Chercher et trouver un temps de latence acceptable est une étape que tout MAOiste se doit de franchir un jour. Pour certains, c’est un jeu d’enfant, pour d’autres cela peut vite devenir compliqué, en particulier pour les débutants qui passent généralement plus de temps à « faire de l’informatique » que de la musique. Voyons comment résoudre le plus simplement possible un problème couramment rencontré.
Prendre son temps…
Il faut savoir qu’il n’existe pas de réglage « prêt-à-l’emploi » concernant la latence. En effet, comme très souvent en MAO, c’est une affaire de compromis entre les performances du matériel et les besoins de l’utilisateur à un instant donné. De plus, que l’on soit chanteur, guitariste, claviériste ou encore ingénieur du son, chacun a son propre seuil de tolérance en matière de retard.
Pour simplifier grandement les choses, on peut dire qu’un décalage de 10 ms environ convient généralement à tout le monde. En dessous, c’est encore mieux, car quasi imperceptible ; au-dessus, certaines personnes peuvent être gênées. Au-delà de 20 ms, cela devient quasiment ingérable. Ces indications purement subjectives relèvent d’une généralité constatée.
Pour régler ce temps de latence, donc la taille du buffer (vue dans l’article précédent), il faut accéder à l’interface des réglages de la carte son. Selon les constructeurs/développeurs, on y accède par l’intermédiaire d’un programme installé conjointement aux pilotes ou en passant par la STAN à l’aide un bouton type « Interface ASIO », « Tableau de bord », « Buffer size » ou autre « Réglages tampons » dans le menu des préférences audio.
Un exemple d’accès aux paramètres sous Sonar X3 :
À vous de consulter le manuel de votre carte son et/ou de votre séquenceur pour connaître la procédure exacte, car chaque constructeur/développeur propose sa solution. Dans tous les cas, il y a forcément un bouton ou un curseur qui permet de changer la taille des tampons.
Il ne reste plus qu’à changer la valeur de ces derniers (128, 256, 512 samples, etc.) afin que la latence indiquée dans votre STAN soit au plus près des 10 ms tant convoitées.
Vous pouvez voir ci-dessous trois interfaces de différents constructeurs, soit Roland, Native Instruments et T.C. Electronic.
Attention de bien se référer à la valeur dite « round-trip » ; c’est à dire « aller/retour » qui correspond au retard total induit par le matériel.
À noter que plus la fréquence d’échantillonnage augmente (48, 96, 172 kHz…), plus le temps de latence diminue à valeur de tampon égale. Notez aussi que les résultats peuvent être assez disparates selon les constructeurs (nous verrons pourquoi dans un futur article).
… Et on teste
Ensuite, il faut tester : jouer et lancer l’enregistrement d’un instrument est un bon moyen de « ressentir » ce retard. Si l’on a pas d’instrument « réel » sous la main, on peut très bien utiliser son pendant virtuel.
Petite astuce : activez le métronome du séquenceur afin de « coller » au plus près au clic et voyez ainsi si les réglages effectués vous conviennent ou pas.
Si le résultat est satisfaisant, notez vos paramètres dans un coin et lancez-vous dans vos projets ; si ce n’est pas le cas, un retour à la taille du buffer est nécessaire jusqu’à ce que vous trouviez votre bonheur… ou presque.
Ensuite ?
Le but de ces différents tests était de trouver son propre seuil de tolérance ; c’est pourquoi ils étaient effectués « à vide », juste avec un seul instrument, virtuel ou non, mais sans aucun autre plug-in qui pourrait induire encore davantage de retard dans la retranscription des données.
Évidemment, le matériel sera bien plus sollicité pendant l’élaboration de vos projets. C’est pourquoi nous verrons dans le prochain article comment « stresser » et analyser votre configuration informatique afin de savoir quelle quantité de données elle peut encaisser en fonction de votre taille de buffer « idéale » maintenant définie.