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Test du Novation UltraNova - Le Grand Schtroumpf

Après une longue période dédiée aux surfaces de contrôle, Novation revient sur le devant de la scène du synthé VA. Compact, intégré, attractif, l’UltraNova fera-t-il oublier ses grands frères ?

 

Novation UltraNova

Nova­tion aura 20 ans en 2012. Vers la fin des années 90, la petite société d’outre-Manche lance un synthé VA poly­pho­nique qui remet les pendules à l’heure dans un marché dominé par Roland, Yamaha, Clavia et Access. Conçu en partie par Chris Huggett (le sympa­thique et modeste papa du Wasp et de l’Os­car), le Super­nova étonne et détone : 3 puis­sants oscil­la­teurs, un gros filtre, des modu­la­tions dans tous les sens, des arpèges et des effets pour chaque partie multi­tim­brale. Le Super­nova II repousse encore les limites, appor­tant FM, filtres doubles et surtout kits de percus­sions synthé­ti­sés… en 2004, la société est rache­tée par Focus­rite et se repo­si­tionne sur le marché floris­sant des inter­faces audio et surfaces de contrôle. Triste sort, regrettent alors les fans des synthés tout bleu. Mais fin 2010, contre toute attente, Nova­tion annonce une nouvelle petite bombe pleine de promesses, avec le nom de Chris Huggett une nouvelle fois au géné­rique ; l’Ul­tra­Nova débarque alors dans un monde où l’offre d’en­trée de gamme est déjà bien établie. Va-t-il une fois de plus remettre les pendules à l’heure ?

 

Ultra light

Self Control


L’Ul­tra­Nova est aussi à l’aise seul qu’au beau milieu d’un monde infor­ma­tique. Il est d’ailleurs équipé d’un éditeur et un biblio­thé­caire gratuits, télé­char­geables sur le site du construc­teur, capables de fonc­tion­ner sur Mac (AU) et PC (VST/RTAS). Avec une prise USB, l’Ul­tra­Nova se comporte alors comme un plug-in doublé d’une inter­face inté­grée Midi et audio 2 entrées / 4 sorties. En entrée, on peut mixer avec préci­sion les diffé­rentes sources externes raccor­dées, les envoyer vers les effets, les lier (stéréo) et régler les niveaux d’en­voi et les retours / balances over USB. L’ins­tal­la­tion des drivers et logi­ciels sur notre vieux PC tour­nant sous XP s’est faite immé­dia­te­ment et notre véné­rable Cubase SX2 a bien accepté le nouveau venu.

Sur le plan Midi over USB, nous avons constaté quelques bizar­re­ries (notes absentes ou retar­dées) lorsque l’Ul­tra­Nova rece­vait beau­coup de signaux simul­ta­nés ; une mise à jour du driver s’im­pose. Enfin, le mode Auto­map permet de trans­for­mer l’Ul­tra­Nova en surface de contrôle pour tout type de logi­ciel, plug-in comme DAW, avec modes de recherche et d’ap­pren­tis­sage des commandes ; fonc­tion normale de la part d’une marque repo­si­tion­née sur ce métier depuis sa reprise par Focus­rite en 2004, mais ô combien utile pour ceux qui n’ont pas envie de se payer une surface de contrôle supplé­men­taire.

Les synthés Nova­tion étaient pour la plupart bleu, construits en métal bien costaud et bour­rés de commandes. L’Ul­tra­Nova n’a conservé de cette époque que la couleur bleue. La coque est tout en plas­tique et la machine très légère. En façade, elle semble assez solide partout où il y a des commandes. Par contre, elle se déforme faci­le­ment en partie supé­rieure droite du panneau et sous les touches, comme sur un Tyros 4 beau­coup plus cher ! Rien de trop inquié­tant toute­fois. L’as­sem­blage des coques infé­rieure et supé­rieure est propre, pas comme sur certaines photos dévoi­lées sur le net au moment du lance­ment… Le look est beau­coup moins sobre que sur les ancêtres : 39 boutons rectan­gu­laires plus ou moins larges rétro-éclai­rés ou équi­pés de diodes rouges, un grand LCD bleu 2 × 72 carac­tères, 2 potards et 10 enco­deurs. Nous n’avons pas trouvé de réglage de contraste pour l’écran, mais la visi­bi­lité est correcte sous les diffé­rents angles d’uti­li­sa­tion. En haut à gauche, une prise XLR permet d’ac­cueillir un micro dyna­mique. Un exem­plaire à col de cygne géné­reu­se­ment livré avec la machine, afin d’ex­ploi­ter direc­te­ment le voco­deur inté­gré (nous y revien­drons).

 

Les deux molettes (pitch et modu­la­tion) sont rétro-éclai­rées en bleu. On peut choi­sir de couper cet éclai­rage, l’ac­ti­ver en perma­nence, ou faire varier son inten­sité en fonc­tion de la posi­tion des molettes, ce qui ajoute une touche de fun supplé­men­taire. Le clavier 3 octaves est sensible à la vélo­cité et à la pres­sion, ce qui est rare dans cette gamme, bravo ! Plutôt ferme et rapide, même un peu raide sur l’af­ter­touch, nous avons beau­coup appré­cié ce clavier. La connec­tique occupe une bonne moitié du panneau arrière : borne pour alimen­ta­tion hélas externe (du type bloc à l’ex­tré­mité avec prises inter­chan­geables livrées), inter­rup­teur marche – arrêt, prise USB, trio Midi, duo de pédales (inter­rup­teur et contrô­leur continu), sortie S/P-Dif stéréo Cynch, prise casque, 4 sorties audio jack asymé­triques (2 paires stéréo), 2 entrées audio jack symé­triques accep­tant tous types de signaux et un anti­vol format Kensing­ton. L’in­ter­rup­teur « marche / arrêt » dispose de 2 posi­tions « marche », l’un vers l’ali­men­ta­tion secteur, l’autre vers l’ali­men­ta­tion USB. Et comme l’USB permet en plus de véhi­cu­ler des signaux Midi et audio (voir enca­dré), on peut donc utili­ser l’Ul­tra­Nova avec un ordi­na­teur et un câble USB, sans autre type de connexion !

 

Chouette ergo­no­mie

 

Novation UltraNova

Connais­sant la puis­sance des Super­nova et l’éten­due de leur panneau de contrôle, on pouvait craindre le pire devant la compa­cité de l’Ul­tra­Nova. Il n’en est rien, la machine est très bien conçue et aisée à prendre en main. Elle peut évoluer en mode synthèse, navi­ga­tion, commandes et global. On peut choi­sir les sons par caté­go­rie, trans­po­ser l’oc­tave, éditer, compa­rer, sauve­gar­der, tout cela grâce à des commandes direc­te­ment acces­sibles. L’édi­tion nous a fait penser au Matrix-12 du studio, c’est un compli­ment : on appuie d’abord sur un bouton pour sélec­tion­ner la section de synthèse à éditer (oscil­la­teur, mixage, filtre, mode, enve­loppe, LFO, modu­la­tion, effet, voco­deur) ; le LCD affiche alors une rangée de 8 para­mètres, que l’on modi­fie instan­ta­né­ment avec les 8 enco­deurs tactiles cran­tés.

 

Si une section comporte plusieurs pages (le plus souvent 2), les 2 touches de navi­ga­tion « page suivante / précé­dente » s’illu­minent selon le cas ; lorsqu’une section existe en plusieurs exem­plaires (oscil­la­teurs, filtres, LFO, enve­lop­pes…), 2 touches « Select » permettent d’al­ter­ner de manière cyclique entre les diffé­rents exem­plaires. Ceci est très effi­cace pour atteindre rapi­de­ment les para­mètres souhai­tés.

 

Novation UltraNova

L’uti­li­sa­tion des 8 enco­deurs se fait en prise directe, sans effet de saut, sauf si on le souhaite (mode « Touch » program­mable). Mieux, les enco­deurs sont sensibles à la vitesse de rota­tion. Pour ceux qui veulent une édition tout en douceur, le gros enco­deur de droite est lisse ; par défaut, il permet d’édi­ter la fréquence de coupure du premier filtre ; mais quand on est dans une page d’édi­tion, il suffit de toucher l’un des 8 enco­deurs pour lui affec­ter le para­mètre en cours, bien vu ! On peut égale­ment assi­gner aux 8 enco­deurs les para­mètres de synthèse de son choix et les sauve­gar­der avec chaque programme, pour une édition directe encore plus rapide. Bref, de quoi s’amu­ser long­temps, tant en jeu qu’en édition. Au niveau fiabi­lité, nous avons rencon­tré un bogue au niveau des sélec­teurs d’oc­tave, qui parfois ne s’al­lument pas alors qu’ils le devraient, bien que la commande passe correc­te­ment ; concer­nant les 8 enco­deurs tactiles, il est arrivé qu’ils ne répondent plus au toucher dans notre studio, très en proie au statique ; nous les avons testés dans un autre contexte plus paisible élec­trique­ment et n’avons pas retrouvé le problème.

 

 

 

Vastes terri­toires sonores

 

Novation UltraNova

Comme le veut la tradi­tion maison, l’Ul­tra­Nova comprend 512 programmes, orga­ni­sés en 4 banques de 128 sons réins­crip­tibles, les 3 premières étant program­mées d’usine. Tous les genres sont présents : imita­tions de synthés vintage analo­giques et numé­riques (Prophet, OBX, D50, DX7), textures hybrides façon Prophet-VS ou PPG, basses, nappes, effets spéciaux et percus­sions. Certains programmes sont opti­mi­sés pour les trai­te­ments de signaux audio externes par les filtres et les effets, ou pour le voco­deur. Grâce à la touche de navi­ga­tion, on peut faire défi­ler les programmes par caté­go­rie tout en restant en mode d’édi­tion, avec un gros enco­deur-pous­soir cranté qui permet d’al­ter­ner entre les programmes et les banques.

 

Nous avons beau­coup appré­cié le grain et la variété sonore que génère l’Ul­tra­Nova : les basses savent sonner bien rond dans certains cas et très acide dans d’autres ; les nappes peuvent être douces, planantes ou luxu­riantes ; les ensembles de cordes sont amples et chauds ; avec des tables d’ondes et un empi­lage d’os­cil­la­teurs, on peut se fabriquer des textures évolu­tives plus ou moins brutales. Grâce aux 3 synchros d’os­cil­la­teurs, on sort des leads puis­sants et dépour­vus d’alia­sing, ce qui traduit une modé­li­sa­tion bien maîtri­sée. Avec les ondes typées FM, à nous les pianos élec­triques clichés et les cloches métal­liques. Les deux filtres multi­modes réso­nants permettent un travail précis sur le signal, par exemple de beaux effets de formants contrô­lables en temps réel. Les percus­sions très punchy sont au rendez-vous grâce aux enve­loppes rapides et au routage diffé­ren­cié des filtres, tout comme les effets spéciaux évolu­tifs à grand coup de modu­la­tions matri­cielles. Bref, une machine à l’aise sur tous les terri­toires sonores.

 

Clas­sic
00:0000:47
  • Clas­sic00:47
  • Organ00:57
  • Rhodes00:48
  • D5001:07
  • Bass02:10
  • Drums00:21
  • Strings00:54
  • Bells00:48
  • Leads01:46
  • DX00:38
  • Pads02:27
  • Evol­ving02:03

 

Triples oscil­la­tions

 

Novation UltraNova

Lors du test du Super­nova en 1999, nous avions été séduits par la qualité et la complexité des oscil­la­teurs, qui allaient bien au-delà des sempi­ter­nelles rampes et impul­sions. L’Ul­tra­Nova enfonce encore le clou. La poly­pho­nie maxi­male est de 20 voix, lorsqu’on n’uti­lise aucun filtre ; toute­fois, elle passe à 18 voix dès qu’un filtre est enclen­ché et en deçà suivant les ressources DSP solli­ci­tées. Certaines utili­sa­tions très inten­sives nous ont conduits à 12 voix lors du test. Chacune des voix est géné­rée par 6 sources : 3 oscil­la­teurs numé­riques, 2 modu­la­teurs en anneau (1×3 et 2×3) et un géné­ra­teur de bruit. Chaque oscil­la­teur peut être accordé par demi-ton ou en finesse et dispose d’une synchro interne, sans « cramer » d’autre oscil­la­teur. Celle-ci fonc­tionne au niveau audio et est modu­lable en temps réel. On a le choix entre 70 formes d’ondes diffé­rentes : 14 ondes basiques (sinus, triangle, dents de scie, impul­sion, carré, mélanges dents-de-scie / impul­sion), 20 ondes cycliques « numé­riques » (basses, piano, cordes, cloches, orgues) et 36 tables à 9 ondes (modu­lables, mais non éditables). Un index permet, selon l’onde sélec­tion­née, de faire varier le contenu harmo­nique, la largeur d’im­pul­sion ou la posi­tion de lecture dans la table d’onde ; la douceur de la tran­si­tion est égale­ment réglable (du fondu au brutal). Un filtre interne passe-bas permet d’adou­cir plus ou moins le contenu harmo­nique au sein même de l’os­cil­la­teur. Mais ce n’est pas tout : deux para­mètres permettent d’em­pi­ler virtuel­le­ment jusqu’à 8 fois l’onde sur elle-même et de désac­cor­der tout cela, sans sacri­fier d’os­cil­la­teur ni de poly­pho­nie, très fort ! Au niveau global, on peut égale­ment défi­nir le degré de Drift des oscil­la­teurs pour simu­ler le compor­te­ment des VCO vintage, ainsi que leur phase de début de lecture. On peut substi­tuer l’une des deux entrées audio externes à la forme d’onde au sein de chaque oscil­la­teur. Le géné­ra­teur de bruit offre 4 couleurs, du plus blanc au plus rose. Une page permet de mettre en solo n’im­porte quelle source interne ou externe, pour écou­ter préci­sé­ment la contri­bu­tion de chacune lors de l’édi­tion, super !

 

Duo de filtres

 

Novation UltraNova

Avant d’at­taquer les filtres, les 6 sources sonores sont mélan­gées, chacune ayant son niveau. Il y a 2 filtres multi­modes indé­pen­dants, ce qui est plus puis­sant que sur le Super­nova. Le routage des sources vers les 2 filtres n’est pas figé, mais pas non plus hyper souple. Plutôt qu’avoir une balance, on a 5 algo­rithmes de routage série / paral­lèle dans lesquels tout ou une partie de certaines sources sont assi­gnées à certains filtres. Un point perfec­tible peut-être, on pour­rait suggé­rer à Nova­tion de s’ins­pi­rer des Waldorf Q / Blofeld pour une future mise à jour… Les 2 filtres sont iden­tiques et offrent pas moins de 14 algo­rithmes : 4 modes passe-bas (1, 2, 3 et 4 pôles), 4 modes passe-haut (1, 2, 3 et 4 pôles) et 6 modes passe-bande (1^1, 2^2, 1^2, 2^1, 1^3 et 3^1 pôles).

 

Les réglages habi­tuels sont de mise pour chaque filtre : fréquence de coupure, réso­nance, modu­la­tion bipo­laire par l’en­ve­loppe 2, suivi de clavier. S’y ajoutent un réglage de distor­sion à couleur variable (voir section effets pour les modes) et un para­mètre de norma­li­sa­tion. Ce dernier permet de simu­ler diffé­rents compor­te­ments de filtres vintage, certains ayant tendance à faire chuter le niveau lorsqu’on augmente la réso­nance, d’autres pas. Les filtres peuvent entrer en auto-oscil­la­tion et géné­rer cette sinu­soïde si carac­té­ris­tique. Côté son, nous avons appré­cié la flui­dité de réponse, la versa­ti­lité et la musi­ca­lité (cf. exemples audio). Fréquence et réso­nance des 2 filtres peuvent être liées pour une édition commune. On peut égale­ment régler la balance de sortie entre les 2 filtres, avant d’at­taquer la section d’ef­fets, puisque les niveaux globaux de départ / retour d’ef­fets se règlent curieu­se­ment dans la page commune des oscil­la­teurs. Les voix de l’Ul­tra­Nova peuvent être jouées selon diffé­rents modes : poly­pho­nique, mono, unis­son (2 à 4 voix par note jouée avec désac­cor­dage réglable), porta­mento (linéaire ou expo­nen­tiel), glide… rien ne manque !

 

 

Modu­la­tions en pagaille

 

Novation UltraNova

Modu­ler le son a toujours été le point fort des synthés poly­pho­niques Nova­tion. L’Ul­tra­Nova n’échappe pas à la règle. À commen­cer par 6 enve­loppes, rien que ça ! Les deux premières sont dédiées au volume et au filtre, les 4 autres entiè­re­ment assi­gnables. Elles sont de type ADSR, avec forme de pente post-Decay / pré-Sustain, réponse à la vélo­cité (enve­loppes 1 et 2 unique­ment), forme des segments AD réglables sur 128 valeurs de linéaire à expo­nen­tiel, suivi de clavier sur les segments AD, bouclage, déclen­che­ment par les enco­deurs tactiles, redé­clen­che­ment du cycle simple ou multiple, délai (enve­loppes 3 à 6 unique­ment)… bref, de quoi faire des choses sophis­tiquées. Passons aux LFO, tous 3 iden­tiques, offrant pas moins de 37 formes d’ondes plus ou moins complexes (basiques, aléa­toires, petites phrases mélo­diques…). Leur vitesse peut être synchro­ni­sée au tempo. Ils disposent en outre d’une phase réglable, ainsi qu’un para­mètre permet­tant de modi­fier l’an­gu­lo­sité de la forme d’onde. Diffé­rents modes de déclen­che­ment et synchro­ni­sa­tion à l’en­fon­ce­ment de touche sont prévus, avec délai, cycle unique, fondu d’en­trée et fondu de sortie. Là encore, cela offre une multi­tude de possi­bi­li­tés de créa­tion de signaux de modu­la­tion.

 

Mais le gros morceau de ce chapitre modu­la­tions, c’est sans aucun doute la matrice 20 cordons propo­sée. Plutôt qu’in­té­grer les para­mètres modu­lables au sein des diffé­rentes sections de synthèse comme sur le Super­nova, Nova­tion a cette fois tout regroupé au sein d’une section unique, ce qui faci­lite la tâche. Un cordon est consti­tué de 2 sources qui se multi­plient pour modu­ler une desti­na­tion, avec une quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Par exemple, la quan­tité de modu­la­tion d’un LFO est dosée par la molette avant d’at­taquer la fréquence des oscil­la­teurs. On dénombre ainsi 17 sources (molette, pres­sion, pédale, vélo­cité, suivi de clavier, 3 LFO mono ou bipo­laire, 6 enve­loppes) et 65 desti­na­tions (fréquences des oscil­la­teurs, synchro, index des ondes, filtrage interne, modu­la­tions en anneau, mixages, fréquences de coupure, réso­nances, distor­sions, balance des filtres, vitesse des LFO, segments d’en­ve­loppes, para­mètres d’ef­fets, pano­ra­mique…). Là encore, les enco­deurs tactiles peuvent être program­més au sein des 20 cordons de la matrice pour envoyer certains niveaux fixes de modu­la­tion en temps réel lorsqu’on les touche. Une bien belle section !

 

 

Arpèges et compa­gnie

Comme si cela ne suffi­sait pas, l’Ul­tra­Nova possède un arpé­gia­teur à patterns. Il offre 7 modes de jeu (haut, bas, 2 alter­nés, joué, aléa­toire et accord) et 33 patterns, offrant des variantes (hélas non éditables) aux diffé­rents modes. Il est synchro­ni­sable à l’hor­loge globale et peut balayer de 1à 8 octaves avec un temps de Gate ajus­table. Chaque nouvel enfon­ce­ment de note peut relan­cer ou non le motif en cours de jeu et la vélo­cité peut être fixe ou jouée. Un géné­ra­teur d’ac­cords program­mable sur 10 notes peut être utilisé en conjonc­tion ou indé­pen­dam­ment de l’ar­pé­gia­teur, pour ceux qui veulent conser­ver quelques doigts libres pour tritu­rer les enco­deurs…

 

 

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Effets et voco­deur

 

Novation UltraNova

Avant de sortir, le son est habillé dans une section effets assez complète. Elle offre 5 proces­seurs auxquels on assigne diffé­rents algo­rithmes avec des réglages indé­pen­dants : pano­ra­mique, EQ, compres­seurs, distor­sions, délais, réver­bé­ra­tions, chorus et Gator. Pano­ra­mique, EQ et Gator n’existent qu’en exem­plaire unique ; compres­seurs, distor­sions, délais et réver­bé­ra­tions peuvent être assi­gnés à 2 proces­seurs ; enfin, les chorus peuvent être attri­bués jusqu’à 4 proces­seurs simul­ta­nés. Les proces­seurs peuvent être orga­ni­sés en 8 combi­nai­sons diffé­rentes : série, paral­lèle et mixte. Niveaux de chaque proces­seur et feed­back global peuvent être réglés avec préci­sion. Chaque algo­rithme offre 2 à 6 para­mètres. L’EQ est de type 3 bandes semi-para­mé­triques, le délai est synchro­ni­sable et stéréo, la distor­sion a diffé­rentes couleurs (diode, lampes, réduc­tions de bits, réduc­tion de fréquence) et la réverbe dispose de 6 tailles de pièces linéaires. Les résul­tats sont plutôt corrects, certains effets peuvent litté­ra­le­ment explo­ser le son pour ceux qui aiment, d’autres sont plus subtiles, les réver­bé­ra­tions sont assez utiles, pas trop métal­liques. Un effet Gator bien­venu permet de décou­per le signal en tranches ryth­miques à la manière d’un Noise Gate, en tempo avec l’hor­loge interne. Les pentes du décou­page peuvent être plus ou moins abruptes, tout comme les temps de coupure. On peut program­mer ses propres patterns ryth­miques sur 16 ou 32 notes, avec jeu mono ou stéréo. Sympa !

 

Novation UltraNova

Indé­pen­dam­ment de la section effets, un voco­deur 12 bandes est inté­gré. Le modu­la­teur est un signal externe, connecté aux entrées lignes (voix humaine, guitare, percus­sions). Si plusieurs signaux sont envoyés aux entrées audio, ils sont mixés en mono. Le signal porteur est généré par le programme en cours (on utilise habi­tuel­le­ment une onde riche, genre dent de scie, impul­sion ou formant de voix). L’Ul­tra­Nova permet de régler la balance entre les signaux d’en­trée et le signal traité. Les bandes sont alter­na­ti­ve­ment placées à gauche et à droite du spectre stéréo, la largeur du pano­ra­mique étant ajus­table. Pour amélio­rer l’in­tel­li­gi­bi­lité, le réglage des sifflantes est essen­tiel ; ici, on peut régler leur niveau et défi­nir leur origine, entre un géné­ra­teur de bruit interne et une extrac­tion par filtre passe-haut du signal modu­la­teur entrant. Les résul­tats sont plutôt satis­fai­sants avec un peu de patience, même si on sent parfois qu’on manque de bandes de filtres.

 

 

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Triste mono­to­nie

Le tableau que nous avons jusqu’à présent dressé de l’Ul­tra­Nova est tout à fait posi­tif, mais il est toute­fois enta­ché par une triste vérité : la machine est mono­tim­brale. L’ar­gu­ment du construc­teur concer­nant la parfaite inté­gra­tion audio / Midi permet­tant de travailler en prises multiples sans effort n’est pas suffi­sant pour nous conso­ler. On aurait aimé pouvoir empi­ler plusieurs sons, sépa­rer le géné­ra­teur en 2 canaux mini­mum ou encore créer des kits de percus­sions comme sur le génial Super­nova II. Là, pas ques­tion, on doit se conten­ter d’un seul son à la fois, ce qui est une grosse fausse note à notre humble avis.

 

 

Conclu­sion

Les synthés VA d’en­trée de gamme ont aujour­d’hui de nombreuses cordes à leur arc. Ils sont toute­fois encore peu nombreux à offrir, dans un ensemble compact et abor­dable, un puis­sant moteur de synthèse, une inter­face homme-machine digne de ce nom, un son à la fois bien modé­lisé et origi­nal, et une inter­face USB audio-Midi. Le SH-01 de Roland et le Venom de M-Audio sont évidem­ment les plus directs concur­rents de l’Ul­tra­Nova : le SH-01 a l’in­ter­face la plus simple d’ac­cès, mais sa profon­deur de synthèse est réduite et son grain plutôt neutre ; le Venom a le son le plus origi­nal, offre une véri­table multi­tim­bra­lité, mais manque d’ac­cès direct aux para­mètres ; l’Ul­tra­Nova a l’in­ter­face la mieux réus­sie par rapport à sa puis­sance de synthèse, un clavier sensible à la pres­sion, la modé­li­sa­tion la plus convain­cante, un voco­deur inté­gré avec micro, mais reste hélas mono­tim­bral. Si la machine idéale n’existe pas encore parmi les synthés hauts comme trois pommes, l’Ul­tra­Nova dispose toute­fois d’atouts indis­cu­tables pour en deve­nir rapi­de­ment le Grand Schtroumpf !

 

  • Grain musical agréable
  • Variété des timbres
  • Profondeur de la synthèse
  • 3 oscillateurs très perfectionnés
  • 2 filtres souples et variées
  • Modulations matricielles
  • Arpégiateur intégré
  • Section d'effets musclée
  • Clavier dynamique avec aftertouch
  • Connectique complète
  • Intégration USB Audio (2 in / 4 out) et Midi
  • Traitement des signaux audio externes
  • Vocodeur intégré et micro col de cygne fourni
  • Ergonomie bien pensée
  • Mode surface de contrôle
  • Commandes tactiles originales
  • Désespérément monotimbral
  • Routage pré-filtres des sources encore perfectible
  • Sensibilité à l’environnement des encodeurs tactiles
  • Quelques bugs (touches octave, contrôleurs Midi)
  • Arpégiateur muet en Midi Out (OS 1.0.04 testé)
  • Pas de kits de percussions
  • Clavier limité à 3 octaves

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