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Test de la pédale ANTI 1992 High Gain Amp - Toujours plus de gain !

8/10

Cet été, Universal Audio a dévoilé la ANTI 1992 High Gain Amp, une pédale de la série UAFX qui permet de reproduire le son d'un Peavey 5150 dans sa version « Break Letter ». On sort le médiator pointu et on écoute tout ça ensemble.

Test de la pédale ANTI 1992 High Gain Amp : Toujours plus de gain !

Le tour du proprié­taire 

face 1Nous avons déjà eu l’oc­ca­sion de tester plusieurs pédales de la série UAFX avec des résul­tats concluants. La ANTI 1992 High Gain Amp nous fait la merveilleuse promesse de pouvoir repro­duire le son d’un Peavey 5150 « Block Letter » qui avait pour parti­cu­la­rité d’être équipé de lampes Sylva­nia 6L6. Natu­rel­le­ment, la marque présente sa pédale comme une machine à jouer du métal très énervé en citant des réfé­rences telles que Nerver­more, Arch Enemy ou encore Slipk­not.

Au débal­lage, nous décou­vrons un produit repre­nant des carac­té­ris­tiques esthé­tiques déjà vues par le passé pour la série UAFX avec, entre autres, un boitier en acier de couleur rouge aux dimen­sions de 9,2 × 14,1 × 6,5 cm pour envi­ron 600 grammes. La face prin­ci­pale de ce dernier comporte 6 poten­tio­mètres qui pour­ront pour la plupart agir sur deux para­mètres : PRE GAIN/RESO, PRESENCE/GATE, OUTPUT, LOW/OVER­DRIVE, MID/OD TONE, HIGH/OD LEVEL. On dispose égale­ment de trois petits switches. Le premier permet de sélec­tion­ner une simu­la­tion d’en­ceinte, qui, contrai­re­ment à ce que l’on pour­rait croire au premier abord, sont au nombre de 6 (en plus de la possi­bi­lité de n’en acti­ver aucune). Le second permet d’al­ter­ner entre les deux modes de fonc­tion­ne­ment des poten­tio­mètres et de sauve­gar­der les réglages dans un preset. Enfin, le troi­sième sert à choi­sir entre les trois canaux que la ANTI 1992 est capable de repro­duire, à savoir : RTHM, CRNCH et LEAD. La pédale dispose égale­ment de deux foots­witches notés ON et PRESET dont le fonc­tion­ne­ment pourra être person­na­lisé. Nous y revien­drons. 

connectiqueLa connec­tique est dispo­sée sur le côté supé­rieur de la pédale et comprend deux entrées et deux sorties, ce qui permet de relier la ANTI 1992 à un circuit stéréo. Une prise USB-C est égale­ment présente pour connec­ter la pédale au logi­ciel « UA Connect » afin de rece­voir des mises à jour éven­tuelles du firm­ware. Sans surprise, on accède égale­ment à un bouton d’ap­pai­rage Blue­tooth pour la connec­ter à un télé­phone Android ou iOS. D’ailleurs, il sera indis­pen­sable de le faire car une bonne partie des réglages n’est acces­sible que sur l’ap­pli­ca­tion mobile. Toute­fois, j’émets une petite réserve quant au fait que le bouton d’ap­pai­rage se situe au niveau de la connec­tique. En effet, il peut être diffi­cile d’y avoir accès une fois la pédale instal­lée sur un pedal­board. Enfin, l’ali­men­ta­tion est de type 9 VDC et réclame pas moins de 400 mA. Le bloc d’ali­men­ta­tion n’est pas inclus.

Nous termi­ne­rons ce tour du proprié­taire en notant que la qualité de fabri­ca­tion est toujours excel­lente. La pédale ANTI 1992 a été fabriquée en Malai­sie et se vend à envi­ron 430 euros au moment de la rédac­tion de ce test. Le posi­tion­ne­ment tari­faire est clai­re­ment orienté vers le haut de gamme.

La prise en main 

UAFX Control 1Avant d’écou­ter les extraits sonores, il est essen­tiel de discu­ter de la prise en main de cette simu­la­tion d’am­pli­fi­ca­teur 2.0. Comme déjà évoqué, il est indis­pen­sable de connec­ter l’ap­pa­reil à son appli­ca­tion mobile pour pouvoir pilo­ter l’in­té­gra­lité des fonc­tion­na­li­tés, car si la ANTI 1992 dispose de trois voicings et des réglages asso­ciés acces­sibles à même la pédale, ces diffé­rents canaux peuvent être person­na­li­sés plus en profon­deur encore. Ainsi, le canal RTHM est par défaut réglé sur un voicing noté « CLEAN », mais il sera possible de bascu­ler sur des voicings plus musclés appe­lés « PUNCH » et « PUNCH + ». Grâce à l’ap­pli­ca­tion, nous avons égale­ment la possi­bi­lité d’ac­ti­ver un petit boost de brillance, de person­na­li­ser plus en détail le noise gate inté­gré, de chan­ger le type de BIAS, le niveau d’en­trée ou encore de sélec­tion­ner l’over­drive ou le boost notés « TS » et « TC ».

La gestion des presets reste assez sommaire mais malgré tout plutôt perti­nente dans le cadre d’une simu­la­tion d’am­pli­fi­ca­teur. Il sera possible de jongler entre les réglages réels défi­nis par la posi­tion des poten­tio­mètres et un préré­glage sauve­gardé en amont. L’al­ter­nance entre les deux se fait simple­ment en action­nant les foots­witches. Toute­fois, l’ap­pli­ca­tion permet de person­na­li­ser le fonc­tion­ne­ment des foots­witches afin d’uti­li­ser celui de gauche pour acti­ver l’over­drive/boost, ou le noise gate, et celui de droite pour bascu­ler entre les modes LIVE et PRESET. 

La gestion des enceintes est assez basique dans le sens où Univer­sal Audio a équipé sa pédale de 6 simu­la­tions statiques sur lesquelles il est impos­sible d’agir pour modi­fier la posi­tion d’un micro. Cela a le mérite d’être effi­cace, avec un résul­tat immé­diat. En revanche, il aurait été appré­ciable de pouvoir char­ger au moins une Réponse Impul­sion­nelle (IR) de son cata­logue person­nel. Pour profi­ter d’autres simu­la­tions, il faudra désac­ti­ver la simu­la­tion d’en­ceinte interne et connec­ter la pédale à un autre appa­reil. C’est en partie dommage car même s’il est fort probable que l’une des 6 simu­la­tions trouve grâce à nos oreilles, avoir la possi­bi­lité d’em­por­ter dans une seule et unique pédale un noise gate, deux over­drives, un ampli­fi­ca­teur avec tous ses canaux et une simu­la­tion d’en­ceinte person­na­li­sée est très appré­ciable.

De manière plus géné­rale, la prise en main de la ANTI 1992 est assez immé­diate car si l’on dispose de nombreuses options supplé­men­taires en passant par l’ap­pli­ca­tion mobile, on reste malgré tout très loin de l’éco­sys­tème d’un péda­lier de type multief­fet. Toute­fois, il peut être gênant dans certaines situa­tions de ne pas pouvoir accé­der à des réglages impor­tants sans télé­phone à proxi­mité. Il aurait été plus judi­cieux de propo­ser une forme de compro­mis avec la possi­bi­lité d’ac­ti­ver certaines options en combi­nant les foots­witches et les poten­tio­mètres.

Du gain, beau­coup de gain ! Maté­riel utilisé lors de ce test : Ibanez RGD2127Z Custom — micros SP Custom — UAFX ANTI 1992 — carte son Audient iD22 — Cubase Pro 13 — Aucun mixage, unique­ment un limi­ter sur le master. 

Pour commen­cer, je vous propose d’écou­ter le canal RTHM : 

1 – RTHM – CLEAN – GAIN 4 – BIAS Cool – D65 – NO OD
00:0000:25
  • 1 – RTHM – CLEAN – GAIN 4 – BIAS Cool – D65 – NO OD00:25
  • 2 – RTHM – PUNCH – GAIN 4 – BIAS Cool – D65 – NO OD00:20
  • 3 – RTHM – PUNCH+ – GAIN 4 – BIAS Cool – D65 – NO OD00:26
  • 4 – RTHM – CLEAN GAIN 7 – IN LOW puis HIGH00:45
  • 5 – RTHM – CLEAN – GAIN 4 – BIAS Cool – UK V30 – IN H00:15
  • 6 – RTHM – CLEAN – GAIN 4 – BIAS Cool – UK V30 – IN L00:26
  • 7 – RTHM – PUNCH – GAIN 4 – BIAS Cool – CA V30 – IN H00:36
  • 8 – RTHM – PUNCH+ – GAIN 4 – BIAS Cool – CA V30 – IN H00:29
  • 9 – RTHM – PUNCH+ – GAIN 9 – BIAS Cool – WHITE 75 – IN H00:37

Le canal clair sonne de manière très droite, ce qui est assez carac­té­ris­tique d’un Peavey 5150. En revanche, il faudra être radin avec le poten­tio­mètre de gain car même sur le mode « CLEAN », passé la moitié, ça commence à crun­cher un peu. Les modes « PUNCH » et « PUNCH + » sont assez surpre­nants. Ils sont capables d’al­ler assez loin pour ce qui est du gain, avec toute­fois le risque de se retrou­ver avec un son trop compressé et baveux. Par ailleurs, il est possible d’agir sur le niveau d’en­trée en choi­sis­sant entre les modes « LOW » et « HIGH ». Le premier permet d’avoir plus de headroom, notam­ment lorsque les micros de la guitare sont déjà plutôt puis­sants. Les deux modes sont inté­res­sants et perti­nents.

Voici ce que donne le canal CRNCH : 

10 – CRUNCH – GAIN 4 – BIAS Cool – Super 80 – IN L
00:0000:44
  • 10 – CRUNCH – GAIN 4 – BIAS Cool – Super 80 – IN L00:44
  • 11 – CRUNCH – GAIN 5 – BIAS Cool – UK 30 – IN L00:31
  • 12 – CRUNCH – GAIN 9 – BIAS Warm Choke – CA V30 – IN L – BRIT ON00:14
  • 13 – CRUNCH – GAIN 6 – BIAS Cool Choke – D65 – IN H – BRIT ON00:25

UAFX Control 3Le canal crunch a proba­ble­ment été mon préféré pendant ce test. On retrouve un côté orga­nique et agréable à jouer, et ce, même en lais­sant les réglages par défaut. Ici encore, avec la satu­ra­tion réglée à la moitié, on a déjà large­ment assez de gain si l’on souhaite garder une iden­tité plutôt crun­chy dans le son. En revanche, en pous­sant la satu­ra­tion au maxi­mum, ou presque, le son devient plus musclé et moderne. Contrai­re­ment au canal RTHM, cette quan­tité de gain est bien plus exploi­table et musi­cale.


L’op­tion « BRIGHT » apporte une touche de brillance et d’air, mais de manière assez subtile, juste ce qu’il faut pour faire ressor­tir certaines attaques au média­tor. J’ai égale­ment testé les 4 variantes que l’on peut appliquer au BIAS. Il n’y a rien à jeter, les 4 modes sont utili­sables et perti­nents. Ces options ne vont pas chan­ger radi­ca­le­ment le grain de la pédale, mais elles permettent d’af­fi­ner le rendu final.

Voici à présent quelques extraits du canal LEAD :

14 – LEAD – GAIN 5 – BIAS Warm – UK V30 – IN L – BRIT OFF
00:0000:19
  • 14 – LEAD – GAIN 5 – BIAS Warm – UK V30 – IN L – BRIT OFF00:19
  • 15 – LEAD – GAIN 5 – BIAS Warm – CA V30 – IN L – BRIT OFF00:20
  • 16 – LEAD – GAIN 5 – BIAS Cool – D65 – IN L00:26
  • 17 – LEAD – GAIN 7 – BIAS Warm Choke – D65 – IN H – BRIT ON00:19

Ce canal est capable de géné­rer beau­coup de gain, vrai­ment beau­coup. Néan­moins, comme on peut le consta­ter dans l’exemple numéro 17, le son devient baveux à l’ap­proche du dernier tiers du poten­tio­mètre de gain. C’est ici qu’il devient perti­nent d’uti­li­ser l’une des over­drives pour resser­rer le son, ou encore pour bais­ser le gain sans en perdre réel­le­ment. De plus, le noise gate a été extrê­me­ment effi­cace, en parti­cu­lier sur ce canal qui devient rapi­de­ment très bruyant.

Voici quelques exemples sur les diffé­rents canaux de la pédale :

18 – RTHM – CLEAN + OD TS GAIN 6
00:0000:23
  • 18 – RTHM – CLEAN + OD TS GAIN 600:23
  • 19 – RTHM – CLEAN + OD TS GAIN 900:25
  • 20 – CRUNCH + OD TS GAIN 3 LVL 1000:26
  • 21 – CRUNCH + Super 80 + OD TS GAIN 3 LVL 10 + BRIT ON – IN L00:36
  • 22 – LEAD + OD TS GAIN 3 LVL 1000:35
  • 23 – LEAD + Brown JB + OD TC GAIN 3 LVL 10 + BRIT ON00:33
  • 24 – LEAD + Brown JB + OD TS GAIN 3 LVL 10 + BRIT ON00:24

Une autre option inté­res­sante est celle appe­lée « ROOM » qui permet d’ajou­ter l’am­biance de la pièce aux simu­la­tions d’en­ceintes :

25 – RTHM – CLEAN GAIN 4 – ROOM 7
00:0000:38
  • 25 – RTHM – CLEAN GAIN 4 – ROOM 700:38
  • 26 – RTHM – PUNCH+ – GAIN 4 – BIAS Warm – Brown JB – ROOM 400:45
  • 27 – CRUNCH + White 75 + OD TC GAIN 8 LVL 10 + BRIT OFF – IN H + ROOM 500:32
  • 28 – CRUNCH + CA V30 + OD TS GAIN 2 LVL 10 + BRIT OFF – IN H + ROOM 900:22

Fina­le­ment, lorsque l’on prend en compte les diffé­rents canaux et les réglages que l’on peut appliquer dessus, on se rend compte que cette ANTI 1992, malgré le marke­ting très orienté « métal agres­sif », est capable de trou­ver sa place dans un univers rock et métal bien plus vaste, et c’est là une qualité.

  • face 1
  • face 3
  • face 2
  • face 4
  • connectique
  • UAFX Control 1
  • UAFX Control 2
  • UAFX Control 3
  • UAFX Control 4

 

Notre avis : 8/10

La ANTI 1992 High Gain Amp est une pédale solide qui ne devrait pas faire défaut dans le cadre d’une utilisation intensive. Ses qualités sonores sont également au rendez-vous avec une amplitude de saturation plus que généreuse : il est possible de passer d’un son totalement clair à un son saturé à la limite de l’exploitable. On apprécie les divers outils qui aident à affiner le son, tels que le noise gate ou encore les overdrives. Les réglages sont nombreux, sans être compliqués, ce qui donne un résultat sonore convaincant assez rapidement. Tout n'est cependant pas parfait. Ainsi, il est dommage de ne pas avoir la possibilité de charger ses propres IRs ou encore de contrôler la totalité des réglages directement sur la pédale. Enfin, se pose la question du prix car la UAFX ANTI 1992 est une pédale chère (environ 430 euros). Malgré tout, à ce prix, on achète une excellente simulation de 5150 avec toutes les options citées précédemment.

  • Très bonne qualité de fabrication
  • Le son
  • Une pédale finalement plutôt polyvalente
  • Excellent noise gate
  • Overdrive et boost très convaincants
  • Les réglages sont pertinents et faciles à comprendre.
  • La possibilité de personnaliser le fonctionnement des footswitches
  • La connectique stéréo
  • La grande dépendance à l'application mobile
  • L’impossibilité de charger au moins une IR personnalisée
  • Le bouton d'appairage Bluetooth aurait pu être placé ailleurs.
  • Dans une certaine mesure, le prix
Pays de fabrication : Malaisie
  • Audiomomo 226 posts au compteur
    Audiomomo
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 02/09/2024 à 18:17:10
    Merci pour ce test bien complet.
    En ce qui concerne l'impossibilité de charger ses propres IR, ce n'est simplement pas possible pour toutes les pédales d'amplis UAFX, parce que UA n'utilise pas cette technologie passant par l'usage de réponses impulsionnelles: UA fait de la modélisation pure pour recréer les haut-parleurs cités (du code)

    https://www.uaudio.fr/guitar-pedals/ox-stomp-dynamic-speaker-emulator.html

    Citation :
    La technologie novatrice de modélisation dynamique de hauts-parleurs développée par UA émule la distorsion des membranes et des cônes lorsque les hauts-parleurs sont poussés au maximum, ce que ne capturent pas les systèmes de réponses impulsionnelles unidimensionnels. Vous profitez ainsi d’un son complexe et riche en harmoniques, comme si vous utilisiez un baffle repiqué dans un studio professionnel.


    https://www.uaudio.fr/guitar-pedals/anti-1992-high-gain-amp.html
    Citation :
    Les six combinaisons de micros et de haut-parleurs de l’ANTI ont été parfaitement modélisées afin de reproduire les timbres légendaires que vous entendez sur des albums de metal emblématiques depuis des décennies.
  • Pm. 16411 posts au compteur
    Pm.
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 02/09/2024 à 19:54:34
    Hello,
    A priori le 5150 en version « Break Letter » n'existe pas, il s'agit de la version « Block Letter ».
    Cela fait référence au logo d'Eddie Van Halen, "EVH" en lettres massives (block letter) sur la première version de la tête 5150, qui fût ensuite remplacé par sa signature.
    maxresdefault.jpg
  • Roman Rouzine 117 posts au compteur
    Roman Rouzine
    Rédacteur·trice
    Posté le 02/09/2024 à 20:40:54
    Citation de Pm. :
    Hello,
    A priori le 5150 en version « Break Letter » n'existe pas, il s'agit de la version « Block Letter ».
    Cela fait référence au logo d'Eddie Van Halen, "EVH" en lettres massives (block letter) sur la première version de la tête 5150, qui fût ensuite remplacé par sa signature.
    maxresdefault.jpg


    Salut Pm. et merci pour ton mot. En réalité c'est une faute de frappe qui s'emble s'être glissée, ça devrait pouvoir se corriger :)

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