Synthés dans la variété internationale dans les années 70 et 80.
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vilak
Salut,
Je me suis souvent demandé quels étaient les synthés de prédilection sur un certain nombre de tubes 80s en variété/synthpop internationale qui ont quelques riffs mémorables.
Toutes infos bienvenues
Alors on commence par celui-là.
Pro-one pour la basse et le synthé.
Pour le rythme j'entends divers sources : TR-808 + ARP 2600 ou TR-808 + Pro-one
oryjen
Après coup bien sur, mais sur le moment comment auriez-vous pu savoir?
Vous vous rappelez à quel point ces instruments vintages se bradaient dans la deuxième moitié des 80's?
Bah pour moi ça a été clair tout de suite (j'avais entre 18 et 25 ans) qu'il y avait quelque chose de vulgaire et clairement "grand public" dans le déboulement brutal de ces surfaces de contrôle dépouillées qui incitaient à tout sauf au contrôle, et dans l'usage boulimique et immédiat qui en a été fait dans le top 50. La boulimie, en quelque domaine que ce soit: signe très sûr d'un appétit cochonneux...
D'ailleurs cette musique des 80's, (entendre par là (pour ce qui me concerne) nettement à partir de 1985) continue de me gaver par son côté outrageusement, si ce n'est exclusivement commercial.
Le synthé populiste en quelque sorte, qui caressait l'abruti technophile (quoique notoirement incapable de dompter ces monstres abscons comme le montra une intéressante étude SAV chez Yamaha) dans le sens du poil.
Le progrès pour les nuls, en quelque sorte...
Comparées aux merveilles de la génération précédente, dont la construction même respirait le sérieux (étape précédente de l'industrialisation musicale, à la charnière entre artisanat et production de masse), et qui vous tendaient les potars en murmurant humidement "touille-moi" (rangez les gourdins, je me repens d'avance pour cette référence sexuellement genrée), ces bécanes (je m'en souviens) me plongèrent immédiatement dans un état profond de tristesse embarrassée.
Je gardai donc mes 4 vieux bouzins, et ne tardai pas à les ressortir de sous l'escalier une dizaine d'années plus tard, tout fringants (aucune pile n'avait coulé ni perdu la mémoire là-dedans) quand le groupe que nous avions fondé avec ma douce se mit à composer.
A partir de là: L'escalade!...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 06/12/2021 à 20:52:49 ]
synthwalker
Je me souviens parfaitement de l'arrivée du DX7 en 1983, je venais d'avoir un JX-3P tout juste sorti. Le DX7 a débarqué, ça a été un raz de marée, on pouvait l'écouter partout (même à la Fnac et dans les "grands magasins" de centre-ville de province). Il a été en rupture de stock pendant des mois, on pouvait en jouer, mais pas l'acheter (et je n'avais pas les sous).
Peu après, on avait monté un groupe avec des potes du conservatoire, l'un d'entre eux avait un DX7. J'ai commencé à détester mon JX-3P, trop plan plan, trop mou, pas très subtile, etc. 4 ans plus tard, j'ai acheté un DX7 et lourdé le JX3P pour un D-50. Dans la foulée, un Emax pour tous ce merveilleux sampling comme dans Zoolook, incroyable et "accessible" (quand-même 4 mois de stage engloutis !).
J'ai conservé assez longtemps cette config, le M1 ne m'a pas touché du tout, j'étais resté dans la mouvance new-wave de la fin 70's / début 80, et cette config m'a suivi longtemps...
La réflexion que ça m'a apporté, c'est qu'on manque de recul quand un synthé sort. J'en suis venu à attendre 18 mois avant de décider si j'achetais ou pas. Quand j'ai commencé à faire des tests, ça m'a coupé le GAS du neuf. Hélas j'ai depuis mis la main dans le vintage, et là...
[/allongé sur le divan]
Coramel
Synthwalker, beau témoignage.
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phanou2000
Bah pour moi ça a été clair tout de suite (j'avais entre 18 et 25 ans) qu'il y avait quelque chose de vulgaire et clairement "grand public" dans le déboulement brutal de ces surfaces de contrôle dépouillées qui incitaient à tout sauf au contrôle, et dans l'usage boulimique et immédiat qui en a été fait dans le top 50. La boulimie, en quelque domaine que ce soit: signe très sûr d'un appétit cochonneux...
Si on se remet dans le contexte des musiciens et producteurs de l'époque, c'est aussi un nouveau monde sonore qui s'ouvrait, un nouveau support de créativité qui a fusé rapidement. Pour preuve, ces synthés n'étaient certainement pas des outils de rêve pour "sound designers" motivés et les presets ont été (sur)employés car leur côté innovant suffisait pour sonner immédiatement différent. On les a entendus jusqu'à saturation, les basses DX7 et les "Fantasia" ou "pizzagogo" D-50 ont déclenché des adhésions immédiates pour délires créatifs. Je ne pense pas que l'aspect lucratif était à la base du début de cette ruée, en tout cas ça a plu au publique tout de suite, ce qui n'était pas gagné. Refaire un "hit" avec les sons de cette époque est maintenant impossible, les sons ont des modes mais toutes ces modes ont des départs. Après oui, la énième ressucée des mêmes patchs et arrangements sent la facilité, le but commercial apparaît dans la durée par ceux qui savent surfer sur la vague des prédecesseurs. Donc pour moi, du point de vue artistique, immédiat = innover, suivre = commercial.
vilak
Ah ce preset du D-50.....
Enya était une grosse fan de ce synthé.
Elle utilisait aussi énormément le Juno 60.
D'après ce que je lis, on peut quasiment dire que, pour l'album "Watermarks" (1988) tout ce qui est numérique vient du D-50 et que tout ce qui analogique vient du Juno 60.
Bon allez, doit surement y avoir une pincée de DX7 dans le fond .
[ Dernière édition du message le 06/12/2021 à 22:30:20 ]
phanou2000
J'ai commencé à détester mon JX-3P, trop plan plan, trop mou, pas très subtile, etc.
...
La réflexion que ça m'a apporté, c'est qu'on manque de recul quand un synthé sort.
Est-ce le côté prévisible d'un instrument connu, la peur de ne pas sonner "moderne" ou de passer à côté de nouvelles possibilités qui détermine cette réaction humaine mais finalement excessive ? Ce recul qui fait que l'on reconsidère les synthés qu'on a laissé tomber pour des plus neufs est le résultat de la vraie démarche initiatique : la nouveauté oui, mais ne jetons pas aux oubliettes des machines dont on ne fera jamais le tour en se jetant dans une quête qui n'a probablement pas de but. Il n'y a pas que la nostalgie du "son d'avant", c'est aussi que les instruments sont éternels et somme toute irremplaçables pour ce qu'ils sont. D'où cette magnifique collection que l'on peut admirer à chaque prise de vue de ton studio !
oryjen
En même pas deux ans on était un tocard has-been, si on était accro à ces sirènes-là...
Il suffisait de graviter dans des cercles "branchés" pour se retrouver banni si on ne suivait pas le mouvement.
En même pas 10 ans on a eu Monos à presets - monos durs "de recherche"- Polys - mémoires - DCOs - numériques.
C'était incroyable! Dans le même temps des gonzes partaient se promener sur la Lune, etc...
En fait c'est un peu comme ça pour tout. Surtout en ville, où finalement les gens ont l'horizon bouché, et pas grand chose d'autre à foutre de leurs journées que regarder attentivement si le voisin ne fait pas un pas hors du rang...
Le ministère de l'Intérieur vous remercie de votre... collaboration.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 06/12/2021 à 23:33:52 ]
Gam
"pizzagogo"
Ah ce preset du D-50.....
Enya était une grosse fan de ce synthé.
Elle utilisait aussi énormément le Juno 60.
D'après ce que je lis, on peut quasiment dire que, pour l'album "Watermarks" (1988) tout ce qui est numérique vient du D-50 et que tout ce qui analogique vient du Juno 60.
Bon allez, doit surement y avoir une pincée de DX7 dans le fond .
et plus meme
In the interview "Watermark recording process". The Music Magazine (Australia) July/August 1989
THE SET UP:
They use a variety of keyboards but the mainstays are a Yamaha KX88master Yamaha DX7 Emulator 111 Oberheim Matrix synths and Akai S900 but particularly Roland's D50 and Juno 60.
Enya: "The Juno is one of our favorites. We had intended to replace its parts with better sounds but we couldn't find better substitutes so we left them in. It's not always possible to have all the sounds I want for a song at the time of composing .I'd usually start with the D50. But most often, sounds suggest parts and the ones I use then are usually used on the final recording. Like on Storms in Africa... that arpeggiated line on the Juno 60 was the basis of the piece."
[ Dernière édition du message le 06/12/2021 à 23:32:08 ]
phanou2000
"pizzagogo"
Ah ce preset du D-50.....
Enya était une grosse fan de ce synthé.
Elle utilisait aussi énormément le Juno 60.
Ce patch a une dynamique d'enfer et un mélange de réel et d'irréel vraiment particulier à la L.A. qui est magnifiquement exploité dans ce morceaux. Un preset : un tube !
vilak
[ Dernière édition du message le 06/12/2021 à 23:53:29 ]
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