Depuis l’avènement de la MAO, nombreux sont les plug-ins nous ayant promis le Saint Graal du « véritable son analogique ». Cet argument marketing a tellement été utilisé à tort et à travers qu’il en est devenu lassant… Cependant, lorsque le créateur du sublime synthé virtuel Diva se penche sur la question, notre curiosité est immanquablement piquée au vif !
Satin est un plug-in censé procurer le grain des bons vieux enregistrements sur bande d’antan. Présenté en avril dernier lors du MusikMesse, il débarque enfin dans nos chaumières. Véritable « game changer » ou simple pis-aller dans l’air du temps ? C’est ce que nous allons voir…
Satin se présente sous la forme d’un plug-in VST2, VST3 et AU pour Mac et PC en 32 et 64-bit. À noter que l’éditeur travaille actuellement sur le portage au format AAX pour Pro Tools. Comme d’habitude chez U-He, l’installation est d’une simplicité enfantine et l’autorisation via numéro de série s’effectue en un tournemain. L’utilisateur se réjouira donc de ne pas subir un système de protection lourd qui n’accable que les gens honnêtes.
Dès la première ouverture, nous nous rendons vite compte qu’il ne s’agit pas d’un simulateur d’enregistreurs à bande comme les autres. Tout d’abord par son interface graphique. Offrant différentes tailles pour une utilisation aisée sur grand comme sur petit écran, cette dernière est particulièrement soignée sans pour autant donner dans le tape à l’œil. Pas de dessin photo-réaliste avec de gigantesques bandes magnétiques tournantes qui remplissent inutilement l’espace tout en se goinfrant de nos précieuses ressources CPU. Non, ici juste de l’efficace. De plus, l’éditeur n’a pas essayé de modéliser une machine en particulier. Il propose tout bonnement un ensemble de paramètres foisonnants qui ambitionne de reproduire le grain de tous les enregistreurs et de toutes les bandes ayant jamais existé. Et même plus encore comme nous le verrons… Enfin, Satin ne se contente pas d’émuler l’utilisation classique de ces appareils. Il reproduit également les modes d’utilisations créatives que l’on pouvait en avoir pour obtenir des effets de delay et de flanger.
Fort de ce constat prometteur, nous nous jetons goulûment sur les présets histoire de découvrir plus avant ce qui se cache dans le ventre de la baleine. Classée par genre (Studio pour le mode classique, Delay et Flange pour les modes idoines), les présets sont nombreux et le gestionnaire qui les accompagne est un modèle du genre. En effet, non seulement les noms choisis sont assez évocateurs, mais ils sont agrémentés en sus d’une petite notice explicative (en anglais) qui permettra d’appréhender au mieux leur utilisation. Nous croisons donc des enregistreurs Studer ou Ampeg avec différents types et vitesses de bande, des présets plus orientés pour les voix ou la batterie, le mastering, etc. Afin de s’y retrouver encore plus facilement, il est possible via un clic droit sur son nom de mettre un préset en favori ou au contraire de l’écarter de la liste en le classant en « Junk ». Ces fonctions fort pratiques peuvent bien entendu s’appliquer à vos propres pré-réglages, ce qui facilitera grandement leur réutilisation d’un projet à l’autre.
Autre petit raffinement et pas des moindres, il est possible, via un clic droit sur l’un des paramètres de l’interface, de le bloquer (fonction « Lock »). Un petit cadenas apparaît alors sur ce dernier et il ne bougera pas lors du passage d’un préset à un autre. Cela se révèlera également très utile lors de la manipulation de plusieurs instances groupées, nous en reparlerons plus tard…
Pour en finir avec les considérations purement ergonomiques, sachez que le clic droit sur n’importe quel paramètre permettra d’associer ce dernier avec un contrôleur via le MIDILearn.
Tout cela est bien joli, mais il est grand temps maintenant de parler un peu de son, vous ne croyez pas ?
So Reel
Comme nous l’avons déjà souligné, Satin ne modélise aucun enregistreur à bande en particulier. Vous serez donc par défaut face à une ribambelle de choses à régler à votre guise. Par conséquent si vous n’y connaissez rien, mieux vaut commencer avec l’un des excellents pré-réglages. À partir de là, vous n’aurez grosso modo plus qu’à triturer les réglages Input et Output pour obtenir « le son ». Seulement voilà, il faut bien avouer que 99% des ingénieurs du son en herbe n’ont absolument aucune idée de ce qu’est ce fameux « son » des magnétos à bande vu qu’ils n’y ont jamais touché. Heureusement l’éditeur a pensé à tout et nous explique au travers du très bon manuel (en anglais) les choses auxquelles il faut prêter attention : comment se comportent les transitoires, que se passe-t-il au niveau des aigus, à quel moment commence la distorsion et dans quel registre spectral, et la largeur stéréo dans tout ça, que devient-elle ?
C’est en cherchant à répondre à ces questions que vous appréhenderez au mieux la bête… Et il faut reconnaître que ce n’est pas une mince affaire, le maître mot étant ici subtilité. Ne vous faites cependant pas de soucis, encore une fois U-He vous prend par la main et vous guide en douceur au travers des méandres sonores de son terrible engin. En effet, Satin regorge de fonctions qui vous faciliteront la vie, comme le bouton « Makeup » qui, une fois enclenché, empêchera les variations de volume en sortie lorsque vous manipulerez le gain d’entrée. Ainsi, vous pourrez prendre vos décisions sans souffrir de l’horrible syndrome du « c’est plus fort donc c’est mieux ». Pratique et diablement efficace.
Autre petit bijou, le VU-mètre intégré pour le niveau d’entrée ou de sortie avec la possibilité de calibrer le 0 VU entre −24 et 0 dBFS. De plus, le centre de ce dernier abrite également un Peak-mètre qui pourra être utile. Caché au bas de l’interface, le panneau « Service » qui renferme les paramètres avancés, offre lui aussi un outil appréciable : un analyseur affichant en temps réel la réponse en fréquence du plug-in. Bien que relativement petit, ce dernier vous permettra de visualiser directement l’impact qu’un changement de réglage peut avoir sur le spectre sonore. Enfin, Satin dispose en son centre d’une fonction permettant de grouper plusieurs instances du plug-in réparties sur les diverses pistes de votre projet. Grâce à elle, vous pourrez piloter les instances d’un même groupe via l’interface d’un seul plug, ce qui est fort pratique car si l’effet « enregistreur à bande » est discret sur une seule piste, il prend toute son ampleur lorsque vous l’appliquez sur plusieurs canaux à la fois. Cette fonction n’est pas vraiment nouvelle pour ce type de produit, mais elle est ici particulièrement bien implémentée. Vous pourrez gérer jusqu’à 8 groupes différents, chacun d’eux pouvant être nommé pour mieux s’y retrouver. D’autre part, l’option « Lock » que nous évoquions plus haut permettra d’exclure un paramètre du groupe pour, par exemple, attaquer plus fort l’enregistreur avec une caisse claire tout en gardant des réglages communs et donc cohérents avec le reste de la batterie. Bref, ces groupes sont d’une souplesse précieuse !
Armé de tout cela, le mieux à faire est alors de caler Satin en première ligne sur plusieurs tranches de votre DAW et de simplement jouer avec les présets et les réglages d’entrées des différents groupes. Et puis écouter, juste écouter… Les couleurs, le grain, la profondeur que vous découvrirez alors sont étonnants pour un « petit plug-in ». Une telle palette sonore donnerait presque le vertige ! Vous pourriez largement vous contenter de ça, mais ce serait dommage car en vous donnant un peu de mal, en potassant le manuel de fond en comble, en expérimentant, Satin deviendra alors un véritable outil de sculpture sonore allant bien au-delà du bête « son à bande ».
Nous n’avons malheureusement pas la place ici pour détailler l’impact de chacun des paramètres disponibles, d’autant que la plupart d’entre eux sont interdépendants. Cependant, nous évoquerons les plus importants à nos yeux au travers de quelques exemples audio.
Commençons avec une ligne de basse. Remarquez à quel point il est possible de lui donner un peu plus d’air ou de profondeur, voire de mordant. Pour obtenir de tels résultats, il suffit de jouer tout d’abord sur la vitesse de défilement de la bande. Une vitesse élevée signifie une plus grande transparence dans les aigus avec une légère perte dans les basses. Inversement, une vitesse plus lente se traduira par un bas plus généreux accompagné d’une légère compression et d’un soupçon de distorsion dans le haut du spectre. À noter que la concurrence propose des vitesses de bande fixes (7.5, 15 et 30 ips généralement, parfois 3.5) alors que Satin propose une variation en continu entre 7.5 et 30 ips. Dans les exemples ci-dessous, nous avons également largement joué avec les Rec EQ et Repro EQ de la section Circuit du panneau Service. À la base il s’agit là de réglage servant à compenser les variations en fréquence inhérentes à l’enregistrement sur bande. Toutefois, en choisissant des paramètres différents pour l’un et pour l’autre, les résultats sont plus qu’étonnants.
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Continuons notre périple avec un peu de guitare électrique. Une fois encore la vitesse de bande permet d’assombrir ou d’éclaircir le son. L’effet est accentué via un réglage Pre-Emphasis plus ou moins prononcé. Remarquez au passage que d’un point de vue dynamique, les transitoires sont légèrement réduites sans pour autant sacrifier au naturel. Enfin, la version Lo-Fi s’obtient avec bien entendu une bonne dose de Wow & Flutter (pleurage et scintillement en français), mais surtout par un travail de la section Compander. Celle-ci intègre des algorithmes de réduction de bruits tel que le Dolby, et là aussi un choix différent pour l’encodage et le décodage donne des sons surprenants.
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Le prochain exemple est un son de synthétiseur issu du très bon VSTi gratuit Tyrell signé… U-He ! Bref, ici un préset Studer A800 à 15 ips donne un peu plus de relief et de vie à ce son pourtant déjà bien typé. C’est subtil certes, mais c’est pourtant bel et bien là. Sur l’extrait suivant, nous avons une nouvelle fois poussé le Wow & Flutter. Et pour une fois c’est un poil décevant car même à fond le rendu n’est pas vraiment flagrant. Des réglages séparés pour le pleurage et le scintillement auraient sans doute aidé. D’autre part, cet effet dépendant directement de la vitesse de bande, la possibilité de descendre à 3.5 ips aurait permis de tomber dans le Lo-Fi pur et dur, ce qui n’est pas vraiment le point fort de Satin. Dommage.
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En ce qui concerne les voix, Satin tire fièrement son épingle du jeu. Pour preuve cette piste qui est un assemblage peu naturel de plusieurs prises. L’utilisation d’une touche de souffle (Hiss) permet de masquer le montage maladroit alors que la subtile compression redonne une certaine cohésion dynamique. Le second exemple utilise en sus la section Compander pour donner un peu plus de corps à cette partie vocale grâce au fameux « Dolby trick » expliqué dans le manuel.
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Prenons maintenant un instant pour aborder plus en profondeur la question du souffle. Pendant des années, ce dernier a fait l’objet d’une chasse impitoyable. Pourtant, il est une composante indissociable du son des enregistreurs à bande. Il apporte un charme, une vibration indéfinissable pour peu qu’il soit « contrôlé ». Et Satin permet de savamment doser cette composante à merveille via les paramètres « Hiss » et « Asperity » du panneau Service. Si vous passez trop rapidement dessus, ces réglages seront perçus comme un simple ajout de bruits, stéréo certes, mais un bête défaut. En y regardant de plus près, ils apportent une certaine cohésion ainsi qu’une légère distorsion enharmonique intimement liée au signal comme illustré dans les exemples suivants. Il en résulte également un certain flou au niveau fréquentiel, nous vous l’accordons, mais il s’agît bel et bien d’un flou artistique du plus bel effet. Remarquez dans l’avant-dernier extrait qu’en poussant à l’extrême le niveau « Asperity », un son monophonique donnera l’impression de prendre une certaine épaisseur stéréo. Enfin, sachez que ce côté organique que donne l’ajout de souffle au sein de ce plug-in, n’est pas du chiqué. Ce souffle est vivant car aléatoire ! Pour prouver cela dans le dernier exemple, nous avons réalisé deux export de notre piste de guitare acoustique avec des réglages strictement identiques, puis nous avons importé le résultat sur deux pistes en inversant la phase sur l’une d’entre elles… Et là, non seulement nous n’obtenons pas un silence parfait, mais en plus nous constatons que le résultat est dépendant du son d’origine puisque nous pouvons discerner les « restes » de notre guitare ! Le corollaire de cette histoire c’est qu’avec Satin, chacun de vos mixages sera réellement unique étant donné qu’un nouvel export sera forcément un tantinet différent. Tout bonnement sublime !
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Passons au traitement d’une partie de batterie. La boucle utilisée a été produite avec DrumMic’a l’un de nos récents Friday’s Freeware au succès amplement mérité. Pour ces exemples, nous avons inséré une instance de Satin sur chacun des éléments du kit de batterie ainsi que sur le bus de groupe. Comme vous pouvez l’entendre, les possibilités sont énormes. D’une simple touche discrète donnant plus de cohésion et de profondeur 3D, en passant par l’accentuation du claquant, voire en détruisant consciencieusement la matière sonore, Satin est bel et bien présent même si, pour du bon gros LoFi qui tâche, d’autres plug-ins feront certainement mieux la blague. En même temps, U-He a baptisé son bébé Satin, et non pas papier émeri.
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Pour finir, nous avons enregistré vite fait une petite musique pour tester l’effet cumulatif de la bête en mode Studio. Pardonnez-nous d’avance les petits « pains » qui traînent, le but ici n’était pas de pondre le tube du siècle… Le titre n’est pas mixé à proprement parler, il s’agît plutôt d’une mise à plat améliorée avec très peu d’égalisation (uniquement des coupe-bas), aucune compression autre que celle à la prise pour les voix, une légère réverbération issue du bundle Uhbik une nouvelle fois signé U-He, ainsi qu’un delay et un flanger réalisés avec Satin. Nous avons ensuite fait un export vierge de tout Satin en mode Studio puis un autre avec une instance sur chacune des pistes. Le préset de base utilisé simule un Studer 24 pistes A800 vintage à 15ips. Les niveaux d’entrée ont été réglés à l’oreille de façon indépendante pour chaque canal.
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Le résultat nous semble moins chirurgical avec Satin, mais ô combien plus musical ! L’effet « glue » fait oublier qu’il s’agit d’un assemblage d’instruments virtuels et d’instruments réels enregistrés séparément. Tout d’un coup, le son semble avoir un supplément d’âme et gagne en relief. De plus, force est de constater que la phase de mixage devrait être largement facilitée par le caractère sonore et la maîtrise des transitoires apportés par Satin à chacune des pistes. Bien joué U-He, vraiment bien joué !
Lady lay, delay
Comme nous venons de le voir, ou plutôt de l’entendre, ce plug-in est déjà fort intéressant en ce qui concerne la reproduction du son des enregistreurs à bande. Mais il ne s’arrête pas là et propose un mode de delay à bande. Offrant deux ou quatre têtes de reproduction avec pour chacune une modulation de la position de la tête, un réglage de niveau et un de panoramique, ce delay ne sera pas celui que vous utiliserez tous les jours, mais il possède indéniablement un sacré caractère et surtout il invite à user et abuser de l’automation sur chacun des paramètres. Plus qu’un simple effet, Satin en mode delay est un véritable instrument. Alors non, il n’est pas parfait. Nous aurions notamment aimé un feedback et un égaliseur indépendant pour chaque ligne, mais ça ne serait plus un véritable delay à bande. La gestion de la synchronisation au tempo laisse également à désirer en n’affichant pas le temps en valeur de note. Cependant, comment ne pas avoir le sourire aux lèvres en écoutant Satin donner vie à ces exemples audio issus d’amplis ou d’instruments virtuels… voire du néant en jouant sur l’auto-oscillation !
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Flange me to the moon
Des cerises sur le gâteau, il n’y en a jamais assez. Pourtant U-He pourrait bien arriver à rassasier les plus gourmands d’entre nous avec une dernière friandise : le mode Flange. Contrairement aux plug-ins « classiques » du genre, Satin ne propose pas un flanger perpétuel. Ici nous revenons aux sources de l’effet qui s’obtenait à l’origine au moyen de deux magnétos à bande jouant la même musique. Le flanging n’était alors qu’un effet ponctuel provenant du ralentissement ou de l’accélération de l’une des deux bandes par un opérateur. Satin reproduit donc ce comportement et propose différents réglages qui rendront l’application de cet effet autrement plus facile que ça ne l’était à l’époque. Ainsi nous pouvons régler la vitesse du fade in et du fade out de l’effet ainsi que son accélération qui s’effectuera de façon exponentielle ou logarithmique. Nous avons également droit à un interrupteur d’inversion de phase qui permettra de pallier aux éventuels problèmes lorsque les deux bandes sont parfaitement synchrones. Enfin, le déclenchement de l’effet se gère via un bouton « Trigger » que nous pouvons actionner par une simple note MIDI. Le résultat est tout simplement superbe et invite une nouvelle fois au jeu. Ce mode permettra à coup sûr de rendre une ligne mélodique encore plus intéressante sans pour autant la dénaturer. Pour preuve les deux exemples ci-après :
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Conclusion
Alors, le pari est-il tenu ? Libre à vous d’en juger grâce aux extraits sonores que nous vous invitons à écouter dans les meilleures conditions possibles. Et comme d’habitude, nous ne saurions trop vous encourager à télécharger la version d’évaluation afin de faire vos propres tests. En ce qui nous concerne, ce plug-in nous a séduits. Sa polyvalence, son caractère sonore et la vie qu’il peut apporter en font définitivement un « must have » du genre à un tarif défiant toute concurrence. Est-il indispensable ? Bien sûr que non, aucun plug ne l’est. Est-il magique ? Encore une fois non, il ne fera pas le travail à votre place. Cependant, U-He nous donne ici accès à une certaine esthétique sonore qui fait tout le charme des disques qui ont bercé notre enfance musicale. Et pour cela, chapeau bas l’artiste !
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