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Le Grand Schtroumpf

Après une longue période dédiée aux surfaces de contrôle, Novation revient sur le devant de la scène du synthé VA. Compact, intégré, attractif, l’UltraNova fera-t-il oublier ses grands frères ?

 

Novation UltraNova

Nova­tion aura 20 ans en 2012. Vers la fin des années 90, la petite société d’outre-Manche lance un synthé VA poly­pho­nique qui remet les pendules à l’heure dans un marché dominé par Roland, Yamaha, Clavia et Access. Conçu en partie par Chris Huggett (le sympa­thique et modeste papa du Wasp et de l’Os­car), le Super­nova étonne et détone : 3 puis­sants oscil­la­teurs, un gros filtre, des modu­la­tions dans tous les sens, des arpèges et des effets pour chaque partie multi­tim­brale. Le Super­nova II repousse encore les limites, appor­tant FM, filtres doubles et surtout kits de percus­sions synthé­ti­sés… en 2004, la société est rache­tée par Focus­rite et se repo­si­tionne sur le marché floris­sant des inter­faces audio et surfaces de contrôle. Triste sort, regrettent alors les fans des synthés tout bleu. Mais fin 2010, contre toute attente, Nova­tion annonce une nouvelle petite bombe pleine de promesses, avec le nom de Chris Huggett une nouvelle fois au géné­rique ; l’Ul­tra­Nova débarque alors dans un monde où l’offre d’en­trée de gamme est déjà bien établie. Va-t-il une fois de plus remettre les pendules à l’heure ?

 

Ultra light

Self Control


L’Ul­tra­Nova est aussi à l’aise seul qu’au beau milieu d’un monde infor­ma­tique. Il est d’ailleurs équipé d’un éditeur et un biblio­thé­caire gratuits, télé­char­geables sur le site du construc­teur, capables de fonc­tion­ner sur Mac (AU) et PC (VST/RTAS). Avec une prise USB, l’Ul­tra­Nova se comporte alors comme un plug-in doublé d’une inter­face inté­grée Midi et audio 2 entrées / 4 sorties. En entrée, on peut mixer avec préci­sion les diffé­rentes sources externes raccor­dées, les envoyer vers les effets, les lier (stéréo) et régler les niveaux d’en­voi et les retours / balances over USB. L’ins­tal­la­tion des drivers et logi­ciels sur notre vieux PC tour­nant sous XP s’est faite immé­dia­te­ment et notre véné­rable Cubase SX2 a bien accepté le nouveau venu.

Sur le plan Midi over USB, nous avons constaté quelques bizar­re­ries (notes absentes ou retar­dées) lorsque l’Ul­tra­Nova rece­vait beau­coup de signaux simul­ta­nés ; une mise à jour du driver s’im­pose. Enfin, le mode Auto­map permet de trans­for­mer l’Ul­tra­Nova en surface de contrôle pour tout type de logi­ciel, plug-in comme DAW, avec modes de recherche et d’ap­pren­tis­sage des commandes ; fonc­tion normale de la part d’une marque repo­si­tion­née sur ce métier depuis sa reprise par Focus­rite en 2004, mais ô combien utile pour ceux qui n’ont pas envie de se payer une surface de contrôle supplé­men­taire.

Les synthés Nova­tion étaient pour la plupart bleu, construits en métal bien costaud et bour­rés de commandes. L’Ul­tra­Nova n’a conservé de cette époque que la couleur bleue. La coque est tout en plas­tique et la machine très légère. En façade, elle semble assez solide partout où il y a des commandes. Par contre, elle se déforme faci­le­ment en partie supé­rieure droite du panneau et sous les touches, comme sur un Tyros 4 beau­coup plus cher ! Rien de trop inquié­tant toute­fois. L’as­sem­blage des coques infé­rieure et supé­rieure est propre, pas comme sur certaines photos dévoi­lées sur le net au moment du lance­ment… Le look est beau­coup moins sobre que sur les ancêtres : 39 boutons rectan­gu­laires plus ou moins larges rétro-éclai­rés ou équi­pés de diodes rouges, un grand LCD bleu 2 × 72 carac­tères, 2 potards et 10 enco­deurs. Nous n’avons pas trouvé de réglage de contraste pour l’écran, mais la visi­bi­lité est correcte sous les diffé­rents angles d’uti­li­sa­tion. En haut à gauche, une prise XLR permet d’ac­cueillir un micro dyna­mique. Un exem­plaire à col de cygne géné­reu­se­ment livré avec la machine, afin d’ex­ploi­ter direc­te­ment le voco­deur inté­gré (nous y revien­drons).

 

Les deux molettes (pitch et modu­la­tion) sont rétro-éclai­rées en bleu. On peut choi­sir de couper cet éclai­rage, l’ac­ti­ver en perma­nence, ou faire varier son inten­sité en fonc­tion de la posi­tion des molettes, ce qui ajoute une touche de fun supplé­men­taire. Le clavier 3 octaves est sensible à la vélo­cité et à la pres­sion, ce qui est rare dans cette gamme, bravo ! Plutôt ferme et rapide, même un peu raide sur l’af­ter­touch, nous avons beau­coup appré­cié ce clavier. La connec­tique occupe une bonne moitié du panneau arrière : borne pour alimen­ta­tion hélas externe (du type bloc à l’ex­tré­mité avec prises inter­chan­geables livrées), inter­rup­teur marche – arrêt, prise USB, trio Midi, duo de pédales (inter­rup­teur et contrô­leur continu), sortie S/P-Dif stéréo Cynch, prise casque, 4 sorties audio jack asymé­triques (2 paires stéréo), 2 entrées audio jack symé­triques accep­tant tous types de signaux et un anti­vol format Kensing­ton. L’in­ter­rup­teur « marche / arrêt » dispose de 2 posi­tions « marche », l’un vers l’ali­men­ta­tion secteur, l’autre vers l’ali­men­ta­tion USB. Et comme l’USB permet en plus de véhi­cu­ler des signaux Midi et audio (voir enca­dré), on peut donc utili­ser l’Ul­tra­Nova avec un ordi­na­teur et un câble USB, sans autre type de connexion !

 

Chouette ergo­no­mie

 

Novation UltraNova

Connais­sant la puis­sance des Super­nova et l’éten­due de leur panneau de contrôle, on pouvait craindre le pire devant la compa­cité de l’Ul­tra­Nova. Il n’en est rien, la machine est très bien conçue et aisée à prendre en main. Elle peut évoluer en mode synthèse, navi­ga­tion, commandes et global. On peut choi­sir les sons par caté­go­rie, trans­po­ser l’oc­tave, éditer, compa­rer, sauve­gar­der, tout cela grâce à des commandes direc­te­ment acces­sibles. L’édi­tion nous a fait penser au Matrix-12 du studio, c’est un compli­ment : on appuie d’abord sur un bouton pour sélec­tion­ner la section de synthèse à éditer (oscil­la­teur, mixage, filtre, mode, enve­loppe, LFO, modu­la­tion, effet, voco­deur) ; le LCD affiche alors une rangée de 8 para­mètres, que l’on modi­fie instan­ta­né­ment avec les 8 enco­deurs tactiles cran­tés.

 

Si une section comporte plusieurs pages (le plus souvent 2), les 2 touches de navi­ga­tion « page suivante / précé­dente » s’illu­minent selon le cas ; lorsqu’une section existe en plusieurs exem­plaires (oscil­la­teurs, filtres, LFO, enve­lop­pes…), 2 touches « Select » permettent d’al­ter­ner de manière cyclique entre les diffé­rents exem­plaires. Ceci est très effi­cace pour atteindre rapi­de­ment les para­mètres souhai­tés.

 

Novation UltraNova

L’uti­li­sa­tion des 8 enco­deurs se fait en prise directe, sans effet de saut, sauf si on le souhaite (mode « Touch » program­mable). Mieux, les enco­deurs sont sensibles à la vitesse de rota­tion. Pour ceux qui veulent une édition tout en douceur, le gros enco­deur de droite est lisse ; par défaut, il permet d’édi­ter la fréquence de coupure du premier filtre ; mais quand on est dans une page d’édi­tion, il suffit de toucher l’un des 8 enco­deurs pour lui affec­ter le para­mètre en cours, bien vu ! On peut égale­ment assi­gner aux 8 enco­deurs les para­mètres de synthèse de son choix et les sauve­gar­der avec chaque programme, pour une édition directe encore plus rapide. Bref, de quoi s’amu­ser long­temps, tant en jeu qu’en édition. Au niveau fiabi­lité, nous avons rencon­tré un bogue au niveau des sélec­teurs d’oc­tave, qui parfois ne s’al­lument pas alors qu’ils le devraient, bien que la commande passe correc­te­ment ; concer­nant les 8 enco­deurs tactiles, il est arrivé qu’ils ne répondent plus au toucher dans notre studio, très en proie au statique ; nous les avons testés dans un autre contexte plus paisible élec­trique­ment et n’avons pas retrouvé le problème.

 

 

 

Vastes terri­toires sonores

 

Novation UltraNova

Comme le veut la tradi­tion maison, l’Ul­tra­Nova comprend 512 programmes, orga­ni­sés en 4 banques de 128 sons réins­crip­tibles, les 3 premières étant program­mées d’usine. Tous les genres sont présents : imita­tions de synthés vintage analo­giques et numé­riques (Prophet, OBX, D50, DX7), textures hybrides façon Prophet-VS ou PPG, basses, nappes, effets spéciaux et percus­sions. Certains programmes sont opti­mi­sés pour les trai­te­ments de signaux audio externes par les filtres et les effets, ou pour le voco­deur. Grâce à la touche de navi­ga­tion, on peut faire défi­ler les programmes par caté­go­rie tout en restant en mode d’édi­tion, avec un gros enco­deur-pous­soir cranté qui permet d’al­ter­ner entre les programmes et les banques.

 

Nous avons beau­coup appré­cié le grain et la variété sonore que génère l’Ul­tra­Nova : les basses savent sonner bien rond dans certains cas et très acide dans d’autres ; les nappes peuvent être douces, planantes ou luxu­riantes ; les ensembles de cordes sont amples et chauds ; avec des tables d’ondes et un empi­lage d’os­cil­la­teurs, on peut se fabriquer des textures évolu­tives plus ou moins brutales. Grâce aux 3 synchros d’os­cil­la­teurs, on sort des leads puis­sants et dépour­vus d’alia­sing, ce qui traduit une modé­li­sa­tion bien maîtri­sée. Avec les ondes typées FM, à nous les pianos élec­triques clichés et les cloches métal­liques. Les deux filtres multi­modes réso­nants permettent un travail précis sur le signal, par exemple de beaux effets de formants contrô­lables en temps réel. Les percus­sions très punchy sont au rendez-vous grâce aux enve­loppes rapides et au routage diffé­ren­cié des filtres, tout comme les effets spéciaux évolu­tifs à grand coup de modu­la­tions matri­cielles. Bref, une machine à l’aise sur tous les terri­toires sonores.

 

Clas­sic
00:0000:47
  • Clas­sic00:47
  • Organ00:57
  • Rhodes00:48
  • D5001:07
  • Bass02:10
  • Drums00:21
  • Strings00:54
  • Bells00:48
  • Leads01:46
  • DX00:38
  • Pads02:27
  • Evol­ving02:03

 

Triples oscil­la­tions

 

Novation UltraNova

Lors du test du Super­nova en 1999, nous avions été séduits par la qualité et la complexité des oscil­la­teurs, qui allaient bien au-delà des sempi­ter­nelles rampes et impul­sions. L’Ul­tra­Nova enfonce encore le clou. La poly­pho­nie maxi­male est de 20 voix, lorsqu’on n’uti­lise aucun filtre ; toute­fois, elle passe à 18 voix dès qu’un filtre est enclen­ché et en deçà suivant les ressources DSP solli­ci­tées. Certaines utili­sa­tions très inten­sives nous ont conduits à 12 voix lors du test. Chacune des voix est géné­rée par 6 sources : 3 oscil­la­teurs numé­riques, 2 modu­la­teurs en anneau (1×3 et 2×3) et un géné­ra­teur de bruit. Chaque oscil­la­teur peut être accordé par demi-ton ou en finesse et dispose d’une synchro interne, sans « cramer » d’autre oscil­la­teur. Celle-ci fonc­tionne au niveau audio et est modu­lable en temps réel. On a le choix entre 70 formes d’ondes diffé­rentes : 14 ondes basiques (sinus, triangle, dents de scie, impul­sion, carré, mélanges dents-de-scie / impul­sion), 20 ondes cycliques « numé­riques » (basses, piano, cordes, cloches, orgues) et 36 tables à 9 ondes (modu­lables, mais non éditables). Un index permet, selon l’onde sélec­tion­née, de faire varier le contenu harmo­nique, la largeur d’im­pul­sion ou la posi­tion de lecture dans la table d’onde ; la douceur de la tran­si­tion est égale­ment réglable (du fondu au brutal). Un filtre interne passe-bas permet d’adou­cir plus ou moins le contenu harmo­nique au sein même de l’os­cil­la­teur. Mais ce n’est pas tout : deux para­mètres permettent d’em­pi­ler virtuel­le­ment jusqu’à 8 fois l’onde sur elle-même et de désac­cor­der tout cela, sans sacri­fier d’os­cil­la­teur ni de poly­pho­nie, très fort ! Au niveau global, on peut égale­ment défi­nir le degré de Drift des oscil­la­teurs pour simu­ler le compor­te­ment des VCO vintage, ainsi que leur phase de début de lecture. On peut substi­tuer l’une des deux entrées audio externes à la forme d’onde au sein de chaque oscil­la­teur. Le géné­ra­teur de bruit offre 4 couleurs, du plus blanc au plus rose. Une page permet de mettre en solo n’im­porte quelle source interne ou externe, pour écou­ter préci­sé­ment la contri­bu­tion de chacune lors de l’édi­tion, super !

 

Duo de filtres

 

Novation UltraNova

Avant d’at­taquer les filtres, les 6 sources sonores sont mélan­gées, chacune ayant son niveau. Il y a 2 filtres multi­modes indé­pen­dants, ce qui est plus puis­sant que sur le Super­nova. Le routage des sources vers les 2 filtres n’est pas figé, mais pas non plus hyper souple. Plutôt qu’avoir une balance, on a 5 algo­rithmes de routage série / paral­lèle dans lesquels tout ou une partie de certaines sources sont assi­gnées à certains filtres. Un point perfec­tible peut-être, on pour­rait suggé­rer à Nova­tion de s’ins­pi­rer des Waldorf Q / Blofeld pour une future mise à jour… Les 2 filtres sont iden­tiques et offrent pas moins de 14 algo­rithmes : 4 modes passe-bas (1, 2, 3 et 4 pôles), 4 modes passe-haut (1, 2, 3 et 4 pôles) et 6 modes passe-bande (1^1, 2^2, 1^2, 2^1, 1^3 et 3^1 pôles).

 

Les réglages habi­tuels sont de mise pour chaque filtre : fréquence de coupure, réso­nance, modu­la­tion bipo­laire par l’en­ve­loppe 2, suivi de clavier. S’y ajoutent un réglage de distor­sion à couleur variable (voir section effets pour les modes) et un para­mètre de norma­li­sa­tion. Ce dernier permet de simu­ler diffé­rents compor­te­ments de filtres vintage, certains ayant tendance à faire chuter le niveau lorsqu’on augmente la réso­nance, d’autres pas. Les filtres peuvent entrer en auto-oscil­la­tion et géné­rer cette sinu­soïde si carac­té­ris­tique. Côté son, nous avons appré­cié la flui­dité de réponse, la versa­ti­lité et la musi­ca­lité (cf. exemples audio). Fréquence et réso­nance des 2 filtres peuvent être liées pour une édition commune. On peut égale­ment régler la balance de sortie entre les 2 filtres, avant d’at­taquer la section d’ef­fets, puisque les niveaux globaux de départ / retour d’ef­fets se règlent curieu­se­ment dans la page commune des oscil­la­teurs. Les voix de l’Ul­tra­Nova peuvent être jouées selon diffé­rents modes : poly­pho­nique, mono, unis­son (2 à 4 voix par note jouée avec désac­cor­dage réglable), porta­mento (linéaire ou expo­nen­tiel), glide… rien ne manque !

 

 

Modu­la­tions en pagaille

 

Novation UltraNova

Modu­ler le son a toujours été le point fort des synthés poly­pho­niques Nova­tion. L’Ul­tra­Nova n’échappe pas à la règle. À commen­cer par 6 enve­loppes, rien que ça ! Les deux premières sont dédiées au volume et au filtre, les 4 autres entiè­re­ment assi­gnables. Elles sont de type ADSR, avec forme de pente post-Decay / pré-Sustain, réponse à la vélo­cité (enve­loppes 1 et 2 unique­ment), forme des segments AD réglables sur 128 valeurs de linéaire à expo­nen­tiel, suivi de clavier sur les segments AD, bouclage, déclen­che­ment par les enco­deurs tactiles, redé­clen­che­ment du cycle simple ou multiple, délai (enve­loppes 3 à 6 unique­ment)… bref, de quoi faire des choses sophis­tiquées. Passons aux LFO, tous 3 iden­tiques, offrant pas moins de 37 formes d’ondes plus ou moins complexes (basiques, aléa­toires, petites phrases mélo­diques…). Leur vitesse peut être synchro­ni­sée au tempo. Ils disposent en outre d’une phase réglable, ainsi qu’un para­mètre permet­tant de modi­fier l’an­gu­lo­sité de la forme d’onde. Diffé­rents modes de déclen­che­ment et synchro­ni­sa­tion à l’en­fon­ce­ment de touche sont prévus, avec délai, cycle unique, fondu d’en­trée et fondu de sortie. Là encore, cela offre une multi­tude de possi­bi­li­tés de créa­tion de signaux de modu­la­tion.

 

Mais le gros morceau de ce chapitre modu­la­tions, c’est sans aucun doute la matrice 20 cordons propo­sée. Plutôt qu’in­té­grer les para­mètres modu­lables au sein des diffé­rentes sections de synthèse comme sur le Super­nova, Nova­tion a cette fois tout regroupé au sein d’une section unique, ce qui faci­lite la tâche. Un cordon est consti­tué de 2 sources qui se multi­plient pour modu­ler une desti­na­tion, avec une quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Par exemple, la quan­tité de modu­la­tion d’un LFO est dosée par la molette avant d’at­taquer la fréquence des oscil­la­teurs. On dénombre ainsi 17 sources (molette, pres­sion, pédale, vélo­cité, suivi de clavier, 3 LFO mono ou bipo­laire, 6 enve­loppes) et 65 desti­na­tions (fréquences des oscil­la­teurs, synchro, index des ondes, filtrage interne, modu­la­tions en anneau, mixages, fréquences de coupure, réso­nances, distor­sions, balance des filtres, vitesse des LFO, segments d’en­ve­loppes, para­mètres d’ef­fets, pano­ra­mique…). Là encore, les enco­deurs tactiles peuvent être program­més au sein des 20 cordons de la matrice pour envoyer certains niveaux fixes de modu­la­tion en temps réel lorsqu’on les touche. Une bien belle section !

 

 

Arpèges et compa­gnie

Comme si cela ne suffi­sait pas, l’Ul­tra­Nova possède un arpé­gia­teur à patterns. Il offre 7 modes de jeu (haut, bas, 2 alter­nés, joué, aléa­toire et accord) et 33 patterns, offrant des variantes (hélas non éditables) aux diffé­rents modes. Il est synchro­ni­sable à l’hor­loge globale et peut balayer de 1à 8 octaves avec un temps de Gate ajus­table. Chaque nouvel enfon­ce­ment de note peut relan­cer ou non le motif en cours de jeu et la vélo­cité peut être fixe ou jouée. Un géné­ra­teur d’ac­cords program­mable sur 10 notes peut être utilisé en conjonc­tion ou indé­pen­dam­ment de l’ar­pé­gia­teur, pour ceux qui veulent conser­ver quelques doigts libres pour tritu­rer les enco­deurs…

 

 

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Effets et voco­deur

 

Novation UltraNova

Avant de sortir, le son est habillé dans une section effets assez complète. Elle offre 5 proces­seurs auxquels on assigne diffé­rents algo­rithmes avec des réglages indé­pen­dants : pano­ra­mique, EQ, compres­seurs, distor­sions, délais, réver­bé­ra­tions, chorus et Gator. Pano­ra­mique, EQ et Gator n’existent qu’en exem­plaire unique ; compres­seurs, distor­sions, délais et réver­bé­ra­tions peuvent être assi­gnés à 2 proces­seurs ; enfin, les chorus peuvent être attri­bués jusqu’à 4 proces­seurs simul­ta­nés. Les proces­seurs peuvent être orga­ni­sés en 8 combi­nai­sons diffé­rentes : série, paral­lèle et mixte. Niveaux de chaque proces­seur et feed­back global peuvent être réglés avec préci­sion. Chaque algo­rithme offre 2 à 6 para­mètres. L’EQ est de type 3 bandes semi-para­mé­triques, le délai est synchro­ni­sable et stéréo, la distor­sion a diffé­rentes couleurs (diode, lampes, réduc­tions de bits, réduc­tion de fréquence) et la réverbe dispose de 6 tailles de pièces linéaires. Les résul­tats sont plutôt corrects, certains effets peuvent litté­ra­le­ment explo­ser le son pour ceux qui aiment, d’autres sont plus subtiles, les réver­bé­ra­tions sont assez utiles, pas trop métal­liques. Un effet Gator bien­venu permet de décou­per le signal en tranches ryth­miques à la manière d’un Noise Gate, en tempo avec l’hor­loge interne. Les pentes du décou­page peuvent être plus ou moins abruptes, tout comme les temps de coupure. On peut program­mer ses propres patterns ryth­miques sur 16 ou 32 notes, avec jeu mono ou stéréo. Sympa !

 

Novation UltraNova

Indé­pen­dam­ment de la section effets, un voco­deur 12 bandes est inté­gré. Le modu­la­teur est un signal externe, connecté aux entrées lignes (voix humaine, guitare, percus­sions). Si plusieurs signaux sont envoyés aux entrées audio, ils sont mixés en mono. Le signal porteur est généré par le programme en cours (on utilise habi­tuel­le­ment une onde riche, genre dent de scie, impul­sion ou formant de voix). L’Ul­tra­Nova permet de régler la balance entre les signaux d’en­trée et le signal traité. Les bandes sont alter­na­ti­ve­ment placées à gauche et à droite du spectre stéréo, la largeur du pano­ra­mique étant ajus­table. Pour amélio­rer l’in­tel­li­gi­bi­lité, le réglage des sifflantes est essen­tiel ; ici, on peut régler leur niveau et défi­nir leur origine, entre un géné­ra­teur de bruit interne et une extrac­tion par filtre passe-haut du signal modu­la­teur entrant. Les résul­tats sont plutôt satis­fai­sants avec un peu de patience, même si on sent parfois qu’on manque de bandes de filtres.

 

 

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Triste mono­to­nie

Le tableau que nous avons jusqu’à présent dressé de l’Ul­tra­Nova est tout à fait posi­tif, mais il est toute­fois enta­ché par une triste vérité : la machine est mono­tim­brale. L’ar­gu­ment du construc­teur concer­nant la parfaite inté­gra­tion audio / Midi permet­tant de travailler en prises multiples sans effort n’est pas suffi­sant pour nous conso­ler. On aurait aimé pouvoir empi­ler plusieurs sons, sépa­rer le géné­ra­teur en 2 canaux mini­mum ou encore créer des kits de percus­sions comme sur le génial Super­nova II. Là, pas ques­tion, on doit se conten­ter d’un seul son à la fois, ce qui est une grosse fausse note à notre humble avis.

 

 

Conclu­sion

Les synthés VA d’en­trée de gamme ont aujour­d’hui de nombreuses cordes à leur arc. Ils sont toute­fois encore peu nombreux à offrir, dans un ensemble compact et abor­dable, un puis­sant moteur de synthèse, une inter­face homme-machine digne de ce nom, un son à la fois bien modé­lisé et origi­nal, et une inter­face USB audio-Midi. Le SH-01 de Roland et le Venom de M-Audio sont évidem­ment les plus directs concur­rents de l’Ul­tra­Nova : le SH-01 a l’in­ter­face la plus simple d’ac­cès, mais sa profon­deur de synthèse est réduite et son grain plutôt neutre ; le Venom a le son le plus origi­nal, offre une véri­table multi­tim­bra­lité, mais manque d’ac­cès direct aux para­mètres ; l’Ul­tra­Nova a l’in­ter­face la mieux réus­sie par rapport à sa puis­sance de synthèse, un clavier sensible à la pres­sion, la modé­li­sa­tion la plus convain­cante, un voco­deur inté­gré avec micro, mais reste hélas mono­tim­bral. Si la machine idéale n’existe pas encore parmi les synthés hauts comme trois pommes, l’Ul­tra­Nova dispose toute­fois d’atouts indis­cu­tables pour en deve­nir rapi­de­ment le Grand Schtroumpf !

 

Points forts
  • Grain musical agréable
  • Variété des timbres
  • Profondeur de la synthèse
  • 3 oscillateurs très perfectionnés
  • 2 filtres souples et variées
  • Modulations matricielles
  • Arpégiateur intégré
  • Section d'effets musclée
  • Clavier dynamique avec aftertouch
  • Connectique complète
  • Intégration USB Audio (2 in / 4 out) et Midi
  • Traitement des signaux audio externes
  • Vocodeur intégré et micro col de cygne fourni
  • Ergonomie bien pensée
  • Mode surface de contrôle
  • Commandes tactiles originales
Points faibles
  • Désespérément monotimbral
  • Routage pré-filtres des sources encore perfectible
  • Sensibilité à l’environnement des encodeurs tactiles
  • Quelques bugs (touches octave, contrôleurs Midi)
  • Arpégiateur muet en Midi Out (OS 1.0.04 testé)
  • Pas de kits de percussions
  • Clavier limité à 3 octaves
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.