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Mayer EMI MD900
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Test du MD900 de Mayer EMI

Synthétiseur numérique en rack de la marque Mayer EMI

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Accord Mayer !
8/10
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Premier instrument autonome tout intégré de la jeune société autrichienne Mayer EMI, le MD900 est un puissant module de synthèse numérique polyphonique et multitimbral positionné premium. Voyons si la qualité sonore est au niveau de la qualité de construction…

Test du MD900 de Mayer EMI : Accord Mayer !

La société Mayer EMI a été fondée en 2020 par Horst Mayer, ingé­nieur élec­tro­ni­cien autri­chien chevronné, fort de 35 années passées dans la concep­tion de systèmes de contrôle indus­triels. Mais sa première créa­tion remonte bien avant cela puisqu’à 17 ans, il avait déjà construit son premier synthé analo­gique. Poussé par sa passion et ses enfants, il décide d’opé­rer un retour en arrière pour se consa­crer à nouveau à sa passion, mais cette fois avec la tech­no­lo­gie d’aujour­d’hui. Après avoir déve­loppé le MD800-R2, un module au format Euro­rack, le construc­teur a décidé de passer à la vitesse supé­rieure. Au Super­booth 2021, il présente le proto­type du MD900, un synthé numé­rique poly­pho­nique multi­tim­bral sophis­tiqué couvert de commandes directes. Dispo­nible en OS primi­tif l’an­née suivante, c’est plus récem­ment que le MD900 est passé en V2, avec une bonne matu­rité et une distri­bu­tion inter­na­tio­nale élar­gie. Nous avons pu en récu­pé­rer un exem­plaire équipé du tout dernier OS V2.20 et échan­ger avec le concep­teur…

Premium-Kons­truk­tion

MD900 02tof 03 avant droitLe MD900 est un solide module de 460 × 295 × 65 mm pesant 4,4 kg. La qualité de construc­tion est impec­cable : coque en alu épais, traverses en noyer massif teinté, poten­tio­mètres vissés sur le châs­sis offrant une résis­tance parfaite tout comme les curseurs, capu­chons en alu, boutons pous­soir à course très agréable, écran tactile couleur, connec­tique vissée sur le châs­sis. Tout cela explique le tarif élevé de la machine. L’édi­tion directe est privi­lé­giée, grâce à 37 poten­tio­mètres, 10 enco­deurs pous­soirs, 12 curseurs rétroé­clai­rés, 24 inter­rup­teurs pous­soirs rectan­gu­laires et 11 mini-pous­soirs, orga­ni­sés par section : réglages géné­raux, navi­ga­tion centrale, oscil­la­teurs, géné­ra­teur de bruit, filtres, LFO, enve­loppes, sélec­tion des parties. Les accès directs sont privi­lé­giés, le nombre de commandes à double fonc­tion est raison­nable. Certaines sections sont dotées de mini-écrans OLED couleur pour visua­li­ser une forme d’onde, un sample ou une enve­loppe.
La navi­ga­tion via l’écran TFT tactile capa­ci­tif couleur 24 bits de 800×480 points est orga­ni­sée par onglets placés en partie supé­rieure (modes, parties, sections), parfois sur deux niveaux. Dans les pages de menu, on trouve des cases de sélec­tion directe, des listes dérou­lantes et 4 ensembles de para­mètres contex­tuels (1 à 5 en hauteur) éditables avec les 4 enco­deurs pous­soirs situés sous l’écran. Les graphismes sont détaillés et précis : couleurs variées, synop­tique du signal, tables d’ondes 3D, routages du mixeur, réponse des filtres, schéma des effets, lanceur de séquences, piano-roll, grilles de percus­sions, navi­ga­teur de fichiers, vumètres stéréo en sortie Master, moni­to­ring de signaux Midi… La limite de l’exer­cice est fixée par le nombre somme toute impor­tant de réglages dispo­nibles, finis­sant par ralen­tir la flui­dité, même si tout a été scru­pu­leu­se­ment réflé­chi et s’amé­liore dans les mises à jour. Un recours au manuel (perfec­tible car incom­plet) est souvent néces­saire, mais on finit par s’y faire…
MD900 02tof 17 arrière centreLa connec­tique est située à l’ar­rière : sortie casque stéréo (avec volume indé­pen­dant en façade), sortie ligne (deux prises, capables de fonc­tion­ner en mono, en stéréo avec l’une des prises ou en stéréo avec les deux prises), entrée audio stéréo, prise pour pédale-inter­rup­teur et prise pour pédale conti­nue. Tout ce beau monde est au format jack 6,35 mm, mono ou stéréo suivant le cas. On aurait fran­che­ment aimé plusieurs paires de sorties stéréo, compte tenu de la multi­tim­bra­lité et du posi­tion­ne­ment premium de l’ap­pa­reil. De même, l’en­trée audio n’est pas acti­vée en l’état actuel des choses ; elle doit permettre à terme de trai­ter des signaux externes via les filtres et les effets, à suivre… On conti­nue avec les inter­faces numé­riques, à savoir un trio MIDI DIN et un trio USB 2.0 hôtes type A (2 prises USB/Ether­net et 1 prise pour relier un contrô­leur Midi Class Compliant, mais l’au­dio via USB n’est ni inté­gré ni possible). Les CC Midi ne sont pas trans­mis à ce stade, mais c’est prévu à très court terme (OS 2.30 actuel­le­ment en beta test). L’ali­men­ta­tion se fait par bloc secteur externe placé à l’ex­tré­mité, qui ne semble pas cheap, mais qui dénote dans cet ensemble haut de gamme, choix que font hélas pas mal de construc­teurs « boutique ».

Largeur stéréo

MD900 02tof 04 avant gaucheLe MD900 démarre en une quaran­taine de secondes, davan­tage si on charge des samples. Il est livré avec quelques arran­ge­ments, des programmes indi­vi­duels, des kits de percus­sions, des samples/multi­samples et des séquences Midi (nous revien­drons au fur et à mesure du test sur la struc­ture des mémoires et des objets). Le déve­lop­pe­ment d’un utili­taire pour gérer tout cela est en cours, nous avons pu en voir quelques éléments graphiques promet­teurs. Le nombre d’objets mémo­ri­sables est indé­ter­miné, à concur­rence des 8 Go de mémoire Flash, ce qui laisse le temps de voir venir compte tenu de l’uti­li­sa­tion du synthé. Chan­ger d’ar­ran­ge­ment ou de programme néces­site de le char­ger en mémoire vive. Il n’y a pas de touches directes pour la sélec­tion des programmes ou des banques à propre­ment parler, mais on trouve une sélec­tion par caté­go­rie avec liste dérou­lante.
MD900 02tof 15 écran obliqueÀ l’al­lu­mage, le MD900 charge un arran­ge­ment par défaut neutre, bon. Il faut donc commen­cer à travailler ou char­ger l’un des quelques arran­ge­ments propo­sés. On y découvre des ambiances essen­tiel­le­ment EDM. Cela permet d’ap­pré­cier une variété de basses acides ou FM, des arpèges endia­blées, des nappes variées, des leads qui palpitent, des effets spéciaux, des percus­sions élec­tro­niques samplées type TR et un piano acous­tique (pour faire de la Dream, pas un concert solo). Les sons propo­sés ne sont pas parti­cu­liè­re­ment spec­ta­cu­laires quand on les prend indi­vi­duel­le­ment (pas de tape à l’œil ici), mais très agréables à mixer en arran­ge­ments multi­tim­braux. Ce que nous avons appré­cié en parti­cu­lier, ce sont les larges ambiances stéréo planantes, avec des textures hybrides où se mélangent les nappes et les spectres. C’est surtout là que le MD900 fait la diffé­rence sur la concur­rence. Les niveaux de sortie sont adap­tés à la multi­tim­bra­lité, avec le bon compro­mis de réserve. Utili­ser une partie en solo peut se faire en remon­tant les niveaux en interne, il n’y a pas de bruit de fond indé­si­rable. On tirera plei­ne­ment parti du MD900 en raccor­dant un clavier de commande capable de trans­mettre sur plusieurs canaux Midi avec zonage, ou en utili­sant la section Clip Laun­cher, qui permet de déclen­cher des séquences Midi, muter des pistes, lancer un motif de percus­sions, tout cela en live, trans­for­mant le MD900 en Groo­ve­box de luxe.

Programmes

MD900_1audio 012 TB Bass
00:0000:35
  • MD900_1audio 012 TB Bass00:35
  • MD900_1audio 013 Boun­cing Bass00:33
  • MD900_1audio 014 Pad 101:07
  • MD900_1audio 015 Pad 201:11
  • MD900_1audio 016 Pad 300:42
  • MD900_1audio 017 Pad 401:20
  • MD900_1audio 018 Piano Pad01:00
  • MD900_1audio 019 Paral­lel Filters00:45

 

Arran­ge­ments

MD900_1audio 002 DTB
00:0003:21
  • MD900_1audio 002 DTB03:21
  • MD900_1audio 004 BB02:07
  • MD900_1audio 005 MAI202:09
  • MD900_1audio 006 VAR01:32
  • MD900_1audio 007 VAR101:33
  • MD900_1audio 008 LUTTRELL01:32
  • MD900_1audio 011 YOTTO01:47

 

Arran­ge­ments multi­tim­braux

Le MD900 est un synthé numé­rique poly­pho­nique 16 voix, stéréo de part en part (oscil­la­teurs, filtres, amplis) et multi­tim­bral sur 4 canaux, avec allo­ca­tion dyna­mique des voix. Suivant la complexité des programmes, la poly­pho­nie peut être réduite de 2 ou 4 voix, ce n’est pas trop cher payé par rapport à ce qu’on trouve comme possi­bi­li­tés et ce qui se passe chez certains construc­teurs concur­rents où la poly­pho­nie fond rapi­de­ment. Aux 4 canaux de synthèse s’ajoute un kit de 14 percus­sions utili­sant des samples, qui ne réduit pas la poly­pho­nie de la partie synthèse, chouette ! C’est donc un module puis­sant et complet qui commence à se dessi­ner sous nos doigts.
MD900 02tof 24 Structure synthéL’ar­ran­ge­ment est le niveau supé­rieur de la mémoire. Il renferme les programmes des quatre parties multi­tim­brales mémo­ri­sés avec leurs effets et leurs (multi)samples, les réglages de mixage maître (acti­va­tion, niveau de sortie, action de la pédale conti­nue), le kit de percus­sions avec ses samples, les arpèges, les séquences et les réglages Midi par partie (canal, pitch­bend haut et bas, tessi­ture, trans­po­si­tion par octave, courbe de vélo­cité), bref, tout. Le kit de percus­sions est bloqué sur le canal Midi n° 10, les parties de synthèse étant libre­ment assi­gnables. On peut chan­ger de programme ou de kit en cours de route et sauve­gar­der tout cela en une seule passe dans un nouvel arran­ge­ment. On peut aussi sauve­gar­der chaque élément sépa­ré­ment. C’est donc très souple, certains concur­rents pour­raient bien en prendre de la graine.

Tables/oscil­la­teurs/samples

MD900 02tof 25 Structure voixCe que nous allons décrire main­te­nant est valable pour chacune des 4 parties de synthèse, qui se partagent les 16 voix de poly­pho­nie. Chaque voix compte 2 oscil­la­teurs, 1 géné­ra­teur de bruit/samples/multi­samples, 2 filtres + amplis en paral­lèle, 3 LFO, 4 enve­loppes et une matrice de modu­la­tion. Le parcours du signal est stéréo de part en part, ce qui explique les grands espaces sonores dont nous parlions précé­dem­ment. D’au­tant plus si on utilise la section effets par partie que nous verrons plus tard. Ça commence donc très bien ! Chaque oscil­la­teur produit soit une table d’ondes, soit un oscil­la­teur VA. Son pitch peut être direc­te­ment modulé par le Bend, le Glide (temps ou pente constante, mode legato), le suivi de clavier (suivi ou octave fixe) et l’en­trée FM (avec facteur multi­pli­ca­teur). En mode Table d’ondes, on commence par sélec­tion­ner l’une des tables en mémoire (38 four­nies), compre­nant 256 ondes à posi­tion modu­lable. On peut aussi modi­fier la phase et régler l’équi­libre spec­tral entre les ondes (modi­fi­ca­tion du contenu dans certaines fréquences), créant de la diver­sité dans le timbre.
MD900 02tof 13 zoom mini oledEn mode Algo­rithme (nom curieux pour de la modé­li­sa­tion analo­gique), on dispose de diffé­rentes formes d’ondes, certaines variables en continu : dent de scie simple, morphing sinus–­trian­gle–dent de scie–im­pul­sion à largeur variable, PWM double, dent de scie double avec synchro, PWM simple, formant à sinus, distor­sion de phase à sinus, PWM frac­tale. Jusqu’à deux réglages simul­ta­nés permettent d’al­té­rer ces formes d’ondes en continu. Les oscil­la­teurs étant stéréo, il y a un réglage de pano­ra­mique en sortie de module. En mode unis­son (2–3–4 oscil­la­teurs), on peut désac­cor­der les oscil­la­teurs (fine­ment ou par octave), régler leur disper­sion stéréo et les dépha­ser.
Le géné­ra­teur de bruit est lui aussi stéréo. Malgré son nom, il utilise en réalité des samples/multi­samples mono ou stéréo divers, avec réglages des points de lecture (début/fin), de l’ac­cor­dage, du mode de lecture (bouclage complet, bouclage entre deux points, coup unique), du suivi de clavier (variable ou fixe) et du pano­ra­mique. Un bon complé­ment aux tables et oscil­la­teurs VA. Il est possible d’im­por­ter des tables d’ondes (compa­tibles Serum — 2048 échan­tillons mono par onde x 256 ondes) et des samples (WAV 16–32 bits, le MD900 se char­geant d’in­ter­po­ler et conver­tir tout cela au besoin. Il y a envi­ron 600 Mo de mémoire vive pour char­ger les tables et les samples présents dans un arran­ge­ment. En sortie d’os­cil­la­teurs, on peut faire agir un Shaper qui modi­fie leur contenu spec­tral suivant une courbe de réponse dont on peut chan­ger la forme, appor­tant des modi­fi­ca­tions aussi dras­tiques qu’in­at­ten­dues. Ça commence bien à la source.

Deux filtres en paral­lèle

MD900 02tof 12 zoom logoTout ce beau monde passe ensuite dans un mixeur/routeur de signal complexe. On commence par régler les niveaux d’en­trée des trois sources. Puis vient le routage : les oscil­la­teurs 1 et 2 peuvent être envoyés vers l’un des deux filtres A ou B placés en paral­lèle. De plus, on peut doser le signal rela­tif des deux oscil­la­teurs dans le filtre A. Le Noise est quant à lui dosé vers le filtre A ou B. Enfin, on peut mélan­ger les niveaux de sortie des deux filtres. Bref, c’est souple mais inuti­le­ment complexe. Les deux filtres sont iden­tiques. Il s’agit de modé­li­sa­tion de VCF vintage : Moog en échelle de tran­sis­tors 2 pôles, Moog en échelle 4 pôles, Moog multi­mode LP/BP/HP 2 pôles, SEM multi­mode LP/BP/HP/Notch 2 pôles, Korg 35 (dont la réponse carac­té­ris­tique de la réso­nance diffère des autres filtres présents, avec une auto-oscil­la­tion sans perte de basses). On trouve aussi un filtre géné­rique 4 pôles plus « actuel » dans sa colo­ra­tion.
MD900 02tof 21 arrière écranPour chaque filtre, on peut atté­nuer le niveau d’en­trée, régler la fréquence de coupure de 50 Hz à 17,2 kHz, doser la réso­nance (jusqu’à l’auto-oscil­la­tion sur certains modèles de filtres), régler le suivi de clavier et doser l’ac­tion de l’en­ve­loppe de filtre (commune aux deux filtres, avec action bipo­laire et action linéaire ou expo­nen­tielle). La réponse des poten­tio­mètres de fréquence de coupure est parfai­te­ment lisse. Il n’y a toute­fois pas de para­mètres de compen­sa­tion indé­pen­dant, les filtres sont fidèles à leurs modèles, point barre. Au niveau amplis de sortie, on deux enve­loppes ADSR (une par sortie de filtre) et la possi­bi­lité d’as­si­gner des sources aux ampli­tudes finales dans la matrice de modu­la­tion (cf. ci-après).

Modu­la­tions matri­cielles

MD900 02tof 11 zoom enveloppesAu rayon modu­la­tions, le MD900 tient bien la route. À commen­cer par 3 LFO quasi iden­tiques, capables d’os­cil­ler entre 0,14 et 217,4 Hz. Les LFO1 et 2 sont calcu­lés à une fréquence de 48 kHz, alors que le LFO3 n’est calculé qu’à 375 Hz, ce qui le destine aux oscil­la­tions très lentes, sous peine de géné­rer des effets désa­gréables d’alia­sing et de quan­ti­fi­ca­tion. Chaque LFO offre 11 formes d’ondes plus une onde program­mable sur 16 pas (on la dessine direc­te­ment sur l’écran tactile, cela forme des esca­liers que l’on peut au besoin lisser avec un para­mètre spéci­fique), un délai d’ap­pa­ri­tion (de 0,008 à 45 secondes), un niveau de modu­la­tion en sortie, diffé­rents modes de synchro­ni­sa­tion (oscil­la­tion libre ou redé­clen­chée, synchro à l’hor­loge) et diffé­rentes divi­sions tempo­relles/de cycle. Les commandes physiques sont parta­gées entre les 3 LFO.
On conti­nue avec les 4 enve­loppes, de type ADSR, la première préas­si­gnée aux deux filtres (commune), les deux suivantes à chaque ampli (A et B sépa­rées) et la quatrième libre. Toutes sont réas­si­gnables via la matrice de modu­la­tion. Les temps varient de 0,5 ms à 32 s, ce qui fait une belle plage, allant des sons les plus punchy aux plus lentes modu­la­tions. L’écran affiche la courbe d’en­ve­loppe et le parcours des voix dans le temps. Les courbes des temps sont para­mé­trables, ce qui permet d’ajus­ter les modu­la­tions avec préci­sion. Outre l’ADSR, on peut aussi placer les enve­loppes en mode AD, AR ou AD bouclé. La vélo­cité peut direc­te­ment modu­ler le niveau de sortie des enve­loppes.
MD900 02tof 23 arrière flanc gaucheVient enfin la matrice de modu­la­tion, forte de ses 24 cordons, permet­tant de relier 24 sources à 49 desti­na­tions, avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Parmi les sources, les 2 oscil­la­teurs (audio), les 2 filtres (audio), les 4 enve­loppes, les 3 LFO, les 3 lignes de CV prove­nant de l’ar­pé­gia­teur, la vélo­cité, la pres­sion, la molette, une valeur fixe, une valeur aléa­toire et les 3 macro-commandes. Parmi les desti­na­tions, tous les para­mètres des oscil­la­teurs, les modu­la­tions vers les filtres, les enve­loppes (courbe, modu­la­tion), les LFO (ampli­tude, fréquence), la FM sur les oscil­la­teurs, l’AM sur les oscil­la­teurs, les segments des enve­loppes de filtres et de modu­la­tion, le Shaper et le géné­ra­teur de bruit. Décep­tion, l’as­si­gna­tion aux filtres ne permet pas de modu­ler la réso­nance, mais unique­ment les modu­la­tions (à basse fréquence) sur la fréquence de coupure, une amélio­ra­tion en cours d’étu­de…

Effets multi­tim­braux

MD900 02tof 22 arrière tranche gaucheOn appré­cie les synthés multi­tim­braux lorsque chaque canal dispose de ses propres effets, car un son changé de contexte multi­tim­bral peut perdre toute sa saveur s’il perd ses effets. Pour­tant, la plupart des construc­teurs proposent encore des effets tout-ou-partie parta­gés. Sur le MD900, chacune des 4 parties synthé dispose de son arse­nal d’ef­fets indé­pen­dants. À ce stade, le manuel ne couvre même pas les effets, au prétexte que les réglages sont pour le moment basiques, mouais, bon… Pour chaque partie, on a jusqu’à 10 cases pour placer un effet en série, avec possi­bi­lité de cumu­ler plusieurs occur­rences. Dans la réalité, empi­ler des effets gour­mands dans plusieurs cases et pour plusieurs canaux finit par faire craquer litté­ra­le­ment le son, notam­ment quand on abuse de réverbes. Le concep­teur a prévu de limi­ter l’uti­li­sa­tion d’un effet donné à une seule occur­rence par partie, pour éviter ce genre de désa­gré­ment, ce qui permet­tra d’ajou­ter des amélio­ra­tions dont nous parle­rons en fin de para­graphe.
MD900 02tof 01 avant centre pour 169Tous les effets sont stéréo en entrée et en sortie. On trouve des ensembles (flan­ger, chorus, vibrato avec des réglages clas­siques — sympa le chorus), un EQ 3 bandes, un délai (normal ou ping­pong, avec réglage de temps sans synchro à l’hor­loge, feed­back, atté­nua­tion des hautes et basses fréquences, ratio, niveau des signaux secs/trai­tés), un filtre Moog statique (avec boos­ter de basses, pas trans­cen­dant), un simu­la­teur d’am­pli (très bien, avec diffé­rents réglages de gain/fréquences/drive), une réverbe de type pièce (avec diffé­rents Presets et des réglages de temps, EQ, prédé­lai, densité, atté­nua­tion des HF, niveau du signal sec, niveau signal traité — un peu granu­leuse dans certains réglages), un compres­seur (avec entrée directe ou bus Side­chain pour les effets de pompages via la piste Drums, ainsi que tous les réglages atten­dus sur ce type d’ef­fet) et un phaser (6–12–18 étages, un peu trop timide et deve­nant récal­ci­trant si on pousse la réso­nance à l’ex­trême). L’écran affiche les algo­rithmes des effets choi­sis et l’ac­tion en temps réel de l’ef­fet compres­seur, c’est très joli. Bizar­re­rie, le fait de chan­ger d’al­go­rithme dans une case coupe celle-ci et néces­site donc de la réac­ti­ver, sans doute pour éviter les bruits para­sites. Les para­mètres d’ef­fets ne sont pas modu­lables via la matrice de modu­la­tion, une amélio­ra­tion déjà en cours de déve­lop­pe­ment dans le futur OS 2.30, ainsi que la synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge de certains para­mètres. Il est aussi prévu une tran­si­tion douce entre les programmes utili­sant des effets diffé­rents.

Arpèges et séquences

MD900 02tof 05 dessusLe MD900 intègre un arpé­gia­teur et un séquen­ceur tous deux multi­tim­braux pour faire bouger le son. Dans l’OS actuel, la machine cale tout ce beau monde sur un motif virtuel qui tourne en 4/4, qu’on ne peut pas faire repar­tir du début. Cela signi­fie que les déclen­che­ments d’ar­pèges ou séquences se font suivant la posi­tion dans cette mesure, le motif d’ar­pège prenant le train en marche s’il n’est pas déclen­ché au début, le motif de séquence se calant après un certain nombre de mesures à défi­nir, sans pouvoir forcer le retour à zéro. C’est très contrai­gnant, mais l’OS2.30 en cours de déve­lop­pe­ment permet­tra un contrôle Midi total du trans­port (donc du retour à zéro). Profi­tons de ce point pour signa­ler que les tous les utili­sa­teurs enre­gis­trés sur le site du construc­teur peuvent parti­ci­per libre­ment au programme d’amé­lio­ra­tion en télé­char­geant des versions beta d’OS, les sugges­tions étant large­ment encou­ra­gées.

Chaque piste synthé possède son propre arpé­gia­teur, assez origi­nal mais très complet. On défi­nit d’abord l’ordre des notes jouées : ordre joué, ordre inverse, pitch ascen­dant, pitch descen­dant. Puis le moment de bascule d’un nouvel accord (note ou batte­ment suivant). Enfin, la divi­sion tempo­relle. On dispose évidem­ment de réglages de main­tien et de Gate global. Il n’y a pas de motifs internes, il faut les créer à la main via diffé­rents onglets de l’écran tactile, par ensembles de 8 pas (jusqu’à 64). L’on­glet Assign défi­nit quelle note d’un accord de 5 notes doit être assi­gnée au pas en cours. Si on joue moins de 5 notes, une note de substi­tu­tion peut entrer en lice (la première à –1/0/+1 octave ou la dernière à –1/0/+1 octave) ; pas facile à expliquer mais origi­nal. L’on­glet Mode défi­nit le statut du pas : joué, muet, tenu, legato. Les onglets Semi et Octave permettent de déca­ler la hauteur de chaque pas. Puis vient l’on­glet Vélo­cité dont on devine le rôle par pas. Enfin, 3 pages permettent de program­mer 3 contrô­leurs (CV) à utili­ser comme source dans la matrice de modu­la­tion. C’est très puis­sant, très origi­nal, simple à program­mer via l’écran tactile, mais diffi­cile à comprendre et contrai­gnant dans la logique. De même, il manque des choses sympa­thiques comme l’ordre de lecture aléa­toire, le swing et les ratchets. C’est un arpé­gia­teur très orienté musiques EDM.MD900 02tof 18 arrière gauchePassons main­te­nant au Clip Laun­cher, qui permet de lancer/muter des séquences Midi (les clips) en live sous forme de grille matri­cielle (4 parties synthé + partie Drums + 2 pistes externes en colonne, jusqu’à 8 sections en ligne, soit 56 clips acces­sibles à la fois). Les 2 pistes externes, permet­tant de pilo­ter des instru­ments Midi externes, ne sont pas encore fonc­tion­nelles. L’ac­ti­va­tion d’un clip se fait en touchant direc­te­ment l’écran ou via un contrô­leur externe comme l’APC-Mini d’Akai, bien plus pratique. On peut couper une colonne complète de clips (une partie en somme), tous les clips, ou encore acti­ver une ligne de clips (qui corres­pond peu ou prou au décou­page d’un titre en sections : intro, couplet, refrain, pont, fin…). C’est très sympa pour le live. Le déclen­che­ment se fait après un délai à défi­nir en nombre de batte­ments, on en a parlé aupa­ra­vant. Les clips sont consti­tués de séquences Midi, que l’on peut impor­ter en défi­nis­sant la trans­po­si­tion et le point de bouclage. Une fenêtre permet de visua­li­ser les notes sous forme de piano roll, mais on ne peut rien éditer à ce stade. Seule excep­tion, les clips de percus­sions, qui disposent d’un éditeur sous forme de grille de 8 à 64 pas x 14 instru­ments, avec réglage de vélo­cité indi­vi­duelle, sympa. Un module qui va encore progres­ser, à ce stade contrai­gnant dans certains aspects (départs de clips, nombre de pas obli­ga­toi­re­ment par multiple de 8, signa­ture 4/4), mais bien conçu, d’au­tant que tout tombe sous la main et sous les doigts, avec un écran capa­ci­tif qui répond impec­ca­ble­ment, idéal pour le live.

Auf Wieder­se­hen

MD900 02tof 06 tranche droiteLe MD900 et un module de synthèse multi­tim­bral puis­sant, bien conçu et fort bien construit. Mélan­geant les tables d’ondes, les ondes VA et la lecture de samples, il est très poly­va­lent. Ses fonc­tion­na­li­tés temps réel et ses modules de séquences struc­tu­rés par sections de 8 pas le rendent parti­cu­liè­re­ment à l’aise dans les ambiances EDM, univers où le four-on-the-floor règne en maître.

D’un point de vue sonore, nous avons vrai­ment appré­cié les larges ambiances stéréo, grâce à un signal stéréo de part en part, l’ins­tru­ment faisant jeu égal avec les meilleurs synthés VA du moment pour les sons plus clas­siques. La prise en main est faci­li­tée par des graphismes ultras soignés et didac­tiques, des raccour­cis de navi­ga­tion bien pensés, mais le nombre de para­mètres dispo­nibles et les fonc­tion­na­li­tés inté­grées néces­sitent d’y passer un peu de temps pour en tirer toute la quin­tes­sence. Avec un tarif premium, il s’adresse aux produc­teurs exigeants ou aux musi­ciens de scène fortu­nés qui recherchent une machine très complète et quasi auto­suf­fi­sante pour produire et se produire. Une belle décou­verte pleine de poten­tiel qui ne demande qu’à murir encore un peu pour tutoyer les sommets.

  • MD900 02tof 01 avant centre pour 169
  • MD900 02tof 02 avant centre
  • MD900 02tof 03 avant droit
  • MD900 02tof 04 avant gauche
  • MD900 02tof 05 dessus
  • MD900 02tof 06 tranche droite
  • MD900 02tof 07 tranche gauche
  • MD900 02tof 08 côté gauche
  • MD900 02tof 09 flanc gauche
  • MD900 02tof 10 zoom écran
  • MD900 02tof 11 zoom enveloppes
  • MD900 02tof 12 zoom logo
  • MD900 02tof 13 zoom mini oled
  • MD900 02tof 14 zoom logo
  • MD900 02tof 15 écran oblique
  • MD900 02tof 16 arrière droit
  • MD900 02tof 17 arrière centre
  • MD900 02tof 18 arrière gauche
  • MD900 02tof 19 arrière haut
  • MD900 02tof 20 arrière logo
  • MD900 02tof 21 arrière écran
  • MD900 02tof 22 arrière tranche gauche
  • MD900 02tof 23 arrière flanc gauche
  • MD900 02tof 24 Structure synthé
  • MD900 02tof 25 Structure voix

 

8/10
Fabrication (?) : Autriche
Points forts
  • Larges espaces sonores stéréo et grande qualité audio
  • Multitimbralité 4 parties avec allocation dynamique des voix
  • Partie Drums additionnelle avec kits et motifs programmables
  • Tables d’ondes et oscillateurs variables
  • Interaction des oscillateurs et modulation audio
  • Lecteur de samples/multisamples intégré
  • Import de tables d’ondes et de samples WAV
  • Routages variés vers les deux filtres multimodes
  • Modélisation de filtres vintage Moog/SEM/Korg
  • Modulations matricielles très souples
  • Multieffets séparés pour les 4 parties de synthèse
  • Arpégiateur multitimbral programmable original
  • Lecteur de séquences Midi avec déclenchements live
  • Mémoire très confortable
  • Graphismes très soignés à tous les étages
  • Qualité de construction irréprochable
Points faibles
  • Nécessite un certain temps d’apprentissage
  • Pas de modulation des résonances des filtres via la matrice
  • Manque de modulation dans les effets (en cours pour l’OS2.30)
  • Pas d’émission de CC et d’horloge Midi (en cours pour l’OS2.30)
  • Transport du séquenceur à finaliser (en cours pour l'OS 2.30)
  • Pas d’édition des séquences sur les parties synthé (en cours)
  • Une seule paire de sorties stéréo
  • Entrée audio encore inactive
  • Pas d’audio via USB
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.