Huit fois couronné aux Grammy Awards, l'ingénieur du son Michael Brauer a mis sa magie du mixage au service d'albums de Coldplay, de John Mayer et du Dave Matthews Band, parmi de nombreux autres. Il est connu pour sa technique de compression unique, souvent surnommée le “Brauerizing.”
Brauer s’est entretenu avec nous depuis sa double salle de mixage située dans les légendaires studios Electric Lady de New York, où il exerce son art au milieu de racks de matériel vintage, d’une console SSL et d’un système basé sur Pro Tools utilisant un large éventail de plug-ins. Nous avons parlé de ses débuts, de quand et pourquoi il a choisi les plug-ins plutôt que le hardware, de sa configuration d’écoute, de ses réglages de compression et de bien d’autres choses. Il nous a aussi expliqué en détail sa technique de compression multiple, en vidéo ci-dessous comme une sorte de bonus à cette interview. Pour résumer cette denière, disons que la « méthode Brauer » implique d’envoyer les pistes vers le mix à travers des bus séparés, chacun avec un compresseur différent. Il ajoute à cela au moins cinq compresseurs supplémentaires sur les « sends » auxiliaires pour arriver à une compression parallèle.
Parlons rapidement de votre parcours: comment avez-vous été formé à devenir ingénieur du son? Avez-vous eu une formation spécifique ?
Non. Je suis rentré en tant qu’apprenti aux studios MediaSound [à New York]. J’ai été recruté en 76 en tant que stagiaire et je suis devenu assistant environ un an plus tard, en 77, et en 78 j’avais plus ou moins intégré l’équipe. A l’époque, c’était facile.
Donc vous avez appris en observant les ingénieurs dont vous étiez l’assistant ?
Oui. Ils m’ont beaucoup appris. C’était un super studio. L’ingénieur en chef était Fred Christie, un très, très grand ingénieur du son. En dessous de lui, il y avait Joe Jorgensen, et Michael DeLug, qui était mon mentor. Harvey Goldberg aussi était mon mentor — maintenant il s’occupe de son du Late Show with Stephen Colbert, c’est pour ça qu’à peu près n’importe quel son qu’on y joue sonne aussi bien. Et puis il y avait Bob Clearmountain, et Tony Bongiovi, qui avait apporté au studio son expérience à la Motown. On n’aurait pas pu rêver d’un meilleur groupe pour apprendre. Il suffisait de choisir. C’était comme d’aller dans une usine de rêve et dire « OK, alors je vais prendre un peu de ce que ce mec fait, un peu de ce que celui-là fait, et un peu de ce que cet autre là fait. »
Vous avez passé beaucoup de temps à faire les prises avant d’en arriver au mixage ?
A l’époque, on faisait tout. Donc j’ai commencé par simplement faire les overdubs. J’avais le droit de faire un overdub de guitare, ou de voix, ou seulement les cordes, ou juste les percussions, enfin tout ce qu’il pouvait rester à faire une fois la session principale terminée. La session principale, c’était quelqu’un d’autre qui s’en occupait. J’étais là quasiment sept jours sur sept, et le weekend j’enregistrais des trucs pour les mecs de notre groupe. Genre appuyer sur « enregistrer », et courir dans le studio pour jouer de la batterie. A un moment, on m’a confié quelques trucs à mixer, juste une chanson ici ou là, et puis ensuite je faisais tout l’enregistrement et quelqu’un d’autre mixait, et au final j’ai eu le droit de faire l’ensemble, enregistrement et mixage compris. C’était vraiment bien pensé, cette évolution via laquelle on pouvait passer au palier suivant quand ils sentaient qu’on était prêts.
Ça n’est plus aussi courant maintenant, depuis qu’il n’y a plus que très peu de grands studios ?
Il n’y a plus d’ingénieurs qui servent de mentors aux assistants, parce que les studios n’ont plus que des assistants dans leurs équipes. Ils n’ont plus beaucoup d’ingénieurs. Les assistants se retrouvent à jouer les ingés sons sur quelques sessions, comme c’est le cas ici à Electric Lady, et puis ils évoluent.
Vous avez tout ce matériel vintage incroyable, mais vous avez aussi beaucoup de plug-ins. Comment déterminez-vous ce qui va aller pour une situation donnée ?
Au cours des cinq dernières années il est devenu bien plus simple de choisir un plug-in que d’envisager d’utiliser du hardware. Parce que maintenant, les plug-ins en sont arrivés à un point où ils sont vraiment capables d’émuler le son et l’attitude du hardware. Il n’y a pas que l’interface qui est incroyablement réaliste [rires], le son aussi. Donc de plus en plus souvent maintenant, il est plus simple d’utiliser un plug-in que du hardware. Déjà, avec du matériel, si je n’ai qu’un égaliseur, je ne peux l’utiliser que sur un seul instrument. Alors qu’avec un plug-in, je n’ai plus de limite. Maintenant, si j’utilise un égaliseur hardware sur une piste, il y a de bonnes chances pour que j’enregistre le résultat sur une nouvelle piste pour ne pas avoir à refaire le réglage après. Et ceci pour tout ce qui est hardware, sauf pour ma config multibus. Mais si j’obtiens un truc qui sonne vraiment très bien, j’exporte le résultat. Parce qu’encore à l’heure actuelle, on ne peut toujours pas rappeler les réglages avec le hardware. Ce n’est pas possible. Et on ne vous donnera peut-être pas de commentaires sur le mix avant un jour ou deux, ou une semaine. C’est pour ça que la majorité des gens maintenant travaillent « in the box », parce qu’ils peuvent charger telle chanson, appuyer sur un bouton et boum, changement effectué.
Rappeler un réglage, c’est bien plus compliqué quand il y a du matériel externe qui est utilisé.
Quand on travaille en analogique, on ne peut pas reprendre les réglages d’une chanson une semaine après alors qu’on est en train de mixer un autre projet. C’est ce que j’ai fait pendant des années, et il fallait que je consacre deux ou trois jours à la fin de chaque série d’enregistrements pour reprendre les réglages. Et c’était très inefficace. Maintenant, on en est arrivés à un point où l’artiste n’a même pas à venir, alors pour la plupart (si ce n’est la totalité) d’entre nous qui travaillons sur console, nous faisons des stems. Une fois qu’on en a fini avec un mix, on passe quelque chose comme trois heures à réécouter les pistes. Chaque canal stéréo est écouté et à partir de là, tout commentaire ou tout ce qui doit être refait l’est « in the box », parce qu’à partir de là tout est basé sur les stems résultant de ce qu’on a exporté en amont. Voilà comment on fait. Les seules personnes qui ne font pas comme ça sont celles qui disent « Voilà ce que je fais, c’est ça le mix et je n’ai pas besoin de sauvegarde. »
Waow, je n’avais pas réalisé qu’il y a des mixeurs qui travaillent sans sauvegarde.
Oui, mais il n’y en a que peu qui font encore comme ça. Et leurs clients le savent dès le départ. Mais pour nous tous, les autres, ce n’est pas ça le monde réél. En tous cas, par pour le genre de musique que je fais. Il y aura toujours des commentaires, et très probablement beaucoup de versions revues et corrigées. On fait les changements, et on les envoie. Pour en revenir à votre question, les plug-ins sont devenus tellement bons à notre époque. Par le passé, quand j’entendais quelque chose qui avait besoin d’une égalisation ou d’un compresseur je faisais défiler une liste de compresseurs dans ma tête, et j’entendais le son de chacun d’eux, comment ils sonneraient avec un instrument en particulier. J’imaginais ça dans ma tête. Pareil avec les égaliseurs. Jusqu’à il y a environ 5 ans, je ne pouvais pas faire ça avec un plug-in. S’il émulait un modèle spécifique, il ne sonnait pas de la même façon. Mais ensuite ils se sont mis à sonner vraiment bien. Et puis il y a eu tous ces outils comme les dé-esseurs, et maintenant RX, auxquels le hardware n’arrivera pas à la cheville.
RX est incroyablement utile.
Ils [iZotope] mériteraient un Prix Nobel de la Paix. [Rires] On utilise RX chaque jour. Enfin bref, de plus en plus souvent, j’avais un son en tête et j’arrivais à l’associer à un plug-in en particulier. C’est là que j’ai compris que j’avais viré de bord. J’ai compris à ce moment-là que les plug-ins avaient fait un grand progrès, parce que je pouvais en tirer le même caractère et la même attitude que jusque là je n’obtenais qu’avec du hardware.
J’ai cru comprendre que vous aviez un certain nombre de plug-ins Waves. Lesquels utilisez-vous vraiment beaucoup ?
Le J37 est l’un de mes préférés.
C’est l’émulation de bande ?
Oui, et j’ai plein de préréglages qui vont avec. J’utilise aussi la plupart des plug-ins des packs Signature Series comme celui de Chris Lord-Alge. En général, j’utilise ses plug-ins pour les voix. J’utilise beaucoup de ceux de Manny [Marroquin], surtout sa distortion et son égaliseur. J’utilise les plug-ins de Tony Maserat i: sa chaîne d’effets pour voix et parfois celle pour guitare acoustique, parce que l’un des préréglages ressemble beaucoup à l’un de ceux que j’avais élaborés au fil des ans. Il en est vraiment proche. Parfois si j’ai deux pistes de guitare supplémentaires je l’utilise dessus et je retrouve tout de suite ce son-là.
Quoi d’autre ?
De temps en temps j’utilise le Q-Clone, avec lequel on peutfaire ses propres IR d’un égaliseur ou d’un autre processeur et ça en donne une empreinte sonore approximative. Je l’ai utilisé récemment, et j’ai cloné une paire d’égaliseurs rares que je possède, et le résultat est dans le même esprit. Si je veux le véritable son d’origine je vais utiliser les vrais égaliseurs parce qu’il n’y a pas de plug-in émulant mes Datamix, les égaliseurs de la console originale utilisée par Hendrix. On en a l’esprit, et c’est cool. J’ai utilisé le Waves One Knob il y a peu. La semaine passée, quand je mixais un enregistrement, je l’ai utilisé sur les cordes, je me suis contenté de monter le réglage jusqu’à ce que ça sonne bien. Et puis j’ai aussi utilisé plein de plug-ins d’autres développeurs, j’utilise beaucoup le 610 d’Universal Audio. Le 610 sonnait très bien dessus. Et j’ai mis le J37, j’ai utilisé les trois, et j’en ai fait quelque chose qui sonnait un peu plus vintage, mais qui avait un très joli caractère. Au final, les cordes sonnaient fantastiquement bien.
Certains des éléments dont vous parlez et que vous utilisez impliquent une part de compression du signal, comme les plug-ins de la gamme Signature de Waves. Est-ce que vous désactivez cette partie compression vu que vous avez déjà votre propre configuration de compresseurs ?
Non, c’est juste pour le son. Je les mets sur la piste, évidemment « in the box », parfois le signal est déjà traité et parfois non, et ce que ça fait c’est que ça apporte au signal une dimension de contrôle d’une façon qui va me permettre de davantage pousser le compresseur. Parce que parfois, si le son n’est pas assez contrôlé et déborde de transitoires, on envoie le compresseur trop tôt. Donc parfois, je calme un petit peu le signal. Mais ce n’est aussi qu’une question de son. Je ne pense pas à grand chose. Je le mets sur la piste, et je cherche le moment où je me dis « Tiens, là, ça sonne bien ». C’est la règle.
Je pense que ceux qui nous lisent vont se sentir libérés d’apprendre qu’un mixeur de votre niveau utilise les chaînes d’effets de quelqu’un d’autre. Il y a beaucoup d’ingés son qui pourraient dire « Je ne peux pas utiliser ça, je dois tout faire de moi-même en partant de zéro. » Savoir que vous utilisez un plug-in élaboré par Manny Marroquin ou Tony Maserati, c’est vraiment cool.
Comprenez bien que ces trois gars sont de très bons amis. Tony a été mon assistant, il y a des années de ça. Et Manny et moi sommes devenus des amis très proches au cours des années, de même pour Chris. Donc il y a des moments où je me dis « Mon dieu, je me sens un peu coupable de faire ça » [rires], parce que ça va si vite. Et puis après je me dis « Ah, et puis merde! Qu’est-ce que ça fait? » [Rires] Ce n’est qu’un outil. Ce qui compte c’est la créativité qui pousse à l’utiliser dans la bonne situation. Donc je n’ai pas de scrupule à utiliser leurs plug-ins. J’utilise aussi le plug-in Eddie Kramer Master Tape. J’ai un préréglage pour basse avec ce plug-in. Eddie et moi somme devenus amis avec le temps, du fait que je travaillais à Electric Lady. C’est vraiment un mec super, clairement une légende mais aussi un mec super. J’utilise aussi l’Abbey Road Reel ADT, qui est basé sur le doubleur d’Abbey Road. Ça dépend vraiment de la musique que je fais. J’utilise un petit peu Vitamin, c’est une sorte de compresseur multibandes.
Avez-vous beaucoup de grosses sessions avec, disons, 100 pistes ?
100 pistes, c’est la moyenne.
Waow! Comment faites-vous pour gérer autant de pistes sans être dépassé ?
Pour le plus gros, j’ai appris à mon assistant à grouper les pistes et ce genre de trucs. S’il y a 25 pistes de cordes, je n’en ai pas besoin de 25, j’en ai besoin de deux.
Quel est le temps moyen que ça vous prend de mixer une chanson? Quelques heures ?
Ouais, généralement quelques heures.
Donc vous ne reprenez pas le lendemain un mix commencé la veille, ou quoique ce soit de ce genre ?
Non, j’offre des pauses à mes oreilles quand je mixe.Et je finis le mixage sur cette radio derrière moi. C’est un petit gheto blaster. Quand je suis vraiment content du résultat, je le sais, j’exporte le mix et je l’envoie, et puis j’ai une salle hybride, qui est l’ancienne salle d’enregistrement. Donc si j’ai deux chansons à mixer dans la journée, j’envoie mon assistant commencer les stems une fois que j’ai fini dans la salle principale et je vais dans la salle hybride pour y commencer à mixer une autre chanson.
En quoi cette salle est-elle différente ?
C’est une sorte de mini-moi de la salle principale.Je que j’ai là-bas reste basé sur mon approche multi-bus. Mes bus multiples avec caisson de basse et stéréo restent basés sur mes deux racks centraux principaux. Donc j’ai mes ABCD [voir cette vidéo pour une explication de la configuration de compresseurs de Brauer], mais ils vont vers des mixeurs pour sommation. J’ai donc mon A, mon B, mon C, mon D. J’ai mon rack de mastering, qui a l’essentiel, presque comme dans la salle principale. Et puis j’ai cette config qui est vraiment très très cool, la Console 1 de Softube, qui ressemble vraiment beaucoup à une console en termes de sensations. C’est une émulation de console [SSL] 9000 ou 4000. Je l’apprécie de plus en plus. Ce n’est pas un simple compromis. Je viens ici, et les mixes qui en sortent sont vraiment, vraiment cools. Si je dois mixer deux chansons dans la journée, ce qui est généralement le cas, dès que j’ai fini ici à 13h30 je vais là-bas et je commence à en mixer une autre.
A part le ghetto blaster, qu’utilisez-vous comme moniteurs ?
J’ai des ProAc [Studio] 100 dans chaqcune des deux salles. Qui ont toujours donné de bons résultats, mais avec la musique d’aujourd’hui il est bon d’avoir de plus gros haut-parleurs. Parce qu’au cours des dix dernières années, avec le genre de basses qu’on réclame, il faut vraiment être en mesure de les entendre et de les modeler d’une façon bien particulière. Et les ProAcs, si bonnes qu’elles soient, ne vous permettent pas d’entendre ce qu’il y a dans les 40 ou dans les 60Hz.
Vous utilisez un subwoofer ?
Pas avec les ProAcs. Mais dans la salle principale j’ai mes ProAcs, et j’ai aussi mes ATC 50 à l’extérieur et un énorme sub, du genre 15". Et puis de l’autre côté de ma console j’ai mes ATC 25 et évidemment mes vieilles « Yammies » [Yamaha NS-10s] posées au dessus.
Vous utilisez toujours les NS-10 ?
C’est marrant, justement hier je mixais un enregistrement et je demandais au gars du label sur quoi il l’écoutait et il a répondu « j’ai des Yamahas ». Et je lui ai dit « Mais comment allez-vous entendre le bas du spectre? », mais il m’a répondu « Ça va, elles sont bonnes. » Et j’ai dit « OK, » j’ai commencé à mixer et à faire tous les changements de façon à pouvoir entendre la même chose que lui, donc quand il faisait ses commentaires je voyais ce dont il voulait parler. Les NS-10 sont toujours utiles. Elles restent perchées ici. Elles sont contentes.
Est-ce que vous avez un réglage de base à partir duquel vous partez pour la compression, par exemple tel ratio et attaque/relâchement pour tel type de source, ou est-ce que vous partez toujours de zéro ?
En fait, mon ABCD est tel qu’il est. Je n’y touche pas. Sur la batterie, je change parfois un peu le niveau du seuil. Si ça tape trop fort, je peux le baisser. C’est à peu près tout, donc au final c’est toujours la même chose. Et en général, j’ai un point de départ pour la grosse caisse et la caisse claire parce que c’est une paire d’égaliseurs de la Motown que j’adore, qui sonnent à la fois très gros et naturels.
Des égaliseurs de la Motown ?
La Motown n’avait que ça comme égaliseurs. Ils étaient utilisés dans leurs studios, à Hitsville. Ils n’avaient que ce modèle-là. Et même sur l’étiquette il y a marqué « Motown Recording Company » ou un truc comme ça.
Ce sont les vrais, ceux qui étaient utilisés là-bas ?
Oui.
Waow! Vous parliez de points de départ pour la compression…
Pour le piano, je commence par certaines choses, je le mets en insert. Si ça sonne bien, j’y vais, sinon j’en mets un autre. Il y a toujours une sorte de point de départ, ne serait-ce que de se dire « Allez, voyons comment ça marche sur cet enregistrement-là. »
Vous avez dit que sur les pistes de batterie, vous réglez souvent le compresseur avec une attaque et un relâchement rapides. De ce que je sais, par exemple sur une batterie, une attaque très rapide va diminuer les transitoires.
Eh bien si c’est le cas, vous pouvez aussi faire un « send » des pistes vers le bus stéréo non-traité (en compression parallèle), où vous aurez les transitoires intactes.
Donc c’est là qu’intervient votre compression parallèle ?
Voilà. Comme ça, je peux avoir cette incroyable profondeur sur la batterie, mais tout en gardant beaucoup de punch et d’attaque. Comment cela se peut-il ? Parce que j’utilise cette combinaison. Et une attaque rapide ne veut pas dire que le signal ne va pas dans le rouge. Parfois c’est dans le rouge, mais à ce niveau-là, s’il y a tant de compression que ça, alors oui ça va affecter l’attaque. Mais d’autres fois, ça va juste retenir un petit peu les transitoires. Mais dès que j’ai l’impression que ça commence à mollir un peu, j’envoie vers le bus stéréo et là j’ai mon signal brut avec les transitoires d’origine et ensuite j’ajoute le signal avec effets, et j’ai les deux ensemble.
Et pour les voix ? Y’a-t-il un réglage typique de compression à partir duquel vous aimez commencer ?
Les voix, c’est totalement différent, parce que je m’en occupe en utilisant cinq compresseurs différents, et chacun a sa propre utilité. L’un est pour la partie nasale de la voix, un autre pour les voix de tête, un pour les voix de poitrine, un autre est très rapide et le dernier écrabouille le signal. Je les prends et je les mélange, et j’ai mon son de voix.Et ça me fait cinq compresseurs mono différents qui vont tous vers le bus stéréo. Mélangez-le, et voilà mon son de voix.