til aurait déjà fait le bonheur de plus d’un musi­cien élec­tro, mais on s’aperçoit lorsqu’on examine plus atten­ti­ve­ment les patterns ryth­miques que les déve­lop­peurs sont loin de s’en être tenus à ce mini­mum syndi­cal.

Outre des commandes pour créer auto­ma­tique­ment des notes à inter­valle régu­lier (ce qui simpli­fie gran­de­ment la saisie des cymbales par exemple), on dispose dans le Pattern Editor de la possi­bi­lité de défi­nir le nombre de pas et la réso­lu­tion de la grille pour… chaque ligne de la grille ! À vous donc les joies de la poly­ryth­mie puis il est de la sorte parfai­te­ment possible de lire créer un pattern où le kick tour­nera sur 4 pas, la caisse claire sur 5 et le hi-hat sur 11 !

Voyez ainsi ce qu’il advient d’un simple Tchack-poum sur 16 beats une fois qu’on a passé la ligne de la Snare sur 13 beats et celle du hi-hat sur 11 :

Basic­Pat­tern
00:0000:04
  • Basic­Pat­tern 00:04
  • Basic­Pat­ternSn13­Hat11 00:04
pattern

Loin des éditeurs de patterns qu’on trouve dans un Wave­form ou un Cubase, on se rapproche nette­ment plus des possi­bi­li­tés d’un Geist 2, d’un Tremor ou d’un Breakt­wea­ker, sachant qu’on n’a pas encore parlé des contrô­leurs parti­cu­liers affec­tés à ces pattens. En dehors de la tradi­tion­nelle vélo­cité et de la program­ma­tion des contrô­leurs conti­nus en rela­tion avec l’ins­tru­ment que vous utili­sez, les clips vous permettent de program­mer une éven­tuelle répé­ti­tion pour chaque note (de 2 à 10) et, plus inté­res­sant encore, une proba­bi­lité que la note soit jouée : si vous déter­mi­nez via ces contrô­leurs une proba­bi­lité de 33% sur un coup de caisse claire, il n’y aura donc qu’une chance sur trois que cette dernière ne soit jouée à chaque lecture du pattern.

Voyez ce que ça donne sur plusieurs mesures de notre même groove au niveau du hi-hat :

00:0000:00

C’est vrai­ment une excel­lente idée qui vous assure que vous n’au­rez pas forcé­ment le même groove tout le long du morceau, même en copiant-collant le même pattern, d’au­tant qu’il est possible de stocker des décli­nai­sons de ce dernier…

Comme vous le voyez en tout cas, entre les nouveau­tés d’Im­pact XT, le Drum Editor et surtout les patterns, Studio One fait un fameux bond en avant sur le côté ryth­mique. Mais en marge de cette partie émer­gée de l’ice­berg, ce sont encore quan­tité de petites nouveau­tés qui nous sont propo­sées et qui rendent le logi­ciel beau­coup plus puis­sant qu’il ne l’était.

Les petites fonc­tions qui font les grands softs

importsettings

On se féli­ci­tera d’abord de savoir que Studio One importe et exporte désor­mais au format AAF, ce qui simpli­fiera beau­coup son dialogue avec d’autres logi­ciels. Le logi­ciel parle d’aii­leurs mieux avec lui-même aussi puisqu’il est désor­mais possible de récu­pé­rer toute ou partie des élements d’un projets (pistes, pan, volumes, auto­ma­tions, inserts, etc.) grâce à un assis­tant dédié.

Tout auss impor­tant à mon sens : on dispose désor­mais de diffé­rents assis­tants pour nous aider dans la sélec­tion ou le trai­te­ment de notes. Acces­sibles depuis un clic droit, les commandes Durée…, Étirer…, Trans­po­ser…, Vélo­ci­té…, Sélec­tion­ner les notes…, Suppri­mer les notes… et Huma­ni­ser… donnent ainsi lieu à de multiples fenêtre vous permet­tant d’agir avec beau­coup plus de préci­sion sur vos événe­ments MIDI, ce qui peut vous faire gagner un temps précieux à l’heure de l’edi­ting. Dans Suppri­mer les notes…, on dispose ainsi de la possi­bi­lité de suppri­mer les notes plus courtes que telle ou telle valeur, ou encore les notes doubles. Dans Durée…, on gérera entre autres le legato ou le chevau­che­ment. Dans Sélec­tion­ner les notes… on pourra ne garder que les notes les plus basses (utile pour géné­rer une partie basse à partir d’ac­cords), ou les notes sur telle plage de hauteur, ou encore les notes appa­rais­sant à telle ou telle fréquence dans les mesu­res…

  • selectionnotes
  • supprimernotes
  • humaniser
  • velocite
  • transposer
  • etirer
  • duree

 Bref, ce sont là une foule d’ou­tils qui pour­ront se rendre très utiles au quoti­dien et qui pour certains évoquent une version un peu moins austère et géné­rique du puis­sant éditeur logique qu’on trouve dans Cubase. Qu’en dire ? Que tout cela est vrai­ment le bien­venu, même si ces nombreuses nouvelles fenêtres auraient pu être les diffé­rents onglets d’un même outil de trai­te­ment MIDI. Rien n’em­pêche toute­fois de les rassem­bler au sein d’une nouvelle barre de macro commandes, à plus forte raison dans cette V4 qui permet désor­mais de pagi­ner ces barres.

Toujours dans les petites choses qui font gagner du temps, on notera un nouveau mode Ripple s’ins­pi­rant de ce qu’on trouve dans certains éditeurs vidéo et qui fait que lorsqu’on supprime un événe­ment, les événe­ments suivants remplissent le vide et prennent ainsi sa place. On citera aussi la possi­bi­lité d’avoir un calage rela­tif pour un morceau, c’est à dire de pouvoir défi­nir la première mesure pour caler en amont une mesure –1, une mesure –2, etc., chose bien utile quand on veut ajou­ter un décompte ou une intro après coup sans avoir à déca­ler l’in­té­gra­lité du morceau. On mention­nera le fait que les facteurs de Zoom soient mémo­ri­sés pour chaque piste…

bloc notes

Autre fonc­tion tout bête, mais néan­moins cruciale : on dispose enfin d’un bloc-notes textuel pour chaque piste, tranche ou dossier comme pour le morceau dans sa globa­lité. On a désor­mais de quoi noter des réglages ou des premières impres­sions d’avant mix comme des choses à faire, des paroles ou tout ce qui semble utile. Preso­nus a bien fait les choses en concen­trant toutes ces notes au sein d’un même carnet pratique pour la consul­ta­tion, on regret­tera toute­fois plusieurs choses.

La première, c’est qu’en plus de ses couleurs gaies comme une pierre tombale (texte noir sur fond gris), l’ou­til est ultra basique. Sans attendre une usine à gaz comme Word ou un bali­sage mark­down, on regret­tera de ne dispo­ser d’au­cune possi­bi­lité de mettre en forme le texte (pas de couleur, pas de gras ou d’ita­lique, pas de liste à puce…), de l’ex­por­ter au format texte ou de l’im­pri­mer. La seconde, c’est qu’on aurait adoré pouvoir ajou­ter des photos pour docu­men­ter une prise avec la posi­tion des micros, ou encore les réglages d’un maté­riel qu’on aurait photo­gra­phié à la volée avec son smart­phone.

Bref, l’ou­til manquait et on est ravi qu’il soit enfin de la partie, mais il peut être large­ment amélioré, comme quan­tité d’autres choses dont il convient à présent de parler, entre autres outils et fonc­tions qui manquent à l’ap­pel.

Un bundle toujours lacu­naire

On a beau accueillir avec enthou­siasme les nouvelles versions d’Im­pact et SampleOne ainsi que les EQ et Compres­seurs RC-500 et VT-1, il n’en demeure pas moins que le bundle proposé par PreSo­nus est toujours lacu­naire. Côté effets, on déplo­rera le manque d’un dées­seur, d’un proces­seur de tran­si­toires ou d’un EQ dyna­mique cepen­dant qu’on ne dispose toujours pas d’une réverbe True Stereo et de multief­fets créa­tifs comme on en trouve dans Cubase ou Logic.

Mais c’est surtout au rayon instru­ments que l’on se sentira limité. Avec trois samplers et deux synthés sous­trac­tifs, Studio One fait encore pâle figure face à nombre de ses concur­rents. Pas de synthé FM, granu­laire ou à table d’ondes, pas de batte­rie virtuelle, de piano acous­tique ou élec­trique, d’or­gue… L’édi­teur se contente de répondre à ces attentes via des patches pour Presence XT qui ne sont pas forcé­ment aussi convain­cants qu’on le souhai­te­rait… Et s’il existe bien sûr des banques addi­tion­nelles pour ce dernier offrant des instru­ments de meilleure qualité, on voit mal ce qui pour­rait nous moti­ver à inves­tir dans un logi­ciel dont l’uti­li­sa­tion est restreinte à Studio One et dont l’édi­teur est… payant !

Ce dernier point est un vrai non-sens en termes de stra­té­gie, car en donnant à la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs des outils pour déve­lop­per des banques et la possi­bi­lité d’uti­li­ser Presence XT au-delà de Studio One, le logi­ciel aurait une chance de faire son trou entre les samplers gratuits et des Kontakt ou Falcon dont les écosys­tèmes sont autre­ment plus déve­lop­pés. On en dira autant du Fat Chan­nel XT et des modé­li­sa­tions qu’il peut accueillir dont nous parle­rons plus bas. Bref, on a le senti­ment que l’équipe de Preso­nus est capable de sortir d’ex­cel­lents logi­ciels, mais que c’est au niveau du marke­ting qu’il y aurait le plus de travail à faire.

Et c’est un peu le même genre de commen­taires que l’on fera à propos de la façon dont la gamme Studio One est arti­cu­lée.

Studio One Artist : en faire trop ou pas assez

En amont de la version Pro qui comporte le plus de fonc­tion­na­li­tés se trouvent deux versions plus allé­gées du logi­ciel : Studio One Prime, qui est gratuit, et Studio One Artist, qui est vendu à 100 euros, sachant que l’une comme l’autre peuvent être upgra­dée à la carte via des modules ache­tables sur le site de Preso­nus.

La bonne nouvelle avec cette version 4, c’est que les versions Artist et Prime gèrent désor­mais (enfin !) l’ex­port MP3 sans surcoût supplé­men­taire, ce qui n’a rien d’ex­tra­or­di­naire lorsqu’on sait que le brevet de Fraun­ho­fer sur le célèbre format a expiré récem­ment. Pour le reste, force est de consta­ter que l’en­trée de gamme de Studio One demeure toujours assez mal foutue. On aurait tort de repro­cher quoi que ce soit au petit Prime vu qu’il est gratuit et propose des choses vrai­ment inté­res­santes en regard de son prix (encore qu’entre Gara­ge­band, Track­tion 6, Ardour et surtout Band­lab Cake­walk, il soit dur de se faire une place au soleil du gratuit), mais les fonc­tions propo­sées par la version Artist manquent selon moi de cohé­rence.

Vendu 100 euros, ce dernier propose des fonc­tions assez évoluées pour le public amateur auquel il se destine (pistes dossiers, extrac­tion de groove MIDI depuis l’au­dio, objets audio, warp audio, faders VCA, 30 effets), mais ne permet l’usage de plug-ins VST/AU de tierce partie qu’en débloquant l’op­tion pour 80 euros supplé­men­taires. Vous avez bien compris : à moins de dépen­ser 180 euros, vous n’au­rez aucun moyen de profi­ter des centaines de free­wares de qualité qu’on trouve sur le web et qui auraient pour­tant bien arrangé vos finan­ces… Sans même parler des logi­ciells gratuits mention­nés précé­dem­ment et qui supportent tous ces formats, face au 60 dollars d’un Reaper, aux 109 $ d’un Wave­form ou aux 230 euros d’un Logic qui en propose telle­ment plus, on voit mal où Preso­nus veut en venir si ce n’est à détour­ner le public de son entrée de gamme. C’est vrai­ment très regret­table.

People have the power

Pour en reve­nir à la version Pro du logi­ciel, bien d’autres choses encore sont toujours atten­dues : on évoquera le support du MPE, une meilleure inté­gra­tion de Notion, la possi­bi­lité de sauve­gar­der l’his­to­rique d’an­nu­la­tion, d’uti­li­ser deux MixFX simul­ta­né­ment, de dispo­ser de modu­la­teurs comme on en voit dans Track­tion Wave­form ou Bitwig et la gestion du surround. Mais on regret­tera encore de ne toujours pas pouvoir régler le Trim depuis chaque tranche autre­ment qu’en devant insé­rer un plug-in (d’ailleurs on attend toujours avec impa­tience la première STAN qui gérera le gain staging de manière auto­ma­tique), l’ab­sence de snap­shots de mix, d’une vraie section de moni­to­ring à la Cubase, de courbes sur la piste Tempo (program­mer une hausse ou une baisse progres­sive de ce dernier est toujours aussi fasti­dieux) ou d’un système permet­tant de gérer les arti­cu­la­tions des instru­ments virtuels depuis le Piano Roll comme Logic en a inté­gré un récem­ment ou comme Cubase le propose avec VSTex­pres­sion.

vote

Bref. Il y a une bonne marge de progres­sion encore, même s’il faut recon­naître à Preso­nus de travailler dans le bon sens et de la bonne manière. L’édi­teur propose en effet un espace sur son site pour collec­ter les idées des uns et des autres et permet à sa commu­nauté de voter pour chaque sugges­tion. Et force est de consta­ter que la plupart des nouveau­tés présentes dans cette quatrième version répondent aux attentes expri­mées par les utili­sa­teurs sur ce site. De ce fait, si vous voulez savoir de quoi seront faites les prochaines mises à jour ou si vous souhai­tez même peser sur l’orien­ta­tion de ces dernières, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Avant de conclure, et bien que ces ajouts ne soient pas à propre­ment parler issus de cette V4, je voulais en profi­ter égale­ment pour souli­gner la géné­ro­sité de Preso­nus en matière de mise à jour. Face à la poli­tique pingre d’un Stein­berg ou d’un Magix qui font payer la moindre nouvelle fonc­tion­na­lité et dont les seules mises à jour gratuites ne sont que des correc­tions de bugs, l’édi­teur de Studio One semble avoir pris l’ha­bi­tude de propo­ser de vraies nouvelles fonc­tion­na­li­tés gratui­te­ment à ses utili­sa­teurs, rejoi­gnant sur ce point la bonne atti­tude d’un Cockos, d’un Able­ton ou d’un Apple.

Si vous avez manqué les épisodes précé­dents…

Parce qu’elles n’étaient pas mention­nées dans notre précé­dent test de Studio One 3, rappe­lons en effet que les posses­seurs de ce dernier ont ainsi pu béné­fi­cier gratui­te­ment de fonc­tions qui n’ont rien d’ac­ces­soire. On citera notam­ment la prise en compte par l’his­to­rique d’an­nu­la­tion de la console et des plug-ins, les MixFX (une origi­na­lité permet­tant à la console de Studio One de se compor­ter comme une console analo­gique ou encore d’ac­cueillir un simu­la­teur de bande), les faders VCA, un nouveau gestion­naire de plug-ins (permet­tant d’or­ga­ni­ser ces derniers par caté­go­ries person­na­li­sables), le portage sous Android de l’ap­pli de contrôle SO Remote initia­le­ment sortie sous iOS, et même un nouveau moteur audio amélio­rant signi­fi­ca­ti­ve­ment la latence.

Au nombre de ces gracieux ajouts, on mention­nera encore le Fat Chan­nel XT arrivé en V3.5 : une tranche de console semi-modu­laire qui comprend un Gate, un EQ, un compres­seur et un limi­teur, sachant qu’éga­li­seur et compres­seur sont non seule­ment permu­tables dans la chaîne, mais qu’il peuvent surtout accueillir diffé­rentes émula­tions. Avec la v3.5, outre les modules numé­riques de base de Studio One, on avait ainsi droit à la modé­li­sa­tion de deux égali­seurs et deux compres­seurs de légende : un Pultec EQP-1A, un Neve 1073, un 1176 et un LA2A. On se serait déjà bien volon­tiers contenté de ces belles recréa­tions numé­riques qui permettent une grande poly­va­lence, mais Preso­nus en a remis une couche juste avant la sortie de cette V4 en propo­sant les égali­seurs et compres­seurs issus de ses modé­li­sa­tions VT1 (inspiré de l’ADL700) et RC500 (modé­li­sa­tion de la tranche maté­rielle du même nom).

  • vt1eq
  • RC500eq
  • VT1comp
  • rc500comp
  • vt1eq
  • RC500eq
  • VT1comp
  • rc500comp

 Ces deux derniers cadeaux ne sont toute­fois pas complè­te­ment désin­té­res­sés, car ils visent à promou­voir la ribam­belle de modé­li­sa­tions que Preso­nus vient de mettre en vente sur son maga­sin en ligne. La plupart des légendes qu’on trouve dans les racks des plus grands studios sont là, qu’il s’agisse de proces­seurs de dyna­mique (Summit Audio TL100-A, Fair­child FA670, dbx 160, Neve 33609, SSL4000-G Tube-Tech CL1B) ou d’éga­li­seurs (Baxan­dall EQ. API 550 EQ, Helios Type 69, SSL, Tube-Tech PME 1B/Pultech MEQ5), même s’il y manque des réfé­rences plus modernes comme le Variable MU de Manley ou le Distres­sor d’Em­pi­ri­cal Labs notam­ment. Mais la fonc­tion­na­lité qui tue, c’est que ces modé­li­sa­tions sont utili­sables dans Studio One comme dans la console Studio Live, unifor­mi­sant le passage du live au studio, de l’en­re­gis­tre­ment au mixage. Mine de rien et toutes propor­tions gardées, Preso­nus vient donc démo­cra­ti­ser un confort que seul Avid procu­rait jusqu’ici avec sa Venue pour des prix autre­ment plus consé­quent. 

  • vintageeq
  • pultecmid
  • solareq
  • baxandaleq
  • alpine550eq
  • P1Bcomp
  • fairchildcomp
  • summitcomp
  • dbxcomp
  • apicomp
  • sslbuscomp

 C’est une excel­lente idée, sachant que les machines choi­sies pour ces émula­tions sont les bonnes et que la qualité audio est au rendez-vous, mais la chose a hélas un prix qui en fera recu­ler certains : si les 80 euros récla­més par modé­li­sa­tion sont somme toute assez raison­nables en fonc­tions des tarifs pratiqués par un Softube par exemple, les bundles sont affi­chés à des prix allant de 156 euros (Summit + dbx160 + Baxen­dall EQ) à 520 euros pour la complète rassem­blant 5 égali­seurs et 6 compres­seurs, en passant par deux bundles rassem­blant quatre modé­li­sa­tions pour 260 euros. Sans discu­ter un instant de la qualité de ce qui nous est proposé ni même de la valeur abso­lue des ces modé­li­sa­tions, disons que ce sont là des prix forts pour des logi­ciels qui, n’étant pas au format VST ou AU, ne seront pas utili­sables en dehors de l’éco­sys­tème Preso­nus. Ceux qui ont investi ou envi­sagent d’in­ves­tir dans une console Studio­Live ne se pose­ront pas de ques­tion, mais ceux qui s’en tienne à Studio One ne verront pas les choses de cet oeil. À l’heure où IK Multi­me­dia, Waves ou Slate se livrent une guerre sans merci sur le terrain du rapport qualité/prix, offrant souvent deux fois plus pour la moitié de ce prix, disons que le pari est osé. Encore une fois, il n’est pas certain que les choix rete­nus par les gens du marke­ting soient les meilleurs en regard du marché…

Conclu­sion

Comme toujours lors du test d’une STAN, il s’agit de se pronon­cer sur l’in­té­rêt de la mise à jour pour les utili­sa­teurs des versions précé­dentes comme sur la perti­nence du logi­ciel dans son ensemble pour ceux qui envi­sa­ge­raient son achat. Commençons par ces derniers en souli­gnant que si Studio One manque encore de certaines fonc­tions, comme tous ses concur­rents, il n’en demeure pas moins rela­ti­ve­ment complet et figure parmi les STAN les plus abou­ties du marché en termes d’er­go­no­mie et de produc­ti­vité, parce qu’un cliquer-glis­ser suffit souvent dans ce dernier pour réali­ser une opéra­tion qui réclame 5 ou 6 clics et une vali­da­tion ailleurs. On sent en effet en l’uti­li­sant que ses concep­teurs, atten­tifs à ce qui se fait chez les concur­rents, se posent les bonnes ques­tions et y apportent la plupart du temps des réponses dont la réali­sa­tion ne manque pas d’élé­gance. « C’est pas con ! » se dit-on alors en décou­vrant comment telle ou telle fonc­tion a été inté­grée (les multis sont notam­ment parmi les mieux réali­sés du marché), sachant que le logi­ciel n’hé­site pas à inno­ver non plus : on se souvient qu’il fut le premier à inté­grer Melo­dyne via ARA tandis que des fonc­tions comme les Sketch pads, les musi­cloops, les mixFX ou désor­mais la gestion des accords depuis l’au­dio et les patterns n’ont pas d’équi­valent chez la concur­rence. Bref, c’est un bien beau bout de soft que ce Studio One, qui devrait ravir ceux qui veulent un outil rapide et effi­cace pour créer, à condi­tion qu’ils aient bien conscience de certaines de ses limi­ta­tions (pas de surround ni d’édi­teur de parti­tion inté­gré et un bundle d’ins­tru­ments toujours chiche notam­ment).

Parlons à présent des utili­sa­teurs des versions précé­dentes. On ne serait que trop conseiller aux posses­seurs de la V1 et de la V2 de se payer la mise à jour tant les ajouts cumu­lés des V3 et V4 sont nombreux et impor­tants que ce soit du point de vue du songr­wri­ting comme du mixage. Et pour le seul cas des utili­sa­teurs de la version 3 ? À suppo­ser qu’ils se contre­fichent des nouveaux Impact XT et SampleOne XT parce qu’ils sont déjà pour­vus de ce côté, je ne saurais que trop les invi­ter à sauter le pas égale­ment. Outre la Chord Track qui n’in­té­res­sera pas tout le monde, mais qui promet bien d’autres fonc­tions à venir, outre les excel­lents Patterns, ils y gagne­ront une foule de fonc­tion­na­li­tés atten­dues de longue date et d’ou­tils amélio­rant encore le travail avec le logi­ciel : de l’ex­port/import AAF aux nombreuses fonc­tions d’édi­tion MIDI en passant par les amélio­ra­tions de l’in­ter­face, le bloc-notes, etc. Ils y gagne­ront surtout un sésame pour les mises à jour à venir de cette V4 qui, si l’on en croit ce qui s’est passé avec la V3, la road­map qui se dessine d’après la liste de souhaits des utili­sa­teurs et les promesses faites par la plate­forme ARA2 de Cele­mony, promet quan­tité de choses réjouis­santes.

En marge de toutes spécu­la­tions, en jugeant cette V4.0, il faut en tout cas le recon­naître : même si l’on en voudrait toujours plus, Preso­nus a rempli son contrat et parce qu’avec ses Patterns et la Chord Track, il est même parvenu à nous surprendre, il récolte ce qui demeure à mon sens le plus pres­ti­gieux des Awards : celui de l’in­no­va­tion.

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Notre avis : 8/10

Award Innovation 2018
2018
Innovation
Award
  • Plein de petites améliorations concernant l’interface
  • Chord Tracks pour le MIDI… et l’audio !
  • Les patterns : une vraie tuerie en termes de rapport simplicité/créativité
  • Le Drum Editor
  • Une multitude d’outils très utiles pour l’édition MIDI
  • Impact XT, plus proche d’un Battery que jamais
  • SampleOne XT, simple, fun et créatif
  • Des fonctionnalités qu’on attendait depuis longtemps : support de l’AAF, bloc-notes, l’import de données d’un projet à l’autre…
  • Les compresseurs et égaliseurs VT1 et RC-500 désormais gratuits
  • Une politique de mise à jours gratuites généreuse (Rappel des mises à jour V3 : annulation dans la console et les plug-ins, MixFX, Faders VCA, Fat Channel XT, gestionnaire de plug-ins, nouveau moteur audio, SO Remote sur iPad et Android, etc.)
  • Les utilisateurs proposent et votent : Presonus développe !
  • Tout ce qu’on aime dans Studio One : l’ergonomie optimisant la productivité, Sketch Pad, multis, objets audio, mixFX, macros, musicloops, Melodyne intégré, etc.
  • Chord Track perfectible : pas de gestion des progressions d’accords ni des renversements notamment.
  • Bundle d’instruments et d’effets toujours en dessous de la concurrence
  • Pas de section d’effets dans Impact XT alors qu’on y a droit dans SampleOne XT?
  • Bloc-Notes très rustique
  • Encore des attentes déçues (intégration de Notion, MPE, gain trim sur les tranches, snapshots de mix, gestion des articulations, modulateurs MIDI, courbes sur la piste tempo, recherche dans les morceaux/projets, sauvegarde de l’historique, surround, section de monitoring, etc.)
  • Nouvelles fonctionnalités multipliant les entrées dans le menu contextuel et les petites fenêtres : attention à ne pas alourdir l'interface
  • Studio One Artist non compatible VST/AU sans surcoût, mais proposant les faders VCA et les objets audio : est-ce vraiment pertinent en entrée de gamme ?

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