L'Art
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amanitsounds
Hors sujet : Et je vais finir par croire que tu m'attaques personnellement kuma, et sur plusieurs forum en plus. Je te pose un souci ?
Anonyme
Je prefère la notion de sublime( voir Kant notament) qui elle est totalement laic et renvoit au fait que l'art est infrarationel mais aussi suprarationel voir mon poste précédant ( je prépare d'ailleur une dissert l'a dessus en réponse à la question : l'art nous apprend t il des choses ?)
Anonyme
Citation : Moi non plus la transcendance ça me dit pas trop c'est un peu la solution de facilité on explique ce qu'on arrive pas à expliquer en disant que c'est inexplicable
Je prefère la notion de sublime( voir Kant notament) qui elle est totalement laic
Je ne parlais pas de la transcendance comme concept philosophique, car je n'en ai absolument aucune connaissance.
Je parlais plutôt du verbe 'transcender', qui concerne quelque chose qui nous dépasse.
Loin de moins aussi une idée religieuse ou mystique, je ne suis pas croyant, juste un bon vrai type des années 2000 qui croit pas à grand chose au vu de l'état de la planète sur les plans écologiques, sociaux, politiques, culturels et religieux.
Quand je disais transcender, je voulais dire que la musique et la créativité ne se cantonnent pas à l'instant ou l'on joue ou travaille son instrument, que c'était un état d'esprit qui était aussi actif en dehors de la pratique musicale:
- quand tu te balade dans la rue er que tu entends deux ou trois klaxons et que tu trouves que ça fait une mélodie
- quand tu entends deux ouvriers bosser avec une masse et que leurs coups alternés ressemblent à une rythmique
etc etc...tout cela témoigne d'un état d'esprit particulier aux musiciens
Donc rien à voir avec la notion de transcendance philosophique passée par la grille de lecture de kantienne, mais peut-être ai-je mal choisi mon mot.
amanitsounds
:8)radégou
Citation : je pense que seul 1% de la musique produite est de l'art,
L’herméneutique explique le se-comprendre du récepteur devant l’œuvre qu’il reçoit.
La difficulté ne vient–elle pas du fait que l’œuvre d’art n’existe pas en soi. On ne la saisit qu’au travers d’un filtre et ce que l’on prend pour une œuvre, n’est ce pas en fait que le filtre lui-même ?
Certains ajoutent histoire de jeter le trouble :
Le seul lien avec le créateur d’une œuvre et le récepteur c’est : moi, moi, moi …
Pour atténuer tout de même cette vue qui pourrait paraître excessive à certains, il peut y avoir un potentiel d’appel concret, par exemple l’originalité, la perfection, le travail.
Si Albert Einstein a dit ‘’ l’art n’est pas paramétrable’’ c’est peut-être qu’il existe bien d’autres facteurs qui vont souvent paraître comme des dominantes à constituer la fiche signalétique d’un œuvre.
J’admire les post de Kumo et etc.. qui semblent tomber avec spontanéité mais aussi avec une grande lucidité.
amanitsounds
amanitsounds
Citation : je pense que seul 1% de la musique produite est de l'art,
je persiste et signe, et j'irai même jusqu'à dire 0,01%
Anonyme
Parce que l'homme étant animal symbolique tout est percu à travers des "filtre" c'est à dire une conscience
Il faut bien pouvoir distinguer l'art du non-art , l'artisanat par exemple parce que sinon tout ou rien n'est de l'art ce qui est la même chose
On peut alors si on part d'en l'idée de définir l'art partir sur un définition par l'origine ou par les effets.
L'art étant un production technique ( même si il ne s'y resume pas) c'est à dire un production symbolique qui s'actualise dans des objets je pense comme j'ai essayé de le faire dans le post précédent qu'il faut mieux le définir par ces effets
sinon on risque de retomber dans le piège de l'inspiration, du génie du transcendental
Anonyme
Citation : J’admire les post de Kumo et etc.. qui semblent tomber avec spontanéité mais aussi avec une grande lucidité.
Merci pour ce beau compliment, j'apprécie, sincérement.
Les post d'Amanitsounds et de Radégou sont vraiment très profonds et extrêments pertinents.
Ca me fait penser aux travaux de Korzybsi et sa sémantique générale.
Son postulat est que les travaux basés sur des mathématiques et/ou développé par de ingénieurs avec un matériel de base très concret (math, physique) sont généralement fiables.
Il souligne par contre la difficulté des complexités qui surviennent dans des domaines plus "flous" comme la politique et l'économie qui sont basées sur le langage et les décisions humaines avec ce que cela comporte comme subjectivité.
Là est probablement la nature du filtre.
L'idée de Korzybski est de développer un langage verbal "mathématique", c'est à dire avec une logique intrinsèque intelligible par et pour tous pour un résultat proche de l'attente.
Amanitsounds parle de sciences et de grilles de lectures.
Ayant lu ces derniers temps quelques articles de vulgarisation faisant un point sur les recherches physique quantique actuellement en cours, un chercheur note la difficulté qu'on certains des ses collègues à concevoir ou envisager certaines pistes de travail à cause de la connotation qu'a un mot dans leur esprit.
Le post de Kartouche et sa question sur la définition de l'art pose la complexité dans son ensemble.
La technique à mon avis se distingue de la production symbolique, car même si le premier produit le second, la symbolique sera variable une fois "lachée" dans le public.
Citation : Il faut bien pouvoir distinguer l'art du non-art , l'artisanat par exemple parce que sinon tout ou rien n'est de l'art ce qui est la même chose
Ne pourrait-on pas là se poser la question de l'éducation artistique? Qu'est-ce qui est de l'art et qu'est-ce qui n'en est pas?
Eduquer permettra de comprendre mais n'oblige heureusement pas forcément d'adhérer.
Je pense vraiment que si on a une certaine sensibilité tout peut devenir"art"...peut-être que l'instant inscrit dans le temps à un rôle important aussi. Ce que je trouvais laid hier me paraît plus plaisant aujourd'hui et vice-versa.
Citation : Mais la différence pour l'art à mon sens c'est que différement à la matière atomique, il est le pur produit de l'homme. Peut on alors considérer qu'il se prête le mieux à l'analyse, ou que le produit de ces analyses est le plus juste ? Et pour ce qui est de son paramètrage, il me semble évident qu'il est nécessaire. A priori pour l'artiste qui se doit de se situer, et a posteriori pour le critique ou l'historien qui a à charge la synthèse de l'univers de la création. L'un ne pouvant fonctionner sans l'apport du travail de l'autre.
Paramètrer l'art c'est un peu trop "définir" ou contrôler, ça peut être utiliser à mauvais escient, il suffit d'entendre la soupe à la radio.
Quand à l'artiste, je me demande si il a vraiment besoin de se situer par rapport au critique ou à l'historien. Je pense qu'arrivé à une certaine "mâturité" il se fiche du jugement ou de la nécessité de son art, il le fait et/ou le vit et c'est tout. Peut-être n'est-il même pas nécessaire que ses créations sortent de chez lui, son art lui suffit.
amanitsounds
Citation : Je pense vraiment que si on a une certaine sensibilité tout peut devenir"art"...peut-être que l'instant inscrit dans le temps à un rôle important aussi. Ce que je trouvais laid hier me paraît plus plaisant aujourd'hui et vice-versa.
Voilà, on va peut être pouvoir toucher du doigt nos différences. Pour moi, le sensible est la partie du spectateur, pas de l'artiste, du moins pas en premier. Comme dans le shéma hegelien. Je me répète mais bon... Ce qui rejette à mon avis cette fameuse recherche de la beauté. L'artiste étant dans l'objectivisation de sa pensée, il ne peut tendre vers le beau.
Quand à nos tendances de rejets face à la nouveauté, je ne crois pas que cela soit propre à l'appréhension de l'art, mais bien pour tout ce que nous pouvons percevoir. L'enfant qui pour la première fois goûte un choux de Bruxelles au goût infâme, la première fois que l'on écoute de la musique en quart de ton qui donne le tourni, le premier pétard qui fait vomir etc... Tout cela fini par rentrer dans le champ de l'agréable par l'habitude. Ce qui m'amène donc à dire que le beau est du domaine de l'habitude, du commun, donc n'a decidemmment rien à faire avec l'art...
Anonyme
Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était
Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.
Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.
En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.
On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.
Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.
Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.
A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.
Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php
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