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réactions au dossier De l'idée au son, du son à l'image

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Sujet de la discussion De l'idée au son, du son à l'image
Comment nait une musique de film ? Comment passe-t-elle de l'esprit du compositeur à l'écran ? Des questions qu'AudioFanzine et Avid sont allés poser, caméra à la main, à Jean-Félix Lalanne et Vincent Chevalot, deux experts en la matière.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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91

Citation de huilletO :

 Concernant l'écriture dans Sibelius en utilisant les sons de bases, je me demande si il n'y a pas la un peu de dogmatisme?

/... Ceci ne rendrait pas pour autant l'étape suivante de création d'un mock-up convainquant superflue . certes Mais ça m'étonne toujours.

C'est sans doute qu'un compositeur "traditionnel" n'a pas vraiment besoin d'entendre matériellement ce qu'il écrit au moment où il l'écrit.
Il n'y a pas si longtemps, tous les compositeurs de musique symphonique écrivaient "à la table" et vérifiaient, ponctuellement, la cohérence de certaines verticalités au piano. Pour l'essentiel, l'oreille intérieure suffisait !
Le "son" en tant que composante fondamentale, comme il l'est dans la musique aujourd'hui, est une notion relativement nouvelle (une grosse trentaine d'années) dans le processus de création. Cela n'oppose certes pas les musiciens "nouveaux" et les "anciens" mais cela les différencie.
J'irai même jusqu'à dire qu'un son "moyen" ou carrément "mauvais" est parfois un excellent spécifique pour l'inspiration. Mais cela est un autre débat !  

 

[ Dernière édition du message le 04/06/2012 à 07:16:59 ]

92
Ce qui m'intrigue, c'est l'apport de la technologie : la possibilité pour le réal d'entendre chaque scène avec une maquette bien travaillée. Bien ou pas ?

On parle souvent de la créativité dans les BO des années 60/70, je me souviens d'une interview de Lalo schifrin pour "Les félins". René Clément lui a fait entièrement confiance suite à quelques notes du thème égrenées sur le piano d'un hotel. A partir de là, le compositeur devait complètement assumer ses choix seul mais avait également toute latitude dans ses choix d'écriture. Certes, le réal pouvait refuser le travail une fois enregistré par un symphonique, mais vu les coûts engendrés, ce ne devait pas être une décision prise à la légère.

Est-ce un faux débat ? Qu'en pensez-vous ?
93

Citation de urano45 :

 Ce qui m'intrigue, c'est l'apport de la technologie : la possibilité pour le réal d'entendre chaque scène avec une maquette bien travaillée. Bien ou pas ?

/... Est-ce un faux débat ? Qu'en pensez-vous ?

 Ce n'est pas un "faux" débat mais c'est peut-être un débat "dépassé" !

Et il l'est parce que, de l'aveu même de certains compositeurs, le profil type du réalisateur de films d'aujourd'hui révèle un homme d'une inculture musicale absolue (dixit, par exemple, Laurent Petitgirard, Jean-Claude Petit, etc.) et pressé par des contraintes financières toujours plus lourdes.
La coutume est souvent, à présent, de mettre ce qu'on appelle des "musiques d'attente" pendant le montage, en puisant dans le répertoire existant, comme ça, pour avoir une idée ... et de demander ensuite au compositeur, une fois qu'on s'est bien habitué à entendre ces musiques provisoires, de faire "dans le même genre". Je laisse à penser la réaction hostile de certains musiciens. Allez donc demander à Coulais de faire du Richard Strauss ou du Mozart ... ou du Verchuren !
Moi qui suis à peu près rien dans le métier (du moins en tant que compositeur !) il m'est arrivé l'année dernière de m'entendre demander par un éditeur de "musique au mètre" d'écrire des musiques dans le style de John Williams. J'ai refusé, évidemment, et ce pour trois raisons : 1) je ne suis pas John W. (ça se saurait icon_mdr.gif), 2) je tiens à respecter une certaine éthique professionnelle en matière d'écriture musicale et 3) je trouve scandaleux qu'on puisse demander à un musicien de renier sa personnalité propre pour des raisons de profit, de mode et de tendance du moment !
Cela posé, les moyens techniques actuels qui permettent à un musicien-compositeur d'entendre, avec toujours plus de réalisme, ce qu'il écrit sont un réel progrès. J'y souscris avec enthousiasme. En revanche, l'utilisation de banques de sons prestigieuses pour réaliser la version finale d'une BOF est un scandale absolu qui participe à la mise au chômage partiel de musiciens traditionnels. L'enregistrement de partitions symphoniques avec des phalanges des pays de l'Est est un moindre mal. Mais cette problématique, on s'en doute, n'est plus du tout du domaine de la musique. Il y a beau jour que nous, musiciens, ne sommes plus décisionnaires en matière de musique !
Alors faux débat ? Certainement non ! Mais débat décalé par rapport à la réalité actuelle. Les moyens, les enjeux ne sont plus les mêmes que du temps de René Clément et autre Godard !

[ Dernière édition du message le 04/06/2012 à 09:22:41 ]

94
Citation :
Moi qui suis à peu près rien dans le métier (du moins en tant que compositeur !) il m'est arrivé l'année dernière de m'entendre demander par un éditeur de "musique au mètre" d'écrire des musiques dans le style de John Williams. J'ai refusé...


C'est marrant, moi j'aurais accepté.

Je pense qu'on a pas le même âge ni la même expérience dans le métier, mais outre cela c'est vrai que chacun à son éthique dans le travail et c'est très respectable.

Toutefois je pense qu'on peux faire un son à la J.W. sans renier sa personnalité de compositeur. Au contraire.

Selon moi le style de compo de chacun, c'est en fait un mix de tous les musiques qu'il aime. J.W. lui même en est le meilleur exemple pour avoir synthétisé, parfois jusqu'au plagiat, les style de compositeurs comme Stravinsky, Ravel, Debussy ou encore Henk Badings, j'en passe...

Lalo schiffrin pour sa part, s'est largement inspiré de compositeurs comme miklos rozsa ou basile poledouris ou encore alfred newmann, entre autre, on est d'accord.

Pour moi accepter s'est se plier aux exigences, parfois étranges, des producteurs. S'est aussi peut être se "servir" de cette contrainte pour évoluer dans sa ligne esthétique. Tiens si je veux faire un truc à la J.W., comment je vais y mettre ma "patte", bon je vais écouter le sacre..lol.

Après moi j'ai faim et je cherche du boulot. Je n'ai certainement pas autant de sollicitations que vous et la plus grosse différence est peux être là;)
95
Citation :
Lalo schiffrin pour sa part, s'est largement inspiré de compositeurs comme miklos rozsa ou basile poledouris


Lalo Sciffrin (né en 1932) vs basile poledouris (né en 1945) , y a pas un problème de génération là ?
96
Citation :
entre autre, on est d'accord.


Tu ne laisses rien passer tu as raison.
Lalo puise ces influences auprès des grands compositeur du 20ème bien évidement, sans compter le jazz et les musiques traditionnelles sud américaine. J'ai cité B. Poledouris car il est un compositeur dont l'esthétique musicale est proche de celle de lalo. Ce n'est peut être pas le meilleur exemple, certes. Est ce que le fait 13 de plus que quelqu'un empêche de s'en inspirer? Qui sais..
Toutefois la citation de miklos Rozsa est bonne je crois. Ben-Hur 1959, un chef d'oeuvre. A écouter impérativement. Il y a ce côté majestueux dans les lignes mélodique. Une musique modale qui peut s'apparenter avec les chant grégoriens...qu'on retrouve sur la BO de "the fox" de schiffrin. Tu vas me sortir l'année de naissance de Rozsa? Enfin bref;) Musicalement.
97
Citation :
Tu ne laisses rien passer tu as raison.
Ben , j'aime bien la précision . rien d'agressif ni de méchant dans ma remarque.

Bah en général c'est le plus jeune qui s'inspire du plus vieux non ? :mdr::mdr:

Lalo Sciffrin a fait tellement de musiques par rapport à Poledouris que je pense plutôt que c'est l'inverse de ce que tu disais. Sciffrin , c'est même un monument ... Mais pour savoir qui inspire qui et qui s'inspire de qui ... C'est un sacré débat

Citation :
Toutefois la citation de miklos Rozsa est bonne je crois. Ben-Hur 1959, un chef d'oeuvre. A écouter impérativement. Il y a ce côté majestueux dans les lignes mélodique. Une musique modale qui peut s'apparenter avec les chant grégoriens...qu'on retrouve sur la BO de "the fox" de schiffrin. Tu vas me sortir l'année de naissance de Rozsa? Enfin bref;) Musicalement.


Ben non, là je suis d'accord. Mais Rozsa c'est en 1907 :bravo: Il s'est lui même inspiré de Mozart .... :mdr:
http://www.miklosrozsa.org/
98
Pour faire suite aux questions lues ça et là, lors du démarrage d'une template dans Pro Tools, il est possible d'avoir préalablement sauvegardé toutes les pistes en mode désactivé. Ainsi, chaque instrument virtuel ne se charge en Ram que lors de son activation et c'est bien ce que l'on peut voir à l'écran, avec BFD par exemple. Je n'y avais pas pensé pour jouer à proprement parler, mais une telle template avec tout sous la main à l'activation est une utilisation intelligente de ce mode dans Pro Tools je trouve.

Ensuite, au fur et à mesure que le projet avance, fatalement il y a de plus en plus d'instances de plug-ins ouvertes et donc le temps de réouverture du projet n'en sera que plus conséquent. C'est là ou travailler avec VEP prend du sens car tous les instruments sont chargés en Ram dans la machine esclave une bonne fois pour toutes en début de session. Ca je l’utilise déjà, avec même VEP en local, et le passage d'une session à une autre s’en trouve quasi instantané dans le logiciel principal.

Pour ce qui est des sons de Sibelius, la banque initiale de base est maintenant de plutôt bonne qualité je trouve. Je ne suis pas sûr que les Lass, Symphobia, ou Ewql donneraient de bien meilleurs résultats après une saisie pas-à-pas des notes dans Sibelius. Il aurait sans doute été possible d’humaniser davantage l’interprétation dans Sibelius mais le choix de le faire dans Pro Tools semble ici dicté par le jusqu’au-boutisme de l’ingénieur du son (multiple banques, travail poussé sur les vélocités, le groove…) et peut-être par la phase d’enregistrement qui suit. Sinon, les banques de sons cités ne se "trouvent" pas sur internet mais sont assez onéreuses et le son de Youtube, si on reste en 360p, c’est vraiment le son téléphone quoi qu’on lise ;)

Perso je suis toujours étonné quand des artistes prennent le temps d’expliquer leurs méthodes de travail…, et qu’on leur retourne le sempiternel refrain des goûts et des couleurs… Pour moi, la musique colle à l’image, dans un style plutôt personnel et c’est déjà énorme pour une vidéo didacticielle. Merci donc aux protagonistes et à AF pour ces vidéos.

[ Dernière édition du message le 05/06/2012 à 00:01:02 ]

99
Citation :
C'est marrant, moi j'aurais accepté.


Et bien moi non!
Comme musimil,
cela s'apelle l'ethique,dans ces cas qu'il apelle jhon wiliams et puis c'est marre.
100
Citation :
Et bien moi non!


Moi tu sais j'ai du dans ma carrière faire des plans de baloches de merde, j'ai du faire tout un tas de plans à la con où on se tape des heures et des heures de camions pour jouer dans des coins pourris avec que des gens bourrés devant toi.

Alors si t'as un éditeurs qui te propose du taff et qui te paies pour faire une musique dans le style néo classique début / mi 20ème siècle à la maison, je me prends un café quand je veux, je mange ce que je veux quand je veux, alors où je prends.

Pour moi faire ce n'est pas vraiment l'éthique qui rentre en jeu, c'est plus un choix de vie qui me permet d'être payé pour composer et de faire circuler sa musique...

Chacun à son propre parcours, mais à moins qu'on me demande de faire une musique à laquelle je n'ai aucunes compétence, je prends. J'aime composer, c'est tout.

Et puis, faut en être capable de composer à la manière de J.W! merde. Bonne journée:D: