Je vous propose dans le présent article de poursuivre le chemin sur lequel nous nous sommes engagés la semaine dernière, c'est-à-dire le passage en revue des cadences caractéristiques de chaque mode.
Après le mode dorien, vient donc…
Le mode phrygien
Les cadences principales du mode phrygien sont les cadences suivantes. La première nous fait passer de l’accord de tonique mineur (ici I mineur) à celui du deuxième degré bémolisé (ici bIIM7).
La deuxième cadence introduit le passage par l’accord mineur du degré IV (ici IV mineur 7) entre les deux accords de la précédente.
La troisième propose le passage de l’accord de tonique (I mineur 7) à celui du septième degré bémolisé (ici bVII mineur 7).
On peut également proposer un enchaînement du I mineur 7 au bVII mineur 7 suivi du bIIM7.
Ce qui revient à placer le bVII mineur 7 entre les deux accords de la premier cadence.
Le mode lydien
Le mode lydien verra l’emploi des formules suivantes. On trouvera notamment le passage de l’accord de tonique, à savoir le IM7, à celui du septième degré (ici VII mineur 7).
Cette cadence peut être enrichie par l’introduction d’un accord basé sur le troisième degré (ici III mineur 7), comme dans l’exemple suivant :
À la formule précédente, on pourra même ajouter si le cœur nous en dit l’accord du sixième degré (ici VI mineur 7), en repassant toutefois par le degré I, comme ci-dessous :
Enfin, on pourra également employer à volonté la cadence qui nous mène du deuxième degré (ici II7) à l’accord de tonique :
Le mode mixolydien
Il est important de rappeler ici que le mode mixolydien est celui qui est en quelque sorte caractéristique de la dominante de la gamme mère. Il est donc à utiliser de manière particulièrement précautionneuse si l’on souhaite éviter de revenir dans le système tonal.
Le mode mixolydien verra surtout des alternances entre les accords de tonique (ici I7), du cinquième degré (ici Vmin7) et du septième degré bémolisé (bVIIM7). On aura ainsi le mouvement entre le I7 et le bVIIM7 :
On trouvera également le mouvement qui alternera entre le I7, le Vmin7 et le bVIIM7 :
Cadence que l’on pourra enrichir avec les accords basés sur les sixième et deuxième degrés, respectivement VImin7 et IImin7 :
Mais poursuivons.
Le mode éolien
Le mode éolien est principalement caractérisé par des alternances entre l’accord de tonique (ici Imin7) et le septième degré bémolisé (bVII7). Pour éternel rappel : ce dernier correspondant à la dominante de la gamme mère… bref, si vous avez lu les articles 50 et suivants vous connaissez la suite ! Mais revenons à notre sujet direct. Nous trouverons pour le mode éolien la cadence préalablement décrite entre le Imin7 et le bVII7 :
Cadence qui pourra être agrémentée par l’introduction de l’accord basé sur le sixième degré bémolisé (ici bVIM7), comme nous pouvons le voir dans l’exemple suivant :
Et pour finir, intéressons-nous au cas du mode locrien !
Le mode locrien
Comme nous l’avons vu dans l’article 52, le mode locrien est particulièrement controversé, notamment en raison de la « fragilité » de son accord de tonique intégrant la quinte diminuée formant triton avec la fondamentale. Pour éviter l’instabilité dudit accord, il peut arriver dans certains cas que l’on altère ce dernier.
Ainsi, dans l’exemple suivant (bIIImin du mode locrien vers IM), l’accord de tonique ne sera plus sur le modèle b5 mais reposera sur une construction de type majeure, l’aspect modal étant introduit par l’alternance avec le bIIImin :