Sujet Musique : art ou science ?
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a.k.a
18739
Drogué·e à l’AFéine
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Sujet de la discussion Posté le 27/02/2006 à 01:28:56Musique : art ou science ?
Bonsoir à tous !
Je me pose régulièrement la question, sans jamais pouvoir y répondre. Des avis éclairés et divergents si possibles seraient les bienvenus. Il est bien entendu que ce topic ne concerne que la musique, et en aucun cas la peinture ou la sculpture. Il n'est bien sûr pas interdit de citer des oeuvres pour étayer son propos, mais notre "objet d'étude" reste la musique
Il est évident que j'attends des positions solidement argumentées , courtoises et bienveillantes (même si je sais qu'à un moment ou à un autre, ça va chauffer...).
J'ouvre le débat :
En considérant l'exemple du dodécaphonisme, peut-on dire que la musique devient une science ? Pour moi, oui car le microcosme "organisationnel" qu'est la série dans l'organisation macrocosmique qu'est déjà la musique relève d'une scientificité : il faut recenser les occurences de chaque demi-ton afin de ne pas le répéter avant l'exposition de la série entière, se tenir à un principe compositionnel strict. Même dans le traitement de la série, par exemple en la rétrogradant, il faut le faire strictement. Cela ne relève-t-il pas d'une certaine scientificité ?
Cette remarque s'applique également dans le système tonal, puisqu'on ne peut rien écrire sans tenir compte de ce qui précède. Le seul art serait-il dans le Tristan de Wagner et dans le post-romantisme (période charnière entre la tonalité et l'atonalité ?
Je me pose régulièrement la question, sans jamais pouvoir y répondre. Des avis éclairés et divergents si possibles seraient les bienvenus. Il est bien entendu que ce topic ne concerne que la musique, et en aucun cas la peinture ou la sculpture. Il n'est bien sûr pas interdit de citer des oeuvres pour étayer son propos, mais notre "objet d'étude" reste la musique
Il est évident que j'attends des positions solidement argumentées , courtoises et bienveillantes (même si je sais qu'à un moment ou à un autre, ça va chauffer...).
J'ouvre le débat :
En considérant l'exemple du dodécaphonisme, peut-on dire que la musique devient une science ? Pour moi, oui car le microcosme "organisationnel" qu'est la série dans l'organisation macrocosmique qu'est déjà la musique relève d'une scientificité : il faut recenser les occurences de chaque demi-ton afin de ne pas le répéter avant l'exposition de la série entière, se tenir à un principe compositionnel strict. Même dans le traitement de la série, par exemple en la rétrogradant, il faut le faire strictement. Cela ne relève-t-il pas d'une certaine scientificité ?
Cette remarque s'applique également dans le système tonal, puisqu'on ne peut rien écrire sans tenir compte de ce qui précède. Le seul art serait-il dans le Tristan de Wagner et dans le post-romantisme (période charnière entre la tonalité et l'atonalité ?
Choc
6968
Membre d’honneur
Membre depuis 22 ans
441 Posté le 08/06/2006 à 16:12:00
Hors sujet : Citation : syntagme
Connais pas, ca donne de bon son ce synth ?
Site personnel: https://www.enib.fr/~choqueuse/
Wolfen
13868
Rédacteur·trice
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442 Posté le 08/06/2006 à 16:21:29
Ben qu'est-ce que je peux ajouter à ça à part développer mon idée
Pour moi un artiste, il est guidé par son inconscient, qui lui fournit l'inspiration et des émotions à transmettre. Le travail de l'artiste, c'est de retranscrire tout ça sous une forme matérielle, et surtout complète : un artiste est fier d'une oeuvre quand elle est constituée de tout ce qu'il a voulu y mettre. Après accessoirement, il faut que l'oeuvre puisse transmettre à l'auditeur les valeurs et les émotions issues de l'inconscient de l'artiste, mais c'est pas toujours évident, et c'est pas toujours voulu non plus.
Donc l'Art, et la musique en particulier c'est de la communication d'inconscient à inconscient, avec une phase transitoire matérielle. Après on peut discuter de la validité de la transmission d'information d'une étape à l'autre, de la place de l'intellect (la science ?) dans tout ça, du fait que certains styles de musique se prêtent mieux à ça que d'autres quand ils sont composés d'éléments plus volatiles et moins faciles à mettre dans des cases...
Pour moi un artiste, il est guidé par son inconscient, qui lui fournit l'inspiration et des émotions à transmettre. Le travail de l'artiste, c'est de retranscrire tout ça sous une forme matérielle, et surtout complète : un artiste est fier d'une oeuvre quand elle est constituée de tout ce qu'il a voulu y mettre. Après accessoirement, il faut que l'oeuvre puisse transmettre à l'auditeur les valeurs et les émotions issues de l'inconscient de l'artiste, mais c'est pas toujours évident, et c'est pas toujours voulu non plus.
Donc l'Art, et la musique en particulier c'est de la communication d'inconscient à inconscient, avec une phase transitoire matérielle. Après on peut discuter de la validité de la transmission d'information d'une étape à l'autre, de la place de l'intellect (la science ?) dans tout ça, du fait que certains styles de musique se prêtent mieux à ça que d'autres quand ils sont composés d'éléments plus volatiles et moins faciles à mettre dans des cases...
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a.k.a
18739
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
443 Posté le 08/06/2006 à 16:53:33
Hors sujet : on ne me l'avait jamais faite celle là choc !
En ce qui concerne l'inspiration de l'artiste, j'ai des doutes : je ne crois pas qu'il y ait une phase ou Bach s'est dit : "tiens, un éclair de génie me traverse, je vais écrire l'art de la fugue". Non, franchement, je n'y crois absolument pas. Ou bien tu as bossé et tu fais ce que tu veux quand tu veux (je ne nie pas l'existence d'élements extra-musicaux), ou bien tu n'as rien fait de tout cela, et tu ne feras jamais rien.
Pour l'analyse psychanalytique des oeuvres d'art, j'ai du mal aussi : on n'a pas accès à l'incoscient par définition. Il me semble plus approprié de lier cela à l'imagination (vie psychique consciente à laquelle s'ajoutent des éléments extérieurs, ce en quoi je pense que l'on peut affirmer l'hétéronomie de l'art).
Wolfen
13868
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
444 Posté le 08/06/2006 à 17:01:03
Enfin pour moi, l'imagination et l'inspiration, ce sont des accès à l'inconscient, tout comme on écrit en général des trucs qui provoquent chez nous de l'émotion, là encore c'est la même chose. Il est évident qu'on ne peut rien y puiser directement, sinon tous les artistes seraient heureux et extrêmement prolifiques
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a.k.a
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Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
445 Posté le 08/06/2006 à 17:11:35
Tu parles de l'inconscient en termes strictement freudiens (auquel cas je vais encore être obligé de te contredire ! ) ou en terme "courants" ??
Wolfen
13868
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
446 Posté le 08/06/2006 à 17:12:47
Heu excellente question ça Peut-être un peu des deux...
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a.k.a
18739
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
447 Posté le 08/06/2006 à 17:22:27
Non, Freud ne rentre pas là dedans.
Mais si tu entends par inconscient "toutes les idées qui nous passent par la tête sans qu'on s'en rende compte, mais qu'on peut quand même actualiser", très bien. Mais je te répondrai ceci : comment peux-tu concrétiser quelque chose dont tu n'as pas conscience ??
Mais si tu entends par inconscient "toutes les idées qui nous passent par la tête sans qu'on s'en rende compte, mais qu'on peut quand même actualiser", très bien. Mais je te répondrai ceci : comment peux-tu concrétiser quelque chose dont tu n'as pas conscience ??
Head Minerve
9832
Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
448 Posté le 08/06/2006 à 17:22:34
D'ailleurs, c'est bête mais la manière d'approcher l'art de l'être humain n'est-elle pas bien souvent trop complexe ?
Tu vois, je suis d'accord avec toi, mais ça me rend perplexe voire triste parfois ; l'homme, génie ou non, artiste ou scientifique, passionné ou raisonnable, ou tout à la fois, va se prendre la tête pour essayer de se dépasser, dépasser le naturel humain à faire de l'art, en tout cas en musique.
Reprenons l'éternel "chant d"oiseau", lui il est propre à sa condition, à sa nature (à moins que les oiseaux fassent de l'art), et il peut être beau.
Après on dit que l'art est beau, mais que n'importe quelle chose belle n'est pas forcément de l'art (quoique...).
Bon, alors vu la capacité de raisonnement et d'émotivité de l'homme, n'est-il pas possible de faire de l'art naturel ?
Art naturel qui se définirait (pour commencer) par de la musique (pour commencer) créée de l'homme et propre à sa condition naturelle, au même titre qu'un enfant qui fait de l'art.
Bon y'a forcément un tas de choses inculquées dans l'enfance et en société qui font que si on fait pas d'effort, on fera de la merde, rien de naturel (>origine animale), encore moins artistique.
Mais la mâturation de l'homme lui permet-elle pas de retrouver ce qui serait de la musique "humaine", au sens homo sapiens sapiens, et nonausens homo reflectus tropus ?
Par là aller vers (et non revenir) vers une musique plus "animale", proche de nos racines, ou bien de notre enfance, du stade naïf de la vie...
Idée comme ça, demandant une réflexion un peu plus construite, j'avoue ma faiblesse...
Citation : tiens, un éclair de génie me traverse, je vais écrire l'art de la fugue". Non, franchement, je n'y crois absolument pas
Tu vois, je suis d'accord avec toi, mais ça me rend perplexe voire triste parfois ; l'homme, génie ou non, artiste ou scientifique, passionné ou raisonnable, ou tout à la fois, va se prendre la tête pour essayer de se dépasser, dépasser le naturel humain à faire de l'art, en tout cas en musique.
Reprenons l'éternel "chant d"oiseau", lui il est propre à sa condition, à sa nature (à moins que les oiseaux fassent de l'art), et il peut être beau.
Après on dit que l'art est beau, mais que n'importe quelle chose belle n'est pas forcément de l'art (quoique...).
Bon, alors vu la capacité de raisonnement et d'émotivité de l'homme, n'est-il pas possible de faire de l'art naturel ?
Art naturel qui se définirait (pour commencer) par de la musique (pour commencer) créée de l'homme et propre à sa condition naturelle, au même titre qu'un enfant qui fait de l'art.
Bon y'a forcément un tas de choses inculquées dans l'enfance et en société qui font que si on fait pas d'effort, on fera de la merde, rien de naturel (>origine animale), encore moins artistique.
Mais la mâturation de l'homme lui permet-elle pas de retrouver ce qui serait de la musique "humaine", au sens homo sapiens sapiens, et nonausens homo reflectus tropus ?
Par là aller vers (et non revenir) vers une musique plus "animale", proche de nos racines, ou bien de notre enfance, du stade naïf de la vie...
Idée comme ça, demandant une réflexion un peu plus construite, j'avoue ma faiblesse...
Wolfen
13868
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
449 Posté le 08/06/2006 à 17:48:21
Pour moi l'inconscient, ça donne tout ce que t'arrives à sortir de ta tête sans l'expliquer, par exemple les rêves, comment tu ressens les choses etc.
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a.k.a
18739
Drogué·e à l’AFéine
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450 Posté le 08/06/2006 à 18:58:48
Alors, pour les rêves, ce qui t'en reste, ce sont les "idées oniriques latentes" (selon l'expression de Freud) qui sont en fait les résidus des rêves (tu te rappellent d'un temps précis dans ton rêve ? )
Le ressenti relève du sentiment et des valeurs inculquées, donc rien à voir avec l'incoscient. D'aucuns m'objecteront "Si les valeurs des parents, des amis, de l'environnement social" auxquels je répondrai que ces valeurs ne sont pas inconscientes.
Le ressenti relève du sentiment et des valeurs inculquées, donc rien à voir avec l'incoscient. D'aucuns m'objecteront "Si les valeurs des parents, des amis, de l'environnement social" auxquels je répondrai que ces valeurs ne sont pas inconscientes.
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