Mes amis, nous avions vu dans l'article précédent ce qu'étaient les dissonances et les consonances selon notre conception occidentale, ainsi que la dynamique d'alternance qui préside à leur utilisation. Nous allons explorer à partir du présent article de quelle manière nous pouvons mener lesdites dissonances vers lesdites consonances et opérer l'alternance en question.
Mais avant tout, il me semblait important de préciser encore une petite chose.
La consonance selon le contexte
En effet, la perception d’une consonance ou d’une dissonance dépend beaucoup du contexte. Pour illustrer mon propos, je vais faire appel à notre grand ami l’accord de septième de dominante. Vous vous rappelez, n’est-ce pas, que l’une des principales caractéristiques en est le triton (cf articles 9 et 15), lequel est classé comme une dissonance dans le tableau de l’article précédent, en tant que quarte augmentée.
Si l’accord s’avère très instable dans un cadre diatonique, il est en revanche parfaitement neutre dans un cadre chromatique, comme nous pouvons le constater dans les exemples suivants .
Ceci pour rappeler qu’en musique, tout n’est bien souvent qu’une question de contexte. Et à propos de contexte, revenons donc au système diatonique qui nous intéresse, et au concept de résolution.
La cadence parfaite, une résolution parfaite
En guise d’exemple, nous allons conserver ce cher accord de septième de dominante pour le moment, et ceci dans le cadre de notre non moins chère cadence parfaite.
Dans la résolution ici présente, on observe les mouvements suivants :
- La fondamentale (Sol) de l’accord de dominante descend d’une quinte juste vers la fondamentale (Do du bas) de l’accord de tonique : le principe même de la cadence parfaite.
- La tierce (Si) de l’accord de dominante, quant à elle, monte d’un demi-ton vers la tonique supérieure (Do du haut). Normal, vu que la tierce en question est la sensible de la tonalité générale du morceau, Do majeur.
- La quinte (Ré) de l’accord de dominante descend vers la tonique.
- La septième (Fa) de l’accord de dominante descend vers la tierce (Mi) de l’accord de tonique.
On peut également dire que le triton formé par la tierce et la septième de l’accord se résout de la manière suivante : la tierce (sensible de la tonalité) monte d’un demi-ton et la septième descend d’un demi-ton.
Comme je l’ai déjà évoqué dans l’article 22, on évitera autant que possible en harmonie classique pure et dure de conserver à la fois la quinte et la fondamentale des deux accords, ceci pour éviter les mouvements parallèles de quintes qui sont proscrits par le « bon goût »… alors que dans d’autres styles musicaux c’est précisément cet aspect « mal dégrossi » que l’on recherche ! Bref, je vous en reparle ici par souci d’exhaustivité, mais ne vous torturez pas l’esprit avec cela, nous y reviendrons ultérieurement de manière plus détaillée.
Nous poursuivrons notre étude des résolutions dans le prochain article.