L'Art
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Anonyme
Azy, lance un sujet
Laurent Juillet
Trop de questions à mon avis pour un musicien qui à mon avis, suit simplement son idée nourrit par ce qui l'entoure. En tous cas, si je devais me poser toutes ces questions dés que je veux écrire trois note, je ne les écrirai pas!! Car au fond aucune réponse n'existe ou alors je ne suis pas un artiste, il y a surement de ça aussi. J'en sais rien!!!!
amanitsounds
Citation : Est ce qu'un compositeur doit faire du beau?
Tout dépend de quelle composition on parle je crois.
SI l'on parle d'un travail de recherche pure, comme Stravinsky en son temps, le but n'est en aucun cas esthétique, le résultat n'a pas à séduire, seulement (mais quel "seulement" !) être novateur. (Souvenons nous de la première du Sacre du Printemps, où le public a arraché les sièges pour les jeter sur l'orchestre, en... 1912...)
Mais lorsque l'on répond à une commande, ou bien que l'on crée dans un style précis, ou que l'on explore simplement un domaine, la recherche du beau est plus importante, parce que l'on cherche à convaincre un commanditaire ou un public.
C'est juste une différentiation à mon sens, sans jugement de valeur, les deux démarches se valent, mais pour moi, l'une est dans le champ de l'art (la première), l'autre dans celui de l'artisanat (même si je n'aime pas trop ce terme). D'un coté, le concept est générateur d'une oeuvre, de l'autre l'oeuvre est un champ d'exploration.
Citation : Doit-il se soucier de la nature et de la condition humaine pour écrire de la musique?
En tant que compositeur pas nécessairement, mais en tant qu'homme c'est préférable non ? Dans cette logique, un créateur qui est "entier" tient forcement compte de ce qui l'entoure (mais pas dans le cadre de la commande on est d'accord), réagit, absorbe son environnement.
Mais je ne crois pas que le militantisme soit une condition impérative pour tout créateur. Il y a bien des manières de prendre position sur quoique ce soit sans pour autant brandir un drapeau ou une banderolle.
Citation :
La musique est elle naturelle ou particulière à l'homme?
Vaste débat. Pour Messiaen, l'homme n'a rien crée, les oiseaux ont déjà tout fait (quarts de tons, polyphonie, atonalité etc...).
Moi je crois que ce que l'homme a inventé, c'est la rationnalisation de la musique, lui imposer des règles (esthétiques, morales), qu'il la faite accéder au rang d'un art, alors que dans la plupart des civilisations passées, elle était simplement une activité sociale, destinée à accompagner le quotidien (c'est encore le cas chez les pygmées Aka aujourd'hui), elle faisait parti de la vie dans son sens le plus large, comme baiser chier manger pisser, elle officiait comme un lien entre toutes les couches d'une civilisation, alors qu'aujourd'hui elle agit comme un séparateur (les styles, dans leurs différences, créent des clans, on va entre potes dans telle boite parce qu'on y aime le style de musique, les salles de concerts se spécialisent et créent des microcosmes).
Citation : Trop de questions à mon avis pour un musicien
Tu ne crois pas plutôt qu'on ne s'en pose jamais assez ?
Laurent Juillet
Citation : Tu ne crois pas plutôt qu'on ne s'en pose jamais assez ?
cela dépend de chacun et de la manière d'appréhender la vie je crois.
AlbiniRabbit
Citation : SI l'on parle d'un travail de recherche pure, comme Stravinsky en son temps, le but n'est en aucun cas esthétique, le résultat n'a pas à séduire, seulement (mais quel "seulement" !) être novateur. (Souvenons nous de la première du Sacre du Printemps, où le public a arraché les sièges pour les jeter sur l'orchestre, en... 1912...)
Mais lorsque l'on répond à une commande, ou bien que l'on crée dans un style précis, ou que l'on explore simplement un domaine, la recherche du beau est plus importante, parce que l'on cherche à convaincre un commanditaire ou un public.
Le pb est que la toutes les musiques se situent entre ces deux catégories... Moi je pense que Stravinsky voulait faire qqch qui sonnait à son oreille, la nouveauté étant pour lui, quelque part, un critère. Donc il composait pour un public : lui-même. Et il recherchait le Beau, le sien. Le beau n'est pas le joli.
A vrai dire, même si je suis pas Stravinsky, perso je fais un peu pareil
, c-a-d essayer de faire la musique que j'ai envie d'entendre. Toi aussi amanit non ?amanitsounds
Mais je pense que si l'on ne fait que la musique que l'on aime entendre, on n'avance pas beaucoup. Faut savoir se mettre en danger.
Citation : cela dépend de chacun et de la manière d'appréhender la vie je crois.
oui c'est sur.
Citation :
Le beau n'est pas le joli.
????????????????????????
faalouinos
amanitsounds
Citation : Je ne pense donc pas qu'on puisse ne pas chercher à faire quelque chose d'esthétique, dons le sence où, pour moi, c'est un concept éternellement lié à l'art, dans le sens premier du therme ( pour moi, son objectif est de plaire. Une chimère sera l'atteinte de son but ultime, la création d'une oeuvre qui ne laissera personne indifférent, ou du moins plaira à son auteur, et sera pour lui ce qui existe de plus beau au monde ( passé et présent, d'ailleurs )).
Non seulement je ne suis absolument pas d'accord, mais en plus la quasi totalité de l'art du 20ème siècle me donne raison.
Les premiers a avoir rompu avec tout esthétisme sont les dadaïstes,et le reste n'a fait que suivre (cf Introduction à la philosophie de l'esthétique de Marc Sherringam).
Et dans une logique simple. A partir du moment où l'on admet que l'esthétique est une réglementation du beau, tout artiste devant chercher à transgresser les règles établies rompt avec l'esthétisme.
Mais je sais que beaucoup ne seront pas d'accord...
Anonyme
amanitsounds
Citation : En tout cas pour moi c'est une banalité
Ca fait plaisir !
Anonyme
"Les règles sont faites pour être détruites."
Personnellement je pense qu'il faut faire de la musique ou de l'art sans se soucier de l'auditoire...qu'il ahdère ou pas est un problème qui tient de l'industrie de la musique/art pas de la création.
Juillet a raison, si on se pose trop de question on oublie d'attraper les notes qui traînent par ci par là, mais dans un projet "grand public" il faut bien sûr prendre en compte l'oreille du public dans une mesure plus large.
Perso, plus ça va et plus je me dit que l'art est vide/libre en réalité, c'est nous qui le remplissons/attachons avec ce que nous pouvons/voulons.
Une projection humaine reste subjective.
L'art est un nom qui comprend des disciplines qui nous parlent, mais il n'y a que l'humain pour l'entendre/comprendre.
faalouinos
Citation : Les premiers a avoir rompu avec tout esthétisme sont les dadaïstes
Citation : A partir du moment où l'on admet que l'esthétique est une réglementation du beau, tout artiste devant chercher à transgresser les règles établies rompt avec l'esthétisme.
Soit, soit, soit, tu as raison. Mais c'est juste que, dans le point de vue obtu qui est le mien, l'art cherchait à plaire (mais j'ai bien parlé de sens premier du therme), après, si l'histoire, et même Marc Sherringam me donnent tort, alors je n'ais plus qu'à m'incliner devant le courant d'inesthéthisme qui emporte nos amis dadaÏstes, même si "la Galexie dadaÏste" me plait beaucoup (entre autres). Ainsi, et si je puis croire ce que tu me dis je confondais esthétisme et art. Merçi d'éclairer ma lanterne.
AlbiniRabbit
Citation : Mais je pense que si l'on ne fait que la musique que l'on aime entendre, on n'avance pas beaucoup. Faut savoir se mettre en danger.
Et bien moi la musique que j'aime entendre est une musique qui se met en danger.
faalouinos
AlbiniRabbit
Ce n'est pas simplement le fait que ce soit "original" qui m'interesse, mais surtout la façon dont c'est original... Peut-être que j'aime une façon originale d'être original. Peut-être que l'originalité fait partie de mes critères esthétiques.
Le Beau peut aussi être dans la démarche (ex l'originalité), dans l'Art en général.
A mon sens, le XXe siècle n'a fait qu'élargir à mort la notion de Beau.
faalouinos
amanitsounds
Citation : mais s'il le fait bien, il parvient à une forme de beauté
En fait c'est le terme "beauté" qui me chagrine (trop moral). J'emploierai plutôt "grace". Quoique...
faalouinos
le fait d'être gracieux va contribuer à la beauté générale.
sinon, on peut se borner à parler d'esthétisme...non ?
Anonyme
AlbiniRabbit
Après ya 40 adjectifs pour dire décrire le "Beau"... "intéressant", "bon", "puissant", "la vache", "oh l'enculé !", "sympa", "joli", "ça tue sa race", "grand", "génial" etc.
Je veux dire j'irais pas dire que NTM c'est "beau", mais dans le fond c'est ce que je pense. Ouais je parle de la musique de NTM, je pourrais parler des démarches de Duchamp... Enfin nan je pourrais pas, c'est pour ça que je parle de NTM
amanitsounds
Citation : Après ya 40 adjectifs pour dire décrire le "Beau"... "intéressant", "bon", "puissant", "la vache", "oh l'enculé !", "sympa", "joli", "ça tue sa race", "grand", "génial" etc.
A partir de là, pourquoi avoir des mots différents ?
Pour moi, le travail de Duchamp est trés intéressant, mais certainement pas beau. L'urinoir, la mariée descendant l'escalier, la machine à broyer du chocolat, c'est drôle, pertinent, bourré de sens, mais je ne trouve absolument pas ça beau.
Et le fond de cette histoire, c'est un problème bien contemporain, et dans le fond assez grave. On ne connait plus le sens réel des mots, on utilise n'importe quel terme pour qualifier n'importe quoi. Par exemple "artiste" pour désigner un bouffon de la star ac, ou même obispo, ou tout simplement un interprête. Et le danger dans cela, c'est la perte de sens, la dilution des idées dans une masse de généralités. Ce n'est pas pour rien que la philosophie ou la linguistique s'étudient en allemand, c'est parce que c'est la langue qui possède le plus de mots, donc à priori la plus complète pour décrire quelque chose de manièe précise.
Ok je pinaille, mais quand on voit le vocabulaire d'un enfant de 6 ans (même d'un adulte, et pas forcement Jean Pascal) aujourd'hui, y'a de quoi prendre peur.
Anonyme
AlbiniRabbit
Citation : Citation :
Après ya 40 adjectifs pour dire décrire le "Beau"... "intéressant", "bon", "puissant", "la vache", "oh l'enculé !", "sympa", "joli", "ça tue sa race", "grand", "génial" etc.
A partir de là, pourquoi avoir des mots différents ?
Bah pour décrire les nuances de sa pensée...
Quand j'écoute Kyuss ça être "puissant", Coltrane "oh l'enculé" etc... Tout ça fait partie du "Beau" avec une majuscule pour moi.
faalouinos
Citation : "artiste" pour désigner un bouffon de la star ac, ou même obispo, ou tout simplement un interprête
Pour le dernier, tout dépend de l'oeuvre qu'il interprète. S'il sagit de vieille musique classique, par exemple, le manque de précision dans l'écriture va donner une certaine liberté à l'interprète, et, pour moi, la capacité à bien jouer une de ces oeuvres (avec une "belle" touche personnelle, etc...) va faire de lui un artiste, parce qu'il aura dans un sens partitipé à la création de l'oeuvre. On va avoir ça dans de nombreux morceaux, mais avec différents degrés selon les époque et les genres, mais pour moi, un interprète (pas dans le sens "star ac'" du terme bien évidement) va rester un artiste pour la part de création qu'il donne.
amanitsounds
Hors sujet : Tiens un abus de language qui est bien d'actualité, "pandémie" qui a été utilisé à tort et à travers par toutes les presses réunies, alors qu'elle désigne purement la disparition totale d'une espèce (ou comment instaurer encore plus un climat de peur) à propos de la grippe aviaire (moins de 1000 morts encore aujourd'hui), alors que pour le sida, on utilise bien "épidemie" (pour des centaines de millions de morts).... Ca laisse songeur.
Anonyme
Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était
Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.
Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.
En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.
On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.
Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.
Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.
A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.
Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php
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